« Les racines du passé », une nouvelle par Jade Drezet – Épisode 4

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Après ces révélations je me dirigeai vers la salle de garde à vue, pour interroger le nouveau suspect numéro un, M. Evans, le proviseur du lycée Victor Hugo à Besançon et le patron de la victime.

  • Où étiez-vous le 12 mai à 16h ?
  • J’étais au lycée Victor Hugo en train de régler des problèmes administratifs.
  • Des témoins ?
  • Oui j’ai accueilli le secrétaire, justement pour régler des problèmes administratifs, répondit-il visiblement agacé.

Je continuais à lui poser quelques questions mais il n’avait pas vraiment de mobile et un alibi en béton si le secrétaire confirmait ses paroles. Juste avant de continuer les interrogatoires, j’ai regardé une quinzaine de minute si je pouvais des informations sur le secrétaire qui n’était autre que M. Antoine. Une des deux personnes qui a découvert le corps. J’ai donc ordonné à Vincent de convoquer M. Antoine à la gendarmerie.

Après cette révélation, il me restait tout de même quelques personnes à interroger. Mais tous les suspects avaient un alibi solide. Donc il me restait la piste de M. Antoine qui je dois l’avouer m’a particulièrement surprise. Je dois dire qu’il ne me semblait pas être un suspect mais après tout ce métier peut surprendre.

Quelques heures plus tard je me retrouvais de nouveau face à M. Antoine qui semblait très anxieux. La sueur qui perlait sur son front, ses respirations saccadées le trahissait. 

  • M. Antoine où étiez-vous le 12 mai à 16h ?
  • Au lycée… au lycée… je réglais des… problèmes administratifs.

Je remarquais dans sa mimique qu’il n’était pas craintif mais sans doute essayait-il de me le faire croire. Peut-être croit-il que s’il se rend suffisamment misérable il pourra disposer de mon indulgence ?

  • Quels genres de problèmes administratifs ? demandai-je avec un sourire presque invisible sur les lèvres. J’avais compris ! Tout compris !
  •  Heu… Je ne pense pas avoir le droit de vous divulguer ces informations !
  • Vous perdez votre sang froid ? C’est intriguant, il y a quelques secondes j’aurais juré vous avoir entendu bégayer…

Quand il me regarda droit dans les yeux je compris qu’il avait fait une erreur, mais c’était trop tard.

  • M. Evans vous couvre n’est-ce pas ?
  • Qu’est-ce que vous insinuez ? Demanda-t-il, tremblant.
  • Vous savez parfaitement ce que j’insinue, vous pouvez continuer de le nier mais vous n’obtiendrez pas de gain de cause en face du juge.

Je le regarde dans les yeux pour savoir s’il évite mon regard et si son timbre de voix change. C’est quelque chose de courant chez les gens qui mentent, mais il faut être vigilant car souvent le timbre ne change quasiment pas.

  • Vous avez gagné… C’est moi qui ai tué Mme Duval. Elle me résistait et je ne le supportais pas alors je l’ai invitée chez moi pour prendre un café et j’ai versé de l’arsenic dans son verre…

Il mentait : son timbre de voix avait légèrement changé mais il avait néanmoins commis une erreur qui prouvait qu’il savait quelque chose.

  • M. Antoine, pouvez-vous m’expliquer comment savez-vous les raisons de sa mort ?
  • Mais je vous l’ai dit, je l’ai tuée, ça vous suffit non ?!
  • Je ne vous crois pas une seule seconde ! En revanche, je sais que vous êtes impliqué d’une quelconque manière. Alors vous allez rester au poste dans les prochains jours.

Son visage se décomposa.

  • Mais, je vous l’ai dit, JE L’AI TUÉE ! !Hurla-t-il
  • Ce n’est pas vous qui décidez, répondis-je avec un ton neutre. Et évitez de faire du mal à un fonctionnaire de l’état, cela pourrait vous coûter très cher et n’arrangerait pas votre cas.

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