12 mai 2024

Flashnews 4ème

Le nouveau blog du collège Apollinaire

L’Encyclopédie

Le mot « encyclopédie » désigne à la fois l’ensemble de toutes les connaissances humaines et le support où l’on traite toutes ces connaissances (encyclopédie générale) ou un domaine particulier de ces connaissances (ex : encyclopédie des sciences). L’encyclopédie, elle, transmet un maximum de savoirs en les regroupant par domaines ou par thème. Elle présente des faits, des explications accessibles grâce à des noms de choses, d’êtres vivants, d’actions ou de lieux.

La première encyclopédie :

La première et la plus célèbre fut créée en France en 1751 par Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert.

Emblème des Lumières, l’Encyclopédie est la plus grande entreprise éditoriale du XVIIIe siècle, plus de 200 collaborateurs rédigent près de 72 000 articles. Médecins, écrivains, juristes, artisans, artistes, grands commis, officiers, amateurs d’art, prêtres ou pasteurs, avaient le projet commun de présenter l’ensemble des connaissances acquises depuis la Renaissance. Ce vaste chantier va durer une vingtaine d’années et aboutir à la publication de 17 volumes de textes et 11 volumes de planches malgré la censure. Une place inédite est faite aux arts « mécaniques » et aux métiers, jusque-là largement ignorés. En plaçant l’homme au centre de l’univers, l’Encyclopédie bouleverse la hiérarchie traditionnelle des connaissances.

L’Encyclopédie se veut le « dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ». Un système des connaissances humaines répartit ensuite les productions humaines autour des trois facultés, mémoire, raison et imagination. Il assure une mise en réseau de l’ensemble des connaissances, ordonnées selon l’ordre alphabétique. Elle s’adresse à un public, réunissant gens de loisir et gens de métier. La diversité des disciplines permet des utilisations professionnelles et individualisées des volumes. L’histoire de la publication est celle d’un combat, économique, politique et idéologique.

Une histoire mouvementée :

L’histoire de l’Encyclopédie connaît de nombreuses péripéties.

En 1752, la publication est suspendue et les deux premiers volumes de texte déjà parus sont alors supprimés. C’est grâce à l’appui de Malesherbes que Diderot et d’Alembert pourront continuer leur tâche.

En 1757, le tome VII paraît.

En 1759, le Parlement examine huit ouvrages, dont l’Encyclopédie. Le Conseil du Roi révoque alors le privilège pour la publication acquis en 1746. Un arrêt ordonne le remboursement des souscripteurs. À Rome, Clément XIII condamne la publication. Afin d’échapper à la banqueroute, les Libraires-Associés, avec Diderot, proposent de rembourser les souscripteurs en leur proposant des volumes de planches. Un nouveau privilège est accordé pour un Recueil de mille planches en taille-douce sur les sciences, les arts mécaniques.

En 1762, Diderot et les Libraires-Associés voient disparaître leurs plus virulents adversaires, les jésuites, après la condamnation papale et la suppression de leur ordre. Pour adoucir certains passages jugés trop virulents, Le Breton n’hésite pas de son côté à censurer certains articles des encyclopédistes destinés aux volumes à venir.

En 1765, paraissent les dix derniers volumes de texte. En plaçant l’homme au centre de l’univers, l’Encyclopédie marque une étape essentielle dans l’histoire de l’humanité. Elle est liée à tous les mouvements de pensée de la fin du siècle, aux progrès de « l’entendement de l’homme ».

Les objectifs :

L’Encyclopédie marque une autre façon d’aborder la connaissance. Elle se démarque dès sa rédaction en choisissant de présenter la division des sciences suivant l’arbre, ou « système figuré des connaissances humaines ». La philosophie constitue le tronc de l’arbre et la théologie n’est plus qu’une branche éloignée. Ce système dessine les relations de dépendance et de voisinage entre les savoirs, qui, selon d’Alembert, « peuvent se réduire à trois espèces :

– l’histoire ;

– les arts libéraux et mécaniques ;

– et les sciences qui ont pour objet les matières de pur raisonnement ».

 

Le tableau des connaissances laisse entrevoir au lecteur les différentes opérations de jonction, de déplacement, de hiérarchisation : « Montrer la liaison scientifique de l’article qu’on lit avec d’autres articles qu’on est le maître, si l’on veut, d’aller chercher ».

Un système de renvois très élaboré

Un système de renvois très élaboré est offert au lecteur. Il permet de créer des connexions entre les sciences, de compléter, de reconstituer l’enchaînement des causes. L’objectif de ces renvois est double : remédier à l’ordre alphabétique qui empêche de traiter d’une science dans son intégralité, mais aussi de déjouer la censure pour exprimer des idées non conformes à celles reconnues par l’Église et l’État. L’exemple de l’article « Cordeliers », plutôt élogieux vis-à-vis de cet ordre, renvoie à « Capuchon » où les religieux sont ridiculisés. La « Constitution Unigenitus » est critiquée à l’article « Controverse » et « Convulsionnaire »…

Le savoir à portée de tous

Une des préoccupations des encyclopédistes est également de mettre le savoir à la portée de tous. La multiplication des illustrations y participe. Diderot l’annonçait : « Un coup d’œil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus long qu’une page de discours. ». L’image devient alors prioritaire, elle n’est plus illustration au service d’un texte, c’est au contraire le texte qui explique l’image.

À travers leur œuvre, les encyclopédistes ont fait passer leur idéal philosophique :

– diffuser auprès du plus grand nombre un savoir libre de tout préjugé, de toute superstition ;

– mesurer les connaissances à l’aune de la raison ;

– et fournir un matériel pour « changer la façon commune de penser. » comme disait Diderot.

Dans la Lettre de Diderot à Sophie Volland (26 septembre 1762), il disait : « Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du vulgaire, c’est qu’il n’admet rien sans preuve, qu’il n’acquiesce point à des notions trompeuses et qu’il pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux. Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi l’humanité. ».

Les sources

Pour mener à bien leur ambitieux chantier Diderot et d’Alembert ont puisé à de multiples sources, consultant les archives, les bibliothèques, empruntant et faisant acheter des ouvrages par les Libraires-Associés. Ils se sont inspirés des travaux de leurs prédécesseurs : Francis Bacon et Chambers. Avant de se lancer dans l’aventure de l’Encyclopédie, Diderot avait participé à la traduction du Dictionnaire Universel de Médecine, de Chirurgie, d’Anatomie de James. Il en reprend bon nombre d’informations et de figures.

Ce sont les travaux de l’Académie royale des sciences qui constituent la source première et constante : les Mémoires, la collection des Machines et Inventions et celle de la Description des arts et métiers fournissent plusieurs modèles aux articles et aux planches.

Les encyclopédistes consultent également les travaux de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et en utilisent les Mémoires dans des chapitres sur la musique, l’histoire, ou l’archéologie.

Pour les articles concernant les civilisations, la faune et la flore étrangères, les rédacteurs se plongent dans les nombreux récits de voyages, notamment ceux des jésuites de retour de Chine ou d’Amérique.

Ce n’est plus par l’observation directe d’un objet, mais par sa gravure dans un livre que passe la transmission du savoir. Mais toutes les sources iconographiques sont revues, comparées et adaptées par Goussier et son équipe. C’est Goussier lui-même qui vérifie et révise la totalité des planches.

Les encyclopédistes ont puisé leurs sources dans les livres plus que dans la nature, mais ils ont sélectionné les documents en fonction de leurs propres convictions et positions philosophiques. L’Encyclopédie se présente comme un Dictionnaire raisonné.

 

Mes sources pour réaliser cet article  étaient sur internet :

  • Gallica « Les essentiels littérature »
  • Et BNF – Encyclopédie Diderot, 1751

Inès, 4e3

buy windows 11 pro test ediyorum