A la recherche de la chapelle oubliée #2 les différentes pistes

Les Illuminés ne pouvaient renoncer à éclaircir le mystère… Après avoir fouillé les moindres recoins du net et du lycée, lu la page « histoire du lycée » sur le site de notre établissement, ils ont interrogé professeurs et autres personnes ressources puis commencé leur enquête.
M.Grosclaude et M.Sol ont été précieux, et ont apporté des images et des indices ; Mme Vacelet a quant à elle confirmé l’existence d’une chapelle, mais sans avoir aucune information sur le bâtiment.

Les Archives municipales de Belfort

C’est aux Archives que nous avons trouvé la première trace de l’existence de notre chapelle. Dans cet univers particulier, hors du temps, fait de silence et de délicatesse face aux documents témoins du passé, mains lavées, sacs déposés, avec des gestes lents et précautionneux pour ouvrir le dossier et déplier les documents sur une grande table.

Aux Archives de Belfort

Dans les dossiers numérotés 4M3-1 et 4M3-3, apparaissent lettres, plans, devis et factures, rapports. Au fil des années, autant d’aperçus de la vie de notre lycée, à travers les agrandissements, transformations, réparations, et événements qui s’y sont déroulés.

Les grandes dates sont repérables : 1873 première rentrée du « Lycée national », 1877 il faut déjà agrandir le lycée : construction du bâtiment du « Petit lycée » , deux guerres avec leurs lots d’événements (occupations des locaux, dégradations, fermetures ou déménagement temporaire du lycée, arrestations, déportations, etc.), 1964 construction de la restauration et du gymnase, 1972 construction du bâtiment de l’internat, 1992 construction du bâtiment Vie Scolaire/CDI/salle des professeurs, etc.

Une chapelle envisagée…

Un premier document nous présente une chapelle qui aurait pu exister, mais qui n’a évidemment pas été construite telle quelle. Le dessin d’architecte – dossier 4M3-1, aquarelles gris et rose sur du papier ancien, datant d’avant 1874 – semble indiquer qu’à sa construction, le lycée n’a pas encore sa célèbre forme en « H », mais seulement celle d’un « C » autour de la cour d’honneur. En place de notre actuelle « aile est » (reliée au petit lycée), aurait été envisagée la construction d’une chapelle très imposante, avec des frontons sculptés et des fenêtre à vitraux.

Esquisse de l’agrandissement du lycée de Belfort – détail 2 (4M3-1)

Et pourtant elle a existé !

Si rien ne retrace précisément la construction de la chapelle, nous découvrons pourtant un document attestant de son existence et de son fonctionnement au sein du lycée : le 13 mai 1911, l’aumônier du lycée, l’abbé Dauphin écrit au député-maire de Belfort pour signaler le délabrement de la chapelle du lycée, et demander à la ville d’intervenir pour blanchir les murs et réparer les fuites du toit, ce avant le 28 mai 1911, date de la première Communion de 28 élèves.

Lettre de l’aumônier du lycée au maire de Belfort, 13 mai 1911 (4M3-3)

Suite à cette demande, le 16 mai 1911, l’architecte municipal, directeur des travaux de la ville, fait son rapport au maire et propose d’exécuter le travail de blanchissage puis de réparer la toiture de la chapelle ; le 26 juin 1911, l’adjoint au maire signe le devis pour les travaux.

Délibération du Conseil municipal du 20 mai 1911 – Chapelle du lycée (4M3-3)

D’autres indices de son existence : la liste des dommages de guerre concernant la sacristie de la chapelle, qui nécessitent des réparations, du toit notamment : noue, ardoises (1919), une petite statue en plâtre de la Vierge retrouvée dans une cave du lycée, et deux harmoniums incomplets.

Harmonium retrouvé au lycée
Statuette retrouvée au lycée

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle a donc bel et bien existé, notre chapelle, au moins jusqu’en 1919  !!! Mais où était-elle ? Quand et comment a-t-elle disparu ? Le mystère reste entier !

Les hypothèses

Une des hypothèses situerait la chapelle dans le local de l’actuel atelier de menuiserie (au sous-sol de l’aile est, entrée côté cour du petit lycée… cependant en ce cas, comment expliquer qu’elle ait présenté des fuites dans la toiture ? Par ailleurs aucun plan ne la mentionne jamais dans les différents étages du bâtiment du lycée lui-même.

Alors dans un bâtiment séparé ? L’étude des photographies aériennes de la ville de Belfort (disponibles sur https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/photographies-aeriennes) et d’une gravure ancienne (retrouvée grâce à un document de M.Giroud, architecte) nous permet de faire cette hypothèse, en trouvant l’existence d’un petit bâtiment situé le long de l’actuelle aile est, dans la cour du petit lycée : ce bâtiment au toit reconnaissable pourrait-il avoir servi de chapelle ? En tous cas, il disparaît des photos vers 1959, mais nous n’avons pas trouvé d’autres informations pour l’identifier.

Elle est pourtant là

Pendant des semaines, les Illuminés ont arpenté le lycée pour chercher des indices, un vitrail, une fenêtre à la forme inhabituelle… sans succès.
Et pourtant la chapelle – en tous cas le bâtiment de la chapelle – était là.
Quasiment sous leurs yeux.

(à suivre)

A la recherche de la chapelle oubliée #1 Au travail !

Eh oui, comme tous les vieux bâtiments chargés d’histoire, notre lycée recèle des mystères… et des mémoires mystérieuses, comme cette légende de « la chapelle du lycée », transmise depuis des générations, sans qu’aucune information fiable puisse attester ou non de la réalité de la chapelle, ni de son emplacement supposé.
Lorsque cette année les élèves de 2°H, accompagnés de Mmes Drouot, Gechter et Onimus, se sont lancés dans le « Wikiconcours lycéen » en décidant de créer l’article Wikipédia sur le lycée Condorcet, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient enfin percer le mystère de la chapelle !

Le Wikiconcours lycéen 2021

Tout a commencé par le concours. Objectif : améliorer un article existant sur Wikipédia, ou créer de toutes pièces un article sur un sujet nouveau. Un plongeon dans l’univers de Wikipédia, cette fois sous l’angle des contributeurs. Les élèves 2°H se sont répartis en groupes de travail, chacun avec un sujet déterminé et un objectif : écrire ou compléter des articles.

Les 2H au travail, février 2021

Qui n’a pas consulté Wikipédia, avec la petite méfiance concernant les auteurs et la fiabilité de l’information donnée ? Mais cette fois les élèves sont dans la peau des auteurs, et découvrent les exigences de Wikipédia : il faut des sources ! Une source qui atteste la véracité de chaque information que l’on apporte… Donc des livres, des articles, des sites, des documents d’archives etc.

Dans chaque groupe, le premier travail a donc été de chercher ces sources, de relever des informations fiables et méritant d’être introduites dans Wikipédia, et de rédiger les textes qui allaient être insérés dans les articles, avec les notes correspondantes.

A la recherche de sources

Pour ce qui concerne le lycée, une bonne source se trouvait sous nos yeux : la page « Histoire du lycée » sur le site du lycée, rédigée par deux enseignants d’histoire. Par ailleurs des livres, des articles, et surtout les informations collectées par Mme Vacelet, historienne, ancienne professeure au lycée, qui a beaucoup travaillé sur l’histoire de Belfort. Elle a bien voulu venir nous rencontrer au CDI, pour parler une fois avec les 2°H, une autre fois avec les élèves de l’Illuminé, et pour nous raconter l’histoire du lycée telle qu’elle la connaît à travers ses recherches sur le Territoire de Belfort et la ville de Belfort.

Intervention de Mme Vacelet au CDI, mars 2021

 

En complément de toutes ces informations, une élève de Terminale est allée avec Mme Onimus aux Archives municipales découvrir sur place les dossiers concernant l’histoire du lycée : des documents à manipuler avec délicatesse, des papiers jaunis datant de près de 150 ans, des plans à l’aquarelle et à la plume, des témoignages impressionnants de la vie passée de notre grande bâtisse et de ses occupants au fil des années.

Avec tous ces documents, les histoires entendues de la bouche de Mme Vacelet, les informations lues, les élèves ont rédigé.

En tout, ce sont six articles de Wikipédia qui ont été réalisés ou améliorés, et qui représentent notre participation au Wikiconcours lycéen 2021 : les articles sur la fosse des Mariannes, la littérature policière japonaise, Gege Akutami, Léon Deubel, Dominique Manotti, et le lycée Condorcet de Belfort.

Les résultats du concours ont été publiés le 26 mai, nous n’avons pas gagné, mais nos articles sont en ligne, et notre lycée est le seul lycée belfortain à avoir un article sur wikipédia (celui du lycée Follereau étant incomplet et ancien).

En attendant la suite des aventures des chercheurs de chapelle, allez donc découvrir l’histoire de notre lycée sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Lycée_Condorcet_(Belfort).

(à suivre)

La robe de ses rêves – épisode 1

Une nouvelle rédigée par Elsa Malkoun, trois épisodes de lecture pour ces vacances, avec une chute inattendue à la fin, comme il se doit.

Ce soir, comme tous les autres soirs, Marie se préparait un maigre en-cas en guise de repas. Comme tous les autres soirs, elle l’avalait machinalement, puis elle se levait péniblement pour laver son assiette en économisant la moindre goutte d’eau. Elle pénétrait ensuite dans sa chambre, fermait la porte derrière elle et, avec un plaisir délicieux qui l’emplissait de bonheur, elle s’allongeait enfin sur son lit, et commençait à rêver.
Marie était une femme comme les autres… ou presque. La vie de tous les jours ne lui apportait aucune sensation : elle ne trouvait aucune joie dans la fraîcheur matinale, dans les belles couleurs des robes de vitrines, dans le son entraînant d’une chanson, ni même dans le goût sucré d’un dessert. La réalité ne lui inspirait pas la fougue qu’elle trouvait dans ses longs périples enchantés de la nuit. Elle ne vivait que pour l’instant où enfin, son esprit pouvait s’abandonner dans ses songes piquants et dorés. Son imagination lui fomentait des rêves tous plus merveilleux et surprenants les uns que les autres. La lune et son infinité d’étoiles brillaient plus à ses yeux que les rayons chauds du soleil. C’était une jeune femme de la nuit.
Le lendemain, elle sortait de son rêve fantastique avec lenteur, et peu à peu rentrait sur Terre. Les paillettes s’évanouissaient dans le lointain. Elle ouvrait alors délicatement les paupières, et redécouvrait les formes banales de
la réalité d’un œil triste. Son réveil affichait 8 heures. Elle s’habillait, sans grand empressement, puis avalait son déjeuner, le regard perdu dans le vague. Et elle partait prendre le métro, au bas de sa rue. Certains passagers finissaient leur somme dans la machine grognonne qui boudait sous terre.

Un jour où elle remontait de son métro, à l’arrêt « Florence », comme tous les autres jours, elle vit une nouvelle boutique qui venait d’ouvrir la veille. Cela ne l’étonna pas. Mais elle sentit une envie irrésistible d’y entrer, comme un appel. Il fallait qu’elle passe par là pour que son destin s’accomplisse. Alors la jeune femme, attirée, avança lentement vers l’entrée de la boutique. Chaque pas qui la rapprochait de cet endroit l’y entraînait encore plus, et lui faisait un bien incroyable. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien que lorsqu’elle pénétra dans ce petit lieu. Il n’y avait personne à la caisse, la boutique semblait dormir. Peut-être n’était-elle pas encore ouverte ? Qu’importe, Marie la visitait, emportée par le bonheur que lui procurait cette pièce. La boutique était remplie de robes tout à fait merveilleuses, chacune totalement unique et époustouflante. Elle sautillait de robe en robe, comme une petite fille comblée.
Soudainement, elle s’arrêta net.

(suite prochainement)

Elsa Malkoun

Nouveau protocole au lycée, Condorcet (re)confiné

Depuis plus de trois mois maintenant, la vie lycéenne a été encore une fois chamboulée par la covid 19. La mise en place de règles plus au moins strictes dans les lycées a laissé place à un renforcement du protocole. Et ensuite ?… Annulation du bac ? Retour à la maison ? Regardons ça de plus près… 

Alternance…

Depuis le 16 novembre le lycée applique un système d’alternance entre cours en présentiel et cours en distanciel. Tandis que les cours des élèves de terminale sont maintenus à 100 %, les élèves de première et de seconde sont présents physiquement dans l’établissement une semaine sur deux.

Cela a permis une avancée majeure, jusqu’alors souhaitée par tous les demi-pensionnaires : le rétrécissement de la queue de la cantine. Avec un tiers de mangeurs affamés en moins, plus besoin d’élaborer des stratagèmes pour pouvoir manger et avoir le temps de nourrir sa culture à 13 h en cours d’histoire.

C’est toute une organisation entre semaine paire et impaire qui s’est mise en place. On découvre avec surprise que la personne qu’on croisait tous les matins n’est pas une nouvelle élève de seconde mais bien une élève de première qui est dans l’établissement depuis plus d’un an.

A l’internat, la valse des chambres

Le bruit assourdissant des valises chargées des internes illustre une toute autre situation : pour l’expliquer, un petit retour en arrière s’impose. Le jeudi 12 novembre à 19h23 réunion de crise au foyer de l’internat : les chambres sont limitées à deux personnes au lieu de trois et les premières et secondes doivent dorénavant partager leur chambre une semaine sur deux. La coloc forcée s’annonce compliquée. Au programme, larmes, mouchoirs et chansons d’adieu…

Alors que dans certaines chambres on jouait à pierre feuille ciseaux pour décider qui devra déménager, ailleurs on s’affairait déjà à décrocher les guirlandes et photos pour les ramener dans des valises surchargées. C’est ainsi que s’installe un autre flux migratoire dans le couloir de l’internat.

La valse des valises (dessin Chloé Q.)

Et le Bac dans tout ça ?

Alors que les terminales s’attendaient à passer leur deuxième série de E3C, ils apprennent, par une vidéo du ministre de l’éducation nationale, que ça se jouera au contrôle continu. Les plus scientifiques d’entre eux se ruent sur leurs calculettes et tentent  de faire leur pronostic, et les plus malins prévoient déjà la boîte de chocolat à offrir aux professeurs afin de les soudoyer.

 

Enfin bref… la covid 19 aura animé et marqué le lycée Condorcet, et ce n’est pas terminé.
Mais une question persiste, va-t-on revoir avant la fin de l’année le visage de nos professeurs sans masques ?

Alice B

Note à nos lecteurs : cet article a été écrit au mois de novembre, depuis cette date un nouveau protocole est sorti.

 

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