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5H2 – L’islam : naissance et expansion

I. L’Empire arabo-musulman

A/ La diffusion de l’islam

Au début du VIIe siècle, Mahomet, qui est un marchand caravanier arabe de la Mecque (en Arabie) crée une nouvelle religion monothéiste : l’islam. Il est rejeté par les Mecquois polythéistes et quitte la ville. En 622 il se rend à Médine : c’est l’Hégire et le début de l’ère musulmane. Il parvient à y convertir les habitants et en devient leur chef. En 630 il revient à la Mecque et interdit le polythéisme. Depuis lors, l’islam connaît une expansion fulgurante dans toute l’Arabie.

Mahomet meurt en 632. Les califes sont ses successeurs, ils s’engagent dans le Djihad qui sont des actions armées menées contre tous les non-musulmans (les empires perse et byzantin) afin de renforcer la loi musulmane. Ils font la conquête de la Perse et du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord puis d’une partie de l’Espagne. En l’espace d’un siècle un immense empire se forme.

B/ L’Empire arabo-musulman

Le calife est le chef politique et religieux de l’Empire. Il est considéré comme le successeur de Mahomet. À partir de 661 il fait partie de la famille omeyyade qui installe sa capitale à Damas (en Syrie). En 750, Abu Al-Abbas, le premier calife abbasside renverse le calife omeyyade et crée la nouvelle dynastie des Abbassides. Il installe sa capitale à Bagdad (en Irak).

Le calife vit dans un palais entouré d’une cour brillante. Le vizir, une sorte de Premier ministre, lui apporte son aide et dirige de nombreux fonctionnaires. Dans les provinces il se charge de nommer des gouverneurs militaires, les émirs. Enfin, les cadis (juges) rendent la justice en s’appuyant sur le Coran et la Sunna (la Tradition).

C/ La fragmentation du pouvoir

Cet empire devenu trop vaste se morcelle. En 929 en Espagne, l’émir de Cordoue prend le titre de calife. En 969 en Égypte un nouveau califat naît. Au Xe siècle, il y a donc trois califes rivaux à Bagdad, Cordoue et au Caire. Cependant, aucun d’eux ne se fait obéir par les émirs des provinces éloignées.

Ces divisions sont une opportunité pour les envahisseurs. Au XIe siècle les Turcs seldjoukides venus d’Asie centrale surgissent pour occuper une grande partie Moyen-Orient. En 1258, ce sont les Mongols, eux aussi d’Asie centrale, qui saccagent Bagdad et tuent le calife. C’est la fin du règne des Abbassides.

Représentation de « la bataille de Badr » qui est la première victoire arabo-musulmane et de Mahomet face au clan quraychite qui l’avait poussé à l’exil vers Médine. Cette bataille s’est déroulée le 16 octobre 623.

II. Sociétés et cultures du monde arabo-musulmane

A/ Des populations diverses

Après la conquête, les habitants de l’Empire sont nombreux à se convertir à l’islam. La langue arabe, qui est celle du Coran et des fonctionnaires, connaît un essor dans les territoires conquis.

Le monde musulman est marqué par la diversité. Certains peuples conservent leur langue (Perses, Turcs et Berbères). Les chrétiens et les juifs sont tolérés, à la seule condition qu’ils paient un impôt spécial au calife (la capitation). Toutefois, les musulmans sont divisés entre les sunnites (majoritaires), les chiites et d’autres courants religieux.

B/ Le commerce et les villes

Le monde musulman a connu un formidable essor commercial. Les marchands se déplacent en caravanes et en bateaux. Ils se rendent en Inde et en Afrique noire pour obtenir des produits de luxe. Ils revendent une partie de leurs marchandises aux Byzantins et marchands italiens qui viennent se les procurer dans les ports méditerranéens.

Les villes musulmanes sont plus grandes qu’en Occident. Les principales sont Bagdad, Cordoue et le Caire. Ces villes s’organisent autour de la Grande mosquée et du palais fortifié du calife ou de l’émir. Elles ont de nombreux édifices religieux (la Kaaba, la « Maison de Dieu » par exemple) des lieux pour le commerce (souks, fondouks) et des bains publics (hammams). Dans la ville, les habitants se regroupent par origine ou par religion.

C/ Un carrefour culturel

Les califes ont fait traduire les œuvres scientifiques et littéraires de la Grèce antique, de la Perse et de l’Inde pour les regrouper dans de grandes bibliothèques publiques. Les savants musulmans ont alors eu accès à la connaissance et ont contribué au progrès scientifique (en astronomie, mathématique et médecine).

Les populations musulmanes ont adopté les techniques venues de Chine : la boussole, le papier et la soie notamment. C’est grâce au monde arabo-musulman qu’à partir du XIIe siècle, ces techniques nous sont parvenues en Occident.

4H2 – L’Europe des Lumières

I. Les idées des Lumières

A/ Qu’est-ce que les Lumières ?

Au XVIIIe siècle la science a fait de grands progrès, notamment en physique, en chimie et en botanique. L’Anglais Isaac Newton découvre la loi de la gravitation universelle et le Français Antoine Lavoisier analyse la composition chimique de l’air, il fonde la chimie moderne. Les esprits cultivés sont intéressés par les travaux des savants et cherchent à vulgariser ces nouveaux savoirs.

En France, des philosophes décident d’user de la raison au-delà du seul domaine scientifique. Ils exercent leur raisonnement et leur esprit critique sur l’Église et la religion, l’organisation de la société d’Ancien Régime ou encore la façon dont les souverains gouvernent leur pays. Ils s’appuient notamment sur le modèle anglais où les libertés sont plus avancées et le partage du pouvoir royal plus équitable (Parlement anglais).

Ces savants et philosophes font partie du mouvement des « Lumières ». Ils veulent éclairer le peuple et le sortir de l’ignorance. Le but avoué est de faire progresser l’humanité et d’apporter un bonheur public, à tous les hommes.

B/ Contester l’absolutisme

Les philosophes critiquent vigoureusement l’Église catholique et ses abus, ainsi que toute forme de fanatisme religieux. Voltaire notamment prône la tolérance religieuse.

Les philosophes critiquent aussi la société d’ordres inégalitaire. Ils montrent que les hommes sont naturellement égaux et qu’ils doivent donc disposer des mêmes droits. Ils souhaitent une abolition des privilèges que seuls jouissent la noblesse et le clergé, que ce soit en matière d’impôts, d’emplois ou de justice.

Ils remettent en cause la monarchie absolue. Les philosophes rejettent le principe selon lequel le roi a tous les pouvoirs et décide comme il le veut. Selon eux, le roi devrait avant tout penser à ses sujets. Montesquieu propose ainsi un partage équitable des pouvoirs avec un Parlement (sur le modèle anglais) tandis que Rousseau est plus favorable à un gouvernement du peuple (une démocratie). Tous réclament une justice beaucoup plus humaine, condamnant fermement la torture.

Enfin, les philosophes des Lumières revendiquent toutes les libertés dont hommes et femmes sont privés sous l’absolutisme : liberté d’expression, d’opinion, de presse, de culte. Ils dénoncent l’inhumanité et le caractère absurde de l’esclavage dans les colonies.

Lecture de la tragédie “L’Orphelin” de la Chine » de Voltaire dans le salon de madame Geoffrin par
Anicet Charles Gabriel LEMONNIER (1743 – 1824)

II. La diffusion des idées des Lumières

A/ La circulation des idées

Les philosophes des Lumières ont rédigé de nombreux ouvrages, généralement courts et accessibles pour toucher un large public (essais, contes, pièces de théâtre, romans). Cependant, l’interdiction de leurs écrits plane et ils risquent la prison (Voltaire), ils restent donc prudents dans leurs propos.

Les lieux de rencontre pour discuter des idées des Lumières se sont multipliés : les salons tenus par des femmes de la haute société (Mme Geoffrin), les académies royales des sciences et des lettres, les loges maçonniques (Franc-maçonnerie) et les cafés mondains (le Procope à Paris). Les œuvres des Lumières se retrouvent aussi dans des bibliothèques publiques fondées par des particuliers.

L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert rédigée de 1751 à 1772 a connue un immense succès partout en Europe. Composée de 28 volumes, elle compile toutes les connaissances de l’époque et permet la diffusion des idées des Lumières.

B/ Le despotisme éclairé

La langue française étant alors à cette époque la langue internationale, les ouvrages des philosophes connaissent une diffusion européenne sans précédent.

De grands souverains européens s’intéressent à ces idées des Lumières : Frédéric II de Prusse (1740-1786) ou encore Catherine II de Russie (1762-1796). Ils échangent régulièrement des lettres avec les philosophes et vont parfois jusqu’à les accueillir chez eux (Voltaire et Frédéric II de Prusse). On dit de ces souverains qu’ils sont « éclairés ».

Les despotes éclairés appliquent certaines idées des Lumières. Ils favorisent le développement économique, réorganisent l’administration, soutiennent l’enseignement, prônent une tolérance religieuse et humanisent la justice. Mais de fait ils n’abolissent pas les privilèges et renforcent davantage encore leur pouvoir absolu.

C/ Une nouvelle opinion publique

En France, ces idées nouvelles se diffusent surtout dans les villes, au sein des couches sociales les plus aisées (nobles et bourgeois). Les paysans, souvent analphabètes, ne sont que peu concernés.

A partir de 1750, l’opinion publique se montre critique à l’égard de la monarchie absolue. Sous Louis XVI (à partir de 1774), cette pression de l’opinion publique entraîne un relâchement de l’absolutisme : la censure se fait moins présente et la torture est abolie.

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