TENSIONS, MUTATIONS ET CRISPATIONS DE LA SOCIETE FRANCAISE (XVIIe-XVIIIe siècles)

Introduction :
L’histoire est avant tout le fait des hommes vivant en société. A la fin des Temps modernes, la société française connaît des évolutions mais aussi un certain nombre de blocages qui présagent de grands bouleversements.

Problématique : Pourquoi la société française se dirige-t-elle vers de profondes mutations à la fin des Temps modernes ?

I. UNE FRANCE ENCORE ESSENTIELLEMENT RURALE

–> (1h) Fichez la page 258 du manuel

CORRECTION :

  • 1700 : 22 millions d’habitants, 85% de ruraux
  • Société d’ordres :
    • Clergé –> Salut
      • Haut clergé (nobles) : évêques, abbés
      • Bas clergé : prêtres, moines
    • Noblesse (droits seigneuriaux : corvées, banalités) –> Protection :
      • Haute noblesse : de sang, princière, de cour
      • Petite noblesse : d’épée ou de robe
    • Tiers état (97%, roturiers, non-nobles) –> Production
      • Laboureurs, tenanciers (fermiers, métayers), journaliers
      • Nombreux errants : marginaux, mendiants et vagabonds
    • Dans les colonies, l’économie de plantation recourt à la traite négrière et à l’esclavage
  • Haut clergé + noblesse –> Privilèges défendus par les Parlements (assemblées et tribunaux provinciaux) :
    • Honorifiques : épée, décapitation
    • Économiques : propriété des terres –> Loyers (cens –> fermages, métayages)
    • Fiscaux : impôts et taxes + exemptions
    • Judiciaires : tribunaux spécifiques

II. UNE SOCIÉTÉ ENTRE MUTATIONS ET CRISES

–> (1h) Étude de cas : répondez aux questions sur documents ci-dessous : CORRECTION :

1. Les Nu-pieds sont à l’origine des groupes d’ouvriers producteurs de sel (sauniers) du Cotentin soutenus par :
– L’aide d’une bonne partie de la population
– Le bas clergé
– La passivité de certains officiers royaux
– Et une petite noblesse (les hobereaux) très proche de la vie paysanne et en difficulté économique, à l’image de leur meneur Jean Nupieds. Leur mouvement s’étend progressivement de la Normandie jusqu’au Poitou.
2. Les Nu-pieds se révoltent violemment et de façon d’abord spontanée par le meurtre ou l’assassinat des agents fiscaux et la destruction. Leur « guerilla » dure plusieurs années. Ils réagissent à des conditions souvent misérables, de nombreuses disettes successives et une pression fiscale aggravée par de nouveaux impôts dûs aux dépenses de la Guerre de Trente Ans. Les statuts de la gabelle, très divers dans les provinces du royaume (Cf. doc. 4) constituent des inégalités, des privilèges pour certains (exemption de gabelle ou quart-bouillon) qui sont autant de motifs de jalousies, d’inquiétude et de tensions.
3. La réaction de l’Etat royal est autoritaire, militaire, à la mesure de la violence des insurgés et se solde par de nombreuses exécutions, parfois sommaires, souvent arbitraires ainsi que par des peines de galère, de bannissement y compris par contumace. Elle vise toutes les catégories de la société locale.
4. Cette révolte est populaire, frumentaire (alimentaire), fiscale et implique indistinctement des membres des trois ordres, paysans, ouvriers, hobereaux, bas clergé, jusqu’à des officiers royaux, face à L’État allié à la catégorie dominante de la haute noblesse protégés par l’armée.

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel

CORRECTION :

  • Mutations économiques :
    • Très lente amélioration des conditions de vie : moins de guerres et d’épidémies (après la dernière peste 1720), progrès de l’agronomie, routes, stockage du grain
    • Dynamisme économique urbain : commerce stimulé par l’économie coloniale de plantation et l’esclavage (Bordeaux, Nantes), banque, industrie –> Exode rural

      • Nouvelle classe : les bourgeois, d’office ou de marchandise –> Ascension sociale, anoblissement (charges, lettres, achats de seigneuries) de plus en plus difficile
      • Domestiques, artisans et commerçants
      • Nombreux mendiants, criminalisés –> Internements dans les hôpitaux généraux
    • Nouvelles idées :
      • Critiques / ordres religieux : jansénistes, jésuites expulsés en 1763
      • Philosophie des Lumières –> Questions sociales et économiques / arbitraire judiciaire, libertés, privilèges
      • –> Salons, cafés, clubs, presse, édition), chansons, placards libelles, caricature
    • –> Crises :
      • Famines (Ex. : 1709)
      • Budget de la monarchie croissant –> Impôts et taxes croissants : vingtième, impôt du revenu (5%) dont le clergé est dispensé et que beaucoup de nobles ne paient pas
      • –> Emeutes, révoltes le plus souvent fiscales ou frumentaires, de subsistance, ex. : Va Nu-pieds (1639), critique des privilèges et revendications égalitaires

–> (30 mn) Complétez le schéma à télécharger

CORRECTION :


–> (15 mn) Complétez le texte à trous sur Pronote

Conclusion :
Une société qui se confronte à des cadres trop rigides peut prendre la direction de transformations plus radicales… Ce sera le temps des révolutions…
C’est ce dont nous parlerons – je l’espère de vive voix – l’année prochaine!

FIN de chapitre et fin du programme d’histoire de seconde

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