Les filles du Docteur March de Greta Gerwig

« Je ne suis pas une poète, je ne suis qu’une femme », Amy March.

Plusieurs adaptations cinématographiques ont été pensées, la plus récente étant celle de Greta Gerwig en 2019. Nous pourrions qualifier ce film tiré du roman de Louisa May Alcott, Les Quatre Filles du docteur March, de dramatique. A travers «Les Filles du docteur March», nous faisons la connaissance de quatre sœurs de la classe moyenne lors de la guerre de Sécession dans le Massachusetts. Madame March et ses filles, Meg, Jo, Beth et Amy, vivent paisiblement dans une petite maison éloignée de la ville mais non loin de leur voisin Laurie, aussi appelé Teddy par l’une des deux cadettes. Leur père étant parti à la guerre, celles-ci doivent se débrouiller seules. Josephine March est une écrivaine qui, depuis son plus jeune âge, écrit des pièces de théâtre qu’elle joue avec ses trois autres sœurs. Elle décide de s’éloigner du cocon familial pour devenir autrice à New York. Margareth vit désormais une vie de couple avec ses deux enfants tandis qu’Elizabeth reste au domicile familial, aux côtés de sa mère. Amy décide quant à elle de poursuivre ses rêves en tant que peintre et voyage avec sa tante en Europe. C’est ici que sa vie finira par être chamboulée par la présence de Laurie. Au cours de ce film, nous suivons l’histoire de ces quatre jeunes filles avec des flash-back nous permettant de comprendre les événements clés de leurs vies qui ont finalement fait ce qu’elles sont aujourd’hui. Ce film a pour moi été un agréable coup de cœur, l’ayant regardé de nombreuses fois.

Les sujets abordés tout au long de ce film sont marquants mais aussi extrêmement prenants. Suivre l’histoire de quatre sœurs toutes différentes les unes des autres m’a appris que la famille est ce qu’il y a de plus important malgré les quelques hauts et bas. Cette fraternité montre que la vie n’est pas toujours toute rose mais que rien ne peut briser de forts liens familiaux. Tout au long de cette adaptation, la mort est évoquée, la maladie, le rêve américain, l’amour, mais aussi l’incapacité pour les femmes de ne dépendre que d’elles-mêmes. Je dirais que ce film défend le féminisme car tous les personnages féminins libèrent une prestance et l’espoir qu’un jour, elles aussi pourront être égales aux hommes. Le mariage est mentionné à plusieurs reprises sous différents angles qui nous permettent de comprendre les mentalités assez différentes de ses quatre sœurs mais aussi celle de la société à cette époque. Pour une, le mariage n’est qu’une proposition à but économique et l’amour n’a pas sa place ici. Pour une autre l’indépendance de la femme est un droit fondamental et pour rien au monde, celle-ci ne voudrait dépendre d’une figure masculine, tenant à sa propre liberté. Malgré les avis discordants de ces sœurs elles n’en restent pas moins soudées à jamais, même au-delà de la mort.

Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres, et possèdent chacun leur propre histoire. Malgré la vanité, l’égocentrisme d’Amy, il est impossible de ne pas éprouver de la compassion mais aussi de l’admiration à son égard. Nous pourrions prendre chaque personnage un par un et n’en faire ressortir que de beaux aspects positifs et propres à chacun. N’ayant pas lu le roman de Louisa May Alcott je peux dire que je ne manquerai pas de le faire, premièrement pour le comparer au scénario de Greta Gerwig mais aussi pour rencontrer une nouvelle fois ces protagonistes avec des tempéraments explosifs. Je trouve que les acteurs ont été minutieusement choisis et correspondent parfaitement aux personnages, que ce soit physiquement comme moralement. Tous ces acteurs ont fait un très bon travail et nous ont sans aucun souci poussés à nous attacher aux personnages qu’ils incarnent.

Pour parler de l’aspect visuel, des couleurs et des costumes, j’ai trouvé que tout était parfaitement réaliste et qu’il était très facile de s’imaginer aux côtés de la famille March et de ses amis. J’ai toujours été fascinée par cette époque, tournant autour des mondanités, de la bourgeoisie et ce film ne m’a pas déçue une seule seconde. L’instrumental tout au long du film est un pur chef d’œuvre pour les oreilles. Celui-ci nous permet si facilement de ressentir les moindres émotions et nous plonge dans cet univers que je trouve, pour ma part, très féerique. Je serais incapable de donner ne serait-ce qu’un point négatif à ce long métrage, mis à part que j’aurais adoré que celui-ci dure plus longtemps et que l’on puisse connaître chaque détail de leur futur, sans exception.

Un film agréable à voir que ce soit en famille comme seul, vous n’échapperez peut-être pas à quelques moments de tristesse et je trouve que la manière dont nous pouvons être tristes, ressentir de la compassion, puis après sourire, est un enchaînement d’émotions que peu de films sont capables de nous faire ressentir. Je ne peux que vous inciter à vous créer votre opinion sur ce que je pourrais appeler un chef d’œuvre cinématographique.

Luna