Comment vivre et penser les relations culturelles ? Jacques Demorgon 

S’interroger sur les relations culturelles, c’est aussi s’interroger sur le contact de ces cultures. Cela questionne également sur la définition du mot « culture », car sa définition, n’est pas si simple et limpide qu’il n’en paraît. Jacques Demorgon se propose de définir la « culture » lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille. Selon lui, pour comprendre la culture, il faut prendre en compte tous ses aspects. 

La culture est le produit de l’expérience humaine, c’est l’ensemble des processus par lesquels l’Homme transforme son environnement (la nature) et se transforme lui-même. Cette culture, ce développement humain, est nécessaire pour l’Homme et c’est ce qui va nous distinguer de l’animal. Tous les hommes possèdent une culture, c’est un phénomène universel. Malgré son caractère universel, elle est aussi signe de la singularité. Chaque culture est particulière, elle signe l’identité d’un groupe, d’un peuple. On peut alors parler de culture au pluriel. 

Demorgon dit « Quand nous pensons cultures, nous pensons différences » (p.20). Ce constat est vrai, les cultures diffèrent les unes des autres en fonction du peuple, du pays ou de la société. Ces différences peuvent se situer dans le langage, les vêtements ou encore les traditions. Pour Demorgon, ces différences résultent de l’adaptation de l’Homme et de sa relation singulière avec son environnement. En cela, les cultures évoluent en parallèle avec les adaptations continuelles de l’Homme. L’Homme va s’adapter selon ses besoins (par exemple pour communiquer avec un autre individu) et va modifier la culture. Dès lors, l’adaptation devient invention. 

Mon mémoire de recherche a pour thématique la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), sur leur apprentissage d’une langue seconde en considérant le concept de normalisation. Ce texte de Jacques Demorgon est intéressant au vu de mon sujet dans un premier temps par tout son travail sur la définition de “culture” et sur tout ce que cela englobe mais aussi sur les ressemblances entre les cultures. En effet, même si les cultures sont singulières, il n’en reste pas moins des similarités. Demorgon affirme que pour comprendre les cultures du monde, il ne faut pas se limiter au « jeu » de différences/ressemblances entre les cultures, il faut prendre aussi  en compte les multiples possibilités d’adaptation humaine. Cela peut être un point intéressant à travailler dans le cas de l’accueil des EANA. Comprendre comment ils s’adaptent à une culture qui leur est nouvelle mais aussi comment les acteurs institutionnels s’adaptent eux aussi. 

Une réflexion sur « Comment vivre et penser les relations culturelles ? Jacques Demorgon  »

  1. Je trouve votre approche très intéressante car nuancée, notamment la prise en compte du concept d’adaptation, qiu permet de dépasser le jeu similitudes/différences (et donc une approche somme toute culturaliste). Comment accompagner l’élève allophone dans son chemin d’adaptation vers la réussite ? Et comment adapter l’école à ces élèves (car il ne s’agit pas de penser la relation dans un seul sens). Quelle forme de négociation poser fae à la normalisation ?
    Ce sont des vraies questions !

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