C’est quoi l’enfance pour un enseignant en 2022 ?

            Selon moi, l’enfance est une chose bien complexe à définir, mais je vais tout de même essayer. Il y a différentes enfances selon le pays dans lequel on vit, la période à laquelle elle s’est déroulée, comme par exemple Philippe Ariès, (spécialiste de l’enfance et de la vie familiale sous l’Ancien Régime) qui explique qu’avant nous nous intéressions à l’école, à l’éducation, mais que nous n’avions pas une focalisation sur l’enfant. Il dira même que « Au Moyen-âge, le sentiment d’enfance n’existe pas », ainsi l’enfance serait une période de la vie spécifique, qui mérite des soins spécifiques. Selon lui, il n’y aurait pas grand-chose à étudier à cette période-là et qu’elle serait un temps de transition vite passé. Mais Didier Lett professeur d’Histoire médiévale a prouvé que les hommes du Moyen-âge avaient bien une idée d’un sentiment d’enfance, et que la spécificité de l’enfant était bien prise en compte.

Ainsi, l’enfance est la période de la vie humaine, de la naissance à la puberté. C’est une période de construction, qu’elle soit culturelle, sociale, il y a bien un phénomène naturel, toutefois, chaque société va créer un événement social et donc, l’individu va changer de statut social parce qu’il devient pubère. Assurément, c’est une période de construction pour l’enfant qui deviendra un futur citoyen, un adulte en devenir et cela passe par la plasticité cérébrale, l’identité ou encore les repères et les valeurs. C’est un réel passage, voire même un rite de passage, car il est très important pour la vie de l’enfant, car il aura des impacts sur sa vie future s’il subit des traumatismes durant celui-ci. Dans notre société, nous avons une définition sociale de l’enfant qui va définir son statut social, dû à la représentation que nous avons des enfants (individus qui ont besoin d’une protection et qui seraient dépendants des adultes). Néanmoins, ne pouvons-nous pas penser que c’est un individu à part entière, est par là, un enfant acteur, un être spécifique ayant un statut social et des besoins spécifiques ? 

Pour conclure, nous pouvons dire que l’enfance est une période d’apprentissage, de transformation et de mutation chez l’enfant. 

Demorgon – Vivre et observer les relations culturelles ?

Quelle définition de la culture retenir et quelle mise en relation avec son mémoire ?

Le mot « culture » qui provient du latin « cultura » apparaît en France vers la fin du XIIIème siècle désignant soit une pièce de terre cultivée, soit le culte religieux. Aujourd’hui, le terme « culture » reconnaît une pluralité de sens et de multiples usages. Ainsi, le pédagogue parle de « culture générale », le journaliste de « culture de masse », le responsable des relations humaines de « culture d’entreprise », l’agriculteur de « culture intensive », etc. Vu toutes ces diverses utilisations, Jacques DEMORGON a tenté de définir celle-ci lors de la conférence « Événement Jeunesse 2008 » à Marseille.

Selon lui, la culture permet de nous différencier (en tant qu’humain) à la nature, aux animaux « L’être humain se distingue relativement des animaux » (p.19). La nature pourrait être définie comme ce qui est biologique et spontané. La culture implique alors l’invention de règles. La spécificité de celle-ci est liée aux instruments dont l’homme se sert, au milieu social par lequel il est éduqué et au langage qui lui permet de communiquer avec autrui, de produire des idées et bien évidemment de penser. C’est la culture qui donne une vision positive à l’homme en le libérant des contingences matérielles. Un homme cultivé fait preuve d’une certaine maîtrise intellectuelle, physique et de discernement. La culture résulte ainsi, d’un travail constant de dépassement de sa personne, d’un effort sur lui-même. 

Alors, la culture peut être considérée comme cette part de l’environnement qui est la création de l’homme, assurément, J. DEMORGON nous dit « Cette nécessité adaptative permanente est à l’origine de la culture comme dimension fondamentale du développement humain » (p.19). Ainsi, la culture fait l’homme, mais sans avoir de rôle modélisant. Au contraire, c’est de façon émancipatrice que la culture permet à l’homme de se construire. Alors comme le dit J. DEMORGON « Nous faisons une erreur grave en constituant le culturel comme un secteur à part des activités humaines. C’est, au contraire, à partir de toutes nos activités que nous produisons le culturel, de sa base à son sommet » (p.19).

En bref, l’aspect dynamique de la culture est intéressant, particulièrement par son analogie aux efforts d’adaptation des organisations face aux contraintes externes. À l’origine, le mot « culture » rappelle le travail de la terre que l’on cultive et atteste des activités qu’elle suscite auprès des hommes et signifie les rapports des individus avec la nature qui les entoure « L’agriculture est la mise en valeur de la terre » (p.19). Dans ce contexte, c’est par la culture que l’homme tire ses produits grâce à son travail. L’homme se reconnaît dans tout ce qui sert à son usage, dans ce qui l’environne et dans ses propres créations. Son rapport avec les éléments extérieurs change et désormais il marque physiquement sa propriété. 

Concernant mon sujet de mémoire qui a pour thématique les stéréotypes de genre au sein du domaine de l’éducation scolaire, il me semble que ce texte pourrait être un indice pour nous guider vers la socialisation. Assurément, la culture et la socialisation sont indissociables. En cela, cette définition proposée par Jacques DEMORGON nous permettra à Maëliss FORTIN et moi-même d’utiliser sa vision qu’il apporte sur les approches et représentations que l’on peut avoir face aux autres cultures. De plus, il y a une autre notion qui me semble intéressante, qui est celle de se demander si certaines pratiques ou comportements, qui ont été intégrés culturellement, ont permis une évolution des stéréotypes de genre. Ou bien, au contraire, si malgré une évolution des comportements et des pratiques, les stéréotypes de genre persistent.

Ma citation de l’article de KRUMM

J’ai fait le choix de prendre la citation suivante « Afin de connaître les biographies langagières et leur emploi, j’ai eu recours pour cette raison à la méthode du « portrait de langue » (KRUMM, 2001), ce qui permet aux enfants de représenter plus facilement leur « monde linguistique ». Les enfants reçoivent pour leurs portraits de langues des figures sur lesquelles ils peuvent dessiner leurs langues à l’aide de feutres de couleurs. Le dessin devrait apporter aux enfants un certain plaisir puisqu’ils peuvent colorier complètement ou en partie les figures auxquelles ils peuvent aussi mettre des vêtements, des cheveux sur la tête ou des chaussures linguistiques aux pieds. Car ils ont des façons très différentes de se représenter où et pourquoi les langues sont ainsi réparties dans le corps » (l. 15-24). En effet, cette citation me semble être la bonne définition du « portrait de langue ». Dans cette citation, nous comprenons que le portrait de langue est une tâche que les individus doivent faire et donc par-là, ils doivent dessiner la relation qu’ils ont avec les ressources linguistiques sur la base d’un corps humain. Selon le fait que l’individu choisisse une couleur ou un membre bien particulier du corps humain, il émet un avis, il communique et représente un schéma d’une importance qu’il accorde à ces langues. En outre, ce travail permet aux individus de s’identifier comme à l’aise, en connaissance de, en apprentissage de, en tant qu’usager de telle ou telle langue. En conclusion, ces portraits sont alors selon moi, une représentation directe du répertoire de langue de son « auteur ». Ainsi, j’ai apprécié ce passage qui explique comment depuis le début des années 2000, nous nous sommes intéressés aux « portraits de langues » qui permettent une visualisation des ressources linguistiques de chaque individu.