Callipyge

“Callipyge” est un mot peu répandu mais que, j’en suis sûre, vous pouvez contribuer à faire revenir dans la langue courante. Vous ne savez pas comment complimenter celui ou celle que vous aimez ? Donner confiance en lui à un ami ou simplement qualifier d’harmonieux le postérieur d’une statue ? Aucun problème, ce mot siéra à merveille, car oui, en effet, c’est à cette dernière définition que celui-ci correspond.

Dérivé du grec Kallipugos formé des particules Kallos (beau, bon), et Puge (fesses), cet adjectif fut utilisé en premier lieu pour parler du postérieur d’Aphrodite, déesse de la beauté, à propos d’une statue la représentant : Vénus Callipyge, conservée aujourd’hui à Naples. C’est aujourd’hui toujours une épithète qui lui est associée, reliée à cette célèbre vision de la Vénus callipyge, pas nue mais dénudée postérieurement, retournée afin d’admirer ses fesses par-dessus son épaule, obligée pour cela de soulever d’une main gracieuse son péplum léger, qui était un vêtement grec malheureusement démodé.

CC Wikipédia – Vénus callipyge, Musée archéologique national de Naples

Tristan Bernard écrit d’ailleurs à ce sujet, “la Vénus Callipyge avait un bel avenir derrière elle”, résumant ainsi la pensée des visiteurs muséaux et des habitants de Sarcyule en Sicile notamment, qui adoraient cette représentation de la déesse.

Je vous laisse à présent avec en tête ce nouveau mot (n’oubliez pas de l’utiliser), et en pensée ces quelques vers illustrant ce terme, j’ai nommé Guillaume Apollinaire dans son recueil Poèmes à Lou, en un octosyllabe intitulé “À la partie la plus gracieuse” :

“ Ô gracieuse et callipyge
Tous les culs sont de la Saint-Jean
Le tien leur fait vraiment la pige
Déesse aux collines d’argent.”  

Pauline

Sources: https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/callipyge/12377https://fr.wiktionary.org/wiki/callipyge ; https://www.jaimemonpatrimoine.fr/ ; Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire « À la partie la plus gracieuse ».