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Soirée littéraire du 5 avril 2023

Vous trouverez ci-dessous les sujets apparus de façon chronologique tout au long de la soirée. Les noms annotés ci-dessous sont en lien avec un article Internet qui permet d’avoir accès à plus d’informations (biographie, portraits, portfolio, éditeurs, vidéos, etc.) et quand c’est possible, un résumé ou un synopsis de l’œuvre. Juste pour faire envie …

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Premier auteur de la soirée convoqué Emmanuel Carrère. Emmanuel Carrère est un écrivain et cinéaste français contemporain, né en 1957. Cinq points principaux pour le décrire : Polyvalence, Carrère est connu pour sa capacité à écrire dans différents genres, allant du roman à la biographie en passant par l’essai et la littérature de voyage. Il est également un cinéaste accompli, ayant réalisé plusieurs films documentaires primés. Introspection, dans son travail, Carrère est souvent préoccupé par la manière dont les individus interagissent avec le monde qui les entoure, ainsi que par leur propre psychologie. Il est souvent à la recherche de vérité dans les histoires qu’il raconte, même si cela peut être inconfortable. Style personnel, Carrère est reconnu pour son style d’écriture fluide et engageant, qui combine des éléments de fiction et de non-fiction. Il est capable de créer des personnages et des scénarios réalistes tout en faisant des observations perspicaces sur la condition humaine. Carrère a reçu de nombreux prix pour son travail, notamment le Prix Renaudot en 2011 pour « Limonov » et le Prix de la langue française en 2018 pour l’ensemble de son œuvre. Son engagement politique : Carrère est un défenseur de l’écologie et s’est engagé dans des projets pour sensibiliser le public aux problèmes environnementaux.

Quatre œuvres :

« Limonov» (2011) : Ce roman biographique retrace la vie de l’écrivain russe controversé Eduard Limonov, qui a connu une ascension fulgurante dans les années 1990 en tant que chef du Parti national-bolchevique. Le livre explore les aspects les plus sombres de la personnalité de Limonov, tout en offrant un aperçu fascinant de la vie en Russie après la chute de l’Union soviétique.

« Un roman russe » (2007) : Dans ce livre, Carrère explore l’histoire de sa propre famille, en se concentrant sur son grand-père maternel, un médecin qui a travaillé en Russie avant la révolution bolchevique. Le livre mêle des éléments de fiction et de non-fiction pour raconter une histoire émouvante de la famille, tout en offrant un aperçu de l’histoire russe.

« Le royaume » (2014) : Dans ce livre, Carrère examine son propre rapport à la foi chrétienne. Le livre explore les événements historiques de la naissance du christianisme tout en offrant une réflexion personnelle sur la place de la foi dans la vie moderne.

« Yoga » (2019) : Dans cet essai, Emmanuel Carrère aborde de nombreux sujets, dont ses propres problèmes personnels, le terrorisme et l’absurdité du Monde. Bien que le livre soit d’abord principalement axé sur la pratique du yoga et ses bienfaits pour la santé mentale, il aborde également des questions plus larges. Tout d’abord, le livre traite des questionnements métaphysiques de l’auteur, notamment sa dépression, son alcoolisme et sa séparation avec sa femme. Carrère utilise la pratique du yoga comme un moyen de surmonter ces obstacles et de retrouver un sens et de la stabilité émotionnelle. Le livre aborde également des questions plus larges, notamment le terrorisme et l’absurdité du monde contemporain. Carrère évoque les attentats de Paris du 13 novembre 2015 et leur impact sur la société française entre autres, ainsi que d’autres événements violents qui ont eu lieu à cette époque. En fin de compte, le livre « Yoga » d’Emmanuel Carrère est une méditation personnelle sur la vie, la mort, la souffrance et la recherche de sens dans un monde chaotique. Tout en expliquant les principes du yoga et ses bienfaits pour la santé mentale, Carrère aborde également des questions plus larges qui touchent la société contemporaine.

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« Un tocard sur le toit du monde » de Nadir Dendoune . « J’ignorais comment, mais je savais que j’y arriverais.

Gravir les mythiques 8848 mètres, qui font de l’Everest le Toit du monde, un sommet réservé aux alpinistes les plus expérimentés. Moi, d’expérience, je n’en avais pas. Aucune. Je n’avais jamais enfilé de chaussures cloutées, jamais essayé un piolet, ni un mousqueton, jamais mis le nez dans le tas de cordes dont les grimpeurs se saucissonnent avant de commencer une ascension. J’avais bien grimpé les murs d’escalade au pied de ma cité, à l’lle-Saint-Denis, mais à part ça…

Alors, pour intégrer un groupe de professionnels, j’ai pipeauté mon CV. A l’organisateur de l’expédition, j’ai fait croire que j’avais grimpé le Mont-Blanc et le Kilimandjaro. J’aurais pu aussi bien dire l’Annapurna ou la Lune, ça ne coûtait pas plus cher. Mais ça a marché. Je pense que dans la tête du gars, personne ne serait assez fou pour se mesurer à l’Everest sans une expérience en béton armé. Je me disais : j’ai connu la galère, la violence des HLM du 93, j’ai réalisé un tour du monde à vélo, j’ai fait le bouclier humain en Irak, et je suis même devenu journaliste à France 3, alors l’Everest… J’avais tort. Là-haut, j’ai failli laisser ma peau. Plusieurs fois.

Tout au long de cette aventure qui a duré deux mois, j’ai pensé très fort à mes parents, illettrés Algériens. J’avais un super concept en tête : une fois au sommet, je planterais côte à côte les deux drapeaux, le français et l’algérien. Une manière de réconcilier mes deux identités, moi qui suis si paumé d’être d’ici et de là-bas, c’est-à-dire de nulle part. Finalement, j’ai confectionné un cœur en carton et j’ai écrit dessus le chiffre 93. Le département le moins aimé de France. Celui où j’ai grandi et que je ne quitterai pour rien au monde. »

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« Une histoire des abeilles » de Maja Lunde : Un triptyque écologiste qui raconte l’amour filial à travers le destin des abeilles.

Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l’apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire.
Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d’une exploitation menacée par l’inquiétante disparition des abeilles ?
Chine, 2098. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d’un avenir meilleur. Mais, lorsque ce dernier est victime d’un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l’humanité.

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« Carnets d’enquêtes : une ethnographie inédite de la France » d’Emile Zola, œuvre présentée par  Henri Mitterrand.

Pour préparer chacun de ses romans, Zola a accumulé les repérages et les reportages sur le terrain, passant des quais de la Seine aux Halles, de la rue de la Goutte-d ‘Or à Passy, des grands magasins aux corons, des terres de Beauce à la gare du Havre et au champ de bataille de Sedan. Ces extraits sont regroupés, par Henri Mitterrand, selon un ordre thématique. Deux mondes : les « honnêtes gens » et le peuple…

Douze chapitres douze sociétés différentes, complémentaires et souvent antagonistes – les beaux quartiers, le monde des arts, la « haute cocotterie, » les Halles, le Paris populaire, la mine… Partout Zola accorde la vision du peintre et celle du sociologue, attentif à toutes les contraintes et à tous les rituels qui règlent la vie quotidienne d’un peuple.

L’ensemble de ces « choses vues » forme une œuvre en soi. Prise de vues tout à fait exceptionnelle, par son ampleur, sa cohérence et sa vigueur, sur la société française de la fin du XIXe siècle – c’est-à-dire sur les racines de notre époque -, les Carnets constituent une remarquable contribution à l’anthropologie culturelle de la France. Rien de comparable, ni dans la littérature romanesque, ni dans la tradition ethnographique.

Ce livre est la clé des Rougon-Macquart et de notre mémoire collective.

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« Reflet dans un œil d’homme » de Nancy Huston : dans cet essai, Nancy Huston remet en cause les études de genre qui voudraient que le comportement masculin ou féminin ne soit que le résultat d’une éducation, d’un conditionnement. À Simone de Beauvoir qui écrivait qu’on ne naissait pas femme mais qu’on le devenait, elle répond que le sexe détermine un certain nombre de comportements qu’il est vain de nier. Ainsi, selon elle, la cause des femmes pourrait être mieux défendue.

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« Matin brun » de Franck Pavloff, est une nouvelle dont le titre fait référence aux « Chemises brunes », surnom donné aux miliciens nazis des SA. L’auteur a écrit cette nouvelle, sur un « coup de colère », après la révélation d’alliances de candidats avec le Front National au deuxième tour d’élections locales. Matin brun est une nouvelle universelle contre la pensée unique et ce que Pavloff appelle les « petites compromissions ». Ce livre a une portée universelle car les indications spatio-temporelles ne sont pas détaillées. Le livre a connu un grand succès en 2002 (plus d’un million d’exemplaires vendus) après la surprise du premier tour de l’élection présidentielle où le candidat d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, fut qualifié pour le second tour. Depuis, cette nouvelle est régulièrement l’objet de discussions et de travaux dans les écoles.

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« La plus secrète mémoire des hommes », roman de Mohamed Mbougar Sarr , en 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le Labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de  » Rimbaud nègre « , depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, où il affronte les grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda… D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.

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 « L’arabe du futur N° 4 ». L’Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf. Vendue à plus de 3 millions d’exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l’enfance et l’adolescence de l’auteur, fils aîné d’une mère française et d’un père syrien. L’histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d’Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel. Ce quatrième tome couvre les années 1987-1992.

Du même auteur : « Les cahiers d’Esther », qui s’inspire de la fille d’un couple d’amis, Riad Sattouf raconte, dans des planches bichromiques, la vie quotidienne de la jeune Esther, âgée de 9 ans au début du premier tome. Sattouf prévoit initialement un album par an jusqu’aux 18 ans de l’héroïne. En 2018, la série est adaptée à la télévision par Canal+.

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« Le Chat du rabbin » une série de bande dessinée, écrite et dessinée par Joann Sfar. Au début du XXe siècle, le chat d’un rabbin d’Alger raconte sa vie et ses dialogues avec son maître. En effet, ce chat parle depuis qu’il a dévoré le perroquet de la maison et a tendance à dire ce qu’il pense sans inhibition. Il remet tout en question, autant les apprentissages du rabbin que les fondements mêmes du judaïsme. Craignant la mauvaise influence que son chat parlant pourrait exercer sur sa fille Zlabya, le rabbin les sépare. Le chat demande alors au rabbin de lui enseigner la Torah, le Talmud, la Michna et la Guemara. La motivation principale de l’animal à devenir « un bon juif [qui] ne ment pas » est que son maître l’autorise de nouveau à passer du temps avec Zlabya. Durant son apprentissage, le chat ne manque pas de contredire son rabbin, et le rabbin de son rabbin, tout en observant avec perspicacité les autres disciples du rabbin.

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« L’Affreux Pastis de la rue des Merles » de Carlo-Emilio Gadda : dans un immeuble cossu de la rue des Merles ont lieu, coup sur coup, un vol de bijoux et un meurtre. Flanqué des inspecteurs Gaudenzio, alias Beau-Blond, et Pompée, dit Le Grappin, don Ciccio enquête. Ce qui ne présage rien de bon : quand la police fait appel à don Ciccio, c’est que l’affaire est complexe. De suspects farfelus en élucubrations philosophiques, il va y avoir du vilain… Carlo Emilio Gadda (1893-1973) milanais, ingénieur, est l’auteur d’une série d’ouvrages moqueurs et éclatants d’intelligence. « L’affreux Pastis de la rue des Merles » a fait date dans l’histoire de la littérature italienne. Gadda a souvent été comparé à Joyce et Céline. Également disponible en Points : La Connaissance de la douleur.  « Avec L’Affreux pastis de la rue des merles, Carlo Emilio Gadda s’impose dès lors comme l’un des grands auteurs du siècle. Son inventivité narrative, son travail de contamination constante de l’italien par divers dialectes le placent à côté de Joyce. Traduit de l’italien par Louis Bonalumi

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Autre auteur convoqué lors de la soirée : Joseph Kessel, écrivain, journaliste et aviateur français d’origine juive russe, né en 1898 et décédé en 1979. Cinq points principaux qui décrivent sa vie et son travail : journaliste de renommé, Il a commencé sa carrière de journaliste à l’âge de 17 ans et a travaillé pour des publications comme « Paris-Soir » et « Le Figaro ». Il a couvert de nombreux événements historiques, notamment la guerre d’Espagne et la Seconde Guerre mondiale.

Il était un écrivain prolifique : Kessel a écrit plus de 40 livres, y compris des romans, des essais et des mémoires. Ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues et ont connu un succès international. Un aventurier passionné : Il a voyagé dans le monde entier, a été pilote d’avion pendant la Première Guerre mondiale et a participé à des expéditions en Afrique et en Asie. Il était engagé politiquement : Kessel était un militant antifasciste et a soutenu la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a également été membre de l’Académie française. Kessel a reçu de nombreuses distinctions : Il a été décoré de la Légion d’honneur, de l’Ordre national du Mérite, du Prix Goncourt et du Prix Interallié.

Deux de ses œuvres : « Les instants de vérité » : publié en 1935, ce roman raconte l’histoire de deux amis, journalistes français, qui voyagent en Indochine pour couvrir la guerre franco-chinoise. L’un des journalistes tombe amoureux d’une jeune Indochinoise et se trouve confronté à un choix difficile entre son amour pour elle et sa loyauté envers son ami et leur mission journalistique.

« L’armée des ombres » : publié en 1943, ce roman est un récit semi-autobiographique de la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Il suit les exploits d’un groupe de résistants dans leur lutte contre l’occupant allemand en France. Le livre a été adapté au cinéma en 1969 par Jean-Pierre Melville et est considéré comme l’un des meilleurs films français sur la résistance.

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En vous souhaitant de bonnes et nombreuses lectures

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