Réfléchir sur égalité et inégalité

EGALITE ET INEGALITE

1

«  Certes, ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois, j’en suis sûr. C’est donc en fonction d’eux-mêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois, qu’ils attribuent des louanges, qu’ils répartissent des blâmes. Ils veulent faire peur aux hommes plus forts qu’eux et qui peuvent leur être supérieurs. C’est pour empêcher que ces hommes ne leur soient supérieurs qu’ils disent qu’il est vilain, qu’il est injuste, d’avoir plus que les autres et que l’injustice consiste justement à vouloir avoir plus. Car, ce qui plaît aux faibles, c’est d’avoir l’air d’être égaux à de tels hommes, alors qu’ils leur sont inférieurs. Et quand on dit qu’il est injuste, qu’il est vilain, de vouloir avoir plus que la plupart des gens, on s’exprime en se référant à la loi. Or, au contraire, il est évident, selon moi, que la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort. Partout il en est ainsi, c’est ce que la nature enseigne, chez toutes les espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités ! Si le plus fort domine le moins fort et s’il est supérieur à lui, c’est là le signe que c’est juste. De quelle justice Xerxès s’est-il servi lorsque avec son armée il attaqua la Grèce, ou son père quand il fit la guerre aux Scythes ? Et encore, ce sont là deux cas parmi des milliers d’autres à citer ! Eh bien, Xerxès et son père ont agi, j’en suis sûr, conformément à la nature du droit – c’est-à-dire conformément à la loi, oui, par Zeus, à la loi de la nature -, mais ils n’ont certainement pas agi en respectant la loi que nous établissons, nous ! Chez nous, les êtres les meilleurs et les plus forts, nous commençons à les façonner, dès leur plus jeune âge, comme on fait pour dompter les lions ; avec nos formules magiques et nos tours de passe-passe, nous en faisons des esclaves, en leur répétant qu’il faut être égal aux autres et que l’égalité est ce qui est beau et juste. Mais, j’en suis sûr, s’il arrivait qu’un homme eût la nature qu’il faut pour secouer tout ce fatras, le réduire en miettes et s’en délivrer, si cet homme pouvait fouler aux pieds nos grimoires, nos tours de magie, nos enchantements, et aussi toutes nos lois qui sont contraires à la nature – si cet homme, qui était un esclave, se redressait et nous apparaissait comme un maître, alors, à ce moment-là, le droit de la nature brillerait de tout son éclat.» Platon, Gorgias

 

Quel droit défend ici Calliclès? ………………………………………………………………………………….

D’où vient la force? …………………………………………………………………………………………………

Quels sont les arguments par justifier que l’égalité n’est pas juste?

1. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

2……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

3……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

4……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

2

a.Calliclès se contredit car …………………………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

    b.Le fort est-il injuste quand il écrase le faible?Thomas HOBBES: «Les désirs et les autres passions de l’homme ne sont pas en eux-mêmes des péchés. Pas davantage ne le sont les actions qui procèdent de ces passions, tant que les hommes ne connaissent pas de loi qui les interdise ; et ils ne peuvent connaître de lois tant qu’il n’en a pas été fait ; or, aucune loi ne peut être faite tant que les hommes ne se sont pas entendus sur la personne qui doit la faire. Là où il n’est point de pouvoir commun, il n’est pas de loi ; là où il n’est pas de loi, il n’est pas d’injustice. »

    ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

c.Le fort est-il juste quand il écrase le faible?

  • – ALAIN « La force semble être l’injustice même ; mais on parlerait mieux en disant que la force est étrangère à la justice ; car on ne dit pas qu’un loup est injuste. Toutefois le loup raisonneur de la fable est injuste, car il veut être approuvé ; ici se montre l’injustice, qui serait donc une prétention de l’esprit. »

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

– « Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et, pour cela, faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute, la force est très reconnais-sable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. Et ainsi, ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. »

Blaise Pascal, Pensées

 

    1.Si on obéit à la force, ce n’est pas parce que …………… ……… …………..mais parce que ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………2.La force ne peut pas se passer de la justice car………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

    3. Si la force peut apparaître comme juste c’est parce que ………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

    4. Elle n’est pas en soi juste, même si pour Pascal , il vaut l’injustice que le désordre, les hommes n’étant pas capable de mieux ( sans Dieu)

    DONC LE FAIT NE FAIT PAS LE DROIT et ce n’est pas parce que je suis le plus fort que j’ai le DROIT d’écraser le faible. DOIT-ON pour autant VOULOIR que le FORT ne puisse pas plus que le FAIBLE?

 

3

 Le lit de Procuste

     Dans les récits antiques, on raconte qu’un brigand Procuste ( ou Damaste) invitait les voyageurs à venir chez lui : il les faisait s’allonger sur un lit de fer , qui n’était à la taille d’aucun homme, même pas à la sienne et pour que chacun soit à la mesure du lit, il étirait les petits et coupait ce qui dépassait des grands. C’est Thésée qui aurait arrêté le tortionnaire en se couchant de travers dans le lit et en le coupant en 2 parts égales, pendant qu’il s’interrogeait.

 Cette histoire veut dire que

1. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

2. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

 

Comment concilier les 2 ?

 

  • « De la justice particulière et du juste qui y correspond, une première espèce est celle qui intervient dans la distribution des honneurs, ou des richesses, ou des autres avantages qui se répartissent entre les membres de la communauté politique (car dans ces avantages il est possible que l’un des membres ait une part ou inégale ou égale à celle d’un autre), et une seconde espèce est celle qui réalise la rectitude dans les transactions privées (…). Cette forme du juste a un caractère spécifique différent de la précédente. En effet, le juste distributif des biens possédés en commun s’exerce toujours selon la proportion géométrique  (puisque si la distribution s’effectue à partir des richesses communes, elle se fera suivant la même proportion qui a présidé aux apports respectifs des membres de la communauté ; et l’injuste opposé à cette forme du juste est ce qui est dehors de la dite proportion). Au contraire, le juste dans les transactions privées, tout en étant une sorte d’égal, et l’injuste une sorte d’inégal, n’est cependant pas l’égal selon la proportion de tout à l’heure, mais selon la proportion arithmétique. Peu importe, en effet, que ce soit un homme de bien qui ait dépouillé un malhonnête homme, ou un malhonnête homme un homme de bien, ou encore qu’un adultère ait été commis par un homme de bien ou par un malhonnête homme : la loi n’a égard qu’au caractère distinctif du tort causé, et traite les parties à égalité, se demandant seulement si l’une a commis, et l’autre subi, une injustice, ou si l’une a été l’auteur et l’autre la victime d’un dommage. Par conséquent, cet injuste dont nous parlons, qui consiste dans une inégalité, le juge s’efforce de l’égaliser » ARISTOTE, Ethique à Nicomaque

 

Donc Aristote distingue l’égalité …………………… qui concerne le domaine de la justice ………………… qui englobe …………………………………………………………………………………… l’égalité………………………………………. qui concerne le domaine de la justice …………………………………. qui concerne …………………………………………………………………………..

L’ égalité ……………………….. considère que X = Y et l’égalité …………………….. considère que X ……. Y ……… Z.  

A quels autres domaines pourrait-on élargir, ces 2 types d’égalité:

 – L’égalité A: …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

– L’égalité G: ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

  • A quelles conditions les Z sont-ils légitimes ? Par quels arguments pourrait-on montrer que ces Z ne sont pas légitimes?
     – la compétence : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
    – le travail, le mérite……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
    – la propriété, l’argent………………………………………………………………………………………………………………………………………………..………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
    – la couleur de peau, le handicap, le sexe: discrimination positive………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

    …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

 EXEMPLE DU Z TRAVAIL

 « Le travail, pour servir de mesure, doit être calculé d’après la durée ou l’intensité, sinon il cesserait d’être un étalon de me-sure. Ce droit égal est un droit inégal pour un travail inégal. Il ne reconnaît aucune distinction de classe, puisque tout homme n’est qu’un travailleur comme les autres, mais il reconnaît tacitement comme un privilège de nature le talent inégal des travailleurs, et, par suite, l’inégalité de leur capacité productive. C’est donc, dans sa teneur, un droit de l’inégalité, comme tout droit. Par sa nature, le droit ne peut consister que dans l’emploi d’une mesure égale pour tous ; mais les individus inégaux (et ils ne seraient pas distincts, s’ils n’étaient pas inégaux) ne peuvent être mesurés à une mesure égale qu’autant qu’on les considère d’un même point de vue, qu’on les regarde sous un aspect unique et déterminé ; par exemple, dans notre cas, uniquement comme des travailleurs, en faisant abstraction de tout le reste. En outre : tel ouvrier est marié, tel autre non ; celui-ci a plus d’enfants que celui-là, etc. À rendement égal, et donc à participation égale au fonds social de consommation, l’un reçoit effectivement plus que l’autre, l’un sera plus riche que l’autre, etc. Pour éviter tous ces inconvénients, le droit devrait être non pas égal, mais inégal (…). Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l’asservissante subordination des individus à la division du travail, et, par suite, l’opposition entre le travail intellectuel et le travail corporel ; quand le travail sera devenu non seulement le moyen de vivre, mais encore le premier besoin de la vie ; quand, avec l’épanouissement universel des individus, les forces productives se seront accrues, et que toutes les sources de la richesse coopérative jailliront avec abondance alors seulement on pourra s’évader une bonne fois de l’étroit horizon du droit bourgeois, et la société pourra écrire sur ses bannières : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! » Karl Marx, Critique du programme du parti ouvrier allemand,

 

Pourquoi « À travail égal, salaire égal » est injuste? ……………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

 

Qu’apporterait la société communiste? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

 

DONC si on considère tous que l’égalité face à la loi et la justice est juste, on admet l’existence de certaines inégalités comme inévitables, temps qu’on n’a pas atteint l’abondance ou mis en place une autre organisation et on reconnaît même que certaines inégalités sont justes parce que nous sommes différents. Mais pour certains , cette différence justifie qu’on laisse les inégalités être ( conception de l’Etat ………………………………) et pour d’autres il faut corriger les inégalités ( conception de l’ Etat ……………………………………..) et même revoir l’organisation sociale et économique. Et chacun voit dans la position de l’autre, une nouvelle injustice. QUI A RAISON?

 

    4

La théorie du voile d’ignorance de John RAWLS ( 1921- 2002)

 

Pour J.RAWLS, on ne peut pas dire qui a raison car

  1. dans les 2 cas, on sacrifie des individus : l’intérêt personnel contre l’intérêt de tous OU l’intérêt du plus grand nombre justifie le sacrifice de certains ( principe utilitariste) . Or cette morale de l’intérêt et conséquentialiste ( on juge au résultat) s’oppose au principe de respect des individus : on ne peut pas réduire un homme à un moyen sans porter atteinte à sa dignité inviolable
  2. dans les 2 cas les hommes défendent toujours leur intérêt et ont des conceptions différentes de la vie bonne et du Bien.
  3. dans les 2 cas, on juges selon des valeurs le résultat  
    Solution de RAWLS

 

  • il faut préférer à une justice substantielle ou idéelle, une justice …………………………………..

 Exemples: le loto: ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Conception procédurale : le juste est déterminé par la manière d’arriver à une décision sur la répartition des biens

  • La procédure du voile d’ignorance

Si c’est la justice de la procédure qui fait la justice du résultat, il faut penser cette procédure. Pour éviter 1,2 et 3, Rawls propose de placer théoriquement les hommes dans la position originelle suivante: les hommes ne savent pas qui ils sont:

«  Parmi les traits essentiels de cette situation, personne ne connaît sa place dans la société, sa position de classe ou son statut social, pas plus que personne ne connaît le sort que qui lui est réservé dans la répartition des capacités et des dons naturels, par exemple l’intelligence, la force, etc… J’irai même jusqu’à poser que les partenaires ignorent leur propre conception du bien ou leurs tendances psychologiques particulières. Les principes de la justice sont choisies derrière ce voile d’ignorance (…) Comme tous ont une situation comparable et qu’aucun ne peut formuler des principes favorisant sa condition particulière, les principes de justice sont le résultat d’un accord ou d’une négociation équitables »

Mais ils savent comment fonctionnent les hommes ( ………………………………………..) et qu’il y a des BIENS PREMIERS sans lesquels on ne peut réaliser sa vie selon ses aspirations quelles qu’elles soient , ce sont………………………………………..

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Résultat: 2 principes

  1. le principe …………………………………… concernant ………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
  2. le principe …………………………………….. concernant ………………………………………………………………………………..
  • si…………………………………………………………………………………………………………………………………….
  • si……………………………………………………………………………………………………………………………………..
  • si …………………………………………………………………………………………………………………………………….
  • si………………………………………………………………………………………………………………………………………

 

Donc toutes les inégalités ne sont pas injustes: …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

 Ce qui implique une certaine politique : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 

5

L’équité

« On voit aussi par là ce que c’est que l’homme équitable : celui qui, dans ses déterminations et dans ses actions, est porté aux choses équitables, celui qui sait s’écarter de la stricte justice et de ses pires rigueurs, et qui a tendance à minimiser, quoiqu’il ait la loi de son côté – voilà l’homme équitable. » Aristote , Ethique à Nicomaque

Donc l’équité consiste à ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Elle implique : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………………………………….

Taper dans le juste milieu est-ce taper juste dans le milieu?

Problème : convaincre/persuader   Sylvain Wiltord pour qu’il signe  un contrat à Arsenal alors qu’il s’y refuse « en tapant dans le  juste milieu » dans les moyens utilisés .

Mais taper dans le juste milieu est-ce taper juste dans le milieu ?

 

 

 

Un raisonnement est un parcours d’idée en idée.

 Une démonstration est un raisonnement qui  prouve qu’une conclusion découle nécessairement d’un ensemble de prémisses déjà admises comme vraies.

Ici il s’agit de démontrer que le juste milieu n’est pas le juste dans le milieu.

Attention, si la conclusion d’une démonstration réussie est vraie, elle est vraie de manière conditionelle ( si on admet les prémisses de départ, postulat ou axiome, donc si … alors ) et seulement formelle ( par opposition à la preuve qui consiste, elle, à ajouter à une idée, une hypothèse le fait correspondant et qui permet d’établir une vérité matérielle).

Il y a traditionnellement 3 critères de vérité et W. James en ajoute un quatrième.

Dans une démonstration, on est dans une vérité-cohérence et dans une vérification expérimentale, on est dans une vérité-correspondance.

Il y a aussi la vérité- évidence ( est vrai ce dont on ne peut pas ou plus douter) et la vérité pragmatique, critère ajouté par W. James ( est vrai ce qui permet de prévoir et d’agir efficacement)

Ceci dit, dans cet exemple trés éclairant,  on a une démonstration du fait que la solution adoptée ne correspond au juste milieu exigé et la preuve que Samy est bien peu stratégique, pas trés fin et aussi l’expérience de l’évidence, traduite par José Garcia par une métaphore: avoir  « allumé le plafonnier » . C’est la lumière de la connaissance, de la vérité opposée aux ténèbres de la pensée obscure confuse et de l’erreur.

Ce qui est aussi remarquable, c’est que la démonstration n’est pas imposée du dehors, mais Samy est poussé à la faire lui-même guidé par les questions de José Garcia. On pourrait y voir la réelle démarche pédagogique d’un maître à penser: il ne s’agit pas d’imposer à l’élève un chemin, mais de faire en sorte qu’il fasse lui-même le chemin. C’est la méthode de Socrate: faire accoucher l’autre de son erreur, en lui montrant les limites de sa croyance, pour qu’il soit ensuite disposé à vouloir combler son manque de savoir, compris et accepté.

Mais a-t-on vraiment la preuve du manque de finesse de Samy?

 Certes on a un fait qui semble pouvoir correspondre à une de ses caractéristiques essentielles donc que l’on retrouverait dans tous ses comportements .

Mais ce fait n’est pas une preuve suffisante.

C’est comme en science, on ne peut par une expérience , ni même un certain nombre d’expériences établir la vérité d’une théorie, il faudrait faire comme le dit Popper toute l’expérience possible correspondant à cette théorie , expérimenter  tous les cas faisant partie de son champ d’application.

C’est pourquoi Popper soutient qu’on ne peut établir la vérité d’une théorie et qu’on doit se contenter de parler de probabilités et qu’en science, on ne peut être sûr que du faux, un seul cas invalidant la théorie permettant d’affirmer qu’elle est fausse.

Si vous avez un moment, ce qui précède et ce qui suit cette scène dans le film vous montrera malheureusement qu’il est difficile de dire que ce trait de caractère, chez ces individus,  ne soit qu’ accidentel, il n’est pour autant possible d’affirmer qu’il est essentiel.

Un p’tit jus?

 

C’est le printemps… les fiches de révision fleurissent!

 Le 16 juin approche, un bac blanc en annonce peut-être l’imminence,  plus que 9 semaines de cours avant d’avoir la fameuse semaine de révision! 

C’est cette semaine là que les fiches de révision ne vous quitteront plus ( enfin je l’espère,  pour vous et votre réussite !  Mais aussi  pour moi quand je corrigerai votre copie et mon plaisir! Eh oui, le mois de Juin est éprouvant pour tous!!)

Alors il ne faut pas céder à la procrastination!

Mais  qu’est-ce qu’une fiche de révision réussie ?

C’est une fiche qui soit un bon outil, donc un moyen bien ajusté à sa fin.

Elle doit donc être facile à mémoriser mais  surtout faciliter et optimiser  la réussite à l’exercice le jour du bac, à savoir la dissertation.

Elle doit donc sur chaque notion du programme :

  1. donner des définitions claires et simples qui permettent d’éviter le hors-sujet et de construire le plan.
  2. donner des arguments pour pouvoir convaincre et un argument de transition pour progresser dans sa démonstration sans se contredire et sans que cela paraisse artificiel
  3. donner quelques citations à convoquer pour approfondir ou montrer que l’on sait
  4. donner des pistes pour aller plus loin en 3ème partie de devoir.

 La 3ème partie est si difficile à trouver que parfois on y renonce pour un plan en 2 parties ou pour un III Synthèse, ce qui revient au même!

La fuite devant la difficulté n’a jamais été une solution!

Car ce III est en réalité attendu et c’est souvent en III, qu’on peut faire la différence, si j’ose dire, après avoir exposé en I la réponse immédiate ou commune au problème posé et l’avoir dépassée en II par une réponse plus élaborée, solide et pertinente

  1. en prolongeant et radicalisant le II,
  2. en interrogeant les présupposés du sujet et soulignant par là les limites du IIou
  3. en proposant une autre réponse possible que celle des I et II

Sujet sur le cinéma

N’oubliez le 7ème art dans vos exemples dans un sujet sur l’art mais sachez sélectionner vos exemples. Si le courage de Rocky , l’épicurisme de Baloo dans Le livre de la jungle n’ont pas leur place dans une dissertation de philosophie sans friser le ridicule,  l’analyse du rapport à l’art , la nature de l’irrespect  dans Le pianiste de Roman Polanski; l’interrogation sur le statut de la réalité dans Matrix , l’analyse du dilemne du choix dans Le choix de sophie,  dans Mr Nobody ont, elles, tout à fait leur  place dans une dissertation, si on ne se contente pas du poids des images.

Et il vaut sans doute mieux une référence à une scène précise d’un de ces films analysée qu’une référence à la Joconde de Vinci ou à Guernica de Picasso pour ne rien en dire et/ou sans avoir vraiment vu ces toiles célèbres.

Walter Benjamin dans L’oeuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité, aborde le cinéma. Si les copies de film multipliables à l’infini ôte à l’oeuvre d’art son aura qui était la conséquence de son unicité et de son caractère sacré, le cinéma permet d’avoir avec la réalité un nouveau rapport.

C’est ce rapport avec la réalité qu’analyse dans le texte suivant Clément Rosset.

« La vision du monde chez l’homme du XXe siècle se rapproche insensiblement de celle que lui suggère le cinéma. […] Quoi qu’il en soit,  la réalité cinématographique n’apparaît pas comme très différente de la réalité tout court. L’une et l’autre se ressemblent de toute façon trop pour qu’on puisse chercher, dans une différence spécifique entre les deux réalités, la raison du prestige de l’une par rapport à l’autre. S’il arrive au cinéma de séduire davantage, ce n’est pas parce qu’il présente une version améliorée et plus désirable de la réalité, mais plutôt parce qu’il présente cette réalité comme située provisoirement ailleurs, par conséquent hors de portée du désir et de la crainte de tous les jours. Le privilège de la réalité cinématographique n’est pas d’être autre que la réalité tout court, mais de s’y confondre tout en bénéficiant d’une sorte d’ex-territorialité. Toujours la même chose mais située ailleurs, en un site qu’on ne saurait atteindre ni d’où on ne saurait être atteint soi-même : la même réalité, ou si l’on veut la réalité même, miraculeusement tenue à distance. Cette mise à distance de la réalité est la source principale du plaisir offert par le cinéma, lequel consiste ainsi essentiellement en une jouissance par procuration de ce qui apparaît sur l’écran, soit une participation sans aucun engagement personnel à ce qui s’y montre de plaisant ou d’horrible. Car bonheur et malheur sont ici également désirables, et pour la même raison, dès lors qu’on est assuré qu’ils ne sont pas présentement notre affaire : il est aussi plaisant de voir d’un peu loin le bonheur dont on est privé que de voir, toujours d’un peu loin, le malheur auquel on échappe. Et le cinéma excelle à satisfaire ces deux appétits apparemment contradictoires, quoique, en fait, complémentaires. Il nous offre, à volonté, tout ce dont la réalité nous prive alors qu’elle l’accorde à d’autres et pourrait éventuellement l’accorder à nous-mêmes : buffet dressé par le meilleur traiteur, maison à la décoration soignée et à la tenue impeccable, femme incomparablement belle et séduisante. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’au sortir de la projection d’un film on se mette en quête d’une bonne table ou d’une bonne amie, afin de s’accorder à soi-même, et sur-le-champ, une infime partie des plaisirs qui ont défilé sur l’écran […] Mais le cinéma nous offre aussi tout ce que la réalité nous épargne alors qu’elle l’inflige à d’autres et pourrait éventuellement l’infliger à nous-mêmes, une condamnation à la prison ferme, un grave accident de voiture, un tueur qui guette dans l’ombre. On dit volontiers que le spectateur a ici plus de peur que de mal, comme il avait dans le cas précédent plus de rêve que de réalité, puisqu’il s’en tirera finalement à bon compte et ne peut l’ignorer : aucune balle de pistolet, si chargé que puisse être celui-ci et bien dirigé depuis l’écran vers le public, n’a jamais blessé personne dans la salle. Soit, mais d’où vient alors cette peur si fréquente au cinéma, peur paradoxale puisque tout le monde sait bien qu’il n’y a pas de quoi avoir peur ? Il peut sembler en effet curieux que le spectateur le plus averti ait peur quand même, et d’une certaine façon encore davantage, que s’il se trouvait confronté, dans la vie réelle, à un pistolet efficacement braqué en sa direction. L’explication en est pourtant simple : c’est que dans la vie quotidienne on peut sans doute mourir mais on peut aussi agir plus ou moins efficacement, essayer de se soustraire par force ou par ruse à la menace ; au lieu qu’il n’est aucune action raisonnable contre le revolver qui vous pointe depuis l’écran cinématographique, sauf à fermer les yeux ou à se réfugier ridiculement sous son fauteuil. Réaction instinctive et sans doute puérile, qui en dit cependant long sur la nature du cinéma et la puissance de son effet, la participation forcée à laquelle elle invite bon gré, mal gré le spectateur : elle montre éloquemment le crédit dont continue à bénéficier le cinéma, alors même qu’on tient celui-ci pour imaginaire et étranger à toute réalité. À la fois trop éloignée pour être prise en charge et trop proche pour être négligée, la réalité cinématographique se situe en un lieu indécis, aux confins de l’imaginaire et du réel, tel que personne ne saurait le tenir, ni pour absolument présent ni pour absolument absent ».

Clément Rosset, Propos sur le cinéma ,  2001

  • Questions:
  1. Expliquez précisément les deux raisons pour lesquelles la réalité cinématographique peut « séduire davantage » que la «  réalité tout court » ( 3 pts)
  2. Pourquoi a-t-on peur au cinéma selon Clément Rosset, alors que ce n’est que du cinéma? ( 3pts)
  3. Quel est l’effet puissant du cinéma qui est selon l’auteur dangereux ? (3 pts)
  4. Que signifie que le lieu de la réalité cinématographique est « tel que personne ne saurait le tenir, ni pour absolument présent ni pour absolument absent » ( 1pts)
  5. Le cinéma ou l’art en général éloigne-t-il du réel ?
  • CORRECTION

 1.Les 2 raisons sont premièrement que la réalité au cinéma est à distance, sur l’écran. Les images sur l’écran bien que réalistes, reproduisant la réalité ne sont que des images, donc pas de rapport avec nous, pas de confrontation avec elle : cette réalité reste extérieure à nous, notre vie et nous restons extérieurs à elle. Deuxièmement on peut vivre grâce au cinéma des situations, des émotions sans que cela soit réel, vrai. Cela permet d’avoir que ce qui nous procure du plaisir: on peut vivre par procuration , en s’identifiant aux personnages et étant pris dans l’histoire, non seulement ce qu’on ne peut pas vivre dans la réalité et se réjouir de ne pas vivre ce qu’ils subissent mais surtout on peut « vivre » des choses sans conséquences : on peut vivre l’adultère sans honte, même peut-être prendre un certain plaisir à voir souffrir l’autre sans culpabilité ( parce que c’est de la fiction, pour de faux)

Une 3eme raison rejetée par Rosset pourrait être que le cinéma embellit la réalité dans le scénario mais aussi parce qu’il révèle la beauté de la réalité par des ruses de la caméra (ralenti, accéléré, gros plan…) qu’on voit inconsciemment ou pas. Walter Benjamin dit que le cinéma révèle un « inconscient visuel » qui permet de regarde autrement la réalité, en la voyant plus riche mais qui fait que la réalité peut aussi paraître plus face.

2. C’est ce qu’il explique aux lignes 29 à 34. Alors que l’on sait que c’est « pour de faux » et qu’on n’a donc pas de raison d’avoir peur, on a peur au cinéma parce qu’on ne contrôle rien de ce qui se passe. On n’a pas d’action possible. Or dans la vie ordinaire, ce qui fait qu’on a moins peur, c’est qu’on est face au danger dans l’action: on fuit, on tente de se défendre, on essaie de négocier… On est donc pris dans une action qui donne un sentiment de ne pas subir le danger, qui détourne aussi en un sens du danger, on est concentré sur ce que l’on fait, même s’il y a une part d’instinct dans cela. Mais au cinéma on ne peut rien faire , on subit , la seule chose qu’on peut faire se fermer les yeux.

3. L’effet puissant du cinéma, c’est qu’on subit et on est donc prisonnier de ce que l’on voit. Dès lors, on peut nous imposer certaines sensations, mais aussi certaines idées. Les images du cinéma par leur réalisme peuvent nous impressionner et nous faire croire certaines choses, cela peut nous détourner de la réalité ( évasion) , à confondre fiction et réalité, à lire la réalité selon les fiction ou à vouloir que la réalité devienne comme la fiction..

4.Cela signifie que le cinéma, ce sont des images projetées sur un écran. Une image, c’est une re-présentation plus ou moins fidèle de la réalité. Comme ce n’est qu’une re-présentation, elle n’est pas chose elle-même, mais en même temps elle est ressemblante avec cette réalité, du coup la réalité cinématographique propose dans les images une réalité qui n’est pas la réalité ( donc pas absolument présente) mais c’est en même temps une manière de rendre présent ce qui n’est pas là ( donc pas absolument absente).

    Le cinéma et l’art en général éloigne-t-il du réel?

 

 I . L’art comme  fuite, détournement et dépréciation du réel.

 1. On a souvent considéré l’art comme une fuite du réel dans l’irréel. Car on dit s’évader le temps d’un film, d’une lecture d’un roman, de la contemplation d’un tableau. La réalité est décevante alors on cherche dans l’art une évasion, une compassion. Nietzsche disait en ce sens que l’homme a «  besoin de l’art pour se sauver de la vérité » comme il a besoin d’illusion pour vivre. L’art et le cinéma sont des distractions , du divertissement.

2. L’œuvre d’art est aussi en marge de ce qu’on peut appeler le réel, c’est-à-dire de nos préoccupations quotidiennes, auxquelles on nous rappelle lorsqu’on nous demande d’être réaliste. Ces préoccupations sont utilitaires, alors que l’œuvre d’art est elle hors du processus vital, n’étant pas réponse à un besoin primaire et hors du processus économique étant sans valeur marchande dans l’absolu. En ce sens, lui consacrer du temps pour la créer et la contempler, ce serait sortir des priorités imposées par le réel en un sens.

3. L’œuvre d’art se substitue même au réel quand elle ne se tient pas à sa place de simple copie, image et devient simulacre prenant la place du réel.

 TR : Donc l’art semble nous inviter à nous détourner du réel Mais assimiler l’art a une fuite, n’est-ce pas se méprendre sur ce qu’est l’art ? L’artiste engagé ne fuit pas la réalité , il la dénonce. Primo Levi n’embellit pas la réalité des camps, le surréaliste André Breton disait que le surréel n’est pas en dehors du réel mais au cœur du réel lui-même, où si on prend la peine de regarder on peut voir d’étonnantes coïncidences, des signes. Alors plutôt que de nous éloigner du réel l’art ne peut-il pas nous inviter à mieux le regarder et même à le voir enfin ?

 II. L’art comme révélateur du réel

L’art permet de voir :

1. autrement qu’avec les yeux du désir : on prête à l’artiste la capacité de contempler le monde, de s’oublier dans cette contemplation et donc de pouvoir accéder à l’essence des choses. Pour Schopenhauer, la musique serait l’expression de cette essence du monde. L’œuvre d’art réussit à amener le spectateur à sa contemplation, il ne la regarde pas avec désir, pour sa matérialité,ce qui est représenté. Il ne regarde plus un nu peint comme un objet sexuel pour sa matérialité, sa plastique attirante, il le contemple pour sa belle présence, ce qui s’en dégage, l’idée à laquelle il renvoie. Il retrouve une « manière virginale de voir, d’entendre et de penser » , selon Bergson

2. autrement aussi qu’avec les yeux de l’esprit : selon Bergson, le scientifique a un regard actif sur le monde. Il veut y agir, le modifier, le connaître. Du coup, il cherche à le ramener à des lois, à des quantités mesurables et manipulables. Le reste est écarté, vu mais non retenu, et restant dès lors « opaque », finalement non vu en soi, sans sens, non visibles. Ce reste , c’est ce que Galilée appelait « les qualités ». L’artiste lui est sensible à ses qualités qui font que le monde est « habitable », qu’il peut avoir du sens pour l’homme. L’artiste est celui qui voit VRAIMENT, c’est-à-dire avec ses yeux, chaque chose dans sa particularité, son individualité, son unicité.

3. MIEUX: selon P Klee, dans Théorie de l’art moderne, le but de l’art n’est pas de « rendre le visible mais de rendre visible » l’invisible.

Il rend visible ce qu’on ne voit pas dans nos visions réductrices, utilitaire ( Les vieux souliers à lacets de Van Gogh, 1886) ou scientifique. Il rend visible ce qui nous échappe parce qu’on a le nez collé dessus ( effet cathartique de l’art sur les passions : extériorisation, distanciation, adoucissement et réflexion possible alors que l’homme passionné est « tout entier » à sa passion).

Il rend visible ce qui est invisible mais condition de la visibilité des choses : l’être des choses, l’humain, les lois génératives des choses, le geste créateur, l’Esprit de la nature. « L’art révèle à l’âme tout ce qu’elle recèle d’essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai » selon Hegel.

L’artiste est en effet un « oculiste »comme le disait Proust, qui rend plus visible et lisible le réel des sens et visible le réel de l’esprit, pourrait-on dire.

4. L’art est aussi un appel à prendre conscience que le réel de sa beauté mais aussi de sa laideur ( l’art engagé, lart comme protestation)

 TR : Mais peut-on dire pour autant l’art seul voit le réel et nous donne à le voir ? Ou nous amène-t-il à nous interroger sur la réalité.

 III. L’art comme interrogateur et moteur de la réalité.

  •  s’il est vrai que l’art bouscule la vision commune, propose d’autres déchiffrements, s’il est vrai qu’il permet de voir les choses ( selon Oscar Wilde dans Intentions « les choses sont parce que nous les voyons et ce que nous voyons, et comment nous le voyons dépend des arts qui nous ont influencés…. On ne voit quelque chose qui si l’on en voit la beauté »), si pour certains l’art révèle le réel, on peut aussi penser que l’art propose simplement une autre vision du monde sans posséder pour autant La Vison du réel. 
  • L’art est plutôt un appel à reconnaître que le réel n’est pas nécessairement ce que nous appelons réalité.

La réalité n’est que re-présentation du réel. C’est toute la différence entre voir et percevoir. Il y a nécessairement une part d’interprétation, une certaine lecture de ce qui est vu, ressenti et on ne voit même et ne ressent qu’à travers cette représentation. L’art nous propose de percevoir les choses différemment en dehors de nos cadres habituels. Donc on voit les choses sans l’art mais on les voit dans un certain rapport à elles, dans une certaine représentation. Cette représentation donne un sens aux choses mais ce sens est réducteur (visions utilitaires, scientifiques,…) et ne permet pas de saisir peut-être les choses en elles-mêmes ou de les voir autrement.

  • L’art nous invite à changer la réalité : « la fonction de l’art dans un monde purement fonctionnel est son absence de fonction » T. ADORNO

Printemps des Chercheurs

Le printemps des chercheurs

Ateliers, café-sciences, conférences, ciné-débats

5e édition 2011

Du 2 au 15 avril à Avignon

Faites de la chimie !

à l’occasion du Centenaire du Prix Nobel de chimie

de Marie Curie et de l’Année internationale de la Chimie

Tous Chercheurs et Atout sciences vous donnent rendez-vous du 2 au 15 avril en Avignon pour la 5e édition du Printemps des Chercheurs

Ce festival scientifique original est l’occasion de rencontrer des chercheurs pour expérimenter et débattre les sciences. Des ateliers pratiques, des café-sciences, des conférences, des débats et des projections de films sont prévus pour tous les publics.

En Avignon, à l’occasion de l’année mondiale de la chimie et du centenaire du Prix Nobel de Marie Curie, des manifestations seront organisées sur le thème « Faites de la Chimie ! » avec un temps fort pour l’ouverture, samedi 2 avril à 17h : la lecture de la correspondance de Marie Curie et de sa fille Irène Joliot-Curie par Marie-Christine Barrault à l’Université d’Avignon.

Cliquez ici pour télécharger le programme !

Faites de la chimie !

Paradoxes temporels

« Qu’est-ce que en effet que le temps ? Qui saurait en donner
avec aisance et brièveté une explication ? … Si personne
ne me pose la question, je le sais ; si quelqu’un pose
la question et que je veuille expliquer, je ne sais plus. »
Saint Augustin, Confessions, XI, 14, 17

1) Le temps

Qu’est-ce que le temps ? Cette chose que nous associons souvent aux montres et aux calendriers. Pourquoi un jour fait-il 24 heures et non pas 25 heures ? Cela peut s’expliquer par le fait que la terre met un peu plus de 24 heures à faire un tour sur elle-même (cf. le « décalage horaire » d’une heure autour du 21 mars et du 21 septembre). Les heures auraient été divisées de la façon la plus simple par 60 et ainsi de suite pour les minutes, les secondes.

2) Le temps dans l’espace

Est-ce que le temps passe à la même vitesse dans l’espace ? Oui surement. Mais si nous réussissions à aller à la vitesse de la lumière, les astronautes partiraient quelques jours cosmiques dans l’espace: quand ils reviendraient, des années auraient passé sur terre !

3) Les voyages temporels

Les voyages dans le temps constituent un rêve encore plus ambitieux que de voler. Si nous arrivions à voyager dans le passé, que se passerait-il si nous tuions M.X, un collègue que l’on voit tous les jours dans le présent ? Y aurait-il, au dernier moment, un élément qui nous empêcherait de le tuer, ou bien, au retour dans le présent, serait-il toujours vivant, mais ne se souviendrait-il pas avoir été tué ou serait-il porté disparu ? Un beau paradoxe…

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La claudication de la philosophie

Maurice Merleau-Ponty

Éloge de la philosophie, pp 59-60, Gallimard, Folio-essais.

Car il est inutile de contester que la philosophie boite. Elle habite l’histoire et la vie, mais elle voudrait s’installer en leur centre, au point où elles sont avènement, sens naissant. Elle s’ennuie dans le constitué. Étant expression, elle ne s’accomplit qu’en renonçant à coïncider avec l’exprimé et en l’éloignant pour en voir le sens. Elle peut donc être tragique, puisqu’elle a son contraire en soi, elle n’est jamais une occupation sérieuse, L’homme sérieux, s’il existe, est l’homme d’une seule chose à laquelle il dit oui. Les philosophes les plus résolus veulent toujours les contraires : réaliser, mais en détruisant, supprimer, mais en conservant. Ils ont toujours une arrière-pensée. Le philosophe donne à l’homme sérieux à l’action, à la religion, aux passions une attention peut-être plus aiguë que personne, mais c’est là justement qu’on sent qu’il n’en est pas. […]
Le philosophe de l’action est peut-être le plus éloigné de l’action : parler de l’action, même avec rigueur et profondeur, c’est déclarer qu’on ne veut pas agir, et Machiavel est tout le contraire d’un machiavélique : puisqu’il décrit les ruses du pouvoir, puisque, comme on l’a dit, il « vend la mèche ». Le séducteur ou le politique, qui vivent dans la dialectique et en ont le sens ou l’instinct, ne s’en servent que pour la cacher, C’est le philosophe qui explique que, dialectiquement, un opposant, dans des conditions données, devient l’équivalent d’un traître. Ce langage-là est juste le contraire de celui des pouvoirs ; les pouvoirs, eux, coupent les prémisses et disent plus brièvement ; il n’y a là que des criminels. Les manichéens qui se heurtent dans l’action s’entendent mieux entre eux qu’avec le philosophe : il y a entre eux complicité, chacun est la raison d’être de l’autre, Le philosophe est un étranger dans cette mêlée fraternelle. Même s’il n’a jamais trahi, on sent, à sa manière d’être fidèle, qu’il pourrait trahir, il ne prend pas part comme les autres, il manque à son assentiment quelque chose de massif et de charnel… Il n’est pas tout à fait un être réel.

dissertation : travailler moins est-ce vivre mieux ?

Correction du baccalauréat blanc TES TRAVAILLER MOINS EST-CE VIVRE MIEUX ? La difficulté de ce sujet réside principalement dans la formulation du sujet qui contient deux notions philosophiques : « le travail« , le « bien-vivre » et le bonheur [qui n’est pas explicitement formulé comme tel ( » vivre mieux ») dans le sujet]. Il faut donc  déterminer ici qu’elle […]

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