LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION?

Introduction :
–> A partir de ces photographies, identifiez les  caractéristiques générales des espaces ruraux.

Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION de l’introduction :
Les espaces ruraux sont des espaces anthropisés, c’est-à-dire profondément transformés par les sociétés, contrairement aux espaces dits « naturels », mais pas entièrement artificialisés comme les espaces urbains. Ils présentent des densités de population généralement plus faibles que les villes, mais pas toujours (deltas et vallées agricoles parfois très denses).
La fonction dominante de ces espaces est depuis toujours agricole, nourricière, mais pas seulement : leur multifonctionnalité est ancienne (cultures non alimentaires, extraction, transports, cultes, loisirs aujourd’hui…).
La singularité des espaces ruraux par rapport aux villes se situe dans ses paysages où domine la végétation et surtout peut-être, dans un mode de vie, une façon d’habiter : proximité avec la nature, distances parcourues (mobilités par la route), solidarités villageoises, silence, lenteur…
L’espace rural représente aujourd’hui 1/4 de la surface terrestre et 3 milliards de personnes, les villes seulement 1% de l’espace pour 4,5 milliards de personnes. L’espace périurbain constitue un entre-deux complexe.

Problématique : Comment les espaces ruraux se transforment-ils?
I. LA FRAGMENTATION DES ESPACES RURAUX
–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
A partir du texte ci-dessous, réalisez les deux premières parties d’un croquis de l’Inde (La 3e partie sera ajoutée plus tard.).
A imprimer ou à réaliser dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) en copiant le fond de carte (Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress).

DOCUMENT : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde

Des espaces agricoles inégalement productifs
La population indienne est encore aux deux tiers rurale. Lancée après la crise alimentaire de 1965, la « révolution verte » a fait disparaître les disettes mais sans résoudre la malnutrition. Fondée sur l’utilisation de semences à haut rendement, l’irrigation et les engrais, elle ne s’est appliquée qu’aux grandes exploitations de blé et de riz et dans les régions propices : vallées et deltas du Nord (Gujarat, Penjab, Haryana, West Bengal) et du Sud du Telangana, sans toucher les zones centrales et occidentales semi-arides vouées à la culture paysanne, vivrière du millet. En parallèle, se sont développées les cultures exportatrices du coton (Est du pays), du thé et de l’arachide (Sud) et de la canne à sucre (vallée du Gange). Aujourd’hui, l’Inde est le premier producteur mondial de thé, de lait et de protéagineux, le deuxième pour le riz, le blé et la canne à sucre, devenant ainsi une grande puissance agricole exportatrice. Mais ces succès commerciaux ont un coût : la contamination des sols est générale dans les régions d’agriculture intensive et la pratique des brûlis aggrave la pollution atmosphérique. En 1984, une fuite de gaz dans une usine de pesticides à Bhopal (symbole « + » sur la carte politique ci-dessous) tua plusieurs milliers de personnes et causa plusieurs dizaines de milliers d’affections et d’invalidités chroniques.

Les mutations en cours des espaces ruraux
La situation générale des paysans est encore précaire ce qui les pousse à se tourner vers d’autres activités en développement dans les villes, entraînant un important exode rural, mais aussi dans l’industrie rurale (production de biens de consommation et de pièces détachées) dans la vallée du Gange et sur la côte est principalement. Dans l’Himachal Pradesh au Nord, à l’Est du Bangladesh et dans le Kerala au Sud, le tourisme constitue également des compléments de revenus. Par ailleurs, une urbanisation rapide et peu maîtrisée crée un mitage périurbain en périphérie des grandes villes (symbole « x » sur la carte politique) qui empiète sur les espaces agricoles, dépossédant de nombreux paysans de leurs terres et les poussant vers les bidonvilles.

Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles
Cette paupérisation, qui touche en particulier les plus pauvres, exclus de la société indienne comme les intouchables, entraîne des tensions et des revendications que structure le mouvement naxalite d’inspiration maoïste, revendiquant la violence dans le Nord-Est, du Bengale au Telangana. Le gouvernement indien considère ce mouvement comme la principale menace à la sécurité du pays. En outre, depuis une vingtaine d’années, l’Inde est devenu un terrain d’affrontement entre l’entreprise étatsunienne Monsanto, le géant des semences génétiquement modifiées (OGM) installé dans la Silicon Valley indienne de Bangalore (Karnataka), et des associations paysannes qui se sentant dépossédées de leurs cultures, poussées à l’endettement et au suicide, intentent des actions politiques et en justice.

Fond de carte à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

–> Lecture des pages 176-183 du manuel de géographie + Fiche de la page 182 selon le plan du livre ou (plus ambitieux) selon celui-ci:

1. L’agriculture, fonction principale des espaces ruraux

  • Rural = agricole –> Alimentation
  • Déterminismes : Sols, pentes, climats, eau
  • Mais adaptations : Engrais, terrassements, irrigation
  • 1er secteur d’activité mondial :
    • Agriculture = 1 milliard de personnes
    • 80% des sources de revenus dans les PMA/PVD
  • Mais nombre d’agriculteurs en recul

2. L’agriculture productiviste recompose les espaces ruraux

  • Agriculture productiviste (intensive, industrielle, spéculative) = irrigation, intrants, engrais, produits phytosanitaires, serres, hors-sol, sélection, OGM, mécanisation
    • –> Cultures commerciales : cacao, blé, soja, coton, canne à sucre –> Extension des surfaces cultivées, fronts pionniers, accaparement des terres
    • –> Recul et paupérisation de la paysannerie traditionnelle, vivrière, d’autosubsistance (PMA, PEVD)
    • –> Exode rural –> Transition urbaine –> Ruraux = 45%
    • MAIS renaissance rurale dans les PD (néo-ruraux/aménités) à embourgeoisement
  • –> Transformation des paysages :
    • Déprise agricole : friches, reforestation
    • Désertification
    • Nouvelles fonctions liées à l’urbanisation : périurbanisation, loisirs –> Nouvelles mobilités (pendulaires, saisonnières) et mitage
    • Mais aussi : remembrements, nouvelles cultures (bétail, soja, huile de palme, colza) et déforestations (/espaces « naturels ») dans les PMA/PVD
  • –> Conséquences :
    • Sécurité alimentaire
    • MAIS problèmes environnementaux (pollutions, épuisement des sols), sociaux (accès à la terre), sanitaires (aliments contaminés), culturels (standardisation)
    • –> Agriculture « bio », labellisation, circuits courts, commerce équitable
  • Renforcement de la dépendance agriculture-rural/urbain
    • Domination depuis les métropoles (bourses) de quelques pays, institutions (OMC, UE) et FTN sur des marchés mondialisés
    • Importance des ports –> Restructurations

II. DE NOUVELLES FONCTIONS ET DES CONFLITS D’USAGE

–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde (suite)
A partir du texte ci-joint, réalisez la 3e partie du croquis de l’Inde.
A imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

CORRECTION du croquis : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
1. Des espaces agricoles inégalement productifs
Régions touchées par la « révolution verte » (blé et riz)
Cultures exportatrices (coton, thé, arachide et canne à sucre)
Exportations (thé, lait, riz, blé…)
Contamination des sols
Catastrophe de Bhopal (usine de pesticides)
Régions centrales et occidentales semi-arides (millet)
2. Les mutations en cours des espaces ruraux
Essor de l’industrie rurale (biens de consommation et pièces détachées)
Tourisme
Mitage périurbain en périphérie des grandes villes
Exode rural
Bidonvilles
3. Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles

Actions du mouvement naxalite
Implantation de Monsanto, en conflit avec des associations paysannes

–> A partir de ces photographies de paysages français, rédigez 2 paragraphes répondant au plan suivant :

1. Une multifonctionnalité croissante… (Quelles sont les différentes fonctions des espaces ruraux?)

CORRECTION :

  • Multifonctionnalité :
    • Extraction
    • Industrie rurale (districts « marshalliens »)
    • Tourisme rural, loisirs à Folklorisation des identités, patrimonialisation des paysages, labels
    • Economie résidentielle
    • Pluriactivité : transformation des productions, agrotourisme

2. … qui entraîne des conflits d’usage. (Quels sont les conflits entre ces différentes activités quant à l’usage de l’espace rural?)

CORRECTION :

  • Concurrences :
    • Etalement urbain/campagnes
    • Protection/exploitation
    • Entre différentes fonctions productives
    • Résidence/villégiature (dépossession, marginalisation/gentrification rurale)
    • Pauvres/riches (accaparement des terres)
    • –> Fragmentation
  • –> Enjeux :
    • Foncier
    • Eau
    • Qualité de vie (NIMBY)
  • –> Politique (ZAD, Zone à défendre ou Zone d’aménagement différé?, action directe, politique, judiciaire…)

Des éléments de correction ci-dessous :

III. LA FRANCE : DES ESPACES RURAUX MULTIFONCTIONNELS, ENTRE INITIATIVES LOCALES ET POLITIQUES EUROPEENNES
1. Les mutations des espaces ruraux français
–> A partir des 14 photos de paysages français ci-dessus : En un paragraphe, présentez les mutations des espaces ruraux en France. Pensez à citer les lieux évoqués. + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Vocabulaire à employer :
Urbanisation
Artificialisation
Périurbanisation
Mitage
Remembrements
Embourgeoisement
Fragmentation
Multifonctionnalité
Déforestation
Dégradations
Redynamisation
Economie résidentielle
En complément : pages 208 à 211 du manuel de géographie

CORRECTION du texte à trous : L’exode rural a accéléré l’urbanisation et engendré la périurbanisation, zone hybride peuplée de citadins dans un environnement campagnard qui recule sous l’effet de l’artificialisation (lotissements, infrastructures…) qui conduit au mitage.

La moitié du territoire français est consacrée à l’agriculture mais elle recule depuis 50 ans.  Cette déprise agricole conduit à la formation de friches et à un retour de la végétation « naturelle ». La France est une puissance agricole largement autosuffisante et le 4e exportateur mondial de produits agricoles.

L’agriculture française s’est transformée sous les effets du libre-échange et de la mondialisation qui ont encouragé la constitution de grandes exploitations intensives. Cela a conduit à la faillite et au regroupement de plus petites exploitations et de leurs parcelles (remembrements), ce qui a considérablement modifié les paysages (destruction des bocages au profit de l’openfield). Ce productivisme, la mécanisation, l’emploi massif d’engrais et de produits phytosanitaires entraîne de nombreuses dégradations : pollutions, épuisement des sols, atteintes à la biodiversité. En réaction, on observe le développement encore timide de labels « biologiques » et de circuits de distribution courts.

Autre recomposition majeure est l’apparition de nouvelles formes de multifonctionnalités : si l’extraction et l’industrie rurale ont toujours existé, on observe le développement du tourisme, de la production d’énergies renouvelables ou de nouvelles économies résidentielles liées à l’arrivée de néo-ruraux. Dans les zones les plus isolées au contraire, les massifs montagneux en particulier, on observe un net vieillissement et la paupérisation des populations.

Ces recompositions et une multifonctionnalité croissante entraînent une fragmentation des espaces et de nombreux conflits d’usage.

2. Les acteurs des espaces ruraux en France
–> Etude de cas : Rural!, Etienne Davodeau, 2002 (Extraits de la BD ici ) + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Quels sont les acteurs en présence ?
Quelles activités trouve-t-on sur ce territoire ?
Quels sont les conflits d’usage ?
Comment sont-ils gérés ?
En complément : pages 210-211 du manuel de géographie
Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION du texte à trous : Les acteurs de la vie rurale se déclinent à différentes échelles :

  • L’Union européenne (UE) a favorisé grâce à la Politique agricole commune (PAC) certains grands groupes de l’industrie agroalimentaire (IAA) et les grandes exploitations intensives. Elle cherche encore timidement à corriger le tir avec le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER –> aides à l’agriculture « biologique » par exemple).
  • L’Etat français propose désormais les dispositifs des zones de revitalisation rurale (ZRR –> exemptions fiscales), des pôles d’excellence rurale et diverses certifications visant à la patrimonialisation des espaces ruraux (Réserves naturelles ou Appellation d’origine protégée (AOP) des produits par exemple). Mais dans certaines régions, le sentiment d’abandon (fermeture de services publics) a alimenté le mouvement des Gilets jaunes.
  • Les Régions sont le niveau administratif privilégié pour l’attribution des aides du Fonds européen agricole pour le développement rural.
  • Les intercommunalités (regroupements de communes) sont pensées comme un maillon permettant de prendre en compte les recompositions des espaces ruraux, notamment la désertification.
  • Les populations changent : les non-agriculteurs (télétravail, retraités, étrangers…) sont de plus en plus nombreux ce qui entraîne parfois l’embourgeoisement (gentrification) et des conflits d’usage (autoroute A87 contre agriculture « biologique » par exemple). Afin de les résoudre, ils engagent des actions diverses : associations, rassemblements, manifestations, pressions sur les responsables politiques, actions en justice, actions illégales, « Zones à défendre » (ZAD, comme à Notre-Dame-des-Landes)…
3. Une typologie des espaces ruraux français

–> (Durée : 1h) Croquis à compléter à partir d’un texte :

En France, des espaces ruraux multifonctionnels

Les espaces ruraux français connaissent de fortes mutations. Il n’y a pas une campagne française, mais des campagnes aux fonctions très diverses.

Les campagnes dynamiques proches des grandes villes
La périurbanisation s’est largement diffusée dans les périphéries urbaines, plus ou moins largement selon l’importance de la ville. Elles sont caractérisées par une forte croissance résidentielle et une économie diversifiée : agriculture, centres commerciaux, lotissements s’y côtoient.

Les campagnes résidentielles et touristiques
Bordant les littoraux de la Manche, de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, occupant les espaces montagnards (Pyrénées, Alpes…), ou remontant dans les vallées (vallée du Rhône, couloir alsacien…), mais aussi outre-mer, ces campagnes se sont ouvertes au tourisme. Sports d’hiver, parcs naturels, économie résidentielle… ont revitalisé des espaces ruraux à faibles revenus et éloignés des services courants.

Les campagnes agricoles et industrielles
Ces territoires ruraux (Bassin parisien, Bretagne…), sont à l’origine de la puissance agricole de la France. Outre-mer, cela se traduit par des cultures tropicales spéculatives héritières des plantations coloniales. L’industrie est présente dans les villes moyennes, notamment celle du secteur agroalimentaire.

Les campagnes vieillies à faible densité
Ces campagnes occupent une diagonale qui s’étire des Pyrénées jusqu’au Nord-Est en passant par le Massif central et une partie des régions de l’Ouest. Certaines sont classifiées en espaces hyper-ruraux. L’agriculture y est difficile, les densités de population et d’équipements faibles, au point que l’on parle pour ces territoires, d’une « diagonale du vide ».

Fond de carte ci-dessous à imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 206-207 et 225 du manuel de géographie
CORRECTION : (Voir couleurs dans le texte ci-dessus en guise de légende)
FIN du chapitre

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