Comment le français évolue.

Ces évolutions de la langue française semblent se pérenniser, certaines n’étant déjà plus considérées comme « fautives ».

À l’oral :

  • La phrase négative utilise rarement « ne » : J’ai pas faim. Ils ont jamais le temps.
  • S’il y a hésitation, le pluriel en « als » est privilégié : « Ils sont vraiment phénoménals. Voici des casques intégrals. Il a eu des gestes amicals. » Il en est de même quand l’adjectif est éloigné du nom :  » Les procédés utilisés sont vraiment spécials. »
  • Le pluriel travails désigne des métiers, des professions : « J’ai effectué plusieurs travails dans cette entreprise et j’ai terminé mes travaux de rénovation. »
  • Le masculin et le féminin sont une grande source d’ambigüité (du moins grammaticalement) . Le boulanger dit une éclair au chocolat. Les machines ou appareils sont au masculin, au féminin, ou les deux (un photocopieur ou une photocopieuse, une plastifieuse, un finisseur, une niveleuse). Même pour les métiers, le féminin n’est pas encore systématique. De plus, le choix du féminin d’un nom en -teur est source de perplexité.
  • L’élision du « e » se généralise : un sam’di, une s’maine, un ch’val, à vous d’jouer. « œ » est prononcé « eu » dans les mots habituels (œsophage, œnologie), « é » dans les mots scientifiques.
  • Le verbe aller est maintenant supplanté par le verbe être devant un infinitif : « J’ai été chercher le pain. »
  • « Écoutez », « en fait » sont devenus des expressions incontournables pour ceux qui n’ont rien de précis à dire.
  • Les évolutions phonétiques amenuisent les différences é/ai/è, in/un et même an/on, sauf s’il y a un risque d’homophonie.
  • Les Français étant peu nombreux à maitriser une langue étrangère s’approprient les mots lorsqu’ils n’en trouvent pas d’équivalents (un rush prononcé ruche…).

À l’écrit :

  • Dans les textes sur l’internet, contrairement à ceux qui sont imprimés, on observe qu’il n’y a pas d’accent sur les majuscules ni d’espace avant le point d’interrogation ou d’exclamation alors que cette espace est souvent insérée devant une virgule.
  • La confusion est fréquente entre le futur antérieur et le conditionnel passé : « Je me demande si j’aurais fini à temps. »
  • Le subjonctif imparfait est rarement utilisé volontairement à l’oral (Il fallait qu’il le finisse.), et encore moins d’une manière correcte : « Il fallait qu’il le prisse. » Qui écrirait maintenant : « Il fallait que nous vinssions ? »
  • Les verbes en -eler et -eter, dans leur majorité, ne sont utilisés qu’à l’infinitif en raison des hésitations sur leur conjugaison, malgré la simplification de 1990.
  • Deux autres rectifications de 1990 sont de plus en plus appliquées pour les noms composés : le pluriel et la suppression du trait d’union (un porteclé, des porteclés, un curedent, des curedents)
  • La création d’adverbes en -ment semble ralentie. Cependant, « flambloyamment » est apparu récemment.
  • Par contre, les participes présents sont de plus en plus utilisés comme noms et adjectifs (les apprenants et les sachants).
  • Choisir entre « onn » et « on » relève souvent du hasard, de même pour -cage ou -quage, -cant ou -quant, les règles faisant défaut.

Faut-il s’offusquer de ces « fautes » ? Vous avez certainement d’autres exemples…

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