la feuille de score

Projet Cadre « Lorraine O’Grady »

 

 

 

 

Projet Cadre

 

http://www.studiomuseum.org/exhibition/lorraine-ogrady-art

 

Score
A l’Espe 1
Monument 1
     Église(s) 1
     Mairie 1
–  une place (square) 1
–  une ou des sculptures 1
– une fontaine 1
– Dans un restaurant ou un bar 2
– autour du port 1
Un musée 2
Dans un magasin de cadres 3
Dans un magasin 1
un chauffeur de bus /tram 2
une ou des personnes âgées 2
Avec des enfants 2
Avec un policier/vigile 3
Dans une pâtisserie/boulangerie 2
Une porte 1

Un peu d’anthropologie

Dans L’Anthropologie, François Laplantine explique qu’il faut « une décentration radicale » par rapport à la société dont nous faisons partie, c’est à dire « une rupture avec toute forme […] d’ethnocentrisme. Car c’est seulement ce que nous percevons […] dans une autre société qui nous permet de repérer ce qui est en jeu dans la nôtre, mais que nous ne soupçonnions pas. » Laplantine, F. (1987). L’Anthropologie. Paris : Petite Bibliothèque Payot, p. 169.

  • Quel sens donnez-vous aux mots  « décentration », « ethnocentrisme » ?
  • Vous sentez-vous un peu anthropologues au sens de Laplantine, depuis que vous êtes à Caen ? Pourquoi ? donnez des exemples précis.
  • Pourquoi cette démarche, en plus de vous permettre de comprendre les autres, vous permet-elle de vous comprendre vous-mêmes ?

Viktoria, 3 octobre 2015

Je m’appelle Viktoria. J’ai 21 ans. Mon pays natale est la Russie. Je fais mes etudes à l’université de Kolomna. Depuis l’enfance, je voulais apprendre les langues étrangères et mon rêve est devenu réalité. Maintenant, je suis en stage pour trois mois en France dans une école supérieure du professorat et de l’éducation. Mes passions sont la lecture de livres en anglais et en français, le voyage et le chant. C’est la deuxième fois que je viens en France mais c’est ma première fois  à Caen.

Ma vie à Caen est manifique. Je pense qu’il y a beaucoup de cons de ma vie isi, mais je ne comprenait ca tout d’un coup. Mon premier jour ici etait terrible, parce que je n’ai pas pu trouver l’ESPE, je pensait que mes etudes à Caen sera effrayant mais j’ai fait une faute. J’ai vole en France seule. Quand je suis arrivé je me suis perdu à Caen et je suis alle dans l’ESPE a grâce à Dasha. J’ai fait la conclusion qu’il faut faire confiance a moi-meme
il y a quelque jours j’ai commence faire mes etudes à l’universite. J’aime mes cours, professeurs et cammarades. J’ai remarqué qu’en France le systeme educatif est diffirent par rapport à la Russie, les cours sont tres interessent et utile pour moi. Je suis contente qu’ il y a beaucoup d’etudiants francais qui peuvent aider moi si j’ai des problemes et difficultes dans mes etudes. J’ai recontrer des nouveaux amis. J’ai visite presque toutes les eglises à Caen, c’est tres interessant d’apprendre la nouvelle culture. Je voudrais parler bien francais et etre forte en pedagogi. J’espere que mes objectifs se realiseront. 

« T’inquiète, j’ai les mêmes aussi »

Cet autre dessin de Chaunu nous a aussi intéressées, car il défend une valeur fondamentale : le « vivre-ensemble ».

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Dans cette caricature on voit les deux représentants de la religion musulmane et chrétienne; Mohammed (le prophète de l’islam) et Jésus Christ. Mohammed pleure et Jésus Christ le console. Avec ce dessin Emmanuel Chaunu veut montrer que toutes les religions sont les mêmes. Aujourd’hui on doit vivre ensemble dans notre société. (Céline, Pays-Bas)

Dans tout les livres religieux on dit que nous avons été crées par Dieu et on a tous  presque les mêmes régles et lois à suivre,  auxquelles obéir et à ne pas violer. Partout il y a des gens qui sont fanatiques  religieux et qui suivent tout ce qu’ils croient que disent le Coran ou la Bible. Bien sûr il y a des différences entre les religions differentes mais en fait les gens, les personnes sont presque pareils. Evidemment c’est plus  efficace et plus facile de venir à bout des difficultés et des problems en vivant ensemble. (Natalia, Russie)

La caricature aurait envie de nous suggérer que tout homme fait des fautes, ou en termes religieux, commet des péchés. Les religions partagent les mêmes valeurs humanitaires et le fait de tuer quelqu’un malheureusement concerne les hommes de toutes les religions. Surtout il faudrait bien comprendre cela : aucune religion ne peut  tolérer le meurtre d’un être humain (Irene, Italie)

HORS JEU !

Lors de sa présentation, Emmanuel Chaunu a appuyé ses propos par des dessins, dont plusieurs ont retenu notre attention. Par exemple, celui-ci :

photo 1

Emmanuel Chaunu montre une image dans un triangle ( Dieu – Coran – le Terroriste)  Le terroriste s’enfuit. Il est en hors-jeu parce qu’il ne respecte pas les règles  du Coran. En fait, la violence n’est pas écrite dans le Coran. Il est interdit de tuer les personnes. Les personnes qui veulent le faire sont en hors-jeu. (Maxime, Pays-Bas)

En ce qui concerne la manière de dessiner E.Chaunu ne reflète pas les traits du visage  de Dieu parce que en premier lieu il ne veut pas blesser les sentiments des musulmans et en second lieu  peu importe quel Dieu est dessiné.(Natalia, Russie)

Dans toutes les religions la violence n’est pas permise . Je crois que parfois il y a des gens qui pensent que les choses comme ça arrivent à cause de la religion , mais nous devons comprendre que c’est juste à cause des gens qui sont fanatiques. (Venera, Russie)

« Pas de caricature sans culture »

Cette phrase est l’une de celles qui ont retenu notre attention lors de la venue d’Emmanuel Chaunu à l’ESPE de Caen. Voici comment nous l’avons comprise :

Pas de caricature sans culture! Cette expression m’est restée dans la mémoire. Chaque caricature est toujours le reflet des problèmes de notre société et de notre culture. La caricature n’a pas  de sens si son idée ne repose pas sur la question de la culture. Par exemple à cause de caricature sans culture le peuple juif a souffert. Il était dessiné que les juif aiment l’argent, mais ce n’est pas vrai. Les caricatures doivent être justes. Nous n’avons pas le droit de dessiner n’importe quoi. (Venera, Russie)

Pendant sa présentation Emmanuel Chaunu a dit cette phrase « Pas de caricature sans culture ». Il veut dire que le dessinateur ne peut pas faire les caricatures sans bien connaître la culture, c’est-à-dire la vérité. Il cite un exemple quand pendant Seconde Guerre mondiale les fascistes provoquent  la haine des juifs parce qu’ils auraient trop d’argent. En fait ce n’était pas la vérité. Par conséquent plusieurs juifs ont été victimes  du fascisme. Ainsi Emmanuel Chaunu indique que c’est très important de connaître une vraie situation et de vrais faits avant de faire une caricature (Anastasia, Russie)

Avec cette phrase emblématique, Chaunu a défendu son métier et son art : la caricature est loin d’être un dessin pour s’amuser ou  amuser. Elle est plutôt le résultat d’une pensée produite a posteriori sur un sujet, après une très riche documentation. Cette documentation ne sert pas tout simplement à s’informer ; il s’agit de se renseigner d’où les faits du présent viennent. Il faut donc en chercher l’origine, analyser  les  nombreuses dynamiques qui font qu’ un  évènement particulier se produit. Pour se moquer de quelqu’un, il faut tout d’abord en connaitre les caractéristiques. Après on peut « s’amuser » à exagérer les traits (ce qui en fait la façon dont le stéréotype nait). La caricature est le point final d’un travail d’information, questionnement, et prise de position qui nécessite une profonde culture préalable.  Prendre en compte la culture veut dire également prendre des précautions contre les possibles conséquences d’une caricature qui provoque, le cas étant le cas échéant, une religion fondamentaliste. (Irene, Italie)

Qui êtes vous Emmanuel Chaunu ?

A l’occasion de la venue d’Emmanuel Chaunu à l’ESPE, nous avons fait quelques recherches sur ce dessinateur, et travaillé sur un des dessins qu’il a fait paraître suite aux attentats de janvier en France et notamment sur celui-ci :

Dessin-Chaunu

 

Chaunu a dessiné les journalistes attachés à leurs crayons qui sont en train de mourir. C’est le poteau d’exécution. Intentionnellement, Chaunu ne dessine pas  les visages des personnes, il n’indique pas leur nationalité en soulignant ce que cela se passe partout. D’après moi ces personnes ressemblent à Jésus de Nazareth avec la croix qu’il a monté au Golgotha. Ils gravissent  leur calvaire malgré tous  leurs malheurs et même la mort. Chaunu nous présente le métier de journaliste comme un martyre (Anastasia, Russie).

Avec ce dessin, Chaunu a voulu caricaturer les évènements du 7 janvier passé. En fait, il s’agit d’une métaphore dont le dessinateur a exagéré les traits (qui, d’ailleurs, est le but de toute caricature). Ce qui a condamné à mort ces hommes dessinés c’est justement leur crayon en tant que dessinateurs. Chaunu a bien montré que le 7 janvier on est passé du « caricaturer » au « caricatuer », ce qui est bien évidemment contre toute légitimité. (Irene, Italie)

La question est si c’est la liberté pour de bon? Tout le monde dit que les journalistes, la presse en général, les caricaturistes sont libres dans leurs mots et dessins mais en réalité ce n’est pas comme ça. Dans l’image les crayons en même temps signifient deux choses. Premièrement  ils symbolisent la profession des dessinateurs, qu’ils aiment beaucoup, mais deuxièmement, par contre, c’est  le supplice où ils peuvent mourir. (Natalia, Russie)

Cette image montre l’absence de la liberté d’expression. Beaucoup de gens pensent que la presse et les caricaturistes sont libres dans ce qu’ils font. C’est le contraire. Dans cette image Emmanuel Chaunu a montré des personnes qui n’ont pas encore le droit  à la liberté d’expression. Ils sont attachés aux crayons. Emmanuel Chaunu n’a pas dessiné les visages  parce qu’il veut montrer que nous sommes tous égaux. On peut voir aussi que la ligne ne s’arrête pas. Il y a beaucoup de monde  qui ne peut pas s’exprimer. (Maxime, Pays-Bas)