QUESTION PROBLEMATISEE (guidée) – Les sociétés en guerre : des civils victimes et acteurs de la guerre

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : Comment la guerre a-t-elle engendré le génocide des Arméniens ?
Vous répondrez à cette problématique en montrant que la guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement ottoman et que la tentative d’extermination est planifiée et systématique.

CORRECTION :

POINT MÉTHODE : Comprendre et analyser le sujet

  • Identifier les limites chronologiques et spatiales du sujet : si elles ne sont pas explicites, il faut les déterminer en les justifiant. Un sujet peut ne faire référence qu’à une partie de la période ou des espaces travaillés en cours. Ne pas en tenir compte constitue un hors-sujet.
  • Repérer et expliquer les mots clés du sujet. Il faut les définir de manière précise pour ensuite chercher les notions qui leur sont associées dans le cours.

Décryptage :
Le sujet est centré sur l’Empire ottoman, mais il est indispensable d’évoquer le contexte général des alliances pendant la Première Guerre mondiale et le rôle des opérations militaires contre l’Empire russe.

La notion centrale est celle de génocide, définie comme la destruction physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques ou religieuses.

POINT MÉTHODE : Mobiliser ses connaissances pour construire un plan

  • Comprendre le plan suggéré : en Seconde et en Première, le sujet suggère les grandes lignes du plan. Ces grandes idées permettent de répondre à la problématique.
  • Il existe deux grands types de plans :
    • Chronologique, le mieux adapté pour étudier une évolution dans le temps. Le cadre chronologique du sujet est alors découpé en plusieurs périodes (une période = une partie).
    • Thématique, qui permet de distinguer les principales caractéristiques d’un phénomène historique (un thème = une partie).
  • Élaborer le plan détaillé :
    • Écrivez au brouillon toutes les informations qui vous viennent à l’esprit en lien avec chaque partie (idées, notions, événements, acteurs…). Il faut être le plus précis possible.
    • Regroupez et hiérarchisez ces informations pour établir des liens entre elles (opposition, comparaison, évolution, explication…). Vérifier qu’aucune n’est hors-sujet, et qu’elles s’enchaînent de manière logique.

Décryptage :
La mise en relation du génocide et de la guerre se fait ici dans un plan thématique. Il aborde successivement l’explication du déclenchement du génocide et la description de la violence du génocide. Il faut néanmoins penser à introduire, lorsque c’est nécessaire, des éléments de chronologie : par exemple, évoquer les différentes étapes de la mise en œuvre (janvier 1915, avril-août 1915, mars-décembre 1916).

1. La guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement nationaliste de l’Empire ottoman :

  • Montrez d’abord que la dictature affirme l’existence d’une question arménienne avant le déclenchement de la guerre ;
  • Expliquez ensuite comment les difficultés militaires entraînent le basculement dans le processus génocidaire.

2. Le génocide est un crime planifié et systématique :

  • Expliquez les étapes du génocide (désarmement et massacre des soldats arméniens, élimination des élites, déportation, internement puis liquidation des survivants);
  • Montrez les modalités du génocide qui en révèlent les objectifs : catégories d’Arméniens visées, conditions de la déportation et de l’internement, bilan humain…

POINT MÉTHODE : Rédiger la conclusion

La conclusion dresse le bilan du développement pour montrer comment il répond à la problématique.

Décryptage :
Vous pouvez par exemple, après avoir rappelé la problématique et le plan, en ouverture, poser la question de la difficile reconnaissance du génocide des Arméniens après 1916.

 

QUESTION PROBLEMATISEE – Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : 1917-1923 : comment sortir de la guerre?
Vous décrirez les processus de règlement du conflit armé ainsi que son bilan humain et matériel et les modalités pour le surmonter.

CORRECTION :

Sortir de la Grande Guerre ne consiste pas seulement à déposer les armes, L’enjeu est de retrouver la  vie en paix après une guerre longue et traumatisante.
Pourquoi l’expérience de la Grande Guerre rend-elle difficile le retour à la paix ?
De 1917 à 1923, armistices et traités de paix mettent fin aux combats et tentent d’établir une paix durable entre les États (partie 1). Mais l’expérience de la guerre a profondément marqué les individus et les sociétés (partie 2). La reconstruction, tant à l’échelle individuelle que collective, est longue et difficile (partie 3).        

(Idée générale 1 : ) La diplomatie est l’outil traditionnel des sorties de guerre. Elle recompose territorialement l’Europe, impose des sanctions aux vaincus et donne naissance à un nouvel ordre mondial.
(Idée secondaire 1 : ) Les armistices et les traités de paix mettent peu à peu fin au conflit. De 1918 à 1923, différents traités de paix sont signés, inspirés par les Quatorze Points du président Wilson. Ils redessinent l’Europe en tentant de tenir compte des nationalités pour établir une paix durable.
(Exemples : ) Les traités signés à la conférence de la Paix (janvier à juin 1919) démantèlent les empires. Ils laissent place à une Europe des nations et créent la Société des Nations (SDN) pour instituer de nouvelles relations entre les États.
(Idée secondaire 2 : ) Mais les chemins vers la paix sont difficiles et les traités ne font pas l’unanimité. Celui de Versailles (1919) ou celui de Sèvres (1920), par exemple, sont mal acceptés ou contestés par les vaincus qui ont été exclus des négociations, tandis que dans le camp des vainqueurs, certains, comme l’Italie, s’estiment lésés.
(Exemples : ) L’Allemagne vit le traité de Versailles comme un « Diktat»; la Turquie s’engage dans une guerre contre la Grèce qui aboutit, en 1923, à la signature du traité de Lausanne, dernier traité de paix de la Grande Guerre.

(Idée générale 2 : ) Sortir de la guerre, c’est aussi, pour les sociétés et les individus qui ont vécu le conflit, parvenir à se détacher des violences de la guerre et retrouver la vie en paix. Du fait du caractère total du conflit et des empreintes profondes qu’il a inscrites, ce processus est long et difficile. L’abandon de l’uniforme, pour plus de 60 millions de démobilisés, n’est qu’une étape dans le retour à la vie civile.
(Idée secondaire 1: ) Après les longues démobilisations militaires, il s’agit pour les anciens combattants de se réinsérer dans la vie civile. La réinsertion professionnelle, même accompagnée par les pouvoirs publics, est difficile pour nombre d’entre eux.
(Exemple : ) En France, la démobilisation des 6 millions de soldats s’étend jusqu’en 1921. Les gueules cassées témoignent de la violence des combats et de la difficulté à retrouver une place dans la société.
(Idée secondaire 2 : ) Le retour au foyer est troublé par l’expérience de guerre que nombre d’anciens combattants peinent à mettre à distance. Les blessures physiques et psychiques (difficiles à quantifier mais bien réelles) marquent durablement leur existence.
(Exemple : ) Les associations d’anciens combattants se multiplient pour les soutenir. C’est en France que le mouvement est le plus puissant, la moitié des anciens combattants en font partie.

(Idée générale 3 : ) Le caractère total et la durée de la guerre expliquent le très lourd bilan matériel et humain auquel les sociétés et les individus doivent faire face et qui rend la sortie de guerre difficile. Sortir de la guerre nécessite une reconstruction longue et coûteuse. Cela implique aussi de rendre hommage aux millions de morts pour dépasser le deuil de masse auquel la guerre a donné lieu.
(Idée secondaire 1 : ) Les dommages matériels sont considérables dans les zones où se sont déroulés les combats. Les impacts environnementaux touchent les espaces agricoles et forestiers et les rendent impropres à  toute utilisation.
(Exemple : ) Le Nord et l’Est de la France humaine.sont particulièrement touchés. Les autorités définissent une zone rouge interdite  à toute activité humaine.
(Idée secondaire 2 : ) Le bilan humain est sans précédent: 10 millions de morts et de disparus auxquels s’ajoutent 20 millions de blessés. Le poids des morts sur les vivants est considérable. Leur sacrifice s’inscrit dans le paysage et les mémoires.             (Exemples : ) Nécropoles nationales, monuments aux morts, culte du Soldat inconnu participent à la construction d’une mémoire collective de la guerre.

(Réponse à la problématique : ) Sortir de la Grande Guerre est un processus long et complexe qui implique plusieurs étapes : traités de paix, démobilisations et reconstruction des sociétés meurtries par cette guerre totale. Les chemins pour retrouver et établir une paix durable sont difficiles.
(Ouverture : ) L’entrée de l’Allemagne dans la SDN en 1926 laisse espérer une paix durable. Mais à l’échelle des individus et des sociétés, la sortie de guerre semble interminable. Sortir de la guerre est-il alors synonyme de paix retrouvée ?

 

SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES

Introduction:
Il faudra plusieurs années pour sortir de la 1ère Guerre mondiale…

Problématique :  Pourquoi fut-il si difficile de sortir de cette guerre ?

–> (1h) DOSSIER : manuel pages 296-297, parcours A ou B

CORRECTION :

Parcours A :
1. Objectifs : gérer collectivement la paix (SDN) voire démocratiquement (plébiscites), affaiblir l’Allemagne (pertes, occupation, démilitarisation, restrictions militaires) en compensant les effort de la Triple Entente (réparations), pour permettre une reprise de l’activité économique normale, régler la question des nationalités.
2. Les pertes territoriales, l’occupation, la mise sous tutelle de son armée sont insupportables à beaucoup d’Allemands (l’Allemagne n’a pas vraiment perdu la guerre sur le terrain militaire et occupait une partie de la France au moment de l’armistice). De plus, elle refuse d’accepter seule la responsabilité du conflit et l’essentiel de considérables indemnités.
3. Fondements politiques (affichés) du nouvel ordre : une diplomatie transparente, la collégialité des décisions (SDN), la démocratie (plébiscites) et le nationalisme, mais aussi, la loi du plus fort.
4. Mépris des vaincus, arbitraire de certaines décisions, non-respect des traités (Turquie), réfugiés (Russie, Pologne, Allemagne, Empire ottoman, Grèce, Italie, Croatie, Bessarabie…), situation chaotique, tensions et guerres

Parcours B :
Cette carte portant sur la question des minorités nationales après 1920 montre les pertes (vaincus) et les gains (vainqueurs) territoriaux ainsi que l’évolution des frontières et la création de nouveaux Etats résultant des traités de paix. Elle montre que certaines minorités nationales ont accédé à des Etats-nations : pays baltes, Pologne,  Tchécoslovaquie, Yougoslavie.
Mais elle montre aussi que les modifications territoriales produisent de nouvelles minorités et de nouveaux problèmes nationaux (zones de tensions) : germanophones en Italie, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie et Roumanie, hongrois en Tchécoslovquie et Roumanie, russophones en Pologne… Elle montre donc que le principe de l’Etat-nation est limité par la réalité de l’étroite imbrication de nombreux peuples en Europe centrale, et que certaines questions restent non résolues : régions sous administration de la SDN. Un détail : dommage que le cartographe ait oublié les modifications de la frontière franco-allemande…

–> (1h) Fichez les pages 290 et 294 du manuel en suivant le plan suivant (conforme à celui du manuel) :

I. LE TEMPS DU DEUIL

CORRECTION :

  • Bilan record : 19 millions de morts ou disparus dont 8 millions de civils, 20 millions de blessés
  • Désorganisation économique et destructions massives
  • Tensions sociales relatives aux responsabilités et aux inégales implications, retour progressif et difficile des hommes à la vie civile (jusqu’en 1920), et « reflux » des femmes vers les foyers
  • Traumatismes et invalidités durables
  • –> Associations d’anciens combattants, essor du pacifisme
  • Nécessaire deuil collectif : monuments aux morts, commémorations, Soldat inconnu, 11 novembre férié (armistice), cimetières, ossuaires

II. UNE PAIX IMPOSSIBLE ?

CORRECTION :

  • 1919 : conférence de paix de Paris regroupant les 27 Etats alliés, « 14 points » du président Wilson (dont le droit à l’autodétermination) –> Plusieurs autres conférences et traités de paix (dont celui de Versailles, 1919) –>

    • Réparations importantes pour l’Allemagne (qu’elle vit comme un Diktat)
    • Société des Nations pour la paix –> Plébiscites dans les territoires les plus disputés (Sarre, Silésie…)
  • Mais les combats se poursuivent pendant plusieurs années :
    • Nouveaux Etats, nouvelles frontières –> Nombreuses contestations, tensions et crises (minorités nationales (20 millions de personnes) et réfugiés)
    • Brutalisation, ensauvagement général des sociétés
    • Guerre civile et internationale russe jusqu’en 1922 : Bolcheviques contres armées blanches (tsaristes) et Alliés (Pologne, France, R.-U.)
    • Insurrections en Allemagne où l’empire cède la place à la République de Weimar
    • Guerre gréco-turque jusqu’en 1922
    • Guerre civile en Hongrie jusqu’en 1921

En complément, l’après-guerre en cartes :

La Première Guerre mondiale aboutit à la signature d’une série de traités de paix qui redessinent l’Europe. Du traité de Brest-Litovsk (1918) au traité de Lausanne (1923) en passant par celui de Versailles (1919), une quinzaine de traités tracent de nouvelles frontières, créent de nouveaux États et affirment de nouveaux principes. Les États vaincus cèdent des territoires aux vainqueurs?: directement, avec le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, par exemple, ou indirectement avec la création de mandats au Proche-Orient. Le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », affirmé par le président américain Wilson dans son programme en « quatorze points », ne préside qu’en partie à la réorganisation territoriale des empires vaincus. Les Tchèques et les Slovaques accèdent à leurs revendications, mais 3 millions de Hongrois sont exclus de la nouvelle Hongrie. Parmi les vainqueurs, ce principe des nationalités divise. En Italie, par exemple, il nourrit le sentiment d’une victoire « mutilée ». La nouvelle carte de l’Europe est donc source de nombreuses tensions et frustrations. La sortie du premier conflit mondial voit aussi l’affirmation du principe de sécurité collective avec la création de la Société des Nations qui installe son siège à Genève.

Le premier conflit mondial est marqué par d’importants mouvements de population. Entre 1914 et 1918, 3 millions de personnes fuient les zones de combat. La fin du conflit accentue les déplacements?: alors que les civils déplacés par la guerre rentrent chez eux, le démantèlement des empires multinationaux et de nouveaux affrontements entraînent d’importants flux de réfugiés. La guerre gréco-turque conduit au déplacement forcé de 1,3 millions de Grecs, les orthodoxes devant rejoindre la Grèce tandis que les musulmans s’installent en Turquie. Cet échange de population fait même l’objet d’un accord international (convention intégrée dans le traité de Lausanne en 1923). Les Russes (800?000) et les Arméniens (700?000) constituent les deux autres principaux groupes de réfugiés. Alors que la politique migratoire des États-Unis devient plus restrictive dans les années 1920, l’Europe voit affluer des millions de civils sur ses routes. Trois millions d’entre eux sont apatrides. Cette situation représente un défi à la fois juridique et humanitaire. Parmi d’autres acteurs, la Société des Nations, créée en 1919, tente de mettre en place les premiers outils de protection de ces populations.
© L’Histoire-Les Arènes-Légendes Cartographie
Conclusion :
La guerre a conduit à la disparition des grands empires : IInd Reich allemand, Empire d’Autriche-Hongrie, Empire de Russie, Empire ottoman.
Les traités ont apporté peu de satisfaction aux belligérants, y compris aux vainqueurs, au regard de leurs pertes. L’Allemagne et l’Autriche se sentent humiliées, l’Italie mal récompensée. Le tracé de nouvelles frontières a apporté certaines réponses à la question des nationalités, tout en créant de nouveaux problèmes (réfugiés et apatrides par exemple).
Cette nouvelle situation sera le terreau propice à une nouvelle guerre mondiale 20 ans plus tard.

FIN du chapitre et du programme d’histoire de première…

LES SOCIETES EN GUERRE : DES CIVILS ACTEURS ET VICTIMES DE LA GUERRE

Introduction :
40 % des victimes furent des civils : plus de 8 millions de civils périrent.

Problématique : Comment les civils furent-ils touchés par cette guerre totale ?

–> (30 mn) Les Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 : qu’est-ce qu’un génocide ?
Au XIXe siècle, l’Empire ottoman, fragilisé, voit son territoire (Balkans, Afrique) et sa puissance faiblir. Dans ce contexte, l’essor des nationalismes conduit aux revendications d’indépendance de certaines communautés minoritaires (les nationalités), dont les Arméniens (2 millions essentiellement dans l’Est de l’Anatolie) considérés par le pouvoir comme un ennemi intérieur, allié de l’ennemi russe. Ces tensions nourrissent une vision raciste de la société ottomane. Plusieurs massacres de masse d’Arméniens sont commis en 1895-1896 et 1909. En 1915, un nouveau cap dans l’horreur contre les civils est franchi. Le mot « génocide » ne sera inventé qu’en 1944, mais on peut l’utiliser pour parler du cas arménien de 1915. Retrouvez la définition d’un génocide (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres) :
–> (10 mn) Complétez la définition façon texte à trous sur Pronote (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres)

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel en suivant le plan suivant (qui ne correspond pas forcément à celui du manuel…) :

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

I. LES CIVILS VICTIMES DE LA GUERRE

CORRECTION :
Des massacres de civils sont commis dès les premières semaines de combats en Belgique et en France. A ces massacres, il faut ajouter les bombardements de villes et le manque de nourriture et de médicaments.
Des ennemis intérieurs sont désignés : Allemands incarcérés en France, Juifs persécutés en Russie et près d’1,5 million d’Arméniens persécutés dans l’Empire ottoman depuis la fin du XIXe siècle, sont victimes d’un génocide.
12 millions de civils sont déplacés.
La guerre sous-marine fait aussi de nombreuses victimes parmi les marins et les passagers.
L’aide internationale (Croix-Rouge, Herbert Hoover, riche philanthrope américain) s’organise difficilement.

II. UNE GUERRE TOTALE QUI ÉBRANLE LES SOCIETES (économie, travail, sciences, idées, mentalités…)

CORRECTION :
Toute l’économie est redirigée vers une production massive (taylorisme –> Organisation scientifique du travail (OST)) pour l’effort de guerre : armes (Renault), vêtements, vivres, matières premières, prix fixés, croissance des dépenses publiques, emprunts publics massifs, nouveaux impôts, bénéfices records pour certaines grandes entreprises et inflation durable pour tout le monde.

Les sciences aussi sont mobilisées : gaz de combat, blindés, anesthésie, chirurgie, radiologie (travaux de Marie Curie).
Toute la population est réquisitionnée :

  • Les femmes, piliers de la famille, correspondantes de guerre, ouvrières, médecins, infirmières, dans les nouveaux métiers du secteur tertiaire mais toujours en position subalterne par rapport aux hommes
  • Les étrangers et les prisonniers de guerre réquisitionnés au travail

La journée de travail repasse à 11h. Les conditions se dégradent, les accidents se multiplient.
L’opinion publique est contrôlée par la propagande et la censure (« bourrage de crâne ») qui permet de limiter le pacifisme et de préserver l’Union sacrée des sociétés contre les ennemis, ce qui débouche sur de véritables cultures de guerre, une héroïsation des combattants et la critique des embusqués et des profiteurs.
Mais en 1917, la lassitude finit par l’emporter : multiplication des grèves, mutineries, insurrections, révolutions (Allemagne, Russie), chute des empires centraux (Autriche-Hongrie, Empire ottoman) confrontés à la question de leurs nombreuses nationalités.

Conclusion :
Bouleversées comme jamais par la guerre, les sociétés connaissent des adaptations parfois surprenantes ou paradoxales (relative émancipation des femmes/subordination, premiers contacts avec les troupes coloniales/racisme, culture de guerre/pacifisme…).
Surtout, la guerre devenue totale sur tous les aspects de la vie en société, affirme un  mépris absolu pour les civils qui se traduit par la multiplication des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
On l’a surnommée la « Der des ders », ce qui, hélas, ne se vérifia pas.

–> (1h) Question problématisée (guidée)

FIN du chapitre

Géopolitique des baballes, 1800-2000

« Animation of the arguably most interesting 200 years in European History: The years 1800 until 2000. It includes the Napoleonic Wars, World War 1, World War 2 and Post-war Europe. This is an update of my previous video, since I made lots of small errors there. The entire time frame is much better presented now, and the animation is much more smooth. The size of the countryball corresponds to the country’s relative economic power, military power, population, size and influence in European politics. The text frame on the left shows important events, and the text frame in the top-right shows general trends of the era. I couldn’t fit every country to appear on the right time, My apologies to Albania, Luxembourg, Montenegro, Lithuania, Estonia, Latvia, Moldova and Switzerland. You did appear in the final shot. Also there was not enough room for the European city states. The video was made using Adobe After Effects and with the help of lots of historical internet sources. Music: The Emperor’s army – Jeremy Blake »

UN EMBRASEMENT MONDIAL ET SES GRANDES ETAPES (1914-1918)

Introduction :
La Première Guerre mondiale a laissé un souvenir particulièrement profond et durable chez ceux qui l’ont vécue, qui pensaient d’abord qu’elle serait violente mais courte.  Mais il a aussi été cultivé par les générations suivantes.

Problématique : Qu’est-ce qui fait de la Première Guerre mondiale une guerre à part ?

En attendant la suite, une réponse en chanson :

I. L’EUROPE ENTRAÎNE LE MONDE DANS LA GUERRE

–> (2h) Deux croquis (Europe et monde) à compléter à partir de la leçon qui suit. (Des indications en rouge dans la leçon)
Fonds de carte.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress :
Carte Europe (Tous les éléments sont déjà disponible dans la diapositive, il suffit de leur donner l’apparence voulue pour les uns, ou de les localiser sur le fond de carte pour les autres.) :

Carte Monde (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

  • Nationalismes –>
    • Colonialisme
    • Question des nationalités européennes (Serbie !)
    • Propagande, soif de revanche, préparatifs militaires (durée du service allongée…)
  • –> Tensions, crises (Tanger (1905), Agadir (1911) : France/Allemagne)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 1.

  • Alliances :
    • Triple-Alliance = Allemagne + Autriche-Hongrie + Italie
    • Triple-Entente : France + Russie + R-U

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 2.
(Laquelle des 2 alliances possède l’avantage géostratégique ? Pour quelles raisons ?)

  • 28 juin 1918 : assassinat de Sarajevo –> « Jeu des alliances »
  • De nouveaux belligérants au cours de la guerre :
    • Triplice, encerclée : Empire ottoman et Bulgarie (1914)
    • Triple-Entente : Japon (1914), changement d’alliance de l’Italie (1915), Roumanie (1916), Chine et EUA (1917)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie  3.

  • Mobilisation des ressources et troupes coloniales + dominions : transferts de troupes vers l’Europe depuis l’Amérique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb, les Indes, l’Océanie
  • Offensives de l’Entente + Alliés contre l’Empire ottoman en Irak, Syrie, Palestine, Caucase et conquête des colonies allemandes : Togo, Cameroun, Tanzanie, Namibie, Qindao, Nouvelle-Guinée et îles Carolines
  • Guerre sous-marine : mer du Nord, Manche, Méditerranée, Atlantique Nord
  • Batailles navales : cap Coronel, îles Falkland

–> Croquis à compléter : Monde.ppt

CORRECTION :

  • Les puissances centrales sont encerclées par plusieurs fronts :
    • Belgique et France
    • Prusse orientale et Russie
    • Dardanelles, Balkans, Vénétie
    • Blocus en mer du Nord

II. « UNE GUERRE LONGUE ET MASSACRANTE »

  • Progrès dans la métallurgie, la chimie, les moteurs et les moyens de transport –> Augmentation de la puissance de feu et de destruction des armes :
    • Artillerie
    • Mitrailleuses
    • Fil de fer barbelé
    • Armes chimiques (effets physiques et psychologiques effrayants)
    • Aviation
    • Sous-marins

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 4.

  • –> Fin 1914-1915 : offensives stoppées :
    • Allemagne dans la Marne
    • Russie à Tannenberg
    • Entente dans les Dardanelles
    • + Palestine, Irak, Caucase
    • Blocus maritime en mer du Nord
  • A l’Ouest : guerre de mouvement –> Défense –> Guerre de position, échec de toutes les percées :
    • Allemands à Verdun
    • Britanniques dans la Somme
  • 1918 : Véhicules blindés et intervention américaine décisive –> Retour des offensives

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 5.

  • 1917-1918 : grèves (midinettes…), mutineries, insurrections et révolutions :
    • Bolcheviques en Russie
    • Spartakistes en Allemagne

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 6.

CORRECTION :

  • Bilan militaire :
    • 70 millions de combattants
    • 18 millions de morts au combat (moitié de « disparus »)
    • 20 millions de blessés, gueules cassées, traumatisés, brûlés, infectés… de jeunes hommes pour la plupart
    • Autant de veuves, d’orphelins…

Conclusion :
La Guerre de 14-18 fut une guerre d’un nouveau genre, mondiale, tuant et détruisant de façon industrielle selon de nouvelle tactiques guerrières (guerre de position, guerre chimique, dans l’air, sous l’eau).
Mais elle fut bien plus qu’un affrontement militaire…

FIN de chapitre

METROPOLE ET COLONIES

Introduction :
Une métropole désigne ici un territoire dominant un empire constitué de colonies. Si celles-ci ne sont plus forcément des colonies de peuplement (au sens antique), elles sont néanmoins toujours des territoires dominés politiquement, militairement et culturellement et exploitées économiquement.
Nous nous intéressons à l’Empire français entre 1870 et 1914.

Problématique : Pourquoi la République s’est-elle dotée d’un empire colonial ?

I. L’EXPANSION COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la leçon page 208 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

Quelques cartes complémentaires :

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La politique coloniale française durant la IIIe République s’inscrit dans la continuité du IInd Empire. Comme la plupart des puissances mondiales qui se réunissent à Berlin en 1895 pour se partager l’Afrique, la France y cherche :

  • Des avantages géopolitiques, mais qui peuvent conduire à des tensions et des crises :
    • Fachoda, 1898 : France-Royaume-Uni
    • Maroc 1905-1911 : France-Allemagne
  • Des matières premières
  • Des débouchés commerciaux
  • Une réserve démographique dans l’optique d’éventuelles guerres
  • Des possibles zones de relégation pour les « indésirables » (colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie) ou pour des colons (colonies de peuplement comme en Algérie) qui peuvent aussi constituer des clientèles politiques

L’empire français est constitué de statuts divers :

  • Départements d’Algérie (1848) : administration directe du Ministère de l’Intérieur
  • Colonies, regroupements : AOF (1895) et AEF (1910), Union indochinoise (1897), Madagascar (1895) à administration directe du Ministère des Colonies (1894)
  • Protectorats de Tunisie (1881) et du Maroc (1912) : autonomie relative sous tutelle d’un résident général

Mais cet empire considérable, comparable à l’empire britannique, intéresse encore peu les Français mis à part quelques élites (Jules Ferry, parti colonial, scientifiques…).

–> (1h) Questions sur documents :

II. LES CONTRADICTIONS DE LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la page 212 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La colonisation est présentée comme une « mission civilisatrice » au nom de l’« universalisme républicain » (héritage de la Révolution française, droits de l’homme). Concrètement, cela donne lieu à quelques réalisations : mission chrétiennes, humanitaires, création d’Instituts Pasteur (recherche épidémiologique) ou d’Alliances françaises (action culturelle, apprentissage du français). Mais ces « bienfaits » restent réservés à quelques élites peu nombreuses, dans un faible nombre de grandes villes (Alger et Saigon principalement).

Dans la plupart des cas, la violence est la règle. La conquête fût militaire, brutale. Les civils ont été très exposés. Les négociations, quand elles eurent lieu, furent très déséquilibrées. Les administrateurs coloniaux, européens, souvent en très petit nombre, vont imposer aux sociétés colonisées des règles sur le modèle du Code de l’indigénat algérien (1887), qui prévoit :

  • Un statut personnel de l’indigène en fonction de sa religion –> Discriminations, ségrégation
  • Des sanctions administratives (donc extra-judiciaires, souvent arbitraires) : internements, déportations, expropriations, violences
  • L’exploitation économique des ressources par le travail forcé (conduisant à la construction d’Infrastructures) souvent gérée par des compagnies privées concessionnaires
  • Dans tous les cas, l’exclusion des indigènes de la vie politique

Ce système raciste sera soutenu par une propagande grandissante lors des expositions coloniales (zoos humains), dans la presse ou la peinture (courant orientaliste).

Si certaines élites locales collaboreront activement dans un sens assimilationniste ((se) rendre identique aux colonisateurs), comme Blaise Diagne, député en 1914, cette situation provoque de nombreuses résistances :

  • Insurrection d’al-Mokrani en Algérie (1871)
  • Insurrection des Kanaks la même année
  • Nombreuses révoltes en Indochine
  • Résistance populaire à Madagascar
  • Revendications nationalistes tunisiennes dès 1910

Conclusion :
Comme la plupart des puissances mondiales, la France met en place un empire colonial fondé sur la domination politique, militaire et culturelle, ainsi que l’exploitation économique de la main-d’œuvre et des ressources.
Impérialisme culturel –> Acculturation –> Destruction des cadres sociaux traditionnels
Son « œuvre civilisatrice » (santé, éducation) relayée par une importante propagande reste limitée à quelques élites dans les grandes villes (Alger, Saigon).

FIN du chapitre

ANALYSE DE DOCUMENT – La mise en œuvre du projet républicain

Cf. : Leçon sur LA MISE EN OEUVRE DU PROJET REPUBLICAIN et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION façon plan détaillé :

Introduction :
Le document que nous allons analyser est un tableau peint par Alfred-Henry Bramtot en 1890, intitulé Le suffrage universel. Les dernières décennies du XIXe siècle en France sont marquées par l’affirmation durable de la IIIe République, mais aussi par des mouvements de contestation boulangiste et anarchiste. Ce tableau est une commande devant servir à décorer la Mairie des Lilas à Paris.

Nous allons voir comment il met en évidence les valeurs républicaines ainsi que les moyens de leur diffusion dans une société qui s’unifie progressivement.

1. Les valeurs républicaines
  • La souveraineté de la nation/du peuple :
    • Titre de l’œuvre : Le suffrage universel, expression de la volonté populaire
    • Variété des tenues, professions, classes sociales : bourgeois, boucher, ouvrier/paysan, professeur…
    • MAIS CRITIQUE : exclusion des femmes, mineures politiques (jeune fille et Marianne tronquées)
  • L’égalité : ouvrier, paysan, artisan et bourgeois égaux en droits MAIS CRITIQUE : pas d’isoloir, qui garantit l’indépendance du vote
  • Le parlementarisme, la délégation : le bulletin transmis de l’« instituteur » au « maire » (le scrutateur)
  • Les libertés fondamentales : bonnet phrygien de Marianne

Transition : Le tableau de Bramtot illustre le déroulement, les gestes et les valeurs politiques héritées de la Révolution française (drapeau tricolore présent deux fois sur le tableau) mais qu’il reste à faire adopter par tous les Français.

2. Les moyens de diffusion des valeurs républicaines
  • Le maire, représentant et intermédiaire de proximité du peuple et de l’Etat, élu au suffrage universel masculin et son administration (plusieurs assesseurs)
  • L’école républicaine, souvent associée au bâtiment de la mairie : lois Ferry 1881-1885 –> Ecole gratuite, obligatoire jusqu’à 13 ans et laïque (égalitaire MAIS CRITIQUE garçons et filles séparés avec programmes différents, genrés) –> Instruction et langue française pour tous : importance de l’écriture, très présente dans le tableau
  • Le patriotisme revanchard contre l’Allemagne, le service militaire obligatoire pour tous (1889), les bataillons scolaires, la colonisation
  • Les symboles : Marianne, le drapeau…

Conclusion :
Les valeurs républicaines inspirées de la Révolution française s’enracinent durablement dans les premiers temps de la IIIe République, grâce aux élus locaux, courroies de transmission entre l’Etat et les citoyens, mais aussi grâce à l’école de la République et à l’armée, devenues obligatoires, véritables creuset de la nation française. La tableau de Bramtot, exposé dans une mairie est conçu comme une œuvre de propagande  exaltant les valeurs républicaines. Les adversaires de la République perdent alors rapidement leur influence (monarchistes, anarchistes persécutés) et en 1914, c’est une France pratiquement unanime qui entrera en guerre.

PERMANENCES ET MUTATIONS DE LA SOCIETE FRANCAISE JUSQU’EN 1914

Problématique : Comment la France répond-elle aux défis sociaux générés par l’industrialisation?

I. UN PAYS RURAL EN VOIE D’INDUSTRIALISATION
–> Réalisez une fiche de lecture des pages 178-183 du manuel d’histoire – Fiche METHODE en suivant le plan proposé ci-dessous :
1. Un pays majoritairement rural…
2. … confronté à la 2e industrialisation

 

II. UNE SOCIETE FRAGMENTEE QUI SE TRANSFORME
–> Etude de cas : Fourmies (Nord), 1er mai 1891 : dans le contexte critique de la Grande Dépression, soumis à la peur du licenciement et à des conditions de travail qui se dégradent encore, les ouvriers textiles organisent une grève et des manifestations. Les tensions se mutliplient avec l’armée qui tire sur la foule. Bilan : 9 morts, surtout des jeunes et 35 blessés. Répondre aux questions sur documents ci-joints :

–> Réalisez une fiche de lecture de la page 188 du manuel d’histoire – Fiche METHODE
  1. La question sociale (suite…)

Le développement des grandes concentrations ouvrières, comme à Fourmies (1er centre mondial de la laine peignée) entraîne l’essor de la conscience d’appartenir à une classe particulière. Le « monde ouvrier » se structure :

  • Création en 1895 du 1er syndicat français, la Confédération générale du travail (CGT), anticapitaliste
  • Fondation en 1904 par Jean Jaurès de L’Humanité, quotidien socialiste
  • Création en 1905 du parti politique Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO)
  • Multiplication des mouvements sociaux : grèves, manifestations…

Cette lutte de classe permet aux ouvriers de conquérir de nouveau droits :

  • Débuts d’une protection sociale contre les accidents du travail
  • Limitation de la journée de travail à 10h
  • Repos hebdomadaire
  • Interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans
  1. La France, pays d’immigration

La transition démographique rapide de la France entraîne un vieillissement précoce de la population et le manque de main-d’œuvre se fait sentir dans l’industrie. Pour y pallier, la France fait appel à de nombreux travailleurs immigrés italiens, espagnols, belges, allemands, polonais… Ceux-ci constituent parfois des communautés nombreuses qui se regroupent dans certains bassins ou quartier ouvriers (Ex. : Napolitains à proximité du Vieux Port de Marseille).

Ces jeunes hommes (pour la plupart) bénéficient alors de conditions de naturalisation favorables. L’instauration d’un droit du sol et du service militaire obligatoire contribue à leur intégration, ainsi qu’à fournir les rangs de l’armée…

Cependant, les étrangers restent longtemps isolés, discriminés (« Babis » italiens, « Manja tomata » espagnols dans le Sud), voire persécutés en temps de crise (Massacre impuni de 9 ouvriers italiens à Aigues-Mortes en 1893).

  1. La lente émancipation des femmes

Les femmes restent soumises au Code Napoléon (1804), expression d’une société patriarcale qui en fait des mineures politiques et économiques. Elles représentent pourtant désormais 40% de la population active et leurs conditions de travail sont souvent bien pires que celles des hommes (rémunérations très inférieures).

Néanmoins, l’émancipation professionnelle profite de l’essor de l’éducation (ouvertures de lycées de filles) et de nouveaux métiers dans la santé, l’éducation, l’administration ou le commerce. En 1907, les femmes mariées sont enfin libres de leur salaire, sans contrôle masculin.

Les mentalités évoluent et certaines pratiques pourtant interdites se développent : unions libres, avortements clandestins. Ces évolutions débouchent sur l’essor du féminisme (1882 : Ligue française des droits de la femme).

Conclusion :
La période 1900-1914 est une période où le chômage, la misère et les inégalités sont plutôt en hausse, mais entre la grande Dépression et la Première Guerre mondiale, elle fait figure de « Belle Epoque ».

FIN du chapitre