LA CHINE, DES RECOMPOSITIONS SPATIALES MULTIPLES

Introduction :
La Chine a connu un développement très rapide à partir de 1979 (début de l’économie socialiste de marché) qui a provoqué de nombreuses recompositions spatiales.

Problématique : Comment la Chine émergente se transforme-t-elle ?

Zhongguó, le « pays du Milieu » – Carte du monde Wanguo Qiantu, réalisée en collaboration avec les Jésuites à Hangzhou vers 1620

–> (1h) Etude de cas : Shanghai, vitrine mondiale de la Chine à télécharger

Skyline de Pudong, nouveau CBD de Shanghai

CORRECTION :

I.1. Shanghai devient une ville commerciale importante il y a 1000 ans, étant donné sa géographie d’interface :

  • Fluviale (Huangpu & Yangzi), qui la connectent à un arrière-pays (hinterland) riche en main d’œuvre et en ressources (textile, poterie)
  • Littorale, au centre de la Chine et entre l’Océan Pacifique et l’Océan indien, sur ce qui deviendra la première route de commerce maritime mondiale

Son histoire compte beaucoup : en 1842, suite à la 1ère Guerre de l’opium, les Occidentaux obtiennent le droit d’y commercer dans des concessions. La ville devient cosmopolite et industrielle et un centre financier important (quartier et port du Bund). Vers 1930, la ville compte déjà plus d’un million d’habitants.
Enfin, elle bénéficie depuis 1984 d’une Zone économique spéciale (ZES) qui a permis une ouverture précoce aux investissements directs étrangers (IDE).

I.2. Shanghai est une ville puissante à l’échelle de la Chine et du monde :

  • Economie : 5% du PIB chinois, 2e économie mondiale, 3ème bourse mondiale, 350 sièges de FTN, IDE faramineux
  • Transports : 1er port mondial, 1er aéroport de Chine
  • Industrie : textile, automobile, microélectronique, construction navale, un réseau mondial de distributeurs
  • Culture : Universités, R&D, musées, place majeure pour le négoce d’art contemporain –> Capitale économique et culturelle de la Chine
  • Tourisme : 50000 étudiants étrangers, 60 millions de touristes

II.1. Une extension urbaine de plus de 100 km, plusieurs ports, des aménagements titanesques : CBD de Pudong très spectaculaire (jeux de lumières), Shanghai Tower (682 m de haut), pont du Donghai (32 km de long) jusqu’au port de Yangshan, Exposition universelle 2010, parc Disney…

III.1. De nombreux problèmes :

  • Étalement et distances excessifs, congestion des transports, pollutions (atmosphérique, marine), affaissement des sols
  • Conflits d’usage entre activités urbaines et rurales en périphérie –> Villes diffuses (desakota), mitage
  • Embourgeoisement, destruction des lilongs, expulsions, ségrégation et fractures socio-spatiales
  • Inégalités sociales (situation des mingongs, citoyens de second rang)

III.2. Pour une meilleure gestion des dimensions de la ville : nouveau CBD de Pudong et villes nouvelles en périphérie –> Polycentrisme, nouveaux modes de transport (métro, Maglev à grande vitesse, aménagements fluviaux), quelques projets de villes vertes, d’énergie renouvelable (photovoltaïque) et de préservation du patrimoine architectural (lilongs)…

I. DEVELOPPEMENT ET INEGALITES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 234 du manuel

CORRECTION :

  • 1,4 milliard de Chinois, 1 humain sur 6, ralentissement démographique, vieillissement, déficit hommes/femmes (loi de l’enfant unique jusqu’en 2015)
  • « Miracle chinois », 1979-2015 : ouverture au monde, IDE, délocalisations depuis les pays développés, croissance économique extraordinaire, développement puis ralentissement actuel
  • –> Inégalités extrêmes :
    • Villes/campagnes
    • Trois Chines :
      • Littoral privilégié : Zones économiques spéciales (ZES), industrialisation
      • Intérieur bénéficiant du Go West
      • Ouest encore à l’écart

–> (1h) Etude de cas : Les Spratleys et le « collier de perles » chinois à télécharger

Photos satellites : exemple de poldérisation par dragage sur un récif des Spratleys

CORRECTION :

1. Outre le fait que la Chine ne reconnait pas l’existence de la République de Chine de Taiwan, considérée comme une province de la République populaire de Chine (RPC), elle fait siens la plupart des archipels, îles et récifs de la mer de Chine méridionale, englobée dans la « ligne à 10 traits ». Cette appropriation relève de la politique du fait accompli, ne respecte pas les conventions internationales (Montego Bay, 1982 par exemple) qui régissent le droit international et maritime, et n’est donc pas reconnue internationalement. Mais la RPC n’est pas la seule à convoiter ces espaces : Taiwan, le Vietnam, La Malaisie, les Philippines et Brunei se les disputent.
2. La Chine y a déjà construit des aménagements spectaculaires : ports, appontages, aérodromes, héliports, radars, phares, bâtiments, habitations, puits… En outre, elle réalise des polders qui permettent d’étendre la surface des îlots et récifs, par dragage par exemple. Sa flotte de guerre y procède également à des intimidations et des agressions de pêcheurs, vietnamiens par exemple. Bref, la Chine s’installe durablement dans cet espace, de façon unilatérale, autoritaire et brutale.
3. Les enjeux sont divers et visent le contrôle des ressources naturelles, halieutiques ou énergétiques (pétrole), mais également le contrôle de la première route commerciale maritime mondiale entre le Japon et le détroit de Malacca, dont la RPC est le principal acteur. Enfin, il s’agit pour elle de se projeter au-delà de ses frontières, de protéger son territoire (idée d' »espace vital ») et à terme, de concurrencer l’hégémonie des États-Unis d’Amérique sur les océans.
4. Il s’agit donc pour la RPC de soutenir sa croissance en assurant son ravitaillement (pétrole du Moyen-Orient) et l’exportation de ses produits en complétant son « collier de perles » (voies navigables et ports qu’elle contrôle vers l’Afrique et l’Europe) et ses « Nouvelles Routes de la soie ». Cela se traduit par une politique du fait accompli en annexant certains territoires en mer de Chine méridionale (Spratleys, Paracels) mais aussi, en entretenant des tensions avec le Japon au sujet des îlots Senkaku/Diaoyu et en contestant divers territoires indiens. Il s’agit d’une politique impérialiste de projection de puissance.

La Chine se cartographie au centre du monde
Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise.
Par François Bougon, Véronique Malécot, Francesca Fattori et Jules Grandin Publié dans lemonde.fr le 20 février 2017 à 10h15 – Mis à jour le 04 juillet 2019 à 15h44

II. DES RESSOURCES ET DES ENVIRONNEMENTS SOUS PRESSION

–> (1h) Fichez la page 242 du manuel

CORRECTION :

  • Grande variété de paysages et de terroirs
  • Ressources naturelles importantes (charbon, gaz, or, uranium, terres rares)
  • Contrôle de l’État sur l’aménagement et l’exploitation des ressources (fleuves, mer de Chine)
  • Problèmes liés à la surexploitation : manque d’eau dans le Nord (–> Barrage des Trois Gorges), déforestation, désertification, atteintes à la biodiversité, pollutions (CO2…)…
  • Solutions :
    • Transition énergétique (énergies renouvelables, voiture électrique…), développement durable ?

III. LES RECOMPOSITIONS SPATIALES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 250 du manuel

CORRECTION :

  • Transition urbaine en cours (55% de citadins, exode rural en cours, surtout vers le Sud) –> Métropolisation (3 métropoles mondiales –> Mégalopoles : Beijing, Shanghai, Hong-Kong –> Saturation –> Villes nouvelles (Ex. : Nanhui), destructions, patrimonialisation
  • Intégration des espaces ruraux à l’Est, les desakota, « villes diffuses » asiatiques (agriculture + industrie, loisirs, tourisme) et étalement –> Expropriations, conflits d’usage
  • Littoralisation mais rééquilibrage vers l’Ouest (Go West) : transports (Yangzi, Ligne à grande vitesse (LGV, premier réseau mondial) + investissements –> Désenclavement progressif qui se traduit aussi par une politique autoritaire et brutale au Tibet et au Xinjiang.
  • Projections à l’étranger : « collier de perles », « Nouvelles Routes de la soie » terrestres (vers l’Asie centrale, la Russie et l’Europe) et maritimes (vers l’océan Indien, l’Afrique et la Méditerranée), corridors de développement, tensions en mer de Chine méridionale disputée par les pays côtiers (pétrole, pêche, géostratégie le long de la 1ère route maritime mondiale), Accaparement de terres et de ressources à l’étranger (Afrique, bois)

–> (1h30) Croquis récapitulatif à partir de la leçon et des cartes à télécharger + Cartes de la Chine dans le manuel

Conclusion :
–> Des recompositions spatiales spectaculaires !
La croissance et le développement seront-ils durables? La Chine sera-t-elle la grande puissance du siècle à venir?…

FIN du chapitre et du programme d’histoire-géographie de première…
Bonnes vacances à tous et fasse que l’année prochaine soit plus apaisée que celle-ci!

ANALYSE DE DOCUMENTS – Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation?

Cf. : Leçon sur LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION? et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION :

Les documents que nous allons analyser sont un dessin de presse du Suisse Chappatte publié en 2018 sur son site Internet ainsi qu’un article d’après une publication scientifique de 2012 portant sur les transformations des espaces ruraux québécois. Nous verrons comment ils illustrent les transformations des espaces ruraux et les conflits que cela peut entraîner. Ces documents illustrent davantage la réalité des campagnes dans les pays développés (Suisse, Canada) que dans les pays en développement.

Les espaces ruraux sont par définition une zone intermédiaire entre les villes et la nature. Moins denses que les villes, ils sont néanmoins largement anthropisés contrairement aux espaces naturels. L’anthropisation est donc la toute première des transformations que connaissent et qui définit les espaces ruraux. Il y a ainsi de fortes chances que cet arbre-là (dessin de Chappatte) ait été planté par l’homme et que la vie de ce rouge-gorge soit intimement liée aux activités agricoles des hommes. Ainsi ne sont-ils pas vraiment naturels, mais largement liés à l’anthropisation.
L’industrialisation récente de l’agriculture (mécanisation, intrants, sélection, OGM) a largement transformé les espaces agricoles traditionnels. Un des effets les plus spectaculaires sont les remembrements : rapidement, les petites exploitations soumises à la pression de grands groupes économiques ont fait faillite et leurs anciennes petites parcelles ont été réorganisées en vastes exploitations ce qui a souvent conduit à la disparition des paysages traditionnels (bocage par exemple) pour faire place à la monotonie des openfield (vastes surfaces uniformément vertes du dessin de Chappatte).
L’industrialisation s’est accompagnée de l’urbanisation conduisant à la transition urbaine, dont l’étalement prévoit la disparition des espaces ruraux aux périphéries des villes. Cela se traduit par une artificialisation rapide (l’équivalent d’un département français chaque année…) par construction de lotissements et d’infrastructures (transports comme sur le dessin par exemple).
Dans de nombreux pays, ces mutations restent incontrôlées et conduisent à un mitage anarchique de l’espace rural par la ville, ce qui conduit à la périurbanisation, un entre-deux mêlant urbanité et ruralité. Le « Clos des champs » (la clé des champs?) de Chappatte, aménagement pourtant typiquement urbain, conçu pour des citadins, veut sans doute railler l’emballage campagnard de nombreux lotissements sensés vendre un cadre privilégié, loin des fureurs de la ville.

Cela reflète une époque où l’écologie et la qualité de la vie sont devenus des enjeux majeurs. On n’est alors pas étonnés de constater des mouvement d‘exode urbain ou de mobilités pendulaires des citadins vers les campagnes. Au début du confinement, les départs des villes vers les campagnes ont été nombreux. Ces populations néo-rurales, souvent plus aisées que les populations rurales traditionnelles, contribuent à un embourgeoisement des campagnes et au développement de nouvelles activités (« massothérapie, herboristerie, restaurants gastronomiques »…).
Toutes ces transformations conduisent à une diversification des activités rurales de plus en plus marquées par la multifonctionnalité (résidence, agriculture, industrie, infrastructures, loisirs, tourisme…) qui induit une fragmentation des espaces.

La multiplication des activités et des fractures a tendance à multiplier les conflits d’usage.
L’urbanisation exerce une forte pression sur les exploitations agricoles périurbaines soumises à la spéculation foncière. Un lotissement en plus, c’est souvent une exploitation agricole en moins, comme le caricature Chappatte. Une autoroute en plus, ce sont des ennuis pour toutes les activités qui se trouvent le long de son tracé, comme nous l’avons vu au travers de Rural! d’Etienne Davodeau, avec l’exemple de l’A87 qui a profondément affecté les riverains agriculteurs ou néo-ruraux entre Le Mans et Angers.
Autre conflit illustré par Laurie Guimond et Myriam Simard, l’embourgeoisement conduit au renchérissement de la vie dans les campagnes et à une autre forme de spéculation qui rend les logements inabordables pour beaucoup de gens, y compris les populations locales. Bref, certains pauvres ne trouvent plus à loger dans le village de leur famille, ce qui crée un « ressentiment des ruraux de longue date se sentant dépossédés de leur milieu de vie sociale et exclus indirectement des nouvelles activités ». C’est un phénomène que le confinement actuel a d’ailleurs permis d’observer en l’exacerbant : de nombreux ruraux se sont plaints de l’arrivée de « Parisiens » présentés comme des indésirables.
Enfin, le problème majeur qu’illustre Chappatte est peut-être le risque majeur que toutes ces transformations et pressions diverses font peser sur notre environnement. Le conflit entre nécessaire protection et indispensables activités économiques est sans doute un des plus prégnant aujourd’hui. Les nuisances et les pollutions que Chappatte réussit presque à nous faire sentir et entendre menacent la biodiversité (un million d’espèces animales menacées ?), souillent l’air, les sols, épuisés par l’agriculture productiviste et l’eau. Schématiquement, ce conflit oppose des écologistes, des décroissants et des scientifiques d’un côté aux climatosceptiques et aux chantres du productivisme carboné de l’autre.

On vient de le voir au travers de ces deux documents, entre caricature et recherche scientifique, les espaces ruraux sont soumis à de profondes et rapides transformations liées à l’industrialisation et à l’urbanisation, qui conduisent à leur fragmentation et à la multiplication des conflits d’usage. Ces compétitions ne doivent pas cacher l’enjeu majeur de la protection de notre environnement, d’autant plus sensible dans les campagnes, qui illustrent pour beaucoup un idéal d’aménagement raisonnable, entre nature et culture.

LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION?

Introduction :
–> A partir de ces photographies, identifiez les  caractéristiques générales des espaces ruraux.

Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION de l’introduction :
Les espaces ruraux sont des espaces anthropisés, c’est-à-dire profondément transformés par les sociétés, contrairement aux espaces dits « naturels », mais pas entièrement artificialisés comme les espaces urbains. Ils présentent des densités de population généralement plus faibles que les villes, mais pas toujours (deltas et vallées agricoles parfois très denses).
La fonction dominante de ces espaces est depuis toujours agricole, nourricière, mais pas seulement : leur multifonctionnalité est ancienne (cultures non alimentaires, extraction, transports, cultes, loisirs aujourd’hui…).
La singularité des espaces ruraux par rapport aux villes se situe dans ses paysages où domine la végétation et surtout peut-être, dans un mode de vie, une façon d’habiter : proximité avec la nature, distances parcourues (mobilités par la route), solidarités villageoises, silence, lenteur…
L’espace rural représente aujourd’hui 1/4 de la surface terrestre et 3 milliards de personnes, les villes seulement 1% de l’espace pour 4,5 milliards de personnes. L’espace périurbain constitue un entre-deux complexe.

Problématique : Comment les espaces ruraux se transforment-ils?
I. LA FRAGMENTATION DES ESPACES RURAUX
–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
A partir du texte ci-dessous, réalisez les deux premières parties d’un croquis de l’Inde (La 3e partie sera ajoutée plus tard.).
A imprimer ou à réaliser dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) en copiant le fond de carte (Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress).

DOCUMENT : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde

Des espaces agricoles inégalement productifs
La population indienne est encore aux deux tiers rurale. Lancée après la crise alimentaire de 1965, la « révolution verte » a fait disparaître les disettes mais sans résoudre la malnutrition. Fondée sur l’utilisation de semences à haut rendement, l’irrigation et les engrais, elle ne s’est appliquée qu’aux grandes exploitations de blé et de riz et dans les régions propices : vallées et deltas du Nord (Gujarat, Penjab, Haryana, West Bengal) et du Sud du Telangana, sans toucher les zones centrales et occidentales semi-arides vouées à la culture paysanne, vivrière du millet. En parallèle, se sont développées les cultures exportatrices du coton (Est du pays), du thé et de l’arachide (Sud) et de la canne à sucre (vallée du Gange). Aujourd’hui, l’Inde est le premier producteur mondial de thé, de lait et de protéagineux, le deuxième pour le riz, le blé et la canne à sucre, devenant ainsi une grande puissance agricole exportatrice. Mais ces succès commerciaux ont un coût : la contamination des sols est générale dans les régions d’agriculture intensive et la pratique des brûlis aggrave la pollution atmosphérique. En 1984, une fuite de gaz dans une usine de pesticides à Bhopal (symbole « + » sur la carte politique ci-dessous) tua plusieurs milliers de personnes et causa plusieurs dizaines de milliers d’affections et d’invalidités chroniques.

Les mutations en cours des espaces ruraux
La situation générale des paysans est encore précaire ce qui les pousse à se tourner vers d’autres activités en développement dans les villes, entraînant un important exode rural, mais aussi dans l’industrie rurale (production de biens de consommation et de pièces détachées) dans la vallée du Gange et sur la côte est principalement. Dans l’Himachal Pradesh au Nord, à l’Est du Bangladesh et dans le Kerala au Sud, le tourisme constitue également des compléments de revenus. Par ailleurs, une urbanisation rapide et peu maîtrisée crée un mitage périurbain en périphérie des grandes villes (symbole « x » sur la carte politique) qui empiète sur les espaces agricoles, dépossédant de nombreux paysans de leurs terres et les poussant vers les bidonvilles.

Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles
Cette paupérisation, qui touche en particulier les plus pauvres, exclus de la société indienne comme les intouchables, entraîne des tensions et des revendications que structure le mouvement naxalite d’inspiration maoïste, revendiquant la violence dans le Nord-Est, du Bengale au Telangana. Le gouvernement indien considère ce mouvement comme la principale menace à la sécurité du pays. En outre, depuis une vingtaine d’années, l’Inde est devenu un terrain d’affrontement entre l’entreprise étatsunienne Monsanto, le géant des semences génétiquement modifiées (OGM) installé dans la Silicon Valley indienne de Bangalore (Karnataka), et des associations paysannes qui se sentant dépossédées de leurs cultures, poussées à l’endettement et au suicide, intentent des actions politiques et en justice.

Fond de carte à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

–> Lecture des pages 176-183 du manuel de géographie + Fiche de la page 182 selon le plan du livre ou (plus ambitieux) selon celui-ci:

1. L’agriculture, fonction principale des espaces ruraux

  • Rural = agricole –> Alimentation
  • Déterminismes : Sols, pentes, climats, eau
  • Mais adaptations : Engrais, terrassements, irrigation
  • 1er secteur d’activité mondial :
    • Agriculture = 1 milliard de personnes
    • 80% des sources de revenus dans les PMA/PVD
  • Mais nombre d’agriculteurs en recul

2. L’agriculture productiviste recompose les espaces ruraux

  • Agriculture productiviste (intensive, industrielle, spéculative) = irrigation, intrants, engrais, produits phytosanitaires, serres, hors-sol, sélection, OGM, mécanisation
    • –> Cultures commerciales : cacao, blé, soja, coton, canne à sucre –> Extension des surfaces cultivées, fronts pionniers, accaparement des terres
    • –> Recul et paupérisation de la paysannerie traditionnelle, vivrière, d’autosubsistance (PMA, PEVD)
    • –> Exode rural –> Transition urbaine –> Ruraux = 45%
    • MAIS renaissance rurale dans les PD (néo-ruraux/aménités) à embourgeoisement
  • –> Transformation des paysages :
    • Déprise agricole : friches, reforestation
    • Désertification
    • Nouvelles fonctions liées à l’urbanisation : périurbanisation, loisirs –> Nouvelles mobilités (pendulaires, saisonnières) et mitage
    • Mais aussi : remembrements, nouvelles cultures (bétail, soja, huile de palme, colza) et déforestations (/espaces « naturels ») dans les PMA/PVD
  • –> Conséquences :
    • Sécurité alimentaire
    • MAIS problèmes environnementaux (pollutions, épuisement des sols), sociaux (accès à la terre), sanitaires (aliments contaminés), culturels (standardisation)
    • –> Agriculture « bio », labellisation, circuits courts, commerce équitable
  • Renforcement de la dépendance agriculture-rural/urbain
    • Domination depuis les métropoles (bourses) de quelques pays, institutions (OMC, UE) et FTN sur des marchés mondialisés
    • Importance des ports –> Restructurations

II. DE NOUVELLES FONCTIONS ET DES CONFLITS D’USAGE

–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde (suite)
A partir du texte ci-joint, réalisez la 3e partie du croquis de l’Inde.
A imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

CORRECTION du croquis : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
1. Des espaces agricoles inégalement productifs
Régions touchées par la « révolution verte » (blé et riz)
Cultures exportatrices (coton, thé, arachide et canne à sucre)
Exportations (thé, lait, riz, blé…)
Contamination des sols
Catastrophe de Bhopal (usine de pesticides)
Régions centrales et occidentales semi-arides (millet)
2. Les mutations en cours des espaces ruraux
Essor de l’industrie rurale (biens de consommation et pièces détachées)
Tourisme
Mitage périurbain en périphérie des grandes villes
Exode rural
Bidonvilles
3. Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles

Actions du mouvement naxalite
Implantation de Monsanto, en conflit avec des associations paysannes

–> A partir de ces photographies de paysages français, rédigez 2 paragraphes répondant au plan suivant :

1. Une multifonctionnalité croissante… (Quelles sont les différentes fonctions des espaces ruraux?)

CORRECTION :

  • Multifonctionnalité :
    • Extraction
    • Industrie rurale (districts « marshalliens »)
    • Tourisme rural, loisirs à Folklorisation des identités, patrimonialisation des paysages, labels
    • Economie résidentielle
    • Pluriactivité : transformation des productions, agrotourisme

2. … qui entraîne des conflits d’usage. (Quels sont les conflits entre ces différentes activités quant à l’usage de l’espace rural?)

CORRECTION :

  • Concurrences :
    • Etalement urbain/campagnes
    • Protection/exploitation
    • Entre différentes fonctions productives
    • Résidence/villégiature (dépossession, marginalisation/gentrification rurale)
    • Pauvres/riches (accaparement des terres)
    • –> Fragmentation
  • –> Enjeux :
    • Foncier
    • Eau
    • Qualité de vie (NIMBY)
  • –> Politique (ZAD, Zone à défendre ou Zone d’aménagement différé?, action directe, politique, judiciaire…)

Des éléments de correction ci-dessous :

III. LA FRANCE : DES ESPACES RURAUX MULTIFONCTIONNELS, ENTRE INITIATIVES LOCALES ET POLITIQUES EUROPEENNES
1. Les mutations des espaces ruraux français
–> A partir des 14 photos de paysages français ci-dessus : En un paragraphe, présentez les mutations des espaces ruraux en France. Pensez à citer les lieux évoqués. + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Vocabulaire à employer :
Urbanisation
Artificialisation
Périurbanisation
Mitage
Remembrements
Embourgeoisement
Fragmentation
Multifonctionnalité
Déforestation
Dégradations
Redynamisation
Economie résidentielle
En complément : pages 208 à 211 du manuel de géographie

CORRECTION du texte à trous : L’exode rural a accéléré l’urbanisation et engendré la périurbanisation, zone hybride peuplée de citadins dans un environnement campagnard qui recule sous l’effet de l’artificialisation (lotissements, infrastructures…) qui conduit au mitage.

La moitié du territoire français est consacrée à l’agriculture mais elle recule depuis 50 ans.  Cette déprise agricole conduit à la formation de friches et à un retour de la végétation « naturelle ». La France est une puissance agricole largement autosuffisante et le 4e exportateur mondial de produits agricoles.

L’agriculture française s’est transformée sous les effets du libre-échange et de la mondialisation qui ont encouragé la constitution de grandes exploitations intensives. Cela a conduit à la faillite et au regroupement de plus petites exploitations et de leurs parcelles (remembrements), ce qui a considérablement modifié les paysages (destruction des bocages au profit de l’openfield). Ce productivisme, la mécanisation, l’emploi massif d’engrais et de produits phytosanitaires entraîne de nombreuses dégradations : pollutions, épuisement des sols, atteintes à la biodiversité. En réaction, on observe le développement encore timide de labels « biologiques » et de circuits de distribution courts.

Autre recomposition majeure est l’apparition de nouvelles formes de multifonctionnalités : si l’extraction et l’industrie rurale ont toujours existé, on observe le développement du tourisme, de la production d’énergies renouvelables ou de nouvelles économies résidentielles liées à l’arrivée de néo-ruraux. Dans les zones les plus isolées au contraire, les massifs montagneux en particulier, on observe un net vieillissement et la paupérisation des populations.

Ces recompositions et une multifonctionnalité croissante entraînent une fragmentation des espaces et de nombreux conflits d’usage.

2. Les acteurs des espaces ruraux en France
–> Etude de cas : Rural!, Etienne Davodeau, 2002 (Extraits de la BD ici ) + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Quels sont les acteurs en présence ?
Quelles activités trouve-t-on sur ce territoire ?
Quels sont les conflits d’usage ?
Comment sont-ils gérés ?
En complément : pages 210-211 du manuel de géographie
Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION du texte à trous : Les acteurs de la vie rurale se déclinent à différentes échelles :

  • L’Union européenne (UE) a favorisé grâce à la Politique agricole commune (PAC) certains grands groupes de l’industrie agroalimentaire (IAA) et les grandes exploitations intensives. Elle cherche encore timidement à corriger le tir avec le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER –> aides à l’agriculture « biologique » par exemple).
  • L’Etat français propose désormais les dispositifs des zones de revitalisation rurale (ZRR –> exemptions fiscales), des pôles d’excellence rurale et diverses certifications visant à la patrimonialisation des espaces ruraux (Réserves naturelles ou Appellation d’origine protégée (AOP) des produits par exemple). Mais dans certaines régions, le sentiment d’abandon (fermeture de services publics) a alimenté le mouvement des Gilets jaunes.
  • Les Régions sont le niveau administratif privilégié pour l’attribution des aides du Fonds européen agricole pour le développement rural.
  • Les intercommunalités (regroupements de communes) sont pensées comme un maillon permettant de prendre en compte les recompositions des espaces ruraux, notamment la désertification.
  • Les populations changent : les non-agriculteurs (télétravail, retraités, étrangers…) sont de plus en plus nombreux ce qui entraîne parfois l’embourgeoisement (gentrification) et des conflits d’usage (autoroute A87 contre agriculture « biologique » par exemple). Afin de les résoudre, ils engagent des actions diverses : associations, rassemblements, manifestations, pressions sur les responsables politiques, actions en justice, actions illégales, « Zones à défendre » (ZAD, comme à Notre-Dame-des-Landes)…
3. Une typologie des espaces ruraux français

–> (Durée : 1h) Croquis à compléter à partir d’un texte :

En France, des espaces ruraux multifonctionnels

Les espaces ruraux français connaissent de fortes mutations. Il n’y a pas une campagne française, mais des campagnes aux fonctions très diverses.

Les campagnes dynamiques proches des grandes villes
La périurbanisation s’est largement diffusée dans les périphéries urbaines, plus ou moins largement selon l’importance de la ville. Elles sont caractérisées par une forte croissance résidentielle et une économie diversifiée : agriculture, centres commerciaux, lotissements s’y côtoient.

Les campagnes résidentielles et touristiques
Bordant les littoraux de la Manche, de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, occupant les espaces montagnards (Pyrénées, Alpes…), ou remontant dans les vallées (vallée du Rhône, couloir alsacien…), mais aussi outre-mer, ces campagnes se sont ouvertes au tourisme. Sports d’hiver, parcs naturels, économie résidentielle… ont revitalisé des espaces ruraux à faibles revenus et éloignés des services courants.

Les campagnes agricoles et industrielles
Ces territoires ruraux (Bassin parisien, Bretagne…), sont à l’origine de la puissance agricole de la France. Outre-mer, cela se traduit par des cultures tropicales spéculatives héritières des plantations coloniales. L’industrie est présente dans les villes moyennes, notamment celle du secteur agroalimentaire.

Les campagnes vieillies à faible densité
Ces campagnes occupent une diagonale qui s’étire des Pyrénées jusqu’au Nord-Est en passant par le Massif central et une partie des régions de l’Ouest. Certaines sont classifiées en espaces hyper-ruraux. L’agriculture y est difficile, les densités de population et d’équipements faibles, au point que l’on parle pour ces territoires, d’une « diagonale du vide ».

Fond de carte ci-dessous à imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 206-207 et 225 du manuel de géographie
CORRECTION : (Voir couleurs dans le texte ci-dessus en guise de légende)
FIN du chapitre