Quels exemples de vie socialement aliénée ?

Lorsqu’on pense à une vie socialement aliénée, on pense par exemple :

– à la femme, qui traditionnellement, ne pouvait pas choisir sa carrière, et est vouée au mariage et à l’enfantement, à la vie domestique.

– à l’ouvrier contraint au travail à la chaîne, à un travail taylorisé, qui ne lui apporte pas de satisfaction, dont il ou elle sort abruti.

– Aujourd’hui, on penserait également aux emplois qui conduisent au burn out, au bore out, aux bullshit jobs ect..

– à la personne racisée, réifiée dans des stéréotypes et des préjugés.

– à la personne homosexuelle ou transgenre qui ne peut pas vivre son existence au grand jour par crainte des violences, des discriminations, des humiliations…

– à la personne en situation de handicap qui est contraint à l’exclusion sociale par manque d’accessibilité.

Il est plus évident de formuler des cas de vies aliénées : ce sont des vies jugées insatisfaisantes par la subjectivité, des vies que l’on souhaiterait changer pour les rendre plus épanouissantes.

Une vie qui ne soit pas une vie aliénée est-elle nécessairement une vie heureuse ?

Pas nécessairement, dans la mesure où l’on peut souhaité vivre une vie intéressante ou une vie intense, même si celle-ci n’est pas heureuse. Une vie authentique ne se confond pas nécessairement avec le bonheur. C’est une vie qui apparaît désirable à la subjectivité ou une vie que celle-ci ne souhaiterait pas nécessairement abandonner, même si elle peut être source pas certains aspects de souffrance.

S’il n’est pas facile de décrire la vie épanouie, on peut néanmoins considérée que c’est une vie qui est assumée par la subjectivité, choisie par elle.

Le refus de la vie aliénée…

On peut considérée que la subjectivité pose un premier acte en tant que sujet lorsqu’elle quitte la « conscience fataliste » (Freire) pour refuser la réalité de son existence et se met à imaginer un autre type d’existence.

Néanmoins, si la conscience peut avoir le pouvoir de refuser en elle-même la vie aliénée, elle n’est pas nécessairement le pouvoir de la transformer réellement.

Lorsqu’il s’agit d’une vie socialement aliénée, la transformation de l’existence individuelle, implique bien souvent une transformation sociale collective des conditions sociles par des mouvements sociaux d’émancipation.