Il est sorti !

Le nouveau Guide de survie à l’usage des nouveaux (et des anciens) est prêt à vous accompagner dans cette nouvelle aventure qu’est la rentrée.

Vous trouverez ci-dessous et en avant-première la version numérique (dégainable à tout moment via Éclat : page principale, accès rapide).

La mouture papier vous sera délivrée à la rentrée.

En voilà une bonne lecture de vacances !

A la recherche de la chapelle oubliée #3 sous nos yeux ou presque

S’il y a bien une chose à retenir de cette quête, menée avec succès, c’est que nous cherchons parfois ce qui se trouve juste sous nos yeux…

photo CO

Depuis plusieurs années, des lycéens ont tenté de résoudre ce mystère de chapelle perdue en explorant le lycée et en formulant des hypothèses diverses et parfois insolites.

L’année dernière, des élèves se sont activement investis et ont entrepris une véritable enquête, appuyée sur des indices trouvés aux archives (une lettre de l’aumônier de la chapelle, en mai 1911, par exemple) et enrichie par le précieux récit d’une historienne, Mme Vacelet. Avec enthousiasme, ils ont exploré différentes pistes ; ils ont notamment observé à la loupe toutes les photos aériennes du quartier (disponibles sur https://remonterletemps.ign.fr), sans succès.

Jusqu’à apprendre que la chapelle n’était en fait ni dissimulée, ni détruite, mais bel et bien exposée aux yeux de tous, juste un peu plus loin ! En effet, nous cherchions dans l’enceinte du lycée, de notre lycée d’aujourd’hui, alors que la chapelle se trouve dans l’enceinte du lycée de 1874, qui englobait l’espace du collège Vinci, jusque vers le haut de l’actuel faubourg de Lyon.

C’est grâce aux recherches de Mme Fanny Girardot, archiviste aux Archives de Belfort, que le mystère a été éclairci. En parcourant un dossier de documents non classés, elle a découvert un plan d’ensemble du lycée datant de 1874, où figurait… la chapelle !

Source : archives de Belfort 4M31

La chapelle se trouve sur la droite du plan, à côté de l’orphelinat.

La légende précise qu’elle fait 260 m² pour 500 places. Elle fait aujourd’hui partie des locaux du collège, et abrite des salles de maths et une salle polyvalente.

 

Finalement, il suffit parfois de s’arrêter et relever les yeux, de regarder un peu plus loin que dans un périmètre pré-établi. Nous sommes parfois limités par les œillères de nos certitudes !

Manon D. et Claire O.

Guide de survie pour les nouveaux élèves du lycée

LE guide !

l’Illuminé a mis à jour le célèbre Guide de survie pour les nouveaux élèves (qui pourrait même servir aux anciens) : tout pour arriver enfin en salle 116, trouver les toilettes les plus confortables, et repérer l’ancienne chapelle du lycée !

Bonne lecture :

[pdf-embedder url= »http://lewebpedagogique.com/lillumine/files/2021/09/Guide-de-survie-pour-les-nouveaux-élèves.pdf » title= »Guide de survie pour les nouveaux élèves »]

Liberté d’expression : où se situe la limite ?

C’est au sein d’un cadre déjà lugubre en France, empreint de problématiques dues au climat, de réformes multiples et de perturbations covidiennes en tout genre, que l’attentat de Samuel Paty retentissait, le 16 octobre 2020.
Et malheureusement, ce meurtre n’était pas isolé :  il avait été précédé d’une attaque dans les anciens locaux de Charlie Hebdo deux semaines plus tôt, et suivi treize jours après par un attentat à la basilique de Nice. Il s’est également déroulé au beau milieu du procès des attentats de Charlie Hebdo, qui s’est tenu de septembre à décembre 2020. De plus, il ne s’était pas passé longtemps après le discours du 2 octobre d’Emmanuel Macron contre le séparatisme islamiste, qui visait à annoncer de nouvelles mesures pour intégrer les musulmans et éviter la ghettoïsation des quartiers.
Depuis les attentats retentissants de Charlie Hebdo il y a maintenant 6 ans, la situation ne s’est hélas pas améliorée : entre 2014 et 2018 la France a subi une vingtaine d’attentats graves qui ont fait 245 victimes.

La liberté d’expression crée aujourd’hui un réel débat dans la presse nationale, internationale et dans les sphères décisionnelles : comment pourrions-nous agir efficacement contre les attentats, sans pour autant perdre nos droits si longuement revendiqués ? Faudrait-il restreindre notre liberté d’expression pour éviter d’attiser la violence en blessant les autres ? Bien plus qu’une simple histoire de dessin, l’attentat de Samuel Paty s’inscrit dans un questionnement fondamental.

Et d’un simple trait au crayon à papier, se déploient les tensions complexes de l’humanité – dessin Elsa Malkoun.

La liberté d’expression est une valeur fondamentale de la France depuis la publication triomphale de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789.
Une privation absolue de ce droit vital conduit à un état totalitaire. Aujourd’hui, dans de nombreux pays comme la Russie ou bien la Chine, il peut être dangereux d’exprimer ses idées. En Arabie saoudite, Raif Badawi a ainsi été condamné à 10 ans de prison pour avoir ouvert un site internet dédié au débat politique. De nombreuses organisations internationales se battent contre ces interdictions, qui vont à l’encontre des droits primaires et naturels de l’Homme. Face à ces injustices externes à notre pays, nous pouvons bien sûr nous sentir fiers et revendiquer notre éclatante liberté d’expression française.
Il y a en chacun de nous des choses qui nous tiennent vraiment à coeur, et dont on n’a pas envie qu’on se moque. Des sujets sensibles, qui nous blessent. Pour certains, c’est la religion, l’armée, l’homosexualité, le monde politique, la mort, les étrangers… Si l’on veille sans cesse à respecter toutes ces sensibilités, on lisse l’information, et on la rend fausse, plate, vide.
Aujourd’hui, la société se porte graduellement vers la communication, l’ouverture d’esprit et l’affirmation de soi et de ses pensées. « Libérer la parole », casser les tabous et oser assumer sa différence, voilà les nouveaux idéaux qui se profilent.
Selon le quotidien allemand Die Welt, « le terrorisme est un test de résistance ». The Observer se plaint qu’ « il y en a toujours pour affirmer que la liberté d’expression n’en vaut pas la peine » mais que « nous devons défendre notre liberté de choquer ». Et comme le déclare le journal québécois Le Devoir, « la France est au front » dans ce combat autour de la liberté d’expression, dans cette guerre des cultures.

Mais d’autre part, la liberté d’expression ainsi affirmée n’existe pas dans toutes les démocraties modernes. Certains de nos voisins européens ne partagent pas notre opinion : en Allemagne, il est stipulé dans l’article 166 du Code pénal que « Quiconque diffame publiquement ou par la diffusion d’écrits le contenu des croyances religieuses d’autrui d’une manière qui est susceptible de troubler l’ordre public, sera puni d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende ». Ce « délit de blasphème » n’existe pas en France (à part en Alsace-Moselle, pour des raisons historiques : ce territoire était devenu allemand depuis la guerre de 1870, alors que le délit de blasphème a été aboli par la loi de proclamant la liberté de la presse, le 29 juillet 1881).
Et même si nous restons cantonnés au droit français, nous pouvons également relater la présence de certaines limites : l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) précise que « tout citoyen peut […] parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Dans l’article 4 de la DDHC, la liberté est définie comme ce qui « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
Il y a certains sujets desquels on ne peut donc pas parler librement, puisque la loi a prévu des garde-fous : l’article 24 alinéa 5 de la loi sur la liberté de la presse punit « l’apologie des […] crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de réduction en esclavage ou […] de délits de collaboration avec l’ennemi », et la loi Gayssot punit « ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». Il existe aussi le droit à l’honneur et à la réputation (article de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales) qui entre parfois en conflit avec la liberté d’expression. Comme la limite n’est que très vaguement définie, la jurisprudence joue un rôle capital dans la gestion de la liberté d’expression en Europe.
Aujourd’hui, la question de l’instauration de lois limitant la liberté d’expression est réellement polémique. La loi « Sécurité globale » déposée le 20 octobre 2020, à titre d’exemple, a fait éclore de nombreuses manifestations en France, notamment à cause de son article 24 qui vise à punir le fait de filmer un policier exerçant des violences d’un an de prison et d’une amende de 45 000 euros… Cet article pose en effet problème, notamment aux journalistes, puisqu’il pourrait entraver le droit à la liberté d’information. Le 15 juin 2021, cet article de la loi a d’ailleurs été censuré par le Conseil Constitutionnel, l’organisme chargé de vérifier que toute loi émise par quelque gouvernement que ce soit en France est bien conforme à la Constitution. L’article 24 ne pourra donc être pas inclus comme tel dans la loi. La Loi contre les contenus haineux sur Internet, bien que moins médiatisée, pose aussi un débat à l’heure actuelle. Cette loi entend obliger les opérateurs de réseaux sociaux à retirer dans un délai de 24 heures les incitations à la haine. Mais comment s’assurer que les opérateurs ne censurent pas, par le biais de cette loi, notre liberté d’expression ? La loi devait être promulguée, mais le 18 juin 2020 elle a été invalidée par le Conseil constitutionnel. La procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, qui est en fonction depuis 2015, affirme que «nos moyens de poursuite sont entravés par la loi de 1881» et propose au garde des Sceaux (le ministre de la justice) de sortir les délits d’incitation à la haine de la loi sur la presse. Le débat existe donc.
Certains médias internationaux prennent parti dans la polémique qui traverse la France, et n’encouragent pas toujours notre « résistance » pour la liberté d’expression, si l’on reprend le termes employé par le journal Die Welt.
La revue italienne Formiche s’engage en ce sens : « Il faut tenir compte de la sensibilité des pratiquants de toute religions, car ce qui pour nous est de la satire, pour d’autres correspond à de la simple provocation. » D’évidence, la question fait débat !

Les Britanniques les plus conservateurs plaident dans leur hebdomadaire The Spectator qu’aujourd’hui en France, « il n’y a pas beaucoup de place » pour « un musulman lambda offensé par les dessins de Charlie Hebdo ». The Spectator doute également « que tous les défenseurs de Charlie soient prêts à étendre la liberté d’expression à d’autres questions ». Il est difficile de médiatiser à égalité des critiques sur plusieurs points de vues… Mais, comme nous l’avons précisé, l’hebdomadaire The Spectator exprime un point de vue, qui est loin d’être représentatif de celui de tous les Britanniques !

Alors, la liberté d’expression sans limites, débridée, peut-elle finir par heurter les valeurs fondamentales de la démocratie que sont la fraternité, la laïcité et l’égalité ? Rappelons que, comme nous l’avons vu plus haut, la loi française (dans la loi sur la liberté de la presse notamment) encadre et met des limites à la liberté d’expression en distinguant par exemple le droit de se moquer des religions (qui existe : c’est là la liberté d’expression) du droit de se moquer des croyants (la liberté d’expression s’arrêtant devant le principe fondamental de la laïcité, qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire).

En conclusion, les débats quant à la liberté d’expression et ses limites restent nombreux.
Dans une ère de technologie, d’écrans et de mondialisation, la rapidité de communication s’accélère. Les spécialistes sont mis au même plan que les inexpérimentés, et il suffit d’un clic pour qu’une information soit déployée au monde entier, sans aucune réglementation.
Notre expression est donc immédiatement diffusée à tout type de personne, et aussi bien sûr à des personnes d’autres pays qui n’ont pas la même culture, la même sensibilité et le même esprit critique que nous.
Mais la liberté d’expression, telle qu’elle est définie par la loi en France, reste une richesse qui doit se comprendre à l’intérieur du cadre légal qui la définit.
Et sans cette liberté encadrée qui est critiquée par certains, le débat que nous venons de mener ne pourrait même pas exister !

Elsa Malkoun

Sources :
– Courrier international n 1564 du 22 au 28 octobre 2020
– https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/24/en-allemagne-le-difficile-equilibre-entre-liberte-d-expression-et-violence-politique_6012770_3210.html
– https://www.contrepoints.org/2020/06/26/374509-liberte-dexpression-une-liberte-pas-comme-les-autres

A la recherche de la chapelle oubliée #2 les différentes pistes

Les Illuminés ne pouvaient renoncer à éclaircir le mystère… Après avoir fouillé les moindres recoins du net et du lycée, lu la page « histoire du lycée » sur le site de notre établissement, ils ont interrogé professeurs et autres personnes ressources puis commencé leur enquête.
M.Grosclaude et M.Sol ont été précieux, et ont apporté des images et des indices ; Mme Vacelet a quant à elle confirmé l’existence d’une chapelle, mais sans avoir aucune information sur le bâtiment.

Les Archives municipales de Belfort

C’est aux Archives que nous avons trouvé la première trace de l’existence de notre chapelle. Dans cet univers particulier, hors du temps, fait de silence et de délicatesse face aux documents témoins du passé, mains lavées, sacs déposés, avec des gestes lents et précautionneux pour ouvrir le dossier et déplier les documents sur une grande table.

Aux Archives de Belfort

Dans les dossiers numérotés 4M3-1 et 4M3-3, apparaissent lettres, plans, devis et factures, rapports. Au fil des années, autant d’aperçus de la vie de notre lycée, à travers les agrandissements, transformations, réparations, et événements qui s’y sont déroulés.

Les grandes dates sont repérables : 1873 première rentrée du « Lycée national », 1877 il faut déjà agrandir le lycée : construction du bâtiment du « Petit lycée » , deux guerres avec leurs lots d’événements (occupations des locaux, dégradations, fermetures ou déménagement temporaire du lycée, arrestations, déportations, etc.), 1964 construction de la restauration et du gymnase, 1972 construction du bâtiment de l’internat, 1992 construction du bâtiment Vie Scolaire/CDI/salle des professeurs, etc.

Une chapelle envisagée…

Un premier document nous présente une chapelle qui aurait pu exister, mais qui n’a évidemment pas été construite telle quelle. Le dessin d’architecte – dossier 4M3-1, aquarelles gris et rose sur du papier ancien, datant d’avant 1874 – semble indiquer qu’à sa construction, le lycée n’a pas encore sa célèbre forme en « H », mais seulement celle d’un « C » autour de la cour d’honneur. En place de notre actuelle « aile est » (reliée au petit lycée), aurait été envisagée la construction d’une chapelle très imposante, avec des frontons sculptés et des fenêtre à vitraux.

Esquisse de l’agrandissement du lycée de Belfort – détail 2 (4M3-1)

Et pourtant elle a existé !

Si rien ne retrace précisément la construction de la chapelle, nous découvrons pourtant un document attestant de son existence et de son fonctionnement au sein du lycée : le 13 mai 1911, l’aumônier du lycée, l’abbé Dauphin écrit au député-maire de Belfort pour signaler le délabrement de la chapelle du lycée, et demander à la ville d’intervenir pour blanchir les murs et réparer les fuites du toit, ce avant le 28 mai 1911, date de la première Communion de 28 élèves.

Lettre de l’aumônier du lycée au maire de Belfort, 13 mai 1911 (4M3-3)

Suite à cette demande, le 16 mai 1911, l’architecte municipal, directeur des travaux de la ville, fait son rapport au maire et propose d’exécuter le travail de blanchissage puis de réparer la toiture de la chapelle ; le 26 juin 1911, l’adjoint au maire signe le devis pour les travaux.

Délibération du Conseil municipal du 20 mai 1911 – Chapelle du lycée (4M3-3)

D’autres indices de son existence : la liste des dommages de guerre concernant la sacristie de la chapelle, qui nécessitent des réparations, du toit notamment : noue, ardoises (1919), une petite statue en plâtre de la Vierge retrouvée dans une cave du lycée, et deux harmoniums incomplets.

Harmonium retrouvé au lycée
Statuette retrouvée au lycée

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle a donc bel et bien existé, notre chapelle, au moins jusqu’en 1919  !!! Mais où était-elle ? Quand et comment a-t-elle disparu ? Le mystère reste entier !

Les hypothèses

Une des hypothèses situerait la chapelle dans le local de l’actuel atelier de menuiserie (au sous-sol de l’aile est, entrée côté cour du petit lycée… cependant en ce cas, comment expliquer qu’elle ait présenté des fuites dans la toiture ? Par ailleurs aucun plan ne la mentionne jamais dans les différents étages du bâtiment du lycée lui-même.

Alors dans un bâtiment séparé ? L’étude des photographies aériennes de la ville de Belfort (disponibles sur https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/photographies-aeriennes) et d’une gravure ancienne (retrouvée grâce à un document de M.Giroud, architecte) nous permet de faire cette hypothèse, en trouvant l’existence d’un petit bâtiment situé le long de l’actuelle aile est, dans la cour du petit lycée : ce bâtiment au toit reconnaissable pourrait-il avoir servi de chapelle ? En tous cas, il disparaît des photos vers 1959, mais nous n’avons pas trouvé d’autres informations pour l’identifier.

Elle est pourtant là

Pendant des semaines, les Illuminés ont arpenté le lycée pour chercher des indices, un vitrail, une fenêtre à la forme inhabituelle… sans succès.
Et pourtant la chapelle – en tous cas le bâtiment de la chapelle – était là.
Quasiment sous leurs yeux.

(à suivre)

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