Archive for the ‘Groupements de textes’ Category

Protégé : Premières STMG, Paul Eluard, « Notre vie », explication

mercredi, mars 23rd, 2016

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Sènèque, de tranquillitate animi, II, 11, traduction

mardi, décembre 1st, 2015

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Traduction

Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius, édition établie par Paul Veyne, Collection Bouquin, Robert Laffont, 1993.

L’âme humaine est, en effet, par instinct active et portée au mouvement. Toute occasion de s’exciter et de sortir de soi lui est agréable, d’autant plus agréable que le caractère est mal en point et aime à se frotter à quelque chose qui l’occupe. Certains ulcères provoquent la main qui les envenimera et se font gratter avec délice; le galeux aime ce qui irrite la gale: on peut dire qu’il en est de même de ces âmes où les passions bourgeonnent comme de mauvais ulcères et qui trouvent une volupté à se tourmenter et à souffrir. N’y a-t-il pas pareillement des jouissances corporelles qui se doublent d’une sensation douloureuse, comme lorsqu’on se retourne sur le côté qui n’est pas encore fatigué et qu’on se remue sans cesse en cherchant une meilleure position? tel l’Achille d’Homère se couchant tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos, et essayant successivement toutes les postures possibles. Et n’est-ce pas le propre de la maladie que de ne rien supporter très longtemps et de prendre le changement pour un remède? De là ces voyages que l’on entreprend sans but , ces allées et venues de rivage en rivage et cette mobilité toujours ennemie de l’état présent, qui tour à tour essaie de la terre et de la mer: « Vite! partons pour la Campanie ». Bientôt on en a assez des douceurs de la civilisation: « Visitons une région sauvage, explorons le Bruttium et les forêts de la Lucanie ». Mais dans ces solitudes, on soupire après quelque site riant, qui délasse un peu les yeux ravis du rude aspect de tant de lieux sans grâce: « En route pour Tarente, son port si vanté, son climat si doux l’hiver, et pour cette opulente contrée qui serait capable de nourrir sa population d’autrefois! Mais non, retournons à Rome: il y a trop longtemps que mes oreilles sont sevrées des applaudissements et du fracas de l’arène, et j’ai envie à présent de voir couler du sang humain ». Les déplacements succèdent aux déplacements, un spectacle en remplace un autre. Comme dit Lucrèce,

Ainsi chacun se fuit toujours

Mais à quoi bon, si on ne s’évite pas? On se suit soi-même, on ne se débarrasse pas de cette intolérable compagnie. Ainsi persuadons-nous bien que le mal dont nous souffrons ne vient pas des lieux, mais de nous, qui n’avons la force de rien supporter: travail, plaisir, nous-mêmes, toute chose au monde nous est à charge. Il y a des gens que cela mène au suicide: comme leurs perpétuelles variations les font tourner indéfiniment dans la même cercle et qu’ils se sont rendu toute nouveauté impossible, ils prennent en dégoût la vie et l’univers et sentent monter en eux le cri des coeurs que pourrit la jouissance: Eh quoi! toujours la même chose! ».

Spleen et mélancolie au XIX ème siècle

dimanche, novembre 8th, 2015

Documents iconographiques: Documents iconographiques

Protégé : Premières, Spleen et Mélancolie au XIX ème siècle

samedi, mai 16th, 2015

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Premières: L’Utopie, Thomas More

samedi, janvier 31st, 2015

Présentation de Thomas More

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Surnommé le Socrate Chrétien

Représentant de l’humanisme anglais, ami d’Erasme.

Archevêque de Canterbury. Grand chancelier d’Henry VIII.

Jugé pour haute trahison et décapité (refuse de se rallier à l’acte de suprématie faisant du roi le chef de l’église anglicane).

Texte écrit en latin: 1516

Récit fait à l’auteur par Raphael Hythlodée, voyageur ayant passé cinq ans en Utopie (Livre II: description de l’île d’Utopie). Ile née au III ème siècle du naufrage d’un navire romain dont le chef Utopus réorganise toute la vie. Autrefois presque’île, Utopia est volontairement détachée  du reste du monde.

Introduction:

Texte de Thomas More, l’Utopie, écrit en latin et paru en 1516.

Création du mot Utopie et fondateur du genre même (=réflexion sur l’orgabnisation des sociétés humaines dans un souci de justice et de bonheur). L’Utopie est île imaginaire organisée par Utopus, île dont les lois assurent à chacun de ses habitants propsérité et bonheur. Elle conjugue les deux préfixes : eu (bien) et u (absence). Ils disent ainsi la perfection et l’impossibilité de sa réalisation effective. Le texte s’apparente à un récit de voyage, pris en charge par un narrateur Raphael Hythlodée, compagnon imaginaire d’Amerigo Vespucci. Il met en écho l’Atlandide de Platon, la Cité de Dieu de Saint Augustin et les récits de voyage vers le Nouveau monde.

De quelle manière peut-on considérer que ce texte fonde les caractéristiques essentielles du genre utopique?

(suite…)

Premières: images de femme, Manon Lescaut

mercredi, octobre 1st, 2014

Abbé Prévost (1731)

De « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens » à « qui ne pouvait être d’un grand secours pour elle et pour moi »

Introduction : Le texte étudié est extrait d’un roman intitulé Manon Lescaut et écrit en 1731 par l’abbé Prévost, auteur notamment connu pour sa vie mouvementée. Manon Lescaut est le septième tome du roman-mémoire Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde. Le récit que Des Grieux fait à M. de Renoncour de sa rencontre avec Manon et des aventures qui en ont découlé est donc enchassé dans le récit fait par l’homme de qualité. Des Grieux le rencontre pour la seconde fois, à Calais, alors qu’il revient d’Amérique après la mort de Manon. La particularité de ce texte vient ainsi du fait que le narrateur, par ce récit rétrospectif  prend du recul sur sa première rencontre avec la jeune fille.

Quelle image le texte nous donne-t-il ici du personnage féminin, devenu éponyme du roman alors que l’abbé Prévost l’avait intitulé « Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut »?

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(suite…)

Premières: La princesse de Clèves, « il parut alors à la cour… »

samedi, septembre 13th, 2014

La Princesse de Clèves (1678)

Mme de Lafayette

Considéré comme le premier roman d’analyse psychologique de la littérature française, La Princesse de Clèves est publié anonymement en 1678 et ce n’est qu’un siècle plus tard qu’il paraît sous le nom de Mme de Lafayette. L’écriture de roman n’apparaît pas alors comme une occupation qu’une femme et qu’une aristocrate puisse revendiquer. Le texte  dont l’action est située au XVIème siècle, à la cour du roi Henri II, fils de François I,  a comme personnage principal une jeune femme, Melle de Chartes, qui épouse au début de l’œuvre le prince de Clèves, mais tombe ensuite amoureuse du duc de Nemours qui partage les sentiments de la jeune femme. Dans cet extrait qui se situe dans les premières pages du roman, nous est présentée Melle de Chartres lors de sa première apparition à la cour.

Quelle image le texte nous donne-t-il de la jeune fille ?

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L’actrice Marina Vlady dans le film La Princesse de Clèves (1961)

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Voltaire: De l’horrible danger de la lecture, 1765

lundi, mai 26th, 2014

Introduction : Le censure est une réalité pour la majeure partie des auteurs du XVIIIème siècle: tout ouvrage destiné à la publication doit être examiné et obtenir une autorisation préalable. Beaucoup d’oeuvres sont publiées à l’étranger et circulent clandestinement en France. Leurs auteurs peuvent se retrouver emprisonnés arbitrairement sans savoir quand ils seront libérés. Pour défendre la liberté d’expression et critiquer la censure,Voltaire choisit ici la forme du pamphlet (Court récit satirique qui attaque avec violence le gouvernement, les institutions, la religion ou un personnage connu). Le texte vise à défendre la lecture, c’est à dire en fait la liberté de penser et d’écrire . L’humour lui permet de mettre les rieurs avec lui, et le choix oriental (en l’occurrence ici  la Turquie) relève d’une stratégie du détournement, qui lui évite d’être lui-même inquiété. Voltaire prend ici le prétexte d’un édit qui aurait été promulgué contre l’imprimerie dans l’empire ottoman, mais c’est bien sûr la France qui est ici visée (en 1757 après l’attentat de Damiens contre Louis XV, la peine de mort avait été rétablie contre les imprimeurs, libraires ou colporteurs d’ouvrages contraires à la religion et à l’ordre public).

(L’imprimerie, à l’instigation de Said Effendi, ambassadeur en France, a été autorisée en 1729, par le sultan Ahmet III. L’impression des textes religieux était cependant interdite).

Said Effendi, ambassadeur turc en France en 1742

Portrait de Charles Antoine Coypel (1661-1722)

De quelle manière Voltaire défend-il la lecture et la liberté d’expression?

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Morales du grand siècle: Bossuet, sermon pour le jour de Pâques

dimanche, mai 25th, 2014

Introduction:

C’est devant la cour que Bossuet, prédicateur à la mode depuis peu, prononce ce sermon en 1662. A cette époque, le roi et son entourage ont une pratique religieuse superficielle, de convention. Ce sermon pour le jour de Pâques tient compte des dispositions de l’auditoire, qu’il s’agit de ramener à la vraie foi. En effet, dans cet extrait, nulle allusion au texte sacré ni à l’objet de la fête de Pâques, qui commémore chez les chrétiens la résurrection du Christ et clôt la période du Carême. Pour toucher un auditoire blasé, Bossuet choisit de frapper les esprits en proposant une image très négative de la vie humaine. De quelle manière Bossuet met-il donc en évidence cette vision tragique de l’existence humaine?

Jacques-Bénigne_Bossuet_3Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, Musée du Louvre

I Une course irrésistible vers la mort:

1) Le jeu des images: de la comparaison à la métaphore

Bossuet approche la vie et la mort sous la forme d’images propres à frapper l’imagination de son auditoire: la première phrase annonce le contenu de façon péremptoire (présent de vérité générale; aucun modalisateur): “la vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice affreux“.

La comparaison est faussée: alors que le comparé (la vie humaine) est mis en relation avec un comparant banal (un chemin) dans une proposition de 11 syllabes, tout l’art de Bossuet est de détourner ce cliché dans une proposition relative aussi longue (10 syllabes) qui escamote le moyen terme (le chemin) pour ne laisser apparaître que la dimension tragique de l’existence de l’existence, mis en valeur en fin de phrase, par le jeu des sonorités:

La vie humaine?l’issue

précipice affreux (s, i)

Dès lors, le discours n’a plus qu’à filer la métaphore de l’existence comme fuite en avant vers une fin tragique.

2) Un mouvement irrésistible

Tout le texte est une mise en scène de la condition humaine comme une course à pas forcé vers la mort. Le champ lexical du mouvement s’organise en plusieurs réseaux sémantiques qui miment cette marche effrenée:

Le chemin (substantifs): chemin; premiers pas, mille traverses, la route, un pas.

Le mouvement (verbes):

avancer

retourner en arrière

Marche, marche

nous entraîne

avancer

éviter

marcher

courir

des fleurs qui passent

s’arrêter

Marche! marche!

ce qu’on avait passé

en passant

entraîné

approches

se présente

aller

la tête tourne, les yeux s’égarent

marcher (occurrences du verbe marcher dont 4 à l’impératif)

retourner en arrière

La prédominance des verbes notamment à l’impératif de la 2ème personne du singulier (”Marche”) suggère un mouvement dont la violence perpétuelle interdit toute pause: “on voudrait s’arrêter: Marche!marche!”.

L’asyndète (absence de liaison) impose ici comme dans le reste du texte un rythme haletant par lequel l’orateur veut exprimer la course qui entraîne l’homme à sa perte: de la ligne 1 à la ligne 9, aucun connecteur n’est utilisé entre les phases.

deux phrases seulement sont introduites par des mots de liaison: “Et cependant…” (ligne 9) et “mais il faut..” (ligne 16). Partout règne la juxtaposition, jusque dans l’énumération ternaire finale, en gradation ascendante: “tout est tombé, tout est évanoui, tout est échappé“.

Ici la juxtaposition, soutenue par l’anaphore du pronom “tout” et l’allitération en t, suggère que la mort est une dépossession totale et brutale: la répétition du tout, pronom indéfini, évacue le sujet humain et jusqu’à son souvenir, il dessine l’indicible, le néant, ce qui n’a plus d’existence.

3) L’évocation de la mort

Bossuet n’évoque la mort que par des images:

Précipice affreux”, “précipice

Ce précipice affreux”, “gouffre affreux

l’ombre de la mort”, “gouffre fatal

Les images se succèdent et se répètent à l’envi, il y a un véritable martèlement: la vision concrète, réaliste du gouffre se veut effrayante (3 occurrences de l’adjectif “affreux”: le texte recèle une horreur secrète, une sorte de répulsion. Rappelons que l’adjectif affreux est dérivé du nom féminin pluriel “affres”, qui étymologiquement désigne le tourment, la torture.

Bossuet force les résistances que l’idée de la mort provoque en chacun d’entre nous, et choisit des images radicalement terrifiantes, sans recourir aux ressources habituelles du discours chrétien: la mort n’est pas présentée comme le passage vers la vraie vie du croyant. Sa personnification (”L’ombre de la mort se présente) la fait au contraire apparaître comme une puissance d’autant plus inquiétante qu’elle n’a rien à faire qu’à attendre cet homme qui s’avance vers elle depuis toujours.

Simon Renard_Vanité

Simon Renard de Saint-André, Vanité

II La vie humaine: un monde d’illusions

Bossuet met en oeuvre toutes les ressources de son éloquence et par le mouvement de sa parole ardente et énergique, dresse devant son auditoire une vision propre à toucher l’émotion et la sensibilité de chacun.

1) Une condition auquel nul n’échappe

Bossuet utilise les ressources de l’énonciation pour dramatiser son texte et exprimer ses émotions tout en les faisant partager. Ainsi, dès la deuxième ligne, il met en oeuvre un affrontement entre l’homme et son ennemi invisible, par le jeu des pronoms:

D’un côté:

*Une condition humaine énigmatique: on”; “marche, marche”; “il faut

* de l’autre l’homme, jouet de sa destinée: nous”, “je voudrais”, “on”, “tu

Face aux accumulations des impératifs mystérieux (”marche“, “il faut“: tournure impersonnelle), Bossuet opère un glissement progressif: au “nous” et au “je” du début du texte, succède le “on ” qui vaut pour tous les hommes par son indétermination même, et qui domine à partir de la ligne 10 jusqu’à la fin du texte (11 occurrences dans ce sens). Le “tu” de la ligne 13 est glissé comme une audace: “Tu approches du gouffre affreux“.

Devant le roi et sa cour, Bossuet semble alors rappeler que tous les hommes sont fils de Dieu et égaux devant la mort qui abolit toutes les étiquettes et toutes les hiérarchies.

2) La vanité d’un monde d’illusions

L’élan visionnaire de Bossuet contient une poésie qui fait entrer la chaleur, la beauté et la vie dans un texte qui ne veut peindre que le néant de l’homme.

Là encore, il choisit des images nettes et vives: la première accumulation ternaire (ligne 8) est marquée par des caractérisations de type baroque, suggérant toutes l’idée du mouvement: “divertir“, “courantes“, “qui passent“. Elle fait place à la seconde, qui dénonce l’illusion de vouloir posséder ce qui n’existe déjà plus: ainsi  l’image des fleurs “cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir” reprend presque mot pour mot le poème célèbre de Ronsard, évoquant le caractère éphémère de la beauté. La référence crée la connivence avec l’auditoire raffiné du prédicateur:

On vraiment marâtre nature

Puisqu’une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir”

Ronsard, “Mignonne, allons voir si la rose…”, Odes, 1550

Le constat de la fuite du temps et de l’inconstance du monde est le même, mais là où chez Ronsard il était mis au service du “Carpe diem” (Cueille le jour, poème de l’auteur latin Horace, I er siècle avant JC), il est mis chez Bossuet au service de son antithèse: l’expérience des plaisirs est vaine car l’objet, aussitôt appréhendé, perd tout son attrait:

Et quelques fruits qu’on perd en les goûtant”:

L’allitération en gutturales (k, g) évoque une forme de dégoût vis à vis de la rareté des objets de plaisir qui se dérobent avant qu’on ait pu les savourer (L’image renvoie au supplice de Tantale).

Les références à l’eau cherchent à suggérer l’image même de l’insaisissable: “eaux courantes“, “eaux moins claires“.

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Vanité moderne: Jardin des Tarots (Niki de Saint-Phalle)

3) Le mouvement et le rythme: de la fougue à l’affadissement final

Le génie lyrique de Bossuet s’exprime dans ses variations: tout d’abord le texte s’engage dans un élan baroque fulgurant:

*intensité émotionnelle des exclamations multipliées: “Marche! Marche; Fracas effroyable! Inévitable ruine!

*Fréquence des phrases nominales.

*goût des répétitions lexicales.

*allitérations: fracas effroyable

* jeux de construction syntaxique: chiasme: Fracas effroyable; inévitable ruine!

*Hyperboles: “Mille traverses, mille peines“.

Puis vient  dans la seconde partie du texte le moment de la maturité et du vieillissement: les exclamations disparaissent à partir de la ligne 12 et laissent place à la plus longue phrase du texte (12 à 15). L’accumulation comprend cette fois 4 images, le rythme se ralentit, la phrase mime l’effacement progressif de l’élan vital: l’adverbe “moins” montre la vie comme une perte, et Bossuet comme un dessinateur utilise l’estompe, à travers le polyptote S’effacer” “S’efface qui encadre l’accumulation.

(Polyptote: figure de répétition qui consiste à reprendre un terme en lui faisant subir des variations morphologiques de nombre, de personne, de mode, de voix ou de temps. Ici Bossuet utilise d’abord l’infinitif puis conjugue le verbe au présent de l’indicatif).

Les jardins moins brillants” 6 syllabes

les fleurs moins brillantes” 5 syllabes

les prairies moins riantes” 6 syllabes

les eaux moins claires” 4 syllabes

tout se ternit” 4 syllabes

tout s’efface” 3 syllabes

Le rythme se fonde sur un decrescendo.

Ainsi Bossuet efface-t-il les images qu’il fait naître et dénonce la vieillesse comme une illusion: le monde n’existe qu’à travers la vision déformée que nous en avons. L’auditeur est ainsi invité à relire sa propre existence à la lumière de cette raison nouvelle pour laquelle la mort permet seule de mesurer la vanité de toute notre existence.

Conclusion

Ce sermon pour le jour de Pâques est l’exemple d’un art baroque capable de semer l’épouvante dans les âmes pour ouvrir l’auditoire aux abîmes mystérieux de la mort. Mais il élève aussi l’éloquence sacrée, car loin des lieux communs de la morale ou de la religion, il développe admirablement le tragique de toute condition humaine dont la seule grandeur réside dans la lucidité de sa raison.

Compléments:

Ronsard, les Odes, “Mignonne, allons voir…”

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! Voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Horace, Odes, “Carpe diem”

Le poème est adressé à une amie Leuconoé

Tremble, Leuconoé, de chercher à connaître
L’heure de notre mort; fuis les calculs pervers
De Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre,
Que Jupiter te concède encor d’autres hivers,
Qu’il les borne au présent, dont mugit l’onde étrusque,
Sois sage, emplis ta cave, et d’un si court chemin
Ôte le long espoir. Je parle, et le temps brusque
S’enfuit. Cueille le jour, sans croire au lendemain.

Premières: Morales du Grand siècle

jeudi, mai 15th, 2014

FR_Corpus fables_La Fontaine

cigale et fourmi

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