Villa des Mystères : Secrets Dévoilés!

Bonjour,

je vais vous présenter l’une des villas les plus complètes et les plus grandes de tout Pompéi : la Villa des Mystères. Cette villa est l’une des seules se trouvant à l’extérieur de la ville, à environ 300 mètres des remparts. Elle possède des fresques faisant partie des plus connues du monde antique et encore aujourd’hui soumises à de nombreuses discussions. Cette bâtisse remonte au IIe siècle avant Jésus-Christ, et la disposition actuelle de la villa date d’environ 60 avant Jésus-Christ. Elle reste très bien conservée, notamment ses murs, ses plafonds et ses fresques. La villa mesure 3700 m² avec plus de 60 chambres, ce qui en fait la plus grande villa en comptant celles à l’intérieur des murs. On peut y trouver une grande cuisine, des bains privés et un niveau inférieur inaccessible au public qui permettait d’étendre la zone de vie principale du dessus. Auparavant, il y avait un étage supérieur qui a malheureusement été perdu à cause de l’éruption du Vésuve. Autour de la villa, on trouve des cultures de vin. Cela a été prouvé par la présence de deux pressoirs à tête de bélier qui permettaient d’extraire le jus avec plus d’efficacité qu’avec les pieds. Ce jus était ensuite stocké dans des jarres qui sont présentes semi-enterrées autour du bâtiment.

pressoirs à tête de bélier

Pour commencer, parmi les nombreux objets trouvés dans cette villa, on retrouve une statue qui appartenait aux propriétaires d’origine. On trouve des traces sur la tête qui montrent qu’il y avait une couronne aujourd’hui disparue. De plus, des traces de maquillage ont été trouvées sur cette statue, notamment sur ses lèvres, ses sourcils et ses cils. On pense donc qu’elle était destinée à représenter la prêtresse de maison, mais la tête a sûrement été changée en fonction des propriétaires de la villa vu les traces qu’elle possédait autour du cou. Malheureusement, tous les objets en bois n’ont pas survécu à l’éruption, mais nous avons des moulages en plâtre de certaines portes et fenêtres qui ont aujourd’hui été reconstituées et sont présentes notamment dans l’atrium. Les chercheurs pensent qu’il y avait auparavant beaucoup plus de fresques sur les murs supérieurs qui n’ont pas survécu à la suite de l’éruption.

Statue de la prêtresse


Dans l’une des chambres, on trouve une fresque extrêmement bien conservée qui représente un griffon se battant contre un aramassby (un peuple mythique borgne de l’ancien pays oriental de la Scythie), où l’on voit le soldat essayer de s’emparer d’une pile d’or protégée par les griffons. Cette fresque fait partie de l’une des nombreuses fresques faisant partie du deuxième style de peinture murale. Ce deuxième style a pour but de peindre les fresques sur du plâtre humide pour qu’elles s’imprègnent et favorisent ainsi la conservation, ce qui a bien été prouvé vu qu’aujourd’hui nous trouvons encore ces fresques après l’éruption.
Ce style fait face au premier style apparu en 80 avant Jésus-Christ, qui est constitué de panneaux rectangulaires et d’autres formes géométriques que l’on peut aussi retrouver dans cette villa.

Fresque de l’aramasby

Dans cette villa, nous trouvons aussi un style architectural qui donne l’illusion d’un espace en 3 dimensions. On le retrouve notamment dans la chambre avec l’un des meilleurs exemples de peinture du deuxième style présentant trois niveaux d’un espace en 3 dimensions : les colonnes en premier plan devant un mur en deux plans et un temple au dôme rond au troisième plan. On remarque que la plupart des constructions peintes sur ces fresques sont avant-gardistes avec, par exemple, les triples arches qui n’ont pas été vues avant 200 ans après Jésus-Christ, ainsi que les saillies et tablatures supportées par des colonnes que l’on retrouve 100 ans après Jésus-Christ. Finalement, on retrouvera aussi de la 3D dans la fresque principale que je vous présenterai plus tard.

fresque 3D


Je vais enfin vous présenter le troisième et dernier style, avec l’exemple du tablinum ou du bureau principal. Ce sont des pièces au mur noir avec des dessins élégants comportant des formes géométriques, des petites figures ou même des dieux égyptiens comme Thoth, le Dieu de la lune et de l’astronomie, inventeur de l’écriture. Ce troisième style de peinture murale, que possède cette villa, a été populaire vers 20 avant Jésus-Christ, après que les Romains ont conquis l’Égypte vers 30 avant Jésus-Christ. Ce qui montre pourquoi il y avait des éléments égyptiens dans ces fresques.

exemple d’une partie de la fresque avec le dieu Toth

Cette villa reste tout de même très mystérieuse. On sait grâce aux chercheurs que la plupart des meubles ont été enlevés au moment de l’éruption et ont sûrement dû être vendus après le tremblement de terre de 662 après Jésus-Christ. Cette villa a aussi servi pour la production agricole mais les chercheurs ne sont pas sûrs. Par exemple, près de la pièce à l’extérieur, on a pu trouver des outils de jardin ainsi qu’une pile d’oignons dans la chambre.


Rentrons maintenant dans l’atrium. On peut y trouver 2 corps moulés qui ont été trouvés à l’intérieur de la villa. Au total, on a trouvé 9 corps à l’intérieur, 4 en dessous, ainsi qu’un groupe de femmes sûrement présentes à l’étage avec des bracelets en or et d’autres bijoux. Le corps de droite est un homme portant des anneaux avec 5 pièces en bronze trouvé à côté de lui. Et à gauche, une fille découverte près de l’entrée. Aussi dans cette pièce se trouve un reste de graffiti qui est une caricature avec écrit « c’est Rufus » que l’on pense être l’un des propriétaires de la villa.

photo de l’atrium avec les 2 corps

Caricature « c’est Rufus »


Nous allons maintenant passer à la pièce la plus importante de cette villa qui a donné notamment son nom, la villa des mystères. On pense que cette pièce pouvait être un triclinium ou une salle à manger car elle était présente à l’opposé de l’entrée et devait être réservée à des occasions particulières. Cette pièce s’étale sur 8 mètres par 5 mètres et le sol est recouvert de carreaux de marbre. On y trouve une très grande fenêtre avec une magnifique vue sur les montagnes. La fresque couvre l’entièreté des murs avec plus de 3 mètres de hauteur. De nombreuses figures à taille humaine y sont présentées alors qu’ils étaient pourtant très rares de voir des personnages de cette taille dans les peintures murales romaines, alors qu’ici nous en avons 29. Cette fresque a dû aussi coûter très cher car elle était entièrement recouverte en son fond par du cinabre qui était un pigment deux fois plus cher que le rare bleu d’Égypte. Je vous laisse imaginer le prix qu’a dû coûter cette fresque. On trouve encore aujourd’hui des couleurs très vives, mais ce ne sont pas celles d’origine puisqu’une fine couche d’huile a été appliquée au 20e siècle, ce qui a modifié les couleurs d’origine pour une meilleure conservation. La fonction de cette pièce suscite encore aujourd’hui de nombreuses questions, ainsi que le sens dans lequel on la lit. En effet, de nombreux chercheurs pensent que la fresque se lit de la droite vers la gauche, tandis que d’autres pensent qu’elle se lit dans un autre sens. Pourtant, la fresque garde un sens commun qui est le culte de Dionysos.

Photo de la fresque du culte de Dionysos

Gabriel

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