Demorgon – Vivre et observer les relations culturelles ?

Quelle définition de la culture retenir et quelle mise en relation avec son mémoire ?

Le mot « culture » qui provient du latin « cultura » apparaît en France vers la fin du XIIIème siècle désignant soit une pièce de terre cultivée, soit le culte religieux. Aujourd’hui, le terme « culture » reconnaît une pluralité de sens et de multiples usages. Ainsi, le pédagogue parle de « culture générale », le journaliste de « culture de masse », le responsable des relations humaines de « culture d’entreprise », l’agriculteur de « culture intensive », etc. Vu toutes ces diverses utilisations, Jacques DEMORGON a tenté de définir celle-ci lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille.

Selon lui, la culture permet de nous différencier (en tant qu’humain) à la nature, aux animaux « L’être humain se distingue relativement des animaux » (p.19). La nature pourrait être définie comme ce qui est biologique et spontané. La culture implique alors l’invention de règles. La spécificité de celle-ci est liée aux instruments dont l’homme se sert, au milieu social par lequel il est éduqué et au langage qui lui permet de communiquer avec autrui, de produire des idées et bien évidemment de penser. C’est la culture qui donne une vision positive à l’homme en le libérant des contingences matérielles. Un homme cultivé fait preuve d’une certaine maîtrise intellectuelle, physique et de discernement. La culture résulte ainsi, d’un travail constant de dépassement de sa personne, d’un effort sur lui-même. 

Alors, la culture peut être considérée comme cette part de l’environnement qui est la création de l’homme, assurément, J. DEMORGON nous dit « Cette nécessité adaptative permanente est à l’origine de la culture comme dimension fondamentale du développement humain » (p.19). Ainsi, la culture fait l’homme, mais sans avoir de rôle modélisant. Au contraire, c’est de façon émancipatrice que la culture permet à l’homme de se construire. Alors comme le dit J. DEMORGON « Nous faisons une erreur grave en constituant le culturel comme un secteur à part des activités humaines. C’est, au contraire, à partir de toutes nos activités que nous produisons le culturel, de sa base à son sommet » (p.19).

En bref, l’aspect dynamique de la culture est intéressant, particulièrement par son analogie aux efforts d’adaptation des organisations face aux contraintes externes. À l’origine, le mot « culture » rappelle le travail de la terre que l’on cultive et atteste des activités qu’elle suscite auprès des hommes et signifie les rapports des individus avec la nature qui les entoure « L’agriculture est la mise en valeur de la terre » (p.19). Dans ce contexte, c’est par la culture que l’homme tire ses produits grâce à son travail. L’homme se reconnaît dans tout ce qui sert à son usage, dans ce qui l’environne et dans ses propres créations. Son rapport avec les éléments extérieurs change et désormais il marque physiquement sa propriété. 

Concernant mon sujet de mémoire qui a pour thématique les stéréotypes de genre au sein du domaine de l’éducation scolaire, il me semble que ce texte pourrait être un indice pour nous guider vers la socialisation. Assurément, la culture et la socialisation sont indissociables. En cela, cette définition proposée par Jacques DEMORGON nous permettra à Maëliss FORTIN et moi-même d’utiliser sa vision qu’il apporte sur les approches et représentations que l’on peut avoir face aux autres cultures. De plus, il y a une autre notion qui me semble intéressante, qui est celle de se demander si certaines pratiques ou comportements, qui ont été intégrés culturellement, ont permis une évolution des stéréotypes de genre. Ou bien, au contraire, si malgré une évolution des comportements et des pratiques, les stéréotypes de genre persistent.

Une réflexion sur « Demorgon – Vivre et observer les relations culturelles ? »

  1. Pour compléter le lien avec votre sujet de mémoire je pense que vous pouvez aussi explorer la question du rôle modélisant (ou pas) que revêt la culture. Car les stéréotypes de genres sont intrinsèquement liés à une forme de modélisation sociale (et donc culturelle).

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