Colmar : le groupe de désobéissance civile Extinction Rebellion est-il vraiment responsable de la présence de poissons morts ?
C’est stupéfaits que les Colmariens de la petite Venise effectuèrent leur promenade journalière, le samedi 17 septembre. La cause : la dispersion d’un colorant fluorescent dans les eaux de la Lauch par des militants écologistes, comme protestation contre l’enfouissement définitif de déchets toxiques dans une ancienne mine. Cocassement, on retrouve quelques temps plus tard des cadavres de poissons flottant à la surface de l’eau.
Le projet StocaMine, consistant à l’enfouissement de 42 000 tonnes de déchets dans une ancienne Mine de potasse, située à Wittelsheim, à proximité de la nappe phréatique, fait polémique depuis plusieurs années déjà. Nombreux sont ceux qui s’y opposent : le collectif de Destocamine, par exemple, s’emploie depuis plus d’une décennie à lutter pour empêcher Wittelsheim de devenir « Poubelle d’Europe ».
Plus récemment, c’est le mouvement Extinction Rebellion (XR-Strasbourg) qui décida d’agir, en déversant un colorant, transformant la Lauch, la rivière coulant à Colmar, en cours d’eau vert fluo.
Des poissons morts ?
Eric Straumann (LR), maire de Colmar, s’indigne publiquement sur Facebook après avoir été informé de la présence de poissons morts dans la rivière. Il accuse le militant responsable de la coloration de l’eau de l’avoir « polluée ».
Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB), il ne s’agit cependant que de quelques poissons, bien loin de l’information funeste relayée sans preuves, ou sous-entendue par certains journaux, par exemple Le Figaro du 23 septembre : « À Colmar, des poissons retrouvés morts après une action d’Extinction Rebellion » (source :
Un colorant inoffensif
Dans un communiqué de presse, Extinction Rebellion informe les lecteurs que la présence d’au moins un poisson mort avait été signalée avant le déversement du produit (ces faits furent plus tard confirmés par la Brigade Verte de Colmar, qui avait dû se déplacer la veille suite à un signalement de poissons flottants à la surface de l’eau). Ils affirment également que le produit déversé, de la fluorescéine, est « inoffensif et fréquemment utilisé par les éleveurs de poissons, les pêcheurs ainsi que les agents de l’environnement et les services des eaux eaux potables ».
Ces dernières informations sont confirmées quelques temps plus tard, par Eric Krauser, chef du service départemental de l’OFB, qui confie aux Dernières Nouvelles d’Alsace : « A notre niveau, nous ne voyons pas de lien entre la fluorescéine déversée et la mortalité des poissons ». Il explique également que des prélèvements effectués peu après dans la rivière ne faisaient aucun constat alarmant quant à l’état de la rivière : « les paramètres de base, oxygène dissous, pH, température, sont dans la normale » .
Ainsi, contrairement à ce qu’affirme le maire de Colmar, il est très peu probable que la fluorescéine soit à l’origine de la mort de poissons dans la Lauch. La police Nationale essaye cependant d’éclaircir l’affaire.
CS
