Echange France Russie : l’accueil de ma correspondante

Le lycée a accueilli l’année passée deux lycéens russes qui souhaitaient passer une année scolaire en France. Un groupe de correspondants accompagnés de leurs professeurs sont également venus 10 jours à Clamecy dans le cadre d’un échange France-Russie avec nous.

Avant que le professeur d’histoire et géographie nous fasse cette proposition, j’étais bien loin de me douter que j’allais un jour héberger une correspondante étrangère, russe de surcroît. J’avais accepté tard et j’avais peur de ne pas pouvoir me préparer suffisamment pour me montrer responsable d’une personne qui ne maîtrise pas la langue française aussi bien que nous. A présent, mon expérience est faite : j’ai eu tort de m’inquiéter mais j’ai bien fait de me préparer ! J’adresse ce “témoignage” à tous ceux qui auraient l’occasion d’accueillir un jour un correspondant étranger, et qui seraient tentés de refuser par l’absence d’expérience.

Au départ de la gare, après la répartition des élèves russes dans les différentes familles, nous questionnions ma correspondante pour faire connaissance avec elle et avoir une idée de ses facilités à parler en français : elle semblait très bien comprendre ce que nous lui disions, mais répondait par des phrases très brèves ou des mots. Elle était en fait très tendue, stressée par leur voyage. Après une rapide visite de la maison, elle s’est installée dans sa chambre et y est resté pendant un bon moment.

Comme elle ne pouvait quasiment plus converser dans sa langue avec d’autres, il lui fallait du temps pour se « libérer » du français dans lequel elle était baignée toute la journée. Le soir, elle  restait dans le salon après le repas. C’était le moment idéal pour parler un peu avec elle, lui demander de nous raconter ce qu’elle avait fait durant la journée. Elle était heureuse de pouvoir communiquer avec nous et  me faisait comprendre qu’elle souhaitait que je lui parle plus au lycée.

Elle, comme tous ses camarades en France, était venue avec l’intention de longuement discuter en français avec la famille d’accueil et les gens qu’elle côtoyait. Elle nous disait avoir « des voix magnifiques », nous trouvait très doux et diplomatiques. Elle préférait nous écouter parler entre nous à un rythme de voix naturel plutôt que lui poser des questions doucement et en articulant exagérément. Quand elle nous parlait, elle s’assurait qu’à chaque fin de phrase elle avait utilisé les bons mots, les bons temps et les bonnes conjugaisons. Elle s’étonnait que je ne la reprenne pas, mais ne faisait pratiquement pas de fautes.

Le soir, elle communiquait longtemps avec ses parents via Skype. Notre professeur m’a appris par la suite qu’elle vivait chez elle, presque coupée du reste du monde, et ne quittait quasiment jamais son quartier.  Cela expliquait sa motivation à venir en France et son stress à son arrivée. Certes elle avait de nombreuses choses à transmettre à ses parents, mais la France était quelque chose de tellement nouveau pour elle que ses parents ne lui manquaient pas trop sur cette courte période.

Contrairement à ce qu’avait suggéré notre professeur sur les activités du week-end, elle ne souhaitait pas vraiment arpenter les rues marchandes des villes françaises ni en faire les boutiques – une chance, nous ne ne le souhaitions pas non plus – mais préférait les routes de la campagne et les centres culturels, les musées et les expositions. La ruralité en Russie lui était presque inconnue et elle se sentait seule, le soir, dans notre village de 70 habitants.

Le jour du départ, elle m’a fait coucou par la fenêtre du train et ne semblait pas pressée de partir. C’est là que j’ai su par une professeur qu’elle n’avait jamais été comme cela, qu’elle était très timide. Visiblement, elle a été un peu transformée. Ce voyage linguistique l’a ouverte au monde, lui a montré  d’autres cultures et d’autres personnalités. Il lui a appris à s’adapter à une autre façon de vivre et une autre langue. Il m’a aussi permis d’être compréhensif face à une manière de réagir parfois maladroite ou hésitante, à savoir comment répondre à ses attentes en étant le plus clair possible dans mes réponses et mes explications, et entretenir avec elle une communication suffisamment riche pour parfaire son vocabulaire en français. A présent que j’ai fait l’inventaire de tous les bénéfices de cette rencontre, je prends conscience qu’elle aura été une expérience enrichissante autant pour elle que pour moi.

2 Responses to “Echange France Russie : l’accueil de ma correspondante”

  1. Claude Cholez Says:

    Je ne suis pas étudiant, je veux accueillir ma correspondante , elle parle et pratique le français. Mais il y a des lois à respecter.
    QUI peut me renseigner?

  2. romainrolland Says:

    Notre échange s’est passé dans un cadre scolaire, nous ne pouvons donc vous aider mais vous souhaitons un bon accueil de votre correspondante !

Leave a Reply

buy windows 11 pro test ediyorum