Mots et expressions : le quiz – 1

La langue française regorge de mots ou d’expressions, que notre panel de vocabulaire, toujours plus réduit, a tendance à annihiler de nos jours. Mais heureusement, cette rubrique existe : après vous avoir fait découvrir pendant plus d’un an de nouveaux mots pour enrichir votre vocabulaire, voici un petit quiz visant à tester vos connaissances sur les expressions de la langue de Molière. Je vous propose des expressions, à vous d’en trouver la signification et l’origine 😉

C’est parti !

1) L’abbaye de Monte à regret

a) Nom désignant une très vieille construction, lieu historique ou musée. En tout cas le lieu à qui est attribué cette expression se doit d’être assez ennuyant pour que, si une visite en est faite, on en vienne à la regretter.

L’origine de cette expression remonte au Moyen-âge, lorsque Siconolf, prince de Salerne partit avec sa suite visiter une abbaye en montagne, et qu’après un éprouvant voyage de plusieurs semaines, il finit par atteindre une ruine abandonnée. Avant de faire marche arrière, il prit soin d’envoyer une missive à son frère Sicard de Bénévent où est utilisé ce terme d’abbaye de Monte à regret.

b) Nom d’un centre pour personnes atteintes d’Alzheimer.

L’origine de cette expression remonte au Moyen-âge, elle désignait les abbayes qui accueillaient les gens atteints de cette maladie, dont les familles ne pouvaient plus s’occuper, voyant à regret ceux qu’ils avaient connus perdre tous leurs souvenirs, jusqu’à sombrer dans la folie.

c) Expression pour désigner la guillotine.

Car si la guillotine désignait l’abbaye, c’est avec regret que l’on monte sur l’échafaud vers le chemin de la décapitation. Ce terme vient également du sens phonétique de regret : « regrès » signifiant « à reculons », soit la façon dont on faisait avancer les condamnés avant de leur trancher la tête.

2) Apporter des oranges

a) Rendre visite à quelqu’un en prison.

Cette expression arrive en 1892 où, sur dénonciation de ce sénateur trop moraliste, quatre jeunes femmes, dont Marie-Florentine Roger, dite Sarah Brown, furent jugées car elles étaient accusées de s’être montrées presque nues dans les rues pendant un défilé. Et alors que ces demoiselles étaient jugées en un procès qui fit grand bruit, le poète Raoul Ponchon composa ces deux vers : « O! Sarah Brown! Si l’on t’emprisonne, pauvre ange,
Le dimanche, j’irai t’apporter des oranges. » Ainsi, on apporte des oranges à une personne incarcérée, car le nom du fruit rime avec « ange »… Si le poète avait préféré dire « fille », peut-être alors que ce serait des myrtilles que nous apporterions aux détenus…

b) Intervenir pour ajouter de faux arguments dans un débat.

Pendant la guerre froide en 1949, l’Allemagne connut un hiver très froid, et en Allemagne de l’Est notamment, où le niveau de vie était très bas dû à la pauvreté, celui-ci fit beaucoup de victimes. Au même moment, une pénurie de nourriture frappa et les Allemands du Bloc Est eurent, en plus, énormément de mal à trouver des produits alimentaires. Le citron par exemple n’était plus du tout vendu et il était très rare d’en voir en épicerie. Il courut alors une rumeur selon laquelle celui-ci avait des valeurs tonifiantes, et que pour cette raison précise il était si difficile à obtenir. Son jus doubla de prix, et devint très prisé. Des arnaqueurs y virent alors une porte ouverte vers la fortune et se mirent à produire du jus d’orange dans des bouteilles opaques qu’ils vendaient comme étant du jus de citron. Ainsi aujourd’hui, lorsqu’on apporte des oranges, c’est pour désigner un mensonge, ou un argument non valable dans un débat de par sa non-exactitude.

c) Apporter du dynamisme à un groupe.

C’est connu, les oranges sont pleines de vitamines, ainsi on dit de quelqu’un qui « apporte des oranges », qu’il met de l’ambiance dans le groupe où il s’intègre et que l’on voit les autres reprendre de l’énergie comme s’ils avaient mangé des oranges.

Rendez-vous sous peu pour un deuxième quiz de ce type !

Place aux réponses :

1) c    2) a

Pauline