Dune

Êtes-vous allés voir la partie 2 de Dune ? Après l’adaptation, en 2021, du premier volet du best-seller de Frank Herbert (le roman de science-fiction le plus vendu et traduit dans le monde), son deuxième volet est sorti le 28 février, toujours réalisé par Denis Villeneuve. Le film a fait presque 3 millions d’entrées en France jusqu’à ce jour.

Dans la première partie, nous suivions le personnage de Paul Atréide joué par Thimotée Chalamet, dont la famille s’était vu attribuer la planète Arrakis, possédant ainsi l’épice, substance la plus rare et la plus chère de la galaxie. Mais bien sûr, les Harkonnen, délogés de leur terre, comptent bien se venger. Paul se voit obligé d’abandonner son peuple pour rejoindre celui du désert, les Fremen.

Je suis allée voir le deuxième volet, et j’ai beaucoup aimé cette adaptation. Je n’ai pas lu le livre mais j’ai trouvé les plans magnifiques ainsi que la musique. Elle nous projette réellement dans ce monde de science-fiction. Les décors sont principalement très vides, très neutres, on a l’impression de regarder une œuvre d’art contemporaine.

Je trouve en revanche que l’on pourrait sans doute mieux comprendre le film en lisant le livre car certains détails ne sont pas précisés et mériteraient peut-être de l’être (bien sûr, le film est déjà long et cela aurait été compliqué). La scène sur la planète des Harkonnen, Giedi Prime, par exemple, étant tournée en noir et blanc, on ne comprend pas pourquoi, il m’a fallu une recherche internet pour cela. La planète Giedi Prime, n’ayant aucun autre soleil qu’un soleil noir, aucune espèce végétale ou animale n’a pu y survivre hormis le peuple des Harkonnen. Cette absence de lumière les a rendus chauves avec une peau très pâle et a également affecté leur mentalité qui est devenue très dure et cruelle. Cet élément me parait important pour comprendre ce peuple. Je trouve dommage qu’il ai été supprimé. Je suis persuadée que d’autres détails de ce genre le sont aussi.

Ceci dit, j’ai réellement aimé le film mais surtout pour son esthétique. Au niveau du scénario, je trouve intéressant qu’il interroge certains « archaïsmes » : la question du « Messie » et celle du pouvoir masculin. Cependant, le personnage principal qui devient une sorte de sauveur malgré lui mais qui finit tout de même par penser que c’est la seule solution, ne me convainc pas du tout : si Paul Atréide ne voulait réellement pas devenir ce sauveur, il ne le serait pas devenu ! Concernant l’alternative au pouvoir masculin, le Bene Gesserit, cette espèce de secte où les femmes, ressemblant selon moi à des sortes de sorcières, gouvernent dans l’ombre et à leur seul profit, est assez caricatural même si je trouve intéressante l’idée de donner les défauts des hommes à des femmes. Malgré tout, à part cette secte, la copine, la mère (qui fait partie des Bene Gesserit) ou la future femme de Paul Atréide, les femmes sont toutes soumises, peureuses ou considérées comme des objets, alors que l’on peut donner une vingtaine d’exemples de personnage masculins importants. Enfin, parlons de la vision de l’amour véhiculée par le fim : on pense au début à un amour libre où la femme est enfin indépendante sans trop s’attacher à l’homme… mais Dune (attention spoïler) s’achève finalement par un mariage d’intérêt avec la fille de l’empereur… Pas très révoltionnaire !

Jeanne S.B.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *