La presse papier va-t-elle disparaître ?

Alors que les médias en ligne récupèrent toujours plus de lecteurs sur tablette et smartphone, que deviennent les recettes des abonnements de la presse papier ? Est-elle en train de disparaître à petit feu ?

En France, le premier journal imprimé est La Gazette, créée par Théophraste Renaudot, publiée à Paris en mai 1631 qui disparaît le 30 septembre 1915 mais paraît toujours aujourd’hui sous le nom des Petites Affiches.

Avant de lire votre journal ou votre magazine, de nombreux acteurs sont présents pour le fabriquer : un organisme de presse tels que Le Monde ou Paris Match, des distributeurs, et enfin des points de vente (les kiosques ou maisons de presse). Les sources de revenus proviennent à 75% des ventes de journaux ou magazines (principalement sous forme d’abonnements), puis à 25% de la publicité.

L’État soutient financièrement la presse. Au début, il s’agissait de promouvoir la diversité des opinions publiques. Mais malheureusement par manque d’intérêt du lecteur pour le format papier ce qui génère une chute brutale des revenus, les aides de l’État sont indispensables à la survie de certains médias.

Des aides de l’État indispensables.

L’État donne des aides sous trois formes : la première sous forme postale depuis la Révolution Française. Ces aides postales permettent d’appliquer des tarifs préférentiels pour l’envoi de chaque numéro paru.

Ensuite des aides fiscales, avec des TVA très allégées et des réductions d’impôts sont mises en place pour les particuliers qui voudraient faire des dons ou acquérir du capital dans les organismes de presse. Puis les journalistes peuvent déduire de leurs revenus une somme plafonnée à 7650 euros. Enfin les aides sociales correspondent à des cotisations sociales plus faibles pour les distributeurs et les journalistes.

De plus l’État vient aider chaque acteur de la filière pour les accompagner vers une transition au numérique.

En premier lieu, l’aide au portage, c’est-à-dire la distribution à domicile, permet de dispenser ces sociétés des charges patronales. Ensuite, l’aide à la diffusion de la presse quotidienne nationale, destinée en grande partie à Presstalis (distributeur majoritaire de la presse en France) vise à réduire les coûts de distribution. L’aide à la modernisation des diffuseurs, comme les kiosquiers permet de les accompagner dans la modernisation de leur matériel. Et enfin, l’aide au pluralisme finance les organismes de presse lorsqu’ils ont du mal à faire du chiffre et que leurs revenus publicitaires sont inférieurs à 25% de leurs revenus : c’est le cas par exemple pour l’Humanité, Charlie Hebdo ou Le Monde Diplomatique. D’autres aides visent à préserver les presses régionales, départementales ou locales.

Mais la Cour des Comptes montre l’inefficacité des aides à la presse, et incite à les orienter davantage vers la transition au numérique.

Des médias en ligne qui détrônent la presse écrite.

La tendance des abonnements de la presse papier est en grande chute. Et la crise de la Covid-19 n’a rien arrangé puisque avec les confinements qui ont rythmé cette année 2020, les médias en ligne ont connu une année exceptionnelle. La presse papier est en passe de se faire détrôner par les médias en ligne, et d’après Mark Thompson (PDG du New-York Times), la presse papier risque de disparaître d’ici une petite dizaine d’années.

Aujourd’hui les recettes des ventes de journaux imprimés sont toutes plus faibles que celles des abonnements en ligne.

Pour rassurer les inconditionnels du papier, Le P’tit Vilar sortira en version papier chaque trimestre et en version en ligne !

Bastien