« Une exécution ordinaire » ou la banalité de la terreur.

staline filmUn film à voir absolument ! « Une exécution ordinaire »  de Marc Daguin. Le film s’intéresse aux derniers jours de l’un des dictateurs les plus sanguinaires du XXe siècle soit Staline.

Le rôle du « petit père des peuples » est tenu par André Dussolier que l’on imaginait mal dans la peau de ce personnage et qui pourtant se montre ici très convainquant. A voir au Gallia depuis hier.

« Le dernier des Justes  » d’André Schwarz Bart: « Un livre majeur ».

  Présentation du roman d’André Schwarz Bart à partir de la Conférence du 1 11 09 de Francine Kaufman, directrice de l’Ecole de traducteurs et d’interprètes, université de Bar et d’autres sources trouvées sur Internet ( voir fin de l’article).

le dernier des justes« Le dernier des Justes »  date de 1959. C’est le premier roman  d’André Schwarz Bart. Le livre est immédiatement un succès de librairie. 80 000 exemplaires sont vendus avant même de recevoir le prix Goncourt. Comment expliquer un tel succès ?

Tout d’abord  l’auteur. La vie de celui-ci explique ce premier roman.Les parents d’André Schwarz-Bart  sont nés en Pologne et s’exilent en France en Lorraine. André nait le 28 mai 1928 à Metz (mort en 2006). Ils sont, comme tous les Lorrains en 1940, évacués pour être installés en Haute Vienne. La famille de l’auteur compte 4 garçons et une fille. La plus grande partie de la famille d’André Schwarz Bart va périr lors de la Shoah, excepté sa petite sœur qu’il sauve alors qu’elle est déjà dans le wagon. Par contre sa mère et ses frères sont déportés. A 15 ans il entre dans la résistance. Il est arrêté et torturé dans la prison de Limoges. Au moment de la libération, il entre dans l’armée et rejoint une compagnie juive, il n’a que 17 ans. Comme l’écrit Kathleen Gyssels dans son article consacré à l’auteur « toute son écriture part de cette histoire indicible et intraduisible ».

  Lorsqu’André Schwarz-Bart publie son livre il est inconnu du grand public et pourtant  l’œuvre est « un livre majeur » d’après Elie Wiesel. « Le dernier des Justes » date de 1959, il arrive au moment où l’Europe prend conscience de la Shoah. Sa volonté en publiant cet ouvrage n’est pas d’expliquer en soi cet événement, il s’agit d’une part,  de  faire comprendre que l’héroïsme des combattants du Ghetto de Varsovie ou d’ailleurs n’est pas supérieur à l’héroïsme spirituel des générations de juifs assassinés dans les ghetos ou les camps et donc qu’ils ne sont pas allés à La mort comme des moutons. De plus il veut faire découvrir et faire revivre une culture juive présente en Europe chrétienne depuis des siècles et qui a disparu avec le génocide.

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( En photographie Jacques Schwarz Bart en 1959 lors de la remise du prix Goncourt) 

Entre 1953 et 1958, l’auteur rédige 4 versions de son roman. Il apporte aux Editions du Seuil sa dernière version en 1958. Il la retravaille, la réduit. Il choisit comme héros « un juste » « un lamed –waf ». A chaque génération, selon la légende, il existe 36 Justes qui supportent la souffrance du monde et ainsi lui permettent de vivre. André Schwartz Bart dans son roman reprend cette légende sans en devenir prisonnier.

On suit ainsi cette « saga »  juive à travers la chronique familiale des Lévy, famille où l’on trouve un Juste par génération,  depuis le Moyen-âge jusqu’à Auschwitz. Dans les dernières pages de son roman, Ernie Levy, le dernier des Justes encore en vie, arrive au camp d’Auschwitz.

  Pour rédiger son roman,  André Schwarz-Bart  lit beaucoup, se documente énormément. Certains d’ailleurs l’accuseront injustement de plagiat . Il montre que La Shoah n’a fait que reprendre les éléments d’une histoire européenne marquée par un antijudaïsme religieux traditionnel auquel succède l’antisémitisme moderne. Ainsi :

–          En 1018, un juif meurt au cours de la cérémonie toulousaine de COLAPHISATION, abolie seulement au XIIe siècle. Un juif le jour de Pâques était frappé par un gant de fer avec des clous

–          Lors de la 1ère croisade en 1098-1099 des pogroms ont lieu à Spire, Mayence, Worms et Cologne et Prague.

 –  Lors de la 3e croisade, 1189 – 1192, dans la nuit du 16 au 17 mars, massacre de Juifs. Yom Tov ben Isaac de Joigny à la tête des juifs réfugiés dans la forteresse d’York choisirent de s’égorger pour échapper à leurs persécuteurs.

–          Le port de la Rouelle est imposé par Louis IX aux juifs au 13e siècle. La rouelle, ce cercle blanc et rouge apposé sur la poitrine, préfigure l’Etoile jaune.

–          En 1240, Abraham Ben Salomon meurt à Paris. L’auteur dans son livre prétend qu’il a été brûlé sur le bûcher, en réalité seul le Talmud est brûlé. Salomon meurt avant l’exécution de la sentence.

–          Martin Luther en 1542 et 1544 est l’auteur de pamphlets contre les Juifs.

    Ce voyage dans une Europe chrétienne antijudaïque et antisémite à travers les siècles jusqu’à Auschwitz, cette découverte de la culture juive et cette chronique familiale sur fond d’une légende ancestrale font toute La richesse du roman d’André Schwarz-Bart.Comme l’écrit Claire Salomon- Bayet, professeur à Paris I,  « en retraçant l’épopée et la persécution des juifs en Europe, du XIIe siècle à l’année 1943, en dessinant la figure du Juste, André Schwarz-Bart  a rompu un double silence, un silence assourdissant : la mise entre parenthèses de la culture et de l’histoire juives dans l’Europe chrétienne [….], mais aussi et surtout la sidération dans l’immédiat après-guerre devant la destruction systématique des juifs d’Europe, planifiée, poursuivie par le régime nazi. « une génération privée de mémoire » disait Jules Isaac dans « l’enseignement du mépris » (1962) ».

Pour en savoir davantage:

Un article d’Hérodote sur l’antijudaïsme et l’antisémitisme.

Un hommage de Francine Kaufman peu après le décès d’André Schwartz en 2006.

En plays list Jacques schwarz Bart, jazzman et fils d’André Schwarz Bart

Comment transmettre la mémoire de la Shoah?

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Je me permets de reprendre un article paru aujourd’hui même sur le site du café pédagogique autour de la transmission de la mémoire de la Shoah. C’est aujourd’hui une question essentielle à l’heure où les derniers témoins disparaissent et où nous devons préparer la journée de commémoration du 27 janvier.

« Comment transmettre la mémoire de la Shoah aux élèves ? Mémoire demain est un DVD réalisé par l’Union des déportés d’Auschwitz (UDA), avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et de la Ville de Paris. Il offre 8 heures de témoignages sur Auschwitz, enregistrés sur les lieux mêmes, la rampe, le camp de quarantaine, la baraque des femmes, le camp des familles, le camp des Hongrois, le camp des hommes, le camp des Tsiganes…  » Ce dvd est une réponse de ceux qui sont revenus à leurs camarades morts, pour transmettre le souvenir de ce que furent la survie et la mort dans les camps de concentration et d’extermination », nous dit l’UDA.

Accompagné d’un livret à vocation pédagogique, le DVD peut être utilisé avec les classes de troisièmes, de premières et de terminales. Les témoignages sont présentés en 219 séquences de 1 à 3 minutes. La consultation peut se faire sous 3 parcours : 1h30, 4 heures ou  8 heures.  Des documents historiques appuient les témoignages : 5 petits films, des photographies. L’élève ou l’enseignant peut réaliser des montages personnalisés à partir des extraits du DVD selon leurs préoccupations pédagogiques. Tout cela en fait un instrument précieux pour préparer la Journée de la Shoah le 27 janvier. Il est distribué par Hatier. »

Télécharger un extrait

Sur le site du Cercle d’étude de la Shoah

Sur le Café, Dossier Enseigner la Shoah

ZUS : La frontière invisible

dsc_2212-800.1176481925  Dans le  numéro du »Café pédagogique » de ce jour un article est consacré aux Zones Urbaines sensibles évoquées en classe de 1ère ES1. Je ne peux pas m’empêcher de reprendre cet article et le ien qui l’accompagne.

«  »Habiter en ZUS et être immigré : un double risque sur le marché du travail ». C’est sous ce titre que la Dares (ministère du travail) publie une étude qui montre les discriminations dont sont victimes les habitants des Zones Urbaines Sensibles, et particulièrement les immigrés.  » Les personnes habitant en ZUS ont en moyenne des niveaux de diplôme inférieurs aux autres et appartiennent à des catégories socioprofessionnelles plus exposées aux difficultés d’insertion. Mais ce ne sont pas les seules explications de leurs plus grandes difficultés : à niveaux de diplôme équivalents, les personnes résidant en ZUS sont moins protégées contre le risque de chômage et le fait d’être immigré augmente dans tous les cas ce risque dans des proportions importantes ». »

Etude Dares

Les départements du sud et de l’ouest même ruraux attirent

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L’INSEE s’est intéressée aux migrations intérieures. Son constat est sans discussion et permet de confirmer ce qui a été avancé dans le cours ( 1ère ES1).« En dessous d’une ligne joignant le Finistère à la Haute-Savoie, tous les départements, à l’exception de la Charente et des Bouches-du-Rhône, accueillent plus de migrants venant du reste de la métropole qu’ils n’en voient partir. Sur une bande intermédiaire, de la Sarthe à l’Allier, les soldes migratoires sont le plus souvent faiblement positifs. Au nord de cette bande, c’est-à-dire dans tous les départements du Nord et du Nord-Est, les départs sont plus importants que les arrivées. Dans les départements franciliens, les soldes migratoires sont très fortement négatifs, en particulier en Seine-Saint-Denis et à Paris » atteste l’INSEE. .

« Les départements plutôt ruraux, situés dans l’Ouest sur le littoral (Vendée, Morbihan, Côtes-d’Armor…), le Sud-Ouest (Tarn-et-Garonne, Tarn, Landes, Aude, Ariège…), ainsi que dans le Massif central (Corrèze, Creuse…) ont renforcé leur attractivité, déjà manifeste dans les années 1990 (carte 2). D’autres, déficitaires entre 1990 et 1999, assez dispersés sur le territoire et également plutôt ruraux sont devenus excédentaires depuis 2001 (Cantal, Deux-Sèvres, Saône-et-Loire…). »

Pour en savoir davantage vous pouvez cliquer sur le lien suivant:

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1248

Page « ne pas perdre le cap »: rappel

  Je rappelle aux élèves de 2de 3, Term L1, 1ère Es1 et Term STG qu’ils peuvent trouver sur la page « ne pas perdre le cap » les dates des devoirs programmés en classe, les exercices demandés ou les leçons à revoir.

Il vous suffit de cliquer sur l’onglet  » ne pas perdre le cap ». Il y a peut être une info qui vous concerne !

Pour revenir à la page d’accueil cliquer sur « lecap » en haut.

                                                                                                                M Cadoret.

« Apocalypse ».

 « Apocalypse » c’est le titre de la série documentaire que va diffuser affiche1France 2 à partir de mardi prochain à 20h35. A travers  des images souvent inédites nous devrions être entrainés dans l’horreur de la Deuxième Guerre mondiale dont le déclenchement date de 70 ans ( 1er septembre 1939, agression nazie contre la Pologne).

  Les réalisateurs ne sont pas novices pour ce type de réalisation. Daniel Costelle et Isabelle Clarcke ont déjà à leur actif ‘Eva Braun, dans l’intimité d’Hitler » ou encore  » la traque des nazis ». Et comme dans ce dernier film c’est à nouveau Mathieu Kassovitz qui prête sa voix au commentaire  » avec Apocalypse, il est important de s’autoriser une cerrtaine émotion » commente-t-il. Plus de 50 millions de morts ont été rencensés !

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x9ljlt_apocalypse-la-2e-guerre-mondiale_creation[/dailymotion]

  Trente mois de travail ont été nécesssaires pour faire ce film, chaque épisode, il y en a au total 6, compte 800 plans et dure 55 minutes.  Le premier épisode débute en 1933 avec l’ arrivée au pouvoir d’Hitler.                                              

           A voir ou à enregistrer à tout prix !

6 juin 1944: le débarquement de Normandie.

  Dans trois jours sera célébré le 65 e anniversaire du débarquement de Normandie en présence du chef de l’Etat, de Barack Obama et du prince Charles. Alors que les derniers vétérans disparaissent peu à peu, c’est là une des dernières occasions de leur rendre hommage qu’ils soient Américains, Britanniques, Canadiens ou encore Français. Mais pourquoi un débarquement ? et pourquoi en Normandie ?

 ( Carte du débarquement)

  Le monde est entré en guerre le 1er septembre 1939 au moment où l’Allemagne hitlérienne prénétrait en Pologne. Au début de l’année 1944, même si les forces de l’Axe reculent, depuis en particulier la bataille de Stalingrad, elles occupent encore une grande partie de l’Europe et Staline, malgré le soutien américain, soufre devant les troupes nazies. De leur côté, les Etats-Unis en guerre depuis décembre 41 et  Pearl Harbour  vont de succès en succès dans le Pacifique.

 L’idée d’un débarquement à l’Ouest de l’Europe est soutenue par Staline. En effet celui-ci permettrait de réduire la résistance allemande sur le front de l’ESt en ouvrant un second front. Ainsi les dirigeants Alliés ( Roosevelt, Churchill et Staline) au cours de l’année 1943 choisissent d’ouvrir ce second front en France et plus particulièrement en Normandie. Le choix de la Normandie apparaît le meilleur car les Allemands sont persuadés que s’ il y a une tentative de débarquement allié il se fera depuis le Royaume-uni dans le Nord – Pas-de – Calais, côte la plus proche de l’Angleterre. C’est donc en Normandie que les Allemands attendent le moins les alliés même si y a été érigé le « mur de l’Atlantique ».

 Pendant une année ce sont des centaines de convois qui prennent la direction du Royaume-uni, ce sont des centaines de milliers d’hommes qui s’entrainent dans le plus grand secret, ce sont de multiples informations sur les installations militaires allemandes qui sont recueillies grâce à la résistance française afin d’être prêt le jour J (Day D).

[googlevideo]http://video.google.fr/videoplay?docid=-1172045434733978836&ei=cSgoSs6VMZjg2gLr88WvCQ&q=d%C3%A9barquement+en+normandie&hl=fr[/googlevideo]

 Commandé par le général Eisenhower le débarquement sous le nom de code « Overlord » commence à 5h30, après que dans la nuit 23.500 parachutistes aient été lachés derrière les lignes ennemies. Les avions alliés et une demi-douzaine de cuirassés bombardent les fortifications des plages et des falaises. Un heure plus tard le débarquement depuis une armada de 5000 navires commence sur des plages au nom codé: Utah et Omaha ( troupes américaines), Gold ( troupes britanniques), Juno ( troupes canadiennes) et Sword ( troupes britanniques et 177 Français).

  Les combats sont particulièrement meutriers dans le secteur américain d’ Omaha Beach  et plus particulièrement à la pointe du Hoc ( combats  immortalisés dans le film de Steven Spielberg »il faut sauver le soldat Ryan). A 8 heures toutes les premières vagues d’assaut sont débarquées et à la fin de la journée toutes les plages sont sécurisées.

  Le bilan de cette journée s’élève à 3000 soldats morts, tués, disparus ou prisonniers dont 2500 à Omaha Beach.  Ce débarquement entraîne un déplacement de troupes allemandes depuis le front de l’Est vers la Normandie comme l’espérait Staline. Pris en tenaille, l’Allemagne hitlérienne recule permettant la libération d’une grande partie du territoire français en aôut et septembre 44. Ce débarquement est un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale même s’il faudra encore presque une année pour que l’Allemagne capitule.

Pour en savoir davantage:

http://www.dday-overlord.com/

http://www.6juin1944.com/

 http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19440606

Film à voir: « Il faut sauver le soldat Ryan » de Steven Spielberg. Attention le premier quart d’heure est assez éprouvant.

« Nulle part, terre promise »: un film à voir.

Le cinéma français et plus largement le cinéma européen semblent aujourd’hui très inspirés par la question de l’immigration. Récemment « Welcome », le film Philippe Lioret, était sur les écrans. Aujourd’hui, c’est le nouveau film d’Emmanuel Finkiel qui aborde ce thème. Comment Finkiel le traite-t- il ?

  Le réalisateur a pris le parti d’entreméler trois histoires: un père et son fils kurdes qui tentent de rejoindre clandestinement l’Angleterre, un cadre supervisant la délocalisation d’une usine en Europe de l’Est et une étudiante voyageant jusqu’à Budapest.

Finkiel abord ainsi toutes les conséquences de la mondialisation et de l’ouverture des frontières en Europe. Sur ce continent, c’est ce que nous dit Finkiel, on quitte l’Est clandestinement, dans des conditions épouvantables, à la merci de passeurs sans scrupules pour l’Ouest espérant  y trouver un emploi et une vie meilleure. Alors qu’au même moment  les usines ferment à l’Ouest, car les salariés « coûtent trop chers », et se délocalisent à l’Est trouvant sur place une main d’oeuvre bon marché. Enfin, on va à l’ Est pour faire du tourisme ( l’étudiante) et on y filme la misère.

(extrait film, bande annonce)

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x8rirj_nulle-part-terre-promise_shortfilms[/dailymotion]

Ainsi le réalisateur dresse un portrait d’une Europe, L’union Européenne, qui se cheche encore où misère et richesse s’affrontent. Et puis, surtout, il nous fait ressentir toute la détresse des émigrés qui espèrent un autre avenir, un avenir meilleure pour eux et leurs enfants, Europe « Terre d’accueil ». « Nulle part, terre promise… un film indispensable » comme l’indique le site « Une dernière séance », un film qui peut nous amener à nous interroger sur ce qu’est l’Europe en ce début de XXI e siècle.

Sources: Site « evene.fr », « Une dernière séance ».

Sur Saintes à voir au Gallia jusqu’à demain. (Délai un peu court !)

La capitulation allemande: 7 ou 8 mai 1945?

 ( signature à Reims de la capitulation allemande le 7 mai 1945)

Hier, 8 mai, a été célébrée à travers toute la France le 64 e anniversaire de la capitulation allemande à l’origine de la mort de 50 millions d’hommes et du génocide de 6 millions de juifs. Mais la capitulation de l’Allemagne nazie date du 7 mai (comme le laisse penser la photo au-dessus) ou du 8 mai ?

  Si Hitler se suicide dans son bunker le 30 avril 1945, la guerre n’est pas pour autant achevée. C’est son successeur l’amiral Donitz qui doit demander la cessation des combats aux puissances alliées. Donitz envoie le général Alfred Jodl ( que l’on voit de dos sur la photo) à Reims au quartier général des forces armées du général Dwight Eisenhower. Le quartier général est installé dans une école, auourd’hui c’est le collège Roosevelt.

  Jodl signe dans la nuit du 7 au 8 mai à 2h41 précise la capitulation sans condition de l’Allemagne. La capitulation est signée par le général américain Walter Bedell-Smith et un général soviétique Ivan Sousloparov. François Sevez, chef d’Etat major du général de Gaulle contresigne simplement en qualité de témoin le document. Les combats sont prévus pour cesser le 8 mai à 23h01 précises !

Les chose auraient pu en rester là, c’était sans compter sur Staline qui réclame que la capitulation soit ratifiée à Berlin au coeur du IIIe Reich et  déjà zone d’occupation soviétique. Il s’agit donc d’une exigence soviétique mais qui n’est qu’une simple formalité. La cérémonie se tient à 15 heures le 8 mai( une autre source précise que la cérémonie berlinoise a commencé le 8 mai à 23 heures pour seulement se terminer le 9 mai vers 9h45) au quartier général des forces soviétiques. Lors de cette seconde signature la France signe comme les autres vainqueurs du conflit le document et non plus seulement comme simple témoin.

  Ainsi nous aurions du célébrer la capitulation allemande le 7 mai mais ce sera le 8 mai (la France est le seul pays européen à faire du 8 mai un jour férié).  En fait cette date du 8 mai est pleine de signification. Dans un premier temps, elle annonce déjà la « Guerre froide  » entre les deux grands vainqueurs du conflit et cela jusqu’en 1989. Et puis,  elle permet à la France d’être totalement parmi les vainqueurs du conflit au même titre que le Royaume-uni, les Etats-Unis et l’URSS alors que son parcours pendant la guerre est loin d’être exemplaire. La France a certes résisté, des Français ont perdu la vie,  mais elle a aussi collaboré volontairement avec l’Allemagne nazie et a été complice du génocide juif ( discours de J Chirac de 1995). Ainsi Histoire et Mémoire ne font pas toujours bon ménage.

Pour aller plus loin:

 http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/supports_documentaires/actecapitulation.htm