Liberté d’expression : où se situe la limite ?

C’est au sein d’un cadre déjà lugubre en France, empreint de problématiques dues au climat, de réformes multiples et de perturbations covidiennes en tout genre, que l’attentat de Samuel Paty retentissait, le 16 octobre 2020.
Et malheureusement, ce meurtre n’était pas isolé :  il avait été précédé d’une attaque dans les anciens locaux de Charlie Hebdo deux semaines plus tôt, et suivi treize jours après par un attentat à la basilique de Nice. Il s’est également déroulé au beau milieu du procès des attentats de Charlie Hebdo, qui s’est tenu de septembre à décembre 2020. De plus, il ne s’était pas passé longtemps après le discours du 2 octobre d’Emmanuel Macron contre le séparatisme islamiste, qui visait à annoncer de nouvelles mesures pour intégrer les musulmans et éviter la ghettoïsation des quartiers.
Depuis les attentats retentissants de Charlie Hebdo il y a maintenant 6 ans, la situation ne s’est hélas pas améliorée : entre 2014 et 2018 la France a subi une vingtaine d’attentats graves qui ont fait 245 victimes.

La liberté d’expression crée aujourd’hui un réel débat dans la presse nationale, internationale et dans les sphères décisionnelles : comment pourrions-nous agir efficacement contre les attentats, sans pour autant perdre nos droits si longuement revendiqués ? Faudrait-il restreindre notre liberté d’expression pour éviter d’attiser la violence en blessant les autres ? Bien plus qu’une simple histoire de dessin, l’attentat de Samuel Paty s’inscrit dans un questionnement fondamental.

Et d’un simple trait au crayon à papier, se déploient les tensions complexes de l’humanité – dessin Elsa Malkoun.

La liberté d’expression est une valeur fondamentale de la France depuis la publication triomphale de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789.
Une privation absolue de ce droit vital conduit à un état totalitaire. Aujourd’hui, dans de nombreux pays comme la Russie ou bien la Chine, il peut être dangereux d’exprimer ses idées. En Arabie saoudite, Raif Badawi a ainsi été condamné à 10 ans de prison pour avoir ouvert un site internet dédié au débat politique. De nombreuses organisations internationales se battent contre ces interdictions, qui vont à l’encontre des droits primaires et naturels de l’Homme. Face à ces injustices externes à notre pays, nous pouvons bien sûr nous sentir fiers et revendiquer notre éclatante liberté d’expression française.
Il y a en chacun de nous des choses qui nous tiennent vraiment à coeur, et dont on n’a pas envie qu’on se moque. Des sujets sensibles, qui nous blessent. Pour certains, c’est la religion, l’armée, l’homosexualité, le monde politique, la mort, les étrangers… Si l’on veille sans cesse à respecter toutes ces sensibilités, on lisse l’information, et on la rend fausse, plate, vide.
Aujourd’hui, la société se porte graduellement vers la communication, l’ouverture d’esprit et l’affirmation de soi et de ses pensées. « Libérer la parole », casser les tabous et oser assumer sa différence, voilà les nouveaux idéaux qui se profilent.
Selon le quotidien allemand Die Welt, « le terrorisme est un test de résistance ». The Observer se plaint qu’ « il y en a toujours pour affirmer que la liberté d’expression n’en vaut pas la peine » mais que « nous devons défendre notre liberté de choquer ». Et comme le déclare le journal québécois Le Devoir, « la France est au front » dans ce combat autour de la liberté d’expression, dans cette guerre des cultures.

Mais d’autre part, la liberté d’expression ainsi affirmée n’existe pas dans toutes les démocraties modernes. Certains de nos voisins européens ne partagent pas notre opinion : en Allemagne, il est stipulé dans l’article 166 du Code pénal que « Quiconque diffame publiquement ou par la diffusion d’écrits le contenu des croyances religieuses d’autrui d’une manière qui est susceptible de troubler l’ordre public, sera puni d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende ». Ce « délit de blasphème » n’existe pas en France (à part en Alsace-Moselle, pour des raisons historiques : ce territoire était devenu allemand depuis la guerre de 1870, alors que le délit de blasphème a été aboli par la loi de proclamant la liberté de la presse, le 29 juillet 1881).
Et même si nous restons cantonnés au droit français, nous pouvons également relater la présence de certaines limites : l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) précise que « tout citoyen peut […] parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Dans l’article 4 de la DDHC, la liberté est définie comme ce qui « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
Il y a certains sujets desquels on ne peut donc pas parler librement, puisque la loi a prévu des garde-fous : l’article 24 alinéa 5 de la loi sur la liberté de la presse punit « l’apologie des […] crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de réduction en esclavage ou […] de délits de collaboration avec l’ennemi », et la loi Gayssot punit « ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». Il existe aussi le droit à l’honneur et à la réputation (article de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales) qui entre parfois en conflit avec la liberté d’expression. Comme la limite n’est que très vaguement définie, la jurisprudence joue un rôle capital dans la gestion de la liberté d’expression en Europe.
Aujourd’hui, la question de l’instauration de lois limitant la liberté d’expression est réellement polémique. La loi « Sécurité globale » déposée le 20 octobre 2020, à titre d’exemple, a fait éclore de nombreuses manifestations en France, notamment à cause de son article 24 qui vise à punir le fait de filmer un policier exerçant des violences d’un an de prison et d’une amende de 45 000 euros… Cet article pose en effet problème, notamment aux journalistes, puisqu’il pourrait entraver le droit à la liberté d’information. Le 15 juin 2021, cet article de la loi a d’ailleurs été censuré par le Conseil Constitutionnel, l’organisme chargé de vérifier que toute loi émise par quelque gouvernement que ce soit en France est bien conforme à la Constitution. L’article 24 ne pourra donc être pas inclus comme tel dans la loi. La Loi contre les contenus haineux sur Internet, bien que moins médiatisée, pose aussi un débat à l’heure actuelle. Cette loi entend obliger les opérateurs de réseaux sociaux à retirer dans un délai de 24 heures les incitations à la haine. Mais comment s’assurer que les opérateurs ne censurent pas, par le biais de cette loi, notre liberté d’expression ? La loi devait être promulguée, mais le 18 juin 2020 elle a été invalidée par le Conseil constitutionnel. La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, qui est en fonction depuis 2015, affirme que «nos moyens de poursuite sont entravés par la loi de 1881» et propose au garde des Sceaux (le ministre de la justice) de sortir les délits d’incitation à la haine de la loi sur la presse. Le débat existe donc.
Certains médias internationaux prennent parti dans la polémique qui traverse la France, et n’encouragent pas toujours notre « résistance » pour la liberté d’expression, si l’on reprend le termes employé par le journal Die Welt.
La revue italienne Formiche s’engage en ce sens : « Il faut tenir compte de la sensibilité des pratiquants de toute religions, car ce qui pour nous est de la satire, pour d’autres correspond à de la simple provocation. » D’évidence, la question fait débat !

Les Britanniques les plus conservateurs plaident dans leur hebdomadaire The Spectator qu’aujourd’hui en France, « il n’y a pas beaucoup de place » pour « un musulman lambda offensé par les dessins de Charlie Hebdo ». The Spectator doute également « que tous les défenseurs de Charlie soient prêts à étendre la liberté d’expression à d’autres questions ». Il est difficile de médiatiser à égalité des critiques sur plusieurs points de vues… Mais, comme nous l’avons précisé, l’hebdomadaire The Spectator exprime un point de vue, qui est loin d’être représentatif de celui de tous les Britanniques !

Alors, la liberté d’expression sans limites, débridée, peut-elle finir par heurter les valeurs fondamentales de la démocratie que sont la fraternité, la laïcité et l’égalité ? Rappelons que, comme nous l’avons vu plus haut, la loi française (dans la loi sur la liberté de la presse notamment) encadre et met des limites à la liberté d’expression en distinguant par exemple le droit de se moquer des religions (qui existe : c’est là la liberté d’expression) du droit de se moquer des croyants (la liberté d’expression s’arrêtant devant le principe fondamental de la laïcité, qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire).

En conclusion, les débats quant à la liberté d’expression et ses limites restent nombreux.
Dans une ère de technologie, d’écrans et de mondialisation, la rapidité de communication s’accélère. Les spécialistes sont mis au même plan que les inexpérimentés, et il suffit d’un clic pour qu’une information soit déployée au monde entier, sans aucune réglementation.
Notre expression est donc immédiatement diffusée à tout type de personne, et aussi bien sûr à des personnes d’autres pays qui n’ont pas la même culture, la même sensibilité et le même esprit critique que nous.
Mais la liberté d’expression, telle qu’elle est définie par la loi en France, reste une richesse qui doit se comprendre à l’intérieur du cadre légal qui la définit.
Et sans cette liberté encadrée qui est critiquée par certains, le débat que nous venons de mener ne pourrait même pas exister !

Elsa Malkoun

Sources :
– Courrier international n 1564 du 22 au 28 octobre 2020
– https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/24/en-allemagne-le-difficile-equilibre-entre-liberte-d-expression-et-violence-politique_6012770_3210.html
– https://www.contrepoints.org/2020/06/26/374509-liberte-dexpression-une-liberte-pas-comme-les-autres

A la recherche de la chapelle oubliée #2 les différentes pistes

Les Illuminés ne pouvaient renoncer à éclaircir le mystère… Après avoir fouillé les moindres recoins du net et du lycée, lu la page « histoire du lycée » sur le site de notre établissement, ils ont interrogé professeurs et autres personnes ressources puis commencé leur enquête.
M.Grosclaude et M.Sol ont été précieux, et ont apporté des images et des indices ; Mme Vacelet a quant à elle confirmé l’existence d’une chapelle, mais sans avoir aucune information sur le bâtiment.

Les Archives municipales de Belfort

C’est aux Archives que nous avons trouvé la première trace de l’existence de notre chapelle. Dans cet univers particulier, hors du temps, fait de silence et de délicatesse face aux documents témoins du passé, mains lavées, sacs déposés, avec des gestes lents et précautionneux pour ouvrir le dossier et déplier les documents sur une grande table.

Aux Archives de Belfort

Dans les dossiers numérotés 4M3-1 et 4M3-3, apparaissent lettres, plans, devis et factures, rapports. Au fil des années, autant d’aperçus de la vie de notre lycée, à travers les agrandissements, transformations, réparations, et événements qui s’y sont déroulés.

Les grandes dates sont repérables : 1873 première rentrée du « Lycée national », 1877 il faut déjà agrandir le lycée : construction du bâtiment du « Petit lycée » , deux guerres avec leurs lots d’événements (occupations des locaux, dégradations, fermetures ou déménagement temporaire du lycée, arrestations, déportations, etc.), 1964 construction de la restauration et du gymnase, 1972 construction du bâtiment de l’internat, 1992 construction du bâtiment Vie Scolaire/CDI/salle des professeurs, etc.

Une chapelle envisagée…

Un premier document nous présente une chapelle qui aurait pu exister, mais qui n’a évidemment pas été construite telle quelle. Le dessin d’architecte – dossier 4M3-1, aquarelles gris et rose sur du papier ancien, datant d’avant 1874 – semble indiquer qu’à sa construction, le lycée n’a pas encore sa célèbre forme en « H », mais seulement celle d’un « C » autour de la cour d’honneur. En place de notre actuelle « aile est » (reliée au petit lycée), aurait été envisagée la construction d’une chapelle très imposante, avec des frontons sculptés et des fenêtre à vitraux.

Esquisse de l’agrandissement du lycée de Belfort – détail 2 (4M3-1)

Et pourtant elle a existé !

Si rien ne retrace précisément la construction de la chapelle, nous découvrons pourtant un document attestant de son existence et de son fonctionnement au sein du lycée : le 13 mai 1911, l’aumônier du lycée, l’abbé Dauphin écrit au député-maire de Belfort pour signaler le délabrement de la chapelle du lycée, et demander à la ville d’intervenir pour blanchir les murs et réparer les fuites du toit, ce avant le 28 mai 1911, date de la première Communion de 28 élèves.

Lettre de l’aumônier du lycée au maire de Belfort, 13 mai 1911 (4M3-3)

Suite à cette demande, le 16 mai 1911, l’architecte municipal, directeur des travaux de la ville, fait son rapport au maire et propose d’exécuter le travail de blanchissage puis de réparer la toiture de la chapelle ; le 26 juin 1911, l’adjoint au maire signe le devis pour les travaux.

Délibération du Conseil municipal du 20 mai 1911 – Chapelle du lycée (4M3-3)

D’autres indices de son existence : la liste des dommages de guerre concernant la sacristie de la chapelle, qui nécessitent des réparations, du toit notamment : noue, ardoises (1919), une petite statue en plâtre de la Vierge retrouvée dans une cave du lycée, et deux harmoniums incomplets.

Harmonium retrouvé au lycée
Statuette retrouvée au lycée

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle a donc bel et bien existé, notre chapelle, au moins jusqu’en 1919  !!! Mais où était-elle ? Quand et comment a-t-elle disparu ? Le mystère reste entier !

Les hypothèses

Une des hypothèses situerait la chapelle dans le local de l’actuel atelier de menuiserie (au sous-sol de l’aile est, entrée côté cour du petit lycée… cependant en ce cas, comment expliquer qu’elle ait présenté des fuites dans la toiture ? Par ailleurs aucun plan ne la mentionne jamais dans les différents étages du bâtiment du lycée lui-même.

Alors dans un bâtiment séparé ? L’étude des photographies aériennes de la ville de Belfort (disponibles sur https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/photographies-aeriennes) et d’une gravure ancienne (retrouvée grâce à un document de M.Giroud, architecte) nous permet de faire cette hypothèse, en trouvant l’existence d’un petit bâtiment situé le long de l’actuelle aile est, dans la cour du petit lycée : ce bâtiment au toit reconnaissable pourrait-il avoir servi de chapelle ? En tous cas, il disparaît des photos vers 1959, mais nous n’avons pas trouvé d’autres informations pour l’identifier.

Elle est pourtant là

Pendant des semaines, les Illuminés ont arpenté le lycée pour chercher des indices, un vitrail, une fenêtre à la forme inhabituelle… sans succès.
Et pourtant la chapelle – en tous cas le bâtiment de la chapelle – était là.
Quasiment sous leurs yeux.

(à suivre)

A la recherche de la chapelle oubliée #1 Au travail !

Eh oui, comme tous les vieux bâtiments chargés d’histoire, notre lycée recèle des mystères… et des mémoires mystérieuses, comme cette légende de « la chapelle du lycée », transmise depuis des générations, sans qu’aucune information fiable puisse attester ou non de la réalité de la chapelle, ni de son emplacement supposé.
Lorsque cette année les élèves de 2°H, accompagnés de Mmes Drouot, Gechter et Onimus, se sont lancés dans le « Wikiconcours lycéen » en décidant de créer l’article Wikipédia sur le lycée Condorcet, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient enfin percer le mystère de la chapelle !

Le Wikiconcours lycéen 2021

Tout a commencé par le concours. Objectif : améliorer un article existant sur Wikipédia, ou créer de toutes pièces un article sur un sujet nouveau. Un plongeon dans l’univers de Wikipédia, cette fois sous l’angle des contributeurs. Les élèves 2°H se sont répartis en groupes de travail, chacun avec un sujet déterminé et un objectif : écrire ou compléter des articles.

Les 2H au travail, février 2021

Qui n’a pas consulté Wikipédia, avec la petite méfiance concernant les auteurs et la fiabilité de l’information donnée ? Mais cette fois les élèves sont dans la peau des auteurs, et découvrent les exigences de Wikipédia : il faut des sources ! Une source qui atteste la véracité de chaque information que l’on apporte… Donc des livres, des articles, des sites, des documents d’archives etc.

Dans chaque groupe, le premier travail a donc été de chercher ces sources, de relever des informations fiables et méritant d’être introduites dans Wikipédia, et de rédiger les textes qui allaient être insérés dans les articles, avec les notes correspondantes.

A la recherche de sources

Pour ce qui concerne le lycée, une bonne source se trouvait sous nos yeux : la page « Histoire du lycée » sur le site du lycée, rédigée par deux enseignants d’histoire. Par ailleurs des livres, des articles, et surtout les informations collectées par Mme Vacelet, historienne, ancienne professeure au lycée, qui a beaucoup travaillé sur l’histoire de Belfort. Elle a bien voulu venir nous rencontrer au CDI, pour parler une fois avec les 2°H, une autre fois avec les élèves de l’Illuminé, et pour nous raconter l’histoire du lycée telle qu’elle la connaît à travers ses recherches sur le Territoire de Belfort et la ville de Belfort.

Intervention de Mme Vacelet au CDI, mars 2021

 

En complément de toutes ces informations, une élève de Terminale est allée avec Mme Onimus aux Archives municipales découvrir sur place les dossiers concernant l’histoire du lycée : des documents à manipuler avec délicatesse, des papiers jaunis datant de près de 150 ans, des plans à l’aquarelle et à la plume, des témoignages impressionnants de la vie passée de notre grande bâtisse et de ses occupants au fil des années.

Avec tous ces documents, les histoires entendues de la bouche de Mme Vacelet, les informations lues, les élèves ont rédigé.

En tout, ce sont six articles de Wikipédia qui ont été réalisés ou améliorés, et qui représentent notre participation au Wikiconcours lycéen 2021 : les articles sur la fosse des Mariannes, la littérature policière japonaise, Gege Akutami, Léon Deubel, Dominique Manotti, et le lycée Condorcet de Belfort.

Les résultats du concours ont été publiés le 26 mai, nous n’avons pas gagné, mais nos articles sont en ligne, et notre lycée est le seul lycée belfortain à avoir un article sur wikipédia (celui du lycée Follereau étant incomplet et ancien).

En attendant la suite des aventures des chercheurs de chapelle, allez donc découvrir l’histoire de notre lycée sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Lycée_Condorcet_(Belfort).

(à suivre)

Nous, des héros ?

Ce jeudi 20 mai, le lycée Condorcet a ouvert ses portes à Thibault Quartier, journaliste pour le journal « Le Trois », afin de nous exprimer son espoir et sa confiance en notre génération pour garantir un meilleur futur à tous. Il nous a fait cette « déclaration d’amour » à l’occasion de sa venue au lycée accompagné de la romancière Dominique Manotti, de Mathilde Nassar, élue municipale à Belfort, et de Clarisse Holweck, lycéenne en Première G3 ici même.

La rencontre avec ces quatre personnalités engagées

Le début du commencement

Tous sont engagés de différentes manières. Où est-ce que tout a commencé pour eux ?

Dominique Manotti nous a d’abord parlé de son vécu, de ce qui l’a poussée à s’engager; elle nous a fait part de son tout premier engagement, qui était de « ne plus croire aux grands discours qu’elle pouvait entendre et de juger les gens uniquement par leurs actes et non leurs paroles ». 

Mathilde Nassar a surenchéri en nous parlant de son passé en tant que bibliothécaire. Les budgets de la bibliothèque de Belfort ayant été coupés, et la culture étant très importante de son point de vue, elle décida de ne pas rester les bras croisés et de rassembler du monde partageant son avis, afin de se faire entendre. Une chose en entrainant une autre, elle se lança aux élections municipales pour devenir maire de Belfort. 

Clarisse Holweck, elle, ne s’est pas d’abord engagée pour les autres mais plutôt dans le but de soulager sa conscience. Ayant énormément peur du réchauffement climatique et de ce qu’il pourrait engendrer dans les années futures, elle décida de réguler sa vie quotidienne en fonction de ses valeurs pour « avoir fait sa part des choses ». Elle s’engage en manifestant et en faisant des réunions avec un groupe belfortain adhérant au mouvement Youth for Climat.

Nos quatre invités (photo Peter Lhuillier)

Thibault Quartier lui, ne savait pas avant sa venue ici qu’il était engagé, il faut croire qu’il l’a appris en même temps que nous ! Il nous a partagé une histoire personnelle qu’il aurait vécu avec son oncle étant plus jeune. Ayant fait des études d’histoire à l’étranger, il a dû les payer. Son oncle, travaillant en tant que médecin, lui a donné de l’aide dans le financement. Thibault s’est toujours demandé comment il aurait pu lui rendre ceci. Quand il a posé la question à son oncle. il lui a simplement répondu que le jour où il aura le pouvoir d’aider quelqu’un à son tour, il le fera. Alors c’est ce qu’il fait aujourd’hui en plaçant tant d’espoir en nous, les jeunes, et en voulant les aider à faire ce qu’ils souhaitent.

Où vont nos impôts ? Ne pourraient-ils pas servir à meilleur escient ? 

« Voilà une bonne définition du mot politique,  qui les paye et où vont-ils? » nous a dit Dominique Manotti. 

La réponse est que bien souvent ceux qui gagnent le plus d’argent en paient le moins. Comme les joueurs de football par exemple, nous avons longtemps parlé d’eux avec Dominique Manotti et Thibault Quartier. Et il semblerait qu’ils sont peu nombreux à les payer ou alors qu’ils ne le montrent pas forcément.

Mathilde Nassar, elle, nous a parlé de son point de vue personnel, qui tournait autour d’une seule question « devons nous donner pour que tout le monde puisse en profiter ou alors garder, et chacun se débrouiller ? ». Elle part plutôt sur le principe de la solidarité où nous devons tous nous entraider. 

Le changement c’est maintenant !

Tous ont été à peu près d’accord pour dire que la société changeait et qu’elle avait déjà bien avancé.

Les générations ne sont plus les mêmes, elles n’ont pas forcément les mêmes principes et idées. Et nous, la nouvelle génération, serions ceux qui aurait le pouvoir de faire bouger les choses avant qu’il ne soit trop tard. Comme Clarisse par exemple, qui s’engage dans la lutte pour le climat. Si comme Clarisse chacun donnait un peu de lui-même pour faire changer les choses, peut-être que tout cela aurait des conséquences, de bonnes conséquences. 

(photo Peter Lhuillier)

Nous avons pu parler des manifestations notamment, car nous étions beaucoup à penser qu’il n’y avait pas de résultats ou alors qu’ils n’étaient pas voyants. Mathilde Nassar nous a répondu qu’il fallait beaucoup de patience, et continuer les efforts, car c’est en persistant, que plus de monde se joindra à nous. Elle a également rajouté que chaque personne compte quand il s’agit de choses aussi importantes que celles là.

Agissons ensemble !

Pour conclure, ces interventions nous ont permis pour certains, d’acquérir une toute autre vision de ce qu’est l’engagement. Nous avons pu entendre différentes facettes et opinions que nous ne connaissions pas avant (comme pour le journalisme). L’engagement c’est savoir s’impliquer et se lever face aux problèmes, que l’on soit homme ou femme, nous pouvons tous déjà agir dans notre vie quotidienne. Si l’on veut que les choses changent, il faut savoir prendre des initiatives par soi même et ne pas attendre que quelqu’un le fasse à notre place. Ces engagements nous permettent de s’épanouir et de donner notre pierre à l’édifice afin de lutter pour ou contre quelque chose qui nous tient à cœur.

DEMURU Paola ; COURTOT Elodie ; GAMBARDELLO Léane ; FANDELET Constance
Seconde H

Brèves de profs – et d’élèves – en distanciel

Alors que les cours en distanciel ont physiquement séparé les professeurs des élèves, la magie d’internet s’est avérée essentielle pour préserver les liens existants. Son efficacité a parfois été incontestable, d’autant plus lorsque des comportements inattendus ont été révéles – volontairement ou non, avec une spontanéité étonnante.

Voici quelques moments mémorables qui ont fait apparaître les professeurs, tout comme leurs élèves, sous un jour inédit.

https://twitter.com/rodho_g/status/1238398079654604801/photo/1
Le distanciel vu par Rodho (twitter 13/03/2020)

BOUM   « Oh il est mort !  … il y a un oiseau qui s’est écrasé sur la vitre »

« Nous allons expliquer cette formule … » (Bruits de craie intenses, le prof se filme au tableau) : Ecran noir ! fin du compte à rebours Skolengo

« Ah mais vous ne m’entendiez pas ! » (Exclamation du prof au bout de 15 min de cours, micro coupé)

« Maman on mange ! » (Les joies du distanciel : double-casquette, prof et maman)

« Qu’est ce que j’ai fait de ma chienne ? » (Dur d’être petsitter et de faire cours en même temps)

« Madame, est-ce que l’on peut faire une pause ? » (Avec sonnerie du lycée enregistrée par un élève en fond sonore)

« Aaaatchooum !! » (Eternument, interlude d’un film … ou plutôt oubli d’éteindre un micro)

A la fin d’un cours, le prof :  « Avec ton Netflix, je n’avais pas assez de connexion pour mon cours ! »

« Bruit de perceuse »(les voisins bricoleurs participent au cours à leur manière)

« Bruit de bagarre » (les enfants de la prof qui décident de se battre, et apportent leur touche d’animation au cours)

Mère : -« Mais qu’est-ce tu fais ? »
– « Je suis en cours d’Allemand, c’est nul à chier  » (oups, le micro !!!)

 

 

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