LA CHINE, DES RECOMPOSITIONS SPATIALES MULTIPLES

Introduction :
La Chine a connu un développement très rapide à partir de 1979 (début de l’économie socialiste de marché) qui a provoqué de nombreuses recompositions spatiales.

Problématique : Comment la Chine émergente se transforme-t-elle ?

Zhongguó, le « pays du Milieu » – Carte du monde Wanguo Qiantu, réalisée en collaboration avec les Jésuites à Hangzhou vers 1620

–> (1h) Etude de cas : Shanghai, vitrine mondiale de la Chine à télécharger

Skyline de Pudong, nouveau CBD de Shanghai

CORRECTION :

I.1. Shanghai devient une ville commerciale importante il y a 1000 ans, étant donné sa géographie d’interface :

  • Fluviale (Huangpu & Yangzi), qui la connectent à un arrière-pays (hinterland) riche en main d’œuvre et en ressources (textile, poterie)
  • Littorale, au centre de la Chine et entre l’Océan Pacifique et l’Océan indien, sur ce qui deviendra la première route de commerce maritime mondiale

Son histoire compte beaucoup : en 1842, suite à la 1ère Guerre de l’opium, les Occidentaux obtiennent le droit d’y commercer dans des concessions. La ville devient cosmopolite et industrielle et un centre financier important (quartier et port du Bund). Vers 1930, la ville compte déjà plus d’un million d’habitants.
Enfin, elle bénéficie depuis 1984 d’une Zone économique spéciale (ZES) qui a permis une ouverture précoce aux investissements directs étrangers (IDE).

I.2. Shanghai est une ville puissante à l’échelle de la Chine et du monde :

  • Economie : 5% du PIB chinois, 2e économie mondiale, 3ème bourse mondiale, 350 sièges de FTN, IDE faramineux
  • Transports : 1er port mondial, 1er aéroport de Chine
  • Industrie : textile, automobile, microélectronique, construction navale, un réseau mondial de distributeurs
  • Culture : Universités, R&D, musées, place majeure pour le négoce d’art contemporain –> Capitale économique et culturelle de la Chine
  • Tourisme : 50000 étudiants étrangers, 60 millions de touristes

II.1. Une extension urbaine de plus de 100 km, plusieurs ports, des aménagements titanesques : CBD de Pudong très spectaculaire (jeux de lumières), Shanghai Tower (682 m de haut), pont du Donghai (32 km de long) jusqu’au port de Yangshan, Exposition universelle 2010, parc Disney…

III.1. De nombreux problèmes :

  • Étalement et distances excessifs, congestion des transports, pollutions (atmosphérique, marine), affaissement des sols
  • Conflits d’usage entre activités urbaines et rurales en périphérie –> Villes diffuses (desakota), mitage
  • Embourgeoisement, destruction des lilongs, expulsions, ségrégation et fractures socio-spatiales
  • Inégalités sociales (situation des mingongs, citoyens de second rang)

III.2. Pour une meilleure gestion des dimensions de la ville : nouveau CBD de Pudong et villes nouvelles en périphérie –> Polycentrisme, nouveaux modes de transport (métro, Maglev à grande vitesse, aménagements fluviaux), quelques projets de villes vertes, d’énergie renouvelable (photovoltaïque) et de préservation du patrimoine architectural (lilongs)…

I. DEVELOPPEMENT ET INEGALITES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 234 du manuel

CORRECTION :

  • 1,4 milliard de Chinois, 1 humain sur 6, ralentissement démographique, vieillissement, déficit hommes/femmes (loi de l’enfant unique jusqu’en 2015)
  • « Miracle chinois », 1979-2015 : ouverture au monde, IDE, délocalisations depuis les pays développés, croissance économique extraordinaire, développement puis ralentissement actuel
  • –> Inégalités extrêmes :
    • Villes/campagnes
    • Trois Chines :
      • Littoral privilégié : Zones économiques spéciales (ZES), industrialisation
      • Intérieur bénéficiant du Go West
      • Ouest encore à l’écart

–> (1h) Etude de cas : Les Spratleys et le « collier de perles » chinois à télécharger

Photos satellites : exemple de poldérisation par dragage sur un récif des Spratleys

CORRECTION :

1. Outre le fait que la Chine ne reconnait pas l’existence de la République de Chine de Taiwan, considérée comme une province de la République populaire de Chine (RPC), elle fait siens la plupart des archipels, îles et récifs de la mer de Chine méridionale, englobée dans la « ligne à 10 traits ». Cette appropriation relève de la politique du fait accompli, ne respecte pas les conventions internationales (Montego Bay, 1982 par exemple) qui régissent le droit international et maritime, et n’est donc pas reconnue internationalement. Mais la RPC n’est pas la seule à convoiter ces espaces : Taiwan, le Vietnam, La Malaisie, les Philippines et Brunei se les disputent.
2. La Chine y a déjà construit des aménagements spectaculaires : ports, appontages, aérodromes, héliports, radars, phares, bâtiments, habitations, puits… En outre, elle réalise des polders qui permettent d’étendre la surface des îlots et récifs, par dragage par exemple. Sa flotte de guerre y procède également à des intimidations et des agressions de pêcheurs, vietnamiens par exemple. Bref, la Chine s’installe durablement dans cet espace, de façon unilatérale, autoritaire et brutale.
3. Les enjeux sont divers et visent le contrôle des ressources naturelles, halieutiques ou énergétiques (pétrole), mais également le contrôle de la première route commerciale maritime mondiale entre le Japon et le détroit de Malacca, dont la RPC est le principal acteur. Enfin, il s’agit pour elle de se projeter au-delà de ses frontières, de protéger son territoire (idée d' »espace vital ») et à terme, de concurrencer l’hégémonie des États-Unis d’Amérique sur les océans.
4. Il s’agit donc pour la RPC de soutenir sa croissance en assurant son ravitaillement (pétrole du Moyen-Orient) et l’exportation de ses produits en complétant son « collier de perles » (voies navigables et ports qu’elle contrôle vers l’Afrique et l’Europe) et ses « Nouvelles Routes de la soie ». Cela se traduit par une politique du fait accompli en annexant certains territoires en mer de Chine méridionale (Spratleys, Paracels) mais aussi, en entretenant des tensions avec le Japon au sujet des îlots Senkaku/Diaoyu et en contestant divers territoires indiens. Il s’agit d’une politique impérialiste de projection de puissance.

La Chine se cartographie au centre du monde
Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise.
Par François Bougon, Véronique Malécot, Francesca Fattori et Jules Grandin Publié dans lemonde.fr le 20 février 2017 à 10h15 – Mis à jour le 04 juillet 2019 à 15h44

II. DES RESSOURCES ET DES ENVIRONNEMENTS SOUS PRESSION

–> (1h) Fichez la page 242 du manuel

CORRECTION :

  • Grande variété de paysages et de terroirs
  • Ressources naturelles importantes (charbon, gaz, or, uranium, terres rares)
  • Contrôle de l’État sur l’aménagement et l’exploitation des ressources (fleuves, mer de Chine)
  • Problèmes liés à la surexploitation : manque d’eau dans le Nord (–> Barrage des Trois Gorges), déforestation, désertification, atteintes à la biodiversité, pollutions (CO2…)…
  • Solutions :
    • Transition énergétique (énergies renouvelables, voiture électrique…), développement durable ?

III. LES RECOMPOSITIONS SPATIALES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 250 du manuel

CORRECTION :

  • Transition urbaine en cours (55% de citadins, exode rural en cours, surtout vers le Sud) –> Métropolisation (3 métropoles mondiales –> Mégalopoles : Beijing, Shanghai, Hong-Kong –> Saturation –> Villes nouvelles (Ex. : Nanhui), destructions, patrimonialisation
  • Intégration des espaces ruraux à l’Est, les desakota, « villes diffuses » asiatiques (agriculture + industrie, loisirs, tourisme) et étalement –> Expropriations, conflits d’usage
  • Littoralisation mais rééquilibrage vers l’Ouest (Go West) : transports (Yangzi, Ligne à grande vitesse (LGV, premier réseau mondial) + investissements –> Désenclavement progressif qui se traduit aussi par une politique autoritaire et brutale au Tibet et au Xinjiang.
  • Projections à l’étranger : « collier de perles », « Nouvelles Routes de la soie » terrestres (vers l’Asie centrale, la Russie et l’Europe) et maritimes (vers l’océan Indien, l’Afrique et la Méditerranée), corridors de développement, tensions en mer de Chine méridionale disputée par les pays côtiers (pétrole, pêche, géostratégie le long de la 1ère route maritime mondiale), Accaparement de terres et de ressources à l’étranger (Afrique, bois)

–> (1h30) Croquis récapitulatif à partir de la leçon et des cartes à télécharger + Cartes de la Chine dans le manuel

Conclusion :
–> Des recompositions spatiales spectaculaires !
La croissance et le développement seront-ils durables? La Chine sera-t-elle la grande puissance du siècle à venir?…

FIN du chapitre et du programme d’histoire-géographie de première…
Bonnes vacances à tous et fasse que l’année prochaine soit plus apaisée que celle-ci!

QUESTION PROBLEMATISEE (guidée) – Les sociétés en guerre : des civils victimes et acteurs de la guerre

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : Comment la guerre a-t-elle engendré le génocide des Arméniens ?
Vous répondrez à cette problématique en montrant que la guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement ottoman et que la tentative d’extermination est planifiée et systématique.

CORRECTION :

POINT MÉTHODE : Comprendre et analyser le sujet

  • Identifier les limites chronologiques et spatiales du sujet : si elles ne sont pas explicites, il faut les déterminer en les justifiant. Un sujet peut ne faire référence qu’à une partie de la période ou des espaces travaillés en cours. Ne pas en tenir compte constitue un hors-sujet.
  • Repérer et expliquer les mots clés du sujet. Il faut les définir de manière précise pour ensuite chercher les notions qui leur sont associées dans le cours.

Décryptage :
Le sujet est centré sur l’Empire ottoman, mais il est indispensable d’évoquer le contexte général des alliances pendant la Première Guerre mondiale et le rôle des opérations militaires contre l’Empire russe.

La notion centrale est celle de génocide, définie comme la destruction physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques ou religieuses.

POINT MÉTHODE : Mobiliser ses connaissances pour construire un plan

  • Comprendre le plan suggéré : en Seconde et en Première, le sujet suggère les grandes lignes du plan. Ces grandes idées permettent de répondre à la problématique.
  • Il existe deux grands types de plans :
    • Chronologique, le mieux adapté pour étudier une évolution dans le temps. Le cadre chronologique du sujet est alors découpé en plusieurs périodes (une période = une partie).
    • Thématique, qui permet de distinguer les principales caractéristiques d’un phénomène historique (un thème = une partie).
  • Élaborer le plan détaillé :
    • Écrivez au brouillon toutes les informations qui vous viennent à l’esprit en lien avec chaque partie (idées, notions, événements, acteurs…). Il faut être le plus précis possible.
    • Regroupez et hiérarchisez ces informations pour établir des liens entre elles (opposition, comparaison, évolution, explication…). Vérifier qu’aucune n’est hors-sujet, et qu’elles s’enchaînent de manière logique.

Décryptage :
La mise en relation du génocide et de la guerre se fait ici dans un plan thématique. Il aborde successivement l’explication du déclenchement du génocide et la description de la violence du génocide. Il faut néanmoins penser à introduire, lorsque c’est nécessaire, des éléments de chronologie : par exemple, évoquer les différentes étapes de la mise en œuvre (janvier 1915, avril-août 1915, mars-décembre 1916).

1. La guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement nationaliste de l’Empire ottoman :

  • Montrez d’abord que la dictature affirme l’existence d’une question arménienne avant le déclenchement de la guerre ;
  • Expliquez ensuite comment les difficultés militaires entraînent le basculement dans le processus génocidaire.

2. Le génocide est un crime planifié et systématique :

  • Expliquez les étapes du génocide (désarmement et massacre des soldats arméniens, élimination des élites, déportation, internement puis liquidation des survivants);
  • Montrez les modalités du génocide qui en révèlent les objectifs : catégories d’Arméniens visées, conditions de la déportation et de l’internement, bilan humain…

POINT MÉTHODE : Rédiger la conclusion

La conclusion dresse le bilan du développement pour montrer comment il répond à la problématique.

Décryptage :
Vous pouvez par exemple, après avoir rappelé la problématique et le plan, en ouverture, poser la question de la difficile reconnaissance du génocide des Arméniens après 1916.

 

QUESTION PROBLEMATISEE – Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : 1917-1923 : comment sortir de la guerre?
Vous décrirez les processus de règlement du conflit armé ainsi que son bilan humain et matériel et les modalités pour le surmonter.

CORRECTION :

Sortir de la Grande Guerre ne consiste pas seulement à déposer les armes, L’enjeu est de retrouver la  vie en paix après une guerre longue et traumatisante.
Pourquoi l’expérience de la Grande Guerre rend-elle difficile le retour à la paix ?
De 1917 à 1923, armistices et traités de paix mettent fin aux combats et tentent d’établir une paix durable entre les États (partie 1). Mais l’expérience de la guerre a profondément marqué les individus et les sociétés (partie 2). La reconstruction, tant à l’échelle individuelle que collective, est longue et difficile (partie 3).        

(Idée générale 1 : ) La diplomatie est l’outil traditionnel des sorties de guerre. Elle recompose territorialement l’Europe, impose des sanctions aux vaincus et donne naissance à un nouvel ordre mondial.
(Idée secondaire 1 : ) Les armistices et les traités de paix mettent peu à peu fin au conflit. De 1918 à 1923, différents traités de paix sont signés, inspirés par les Quatorze Points du président Wilson. Ils redessinent l’Europe en tentant de tenir compte des nationalités pour établir une paix durable.
(Exemples : ) Les traités signés à la conférence de la Paix (janvier à juin 1919) démantèlent les empires. Ils laissent place à une Europe des nations et créent la Société des Nations (SDN) pour instituer de nouvelles relations entre les États.
(Idée secondaire 2 : ) Mais les chemins vers la paix sont difficiles et les traités ne font pas l’unanimité. Celui de Versailles (1919) ou celui de Sèvres (1920), par exemple, sont mal acceptés ou contestés par les vaincus qui ont été exclus des négociations, tandis que dans le camp des vainqueurs, certains, comme l’Italie, s’estiment lésés.
(Exemples : ) L’Allemagne vit le traité de Versailles comme un « Diktat»; la Turquie s’engage dans une guerre contre la Grèce qui aboutit, en 1923, à la signature du traité de Lausanne, dernier traité de paix de la Grande Guerre.

(Idée générale 2 : ) Sortir de la guerre, c’est aussi, pour les sociétés et les individus qui ont vécu le conflit, parvenir à se détacher des violences de la guerre et retrouver la vie en paix. Du fait du caractère total du conflit et des empreintes profondes qu’il a inscrites, ce processus est long et difficile. L’abandon de l’uniforme, pour plus de 60 millions de démobilisés, n’est qu’une étape dans le retour à la vie civile.
(Idée secondaire 1: ) Après les longues démobilisations militaires, il s’agit pour les anciens combattants de se réinsérer dans la vie civile. La réinsertion professionnelle, même accompagnée par les pouvoirs publics, est difficile pour nombre d’entre eux.
(Exemple : ) En France, la démobilisation des 6 millions de soldats s’étend jusqu’en 1921. Les gueules cassées témoignent de la violence des combats et de la difficulté à retrouver une place dans la société.
(Idée secondaire 2 : ) Le retour au foyer est troublé par l’expérience de guerre que nombre d’anciens combattants peinent à mettre à distance. Les blessures physiques et psychiques (difficiles à quantifier mais bien réelles) marquent durablement leur existence.
(Exemple : ) Les associations d’anciens combattants se multiplient pour les soutenir. C’est en France que le mouvement est le plus puissant, la moitié des anciens combattants en font partie.

(Idée générale 3 : ) Le caractère total et la durée de la guerre expliquent le très lourd bilan matériel et humain auquel les sociétés et les individus doivent faire face et qui rend la sortie de guerre difficile. Sortir de la guerre nécessite une reconstruction longue et coûteuse. Cela implique aussi de rendre hommage aux millions de morts pour dépasser le deuil de masse auquel la guerre a donné lieu.
(Idée secondaire 1 : ) Les dommages matériels sont considérables dans les zones où se sont déroulés les combats. Les impacts environnementaux touchent les espaces agricoles et forestiers et les rendent impropres à  toute utilisation.
(Exemple : ) Le Nord et l’Est de la France humaine.sont particulièrement touchés. Les autorités définissent une zone rouge interdite  à toute activité humaine.
(Idée secondaire 2 : ) Le bilan humain est sans précédent: 10 millions de morts et de disparus auxquels s’ajoutent 20 millions de blessés. Le poids des morts sur les vivants est considérable. Leur sacrifice s’inscrit dans le paysage et les mémoires.             (Exemples : ) Nécropoles nationales, monuments aux morts, culte du Soldat inconnu participent à la construction d’une mémoire collective de la guerre.

(Réponse à la problématique : ) Sortir de la Grande Guerre est un processus long et complexe qui implique plusieurs étapes : traités de paix, démobilisations et reconstruction des sociétés meurtries par cette guerre totale. Les chemins pour retrouver et établir une paix durable sont difficiles.
(Ouverture : ) L’entrée de l’Allemagne dans la SDN en 1926 laisse espérer une paix durable. Mais à l’échelle des individus et des sociétés, la sortie de guerre semble interminable. Sortir de la guerre est-il alors synonyme de paix retrouvée ?

 

SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES

Introduction:
Il faudra plusieurs années pour sortir de la 1ère Guerre mondiale…

Problématique :  Pourquoi fut-il si difficile de sortir de cette guerre ?

–> (1h) DOSSIER : manuel pages 296-297, parcours A ou B

CORRECTION :

Parcours A :
1. Objectifs : gérer collectivement la paix (SDN) voire démocratiquement (plébiscites), affaiblir l’Allemagne (pertes, occupation, démilitarisation, restrictions militaires) en compensant les effort de la Triple Entente (réparations), pour permettre une reprise de l’activité économique normale, régler la question des nationalités.
2. Les pertes territoriales, l’occupation, la mise sous tutelle de son armée sont insupportables à beaucoup d’Allemands (l’Allemagne n’a pas vraiment perdu la guerre sur le terrain militaire et occupait une partie de la France au moment de l’armistice). De plus, elle refuse d’accepter seule la responsabilité du conflit et l’essentiel de considérables indemnités.
3. Fondements politiques (affichés) du nouvel ordre : une diplomatie transparente, la collégialité des décisions (SDN), la démocratie (plébiscites) et le nationalisme, mais aussi, la loi du plus fort.
4. Mépris des vaincus, arbitraire de certaines décisions, non-respect des traités (Turquie), réfugiés (Russie, Pologne, Allemagne, Empire ottoman, Grèce, Italie, Croatie, Bessarabie…), situation chaotique, tensions et guerres

Parcours B :
Cette carte portant sur la question des minorités nationales après 1920 montre les pertes (vaincus) et les gains (vainqueurs) territoriaux ainsi que l’évolution des frontières et la création de nouveaux Etats résultant des traités de paix. Elle montre que certaines minorités nationales ont accédé à des Etats-nations : pays baltes, Pologne,  Tchécoslovaquie, Yougoslavie.
Mais elle montre aussi que les modifications territoriales produisent de nouvelles minorités et de nouveaux problèmes nationaux (zones de tensions) : germanophones en Italie, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie et Roumanie, hongrois en Tchécoslovquie et Roumanie, russophones en Pologne… Elle montre donc que le principe de l’Etat-nation est limité par la réalité de l’étroite imbrication de nombreux peuples en Europe centrale, et que certaines questions restent non résolues : régions sous administration de la SDN. Un détail : dommage que le cartographe ait oublié les modifications de la frontière franco-allemande…

–> (1h) Fichez les pages 290 et 294 du manuel en suivant le plan suivant (conforme à celui du manuel) :

I. LE TEMPS DU DEUIL

CORRECTION :

  • Bilan record : 19 millions de morts ou disparus dont 8 millions de civils, 20 millions de blessés
  • Désorganisation économique et destructions massives
  • Tensions sociales relatives aux responsabilités et aux inégales implications, retour progressif et difficile des hommes à la vie civile (jusqu’en 1920), et « reflux » des femmes vers les foyers
  • Traumatismes et invalidités durables
  • –> Associations d’anciens combattants, essor du pacifisme
  • Nécessaire deuil collectif : monuments aux morts, commémorations, Soldat inconnu, 11 novembre férié (armistice), cimetières, ossuaires

II. UNE PAIX IMPOSSIBLE ?

CORRECTION :

  • 1919 : conférence de paix de Paris regroupant les 27 Etats alliés, « 14 points » du président Wilson (dont le droit à l’autodétermination) –> Plusieurs autres conférences et traités de paix (dont celui de Versailles, 1919) –>

    • Réparations importantes pour l’Allemagne (qu’elle vit comme un Diktat)
    • Société des Nations pour la paix –> Plébiscites dans les territoires les plus disputés (Sarre, Silésie…)
  • Mais les combats se poursuivent pendant plusieurs années :
    • Nouveaux Etats, nouvelles frontières –> Nombreuses contestations, tensions et crises (minorités nationales (20 millions de personnes) et réfugiés)
    • Brutalisation, ensauvagement général des sociétés
    • Guerre civile et internationale russe jusqu’en 1922 : Bolcheviques contres armées blanches (tsaristes) et Alliés (Pologne, France, R.-U.)
    • Insurrections en Allemagne où l’empire cède la place à la République de Weimar
    • Guerre gréco-turque jusqu’en 1922
    • Guerre civile en Hongrie jusqu’en 1921

En complément, l’après-guerre en cartes :

La Première Guerre mondiale aboutit à la signature d’une série de traités de paix qui redessinent l’Europe. Du traité de Brest-Litovsk (1918) au traité de Lausanne (1923) en passant par celui de Versailles (1919), une quinzaine de traités tracent de nouvelles frontières, créent de nouveaux États et affirment de nouveaux principes. Les États vaincus cèdent des territoires aux vainqueurs?: directement, avec le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, par exemple, ou indirectement avec la création de mandats au Proche-Orient. Le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », affirmé par le président américain Wilson dans son programme en « quatorze points », ne préside qu’en partie à la réorganisation territoriale des empires vaincus. Les Tchèques et les Slovaques accèdent à leurs revendications, mais 3 millions de Hongrois sont exclus de la nouvelle Hongrie. Parmi les vainqueurs, ce principe des nationalités divise. En Italie, par exemple, il nourrit le sentiment d’une victoire « mutilée ». La nouvelle carte de l’Europe est donc source de nombreuses tensions et frustrations. La sortie du premier conflit mondial voit aussi l’affirmation du principe de sécurité collective avec la création de la Société des Nations qui installe son siège à Genève.

Le premier conflit mondial est marqué par d’importants mouvements de population. Entre 1914 et 1918, 3 millions de personnes fuient les zones de combat. La fin du conflit accentue les déplacements?: alors que les civils déplacés par la guerre rentrent chez eux, le démantèlement des empires multinationaux et de nouveaux affrontements entraînent d’importants flux de réfugiés. La guerre gréco-turque conduit au déplacement forcé de 1,3 millions de Grecs, les orthodoxes devant rejoindre la Grèce tandis que les musulmans s’installent en Turquie. Cet échange de population fait même l’objet d’un accord international (convention intégrée dans le traité de Lausanne en 1923). Les Russes (800?000) et les Arméniens (700?000) constituent les deux autres principaux groupes de réfugiés. Alors que la politique migratoire des États-Unis devient plus restrictive dans les années 1920, l’Europe voit affluer des millions de civils sur ses routes. Trois millions d’entre eux sont apatrides. Cette situation représente un défi à la fois juridique et humanitaire. Parmi d’autres acteurs, la Société des Nations, créée en 1919, tente de mettre en place les premiers outils de protection de ces populations.
© L’Histoire-Les Arènes-Légendes Cartographie
Conclusion :
La guerre a conduit à la disparition des grands empires : IInd Reich allemand, Empire d’Autriche-Hongrie, Empire de Russie, Empire ottoman.
Les traités ont apporté peu de satisfaction aux belligérants, y compris aux vainqueurs, au regard de leurs pertes. L’Allemagne et l’Autriche se sentent humiliées, l’Italie mal récompensée. Le tracé de nouvelles frontières a apporté certaines réponses à la question des nationalités, tout en créant de nouveaux problèmes (réfugiés et apatrides par exemple).
Cette nouvelle situation sera le terreau propice à une nouvelle guerre mondiale 20 ans plus tard.

FIN du chapitre et du programme d’histoire de première…

LES SOCIETES EN GUERRE : DES CIVILS ACTEURS ET VICTIMES DE LA GUERRE

Introduction :
40 % des victimes furent des civils : plus de 8 millions de civils périrent.

Problématique : Comment les civils furent-ils touchés par cette guerre totale ?

–> (30 mn) Les Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 : qu’est-ce qu’un génocide ?
Au XIXe siècle, l’Empire ottoman, fragilisé, voit son territoire (Balkans, Afrique) et sa puissance faiblir. Dans ce contexte, l’essor des nationalismes conduit aux revendications d’indépendance de certaines communautés minoritaires (les nationalités), dont les Arméniens (2 millions essentiellement dans l’Est de l’Anatolie) considérés par le pouvoir comme un ennemi intérieur, allié de l’ennemi russe. Ces tensions nourrissent une vision raciste de la société ottomane. Plusieurs massacres de masse d’Arméniens sont commis en 1895-1896 et 1909. En 1915, un nouveau cap dans l’horreur contre les civils est franchi. Le mot « génocide » ne sera inventé qu’en 1944, mais on peut l’utiliser pour parler du cas arménien de 1915. Retrouvez la définition d’un génocide (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres) :
–> (10 mn) Complétez la définition façon texte à trous sur Pronote (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres)

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel en suivant le plan suivant (qui ne correspond pas forcément à celui du manuel…) :

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

I. LES CIVILS VICTIMES DE LA GUERRE

CORRECTION :
Des massacres de civils sont commis dès les premières semaines de combats en Belgique et en France. A ces massacres, il faut ajouter les bombardements de villes et le manque de nourriture et de médicaments.
Des ennemis intérieurs sont désignés : Allemands incarcérés en France, Juifs persécutés en Russie et près d’1,5 million d’Arméniens persécutés dans l’Empire ottoman depuis la fin du XIXe siècle, sont victimes d’un génocide.
12 millions de civils sont déplacés.
La guerre sous-marine fait aussi de nombreuses victimes parmi les marins et les passagers.
L’aide internationale (Croix-Rouge, Herbert Hoover, riche philanthrope américain) s’organise difficilement.

II. UNE GUERRE TOTALE QUI ÉBRANLE LES SOCIETES (économie, travail, sciences, idées, mentalités…)

CORRECTION :
Toute l’économie est redirigée vers une production massive (taylorisme –> Organisation scientifique du travail (OST)) pour l’effort de guerre : armes (Renault), vêtements, vivres, matières premières, prix fixés, croissance des dépenses publiques, emprunts publics massifs, nouveaux impôts, bénéfices records pour certaines grandes entreprises et inflation durable pour tout le monde.

Les sciences aussi sont mobilisées : gaz de combat, blindés, anesthésie, chirurgie, radiologie (travaux de Marie Curie).
Toute la population est réquisitionnée :

  • Les femmes, piliers de la famille, correspondantes de guerre, ouvrières, médecins, infirmières, dans les nouveaux métiers du secteur tertiaire mais toujours en position subalterne par rapport aux hommes
  • Les étrangers et les prisonniers de guerre réquisitionnés au travail

La journée de travail repasse à 11h. Les conditions se dégradent, les accidents se multiplient.
L’opinion publique est contrôlée par la propagande et la censure (« bourrage de crâne ») qui permet de limiter le pacifisme et de préserver l’Union sacrée des sociétés contre les ennemis, ce qui débouche sur de véritables cultures de guerre, une héroïsation des combattants et la critique des embusqués et des profiteurs.
Mais en 1917, la lassitude finit par l’emporter : multiplication des grèves, mutineries, insurrections, révolutions (Allemagne, Russie), chute des empires centraux (Autriche-Hongrie, Empire ottoman) confrontés à la question de leurs nombreuses nationalités.

Conclusion :
Bouleversées comme jamais par la guerre, les sociétés connaissent des adaptations parfois surprenantes ou paradoxales (relative émancipation des femmes/subordination, premiers contacts avec les troupes coloniales/racisme, culture de guerre/pacifisme…).
Surtout, la guerre devenue totale sur tous les aspects de la vie en société, affirme un  mépris absolu pour les civils qui se traduit par la multiplication des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
On l’a surnommée la « Der des ders », ce qui, hélas, ne se vérifia pas.

–> (1h) Question problématisée (guidée)

FIN du chapitre

Géopolitique des baballes, 1800-2000

« Animation of the arguably most interesting 200 years in European History: The years 1800 until 2000. It includes the Napoleonic Wars, World War 1, World War 2 and Post-war Europe. This is an update of my previous video, since I made lots of small errors there. The entire time frame is much better presented now, and the animation is much more smooth. The size of the countryball corresponds to the country’s relative economic power, military power, population, size and influence in European politics. The text frame on the left shows important events, and the text frame in the top-right shows general trends of the era. I couldn’t fit every country to appear on the right time, My apologies to Albania, Luxembourg, Montenegro, Lithuania, Estonia, Latvia, Moldova and Switzerland. You did appear in the final shot. Also there was not enough room for the European city states. The video was made using Adobe After Effects and with the help of lots of historical internet sources. Music: The Emperor’s army – Jeremy Blake »

UN EMBRASEMENT MONDIAL ET SES GRANDES ETAPES (1914-1918)

Introduction :
La Première Guerre mondiale a laissé un souvenir particulièrement profond et durable chez ceux qui l’ont vécue, qui pensaient d’abord qu’elle serait violente mais courte.  Mais il a aussi été cultivé par les générations suivantes.

Problématique : Qu’est-ce qui fait de la Première Guerre mondiale une guerre à part ?

En attendant la suite, une réponse en chanson :

I. L’EUROPE ENTRAÎNE LE MONDE DANS LA GUERRE

–> (2h) Deux croquis (Europe et monde) à compléter à partir de la leçon qui suit. (Des indications en rouge dans la leçon)
Fonds de carte.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress :
Carte Europe (Tous les éléments sont déjà disponible dans la diapositive, il suffit de leur donner l’apparence voulue pour les uns, ou de les localiser sur le fond de carte pour les autres.) :

Carte Monde (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

  • Nationalismes –>
    • Colonialisme
    • Question des nationalités européennes (Serbie !)
    • Propagande, soif de revanche, préparatifs militaires (durée du service allongée…)
  • –> Tensions, crises (Tanger (1905), Agadir (1911) : France/Allemagne)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 1.

  • Alliances :
    • Triple-Alliance = Allemagne + Autriche-Hongrie + Italie
    • Triple-Entente : France + Russie + R-U

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 2.
(Laquelle des 2 alliances possède l’avantage géostratégique ? Pour quelles raisons ?)

  • 28 juin 1918 : assassinat de Sarajevo –> « Jeu des alliances »
  • De nouveaux belligérants au cours de la guerre :
    • Triplice, encerclée : Empire ottoman et Bulgarie (1914)
    • Triple-Entente : Japon (1914), changement d’alliance de l’Italie (1915), Roumanie (1916), Chine et EUA (1917)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie  3.

  • Mobilisation des ressources et troupes coloniales + dominions : transferts de troupes vers l’Europe depuis l’Amérique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb, les Indes, l’Océanie
  • Offensives de l’Entente + Alliés contre l’Empire ottoman en Irak, Syrie, Palestine, Caucase et conquête des colonies allemandes : Togo, Cameroun, Tanzanie, Namibie, Qindao, Nouvelle-Guinée et îles Carolines
  • Guerre sous-marine : mer du Nord, Manche, Méditerranée, Atlantique Nord
  • Batailles navales : cap Coronel, îles Falkland

–> Croquis à compléter : Monde.ppt

CORRECTION :

  • Les puissances centrales sont encerclées par plusieurs fronts :
    • Belgique et France
    • Prusse orientale et Russie
    • Dardanelles, Balkans, Vénétie
    • Blocus en mer du Nord

II. « UNE GUERRE LONGUE ET MASSACRANTE »

  • Progrès dans la métallurgie, la chimie, les moteurs et les moyens de transport –> Augmentation de la puissance de feu et de destruction des armes :
    • Artillerie
    • Mitrailleuses
    • Fil de fer barbelé
    • Armes chimiques (effets physiques et psychologiques effrayants)
    • Aviation
    • Sous-marins

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 4.

  • –> Fin 1914-1915 : offensives stoppées :
    • Allemagne dans la Marne
    • Russie à Tannenberg
    • Entente dans les Dardanelles
    • + Palestine, Irak, Caucase
    • Blocus maritime en mer du Nord
  • A l’Ouest : guerre de mouvement –> Défense –> Guerre de position, échec de toutes les percées :
    • Allemands à Verdun
    • Britanniques dans la Somme
  • 1918 : Véhicules blindés et intervention américaine décisive –> Retour des offensives

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 5.

  • 1917-1918 : grèves (midinettes…), mutineries, insurrections et révolutions :
    • Bolcheviques en Russie
    • Spartakistes en Allemagne

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 6.

CORRECTION :

  • Bilan militaire :
    • 70 millions de combattants
    • 18 millions de morts au combat (moitié de « disparus »)
    • 20 millions de blessés, gueules cassées, traumatisés, brûlés, infectés… de jeunes hommes pour la plupart
    • Autant de veuves, d’orphelins…

Conclusion :
La Guerre de 14-18 fut une guerre d’un nouveau genre, mondiale, tuant et détruisant de façon industrielle selon de nouvelle tactiques guerrières (guerre de position, guerre chimique, dans l’air, sous l’eau).
Mais elle fut bien plus qu’un affrontement militaire…

FIN de chapitre

METROPOLE ET COLONIES

Introduction :
Une métropole désigne ici un territoire dominant un empire constitué de colonies. Si celles-ci ne sont plus forcément des colonies de peuplement (au sens antique), elles sont néanmoins toujours des territoires dominés politiquement, militairement et culturellement et exploitées économiquement.
Nous nous intéressons à l’Empire français entre 1870 et 1914.

Problématique : Pourquoi la République s’est-elle dotée d’un empire colonial ?

I. L’EXPANSION COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la leçon page 208 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

Quelques cartes complémentaires :

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La politique coloniale française durant la IIIe République s’inscrit dans la continuité du IInd Empire. Comme la plupart des puissances mondiales qui se réunissent à Berlin en 1895 pour se partager l’Afrique, la France y cherche :

  • Des avantages géopolitiques, mais qui peuvent conduire à des tensions et des crises :
    • Fachoda, 1898 : France-Royaume-Uni
    • Maroc 1905-1911 : France-Allemagne
  • Des matières premières
  • Des débouchés commerciaux
  • Une réserve démographique dans l’optique d’éventuelles guerres
  • Des possibles zones de relégation pour les « indésirables » (colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie) ou pour des colons (colonies de peuplement comme en Algérie) qui peuvent aussi constituer des clientèles politiques

L’empire français est constitué de statuts divers :

  • Départements d’Algérie (1848) : administration directe du Ministère de l’Intérieur
  • Colonies, regroupements : AOF (1895) et AEF (1910), Union indochinoise (1897), Madagascar (1895) à administration directe du Ministère des Colonies (1894)
  • Protectorats de Tunisie (1881) et du Maroc (1912) : autonomie relative sous tutelle d’un résident général

Mais cet empire considérable, comparable à l’empire britannique, intéresse encore peu les Français mis à part quelques élites (Jules Ferry, parti colonial, scientifiques…).

–> (1h) Questions sur documents :

II. LES CONTRADICTIONS DE LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la page 212 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La colonisation est présentée comme une « mission civilisatrice » au nom de l’« universalisme républicain » (héritage de la Révolution française, droits de l’homme). Concrètement, cela donne lieu à quelques réalisations : mission chrétiennes, humanitaires, création d’Instituts Pasteur (recherche épidémiologique) ou d’Alliances françaises (action culturelle, apprentissage du français). Mais ces « bienfaits » restent réservés à quelques élites peu nombreuses, dans un faible nombre de grandes villes (Alger et Saigon principalement).

Dans la plupart des cas, la violence est la règle. La conquête fût militaire, brutale. Les civils ont été très exposés. Les négociations, quand elles eurent lieu, furent très déséquilibrées. Les administrateurs coloniaux, européens, souvent en très petit nombre, vont imposer aux sociétés colonisées des règles sur le modèle du Code de l’indigénat algérien (1887), qui prévoit :

  • Un statut personnel de l’indigène en fonction de sa religion –> Discriminations, ségrégation
  • Des sanctions administratives (donc extra-judiciaires, souvent arbitraires) : internements, déportations, expropriations, violences
  • L’exploitation économique des ressources par le travail forcé (conduisant à la construction d’Infrastructures) souvent gérée par des compagnies privées concessionnaires
  • Dans tous les cas, l’exclusion des indigènes de la vie politique

Ce système raciste sera soutenu par une propagande grandissante lors des expositions coloniales (zoos humains), dans la presse ou la peinture (courant orientaliste).

Si certaines élites locales collaboreront activement dans un sens assimilationniste ((se) rendre identique aux colonisateurs), comme Blaise Diagne, député en 1914, cette situation provoque de nombreuses résistances :

  • Insurrection d’al-Mokrani en Algérie (1871)
  • Insurrection des Kanaks la même année
  • Nombreuses révoltes en Indochine
  • Résistance populaire à Madagascar
  • Revendications nationalistes tunisiennes dès 1910

Conclusion :
Comme la plupart des puissances mondiales, la France met en place un empire colonial fondé sur la domination politique, militaire et culturelle, ainsi que l’exploitation économique de la main-d’œuvre et des ressources.
Impérialisme culturel –> Acculturation –> Destruction des cadres sociaux traditionnels
Son « œuvre civilisatrice » (santé, éducation) relayée par une importante propagande reste limitée à quelques élites dans les grandes villes (Alger, Saigon).

FIN du chapitre

ANALYSE DE DOCUMENTS – Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation?

Cf. : Leçon sur LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION? et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION :

Les documents que nous allons analyser sont un dessin de presse du Suisse Chappatte publié en 2018 sur son site Internet ainsi qu’un article d’après une publication scientifique de 2012 portant sur les transformations des espaces ruraux québécois. Nous verrons comment ils illustrent les transformations des espaces ruraux et les conflits que cela peut entraîner. Ces documents illustrent davantage la réalité des campagnes dans les pays développés (Suisse, Canada) que dans les pays en développement.

Les espaces ruraux sont par définition une zone intermédiaire entre les villes et la nature. Moins denses que les villes, ils sont néanmoins largement anthropisés contrairement aux espaces naturels. L’anthropisation est donc la toute première des transformations que connaissent et qui définit les espaces ruraux. Il y a ainsi de fortes chances que cet arbre-là (dessin de Chappatte) ait été planté par l’homme et que la vie de ce rouge-gorge soit intimement liée aux activités agricoles des hommes. Ainsi ne sont-ils pas vraiment naturels, mais largement liés à l’anthropisation.
L’industrialisation récente de l’agriculture (mécanisation, intrants, sélection, OGM) a largement transformé les espaces agricoles traditionnels. Un des effets les plus spectaculaires sont les remembrements : rapidement, les petites exploitations soumises à la pression de grands groupes économiques ont fait faillite et leurs anciennes petites parcelles ont été réorganisées en vastes exploitations ce qui a souvent conduit à la disparition des paysages traditionnels (bocage par exemple) pour faire place à la monotonie des openfield (vastes surfaces uniformément vertes du dessin de Chappatte).
L’industrialisation s’est accompagnée de l’urbanisation conduisant à la transition urbaine, dont l’étalement prévoit la disparition des espaces ruraux aux périphéries des villes. Cela se traduit par une artificialisation rapide (l’équivalent d’un département français chaque année…) par construction de lotissements et d’infrastructures (transports comme sur le dessin par exemple).
Dans de nombreux pays, ces mutations restent incontrôlées et conduisent à un mitage anarchique de l’espace rural par la ville, ce qui conduit à la périurbanisation, un entre-deux mêlant urbanité et ruralité. Le « Clos des champs » (la clé des champs?) de Chappatte, aménagement pourtant typiquement urbain, conçu pour des citadins, veut sans doute railler l’emballage campagnard de nombreux lotissements sensés vendre un cadre privilégié, loin des fureurs de la ville.

Cela reflète une époque où l’écologie et la qualité de la vie sont devenus des enjeux majeurs. On n’est alors pas étonnés de constater des mouvement d‘exode urbain ou de mobilités pendulaires des citadins vers les campagnes. Au début du confinement, les départs des villes vers les campagnes ont été nombreux. Ces populations néo-rurales, souvent plus aisées que les populations rurales traditionnelles, contribuent à un embourgeoisement des campagnes et au développement de nouvelles activités (« massothérapie, herboristerie, restaurants gastronomiques »…).
Toutes ces transformations conduisent à une diversification des activités rurales de plus en plus marquées par la multifonctionnalité (résidence, agriculture, industrie, infrastructures, loisirs, tourisme…) qui induit une fragmentation des espaces.

La multiplication des activités et des fractures a tendance à multiplier les conflits d’usage.
L’urbanisation exerce une forte pression sur les exploitations agricoles périurbaines soumises à la spéculation foncière. Un lotissement en plus, c’est souvent une exploitation agricole en moins, comme le caricature Chappatte. Une autoroute en plus, ce sont des ennuis pour toutes les activités qui se trouvent le long de son tracé, comme nous l’avons vu au travers de Rural! d’Etienne Davodeau, avec l’exemple de l’A87 qui a profondément affecté les riverains agriculteurs ou néo-ruraux entre Le Mans et Angers.
Autre conflit illustré par Laurie Guimond et Myriam Simard, l’embourgeoisement conduit au renchérissement de la vie dans les campagnes et à une autre forme de spéculation qui rend les logements inabordables pour beaucoup de gens, y compris les populations locales. Bref, certains pauvres ne trouvent plus à loger dans le village de leur famille, ce qui crée un « ressentiment des ruraux de longue date se sentant dépossédés de leur milieu de vie sociale et exclus indirectement des nouvelles activités ». C’est un phénomène que le confinement actuel a d’ailleurs permis d’observer en l’exacerbant : de nombreux ruraux se sont plaints de l’arrivée de « Parisiens » présentés comme des indésirables.
Enfin, le problème majeur qu’illustre Chappatte est peut-être le risque majeur que toutes ces transformations et pressions diverses font peser sur notre environnement. Le conflit entre nécessaire protection et indispensables activités économiques est sans doute un des plus prégnant aujourd’hui. Les nuisances et les pollutions que Chappatte réussit presque à nous faire sentir et entendre menacent la biodiversité (un million d’espèces animales menacées ?), souillent l’air, les sols, épuisés par l’agriculture productiviste et l’eau. Schématiquement, ce conflit oppose des écologistes, des décroissants et des scientifiques d’un côté aux climatosceptiques et aux chantres du productivisme carboné de l’autre.

On vient de le voir au travers de ces deux documents, entre caricature et recherche scientifique, les espaces ruraux sont soumis à de profondes et rapides transformations liées à l’industrialisation et à l’urbanisation, qui conduisent à leur fragmentation et à la multiplication des conflits d’usage. Ces compétitions ne doivent pas cacher l’enjeu majeur de la protection de notre environnement, d’autant plus sensible dans les campagnes, qui illustrent pour beaucoup un idéal d’aménagement raisonnable, entre nature et culture.

LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION?

Introduction :
–> A partir de ces photographies, identifiez les  caractéristiques générales des espaces ruraux.

Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION de l’introduction :
Les espaces ruraux sont des espaces anthropisés, c’est-à-dire profondément transformés par les sociétés, contrairement aux espaces dits « naturels », mais pas entièrement artificialisés comme les espaces urbains. Ils présentent des densités de population généralement plus faibles que les villes, mais pas toujours (deltas et vallées agricoles parfois très denses).
La fonction dominante de ces espaces est depuis toujours agricole, nourricière, mais pas seulement : leur multifonctionnalité est ancienne (cultures non alimentaires, extraction, transports, cultes, loisirs aujourd’hui…).
La singularité des espaces ruraux par rapport aux villes se situe dans ses paysages où domine la végétation et surtout peut-être, dans un mode de vie, une façon d’habiter : proximité avec la nature, distances parcourues (mobilités par la route), solidarités villageoises, silence, lenteur…
L’espace rural représente aujourd’hui 1/4 de la surface terrestre et 3 milliards de personnes, les villes seulement 1% de l’espace pour 4,5 milliards de personnes. L’espace périurbain constitue un entre-deux complexe.

Problématique : Comment les espaces ruraux se transforment-ils?
I. LA FRAGMENTATION DES ESPACES RURAUX
–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
A partir du texte ci-dessous, réalisez les deux premières parties d’un croquis de l’Inde (La 3e partie sera ajoutée plus tard.).
A imprimer ou à réaliser dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) en copiant le fond de carte (Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress).

DOCUMENT : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde

Des espaces agricoles inégalement productifs
La population indienne est encore aux deux tiers rurale. Lancée après la crise alimentaire de 1965, la « révolution verte » a fait disparaître les disettes mais sans résoudre la malnutrition. Fondée sur l’utilisation de semences à haut rendement, l’irrigation et les engrais, elle ne s’est appliquée qu’aux grandes exploitations de blé et de riz et dans les régions propices : vallées et deltas du Nord (Gujarat, Penjab, Haryana, West Bengal) et du Sud du Telangana, sans toucher les zones centrales et occidentales semi-arides vouées à la culture paysanne, vivrière du millet. En parallèle, se sont développées les cultures exportatrices du coton (Est du pays), du thé et de l’arachide (Sud) et de la canne à sucre (vallée du Gange). Aujourd’hui, l’Inde est le premier producteur mondial de thé, de lait et de protéagineux, le deuxième pour le riz, le blé et la canne à sucre, devenant ainsi une grande puissance agricole exportatrice. Mais ces succès commerciaux ont un coût : la contamination des sols est générale dans les régions d’agriculture intensive et la pratique des brûlis aggrave la pollution atmosphérique. En 1984, une fuite de gaz dans une usine de pesticides à Bhopal (symbole « + » sur la carte politique ci-dessous) tua plusieurs milliers de personnes et causa plusieurs dizaines de milliers d’affections et d’invalidités chroniques.

Les mutations en cours des espaces ruraux
La situation générale des paysans est encore précaire ce qui les pousse à se tourner vers d’autres activités en développement dans les villes, entraînant un important exode rural, mais aussi dans l’industrie rurale (production de biens de consommation et de pièces détachées) dans la vallée du Gange et sur la côte est principalement. Dans l’Himachal Pradesh au Nord, à l’Est du Bangladesh et dans le Kerala au Sud, le tourisme constitue également des compléments de revenus. Par ailleurs, une urbanisation rapide et peu maîtrisée crée un mitage périurbain en périphérie des grandes villes (symbole « x » sur la carte politique) qui empiète sur les espaces agricoles, dépossédant de nombreux paysans de leurs terres et les poussant vers les bidonvilles.

Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles
Cette paupérisation, qui touche en particulier les plus pauvres, exclus de la société indienne comme les intouchables, entraîne des tensions et des revendications que structure le mouvement naxalite d’inspiration maoïste, revendiquant la violence dans le Nord-Est, du Bengale au Telangana. Le gouvernement indien considère ce mouvement comme la principale menace à la sécurité du pays. En outre, depuis une vingtaine d’années, l’Inde est devenu un terrain d’affrontement entre l’entreprise étatsunienne Monsanto, le géant des semences génétiquement modifiées (OGM) installé dans la Silicon Valley indienne de Bangalore (Karnataka), et des associations paysannes qui se sentant dépossédées de leurs cultures, poussées à l’endettement et au suicide, intentent des actions politiques et en justice.

Fond de carte à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

–> Lecture des pages 176-183 du manuel de géographie + Fiche de la page 182 selon le plan du livre ou (plus ambitieux) selon celui-ci:

1. L’agriculture, fonction principale des espaces ruraux

  • Rural = agricole –> Alimentation
  • Déterminismes : Sols, pentes, climats, eau
  • Mais adaptations : Engrais, terrassements, irrigation
  • 1er secteur d’activité mondial :
    • Agriculture = 1 milliard de personnes
    • 80% des sources de revenus dans les PMA/PVD
  • Mais nombre d’agriculteurs en recul

2. L’agriculture productiviste recompose les espaces ruraux

  • Agriculture productiviste (intensive, industrielle, spéculative) = irrigation, intrants, engrais, produits phytosanitaires, serres, hors-sol, sélection, OGM, mécanisation
    • –> Cultures commerciales : cacao, blé, soja, coton, canne à sucre –> Extension des surfaces cultivées, fronts pionniers, accaparement des terres
    • –> Recul et paupérisation de la paysannerie traditionnelle, vivrière, d’autosubsistance (PMA, PEVD)
    • –> Exode rural –> Transition urbaine –> Ruraux = 45%
    • MAIS renaissance rurale dans les PD (néo-ruraux/aménités) à embourgeoisement
  • –> Transformation des paysages :
    • Déprise agricole : friches, reforestation
    • Désertification
    • Nouvelles fonctions liées à l’urbanisation : périurbanisation, loisirs –> Nouvelles mobilités (pendulaires, saisonnières) et mitage
    • Mais aussi : remembrements, nouvelles cultures (bétail, soja, huile de palme, colza) et déforestations (/espaces « naturels ») dans les PMA/PVD
  • –> Conséquences :
    • Sécurité alimentaire
    • MAIS problèmes environnementaux (pollutions, épuisement des sols), sociaux (accès à la terre), sanitaires (aliments contaminés), culturels (standardisation)
    • –> Agriculture « bio », labellisation, circuits courts, commerce équitable
  • Renforcement de la dépendance agriculture-rural/urbain
    • Domination depuis les métropoles (bourses) de quelques pays, institutions (OMC, UE) et FTN sur des marchés mondialisés
    • Importance des ports –> Restructurations

II. DE NOUVELLES FONCTIONS ET DES CONFLITS D’USAGE

–> Etude de cas : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde (suite)
A partir du texte ci-joint, réalisez la 3e partie du croquis de l’Inde.
A imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 172-175 du manuel de géographie

CORRECTION du croquis : Mutations agricoles et recomposition des espaces ruraux en Inde
1. Des espaces agricoles inégalement productifs
Régions touchées par la « révolution verte » (blé et riz)
Cultures exportatrices (coton, thé, arachide et canne à sucre)
Exportations (thé, lait, riz, blé…)
Contamination des sols
Catastrophe de Bhopal (usine de pesticides)
Régions centrales et occidentales semi-arides (millet)
2. Les mutations en cours des espaces ruraux
Essor de l’industrie rurale (biens de consommation et pièces détachées)
Tourisme
Mitage périurbain en périphérie des grandes villes
Exode rural
Bidonvilles
3. Fragmentation des espaces ruraux et conflits agricoles

Actions du mouvement naxalite
Implantation de Monsanto, en conflit avec des associations paysannes

–> A partir de ces photographies de paysages français, rédigez 2 paragraphes répondant au plan suivant :

1. Une multifonctionnalité croissante… (Quelles sont les différentes fonctions des espaces ruraux?)

CORRECTION :

  • Multifonctionnalité :
    • Extraction
    • Industrie rurale (districts « marshalliens »)
    • Tourisme rural, loisirs à Folklorisation des identités, patrimonialisation des paysages, labels
    • Economie résidentielle
    • Pluriactivité : transformation des productions, agrotourisme

2. … qui entraîne des conflits d’usage. (Quels sont les conflits entre ces différentes activités quant à l’usage de l’espace rural?)

CORRECTION :

  • Concurrences :
    • Etalement urbain/campagnes
    • Protection/exploitation
    • Entre différentes fonctions productives
    • Résidence/villégiature (dépossession, marginalisation/gentrification rurale)
    • Pauvres/riches (accaparement des terres)
    • –> Fragmentation
  • –> Enjeux :
    • Foncier
    • Eau
    • Qualité de vie (NIMBY)
  • –> Politique (ZAD, Zone à défendre ou Zone d’aménagement différé?, action directe, politique, judiciaire…)

Des éléments de correction ci-dessous :

III. LA FRANCE : DES ESPACES RURAUX MULTIFONCTIONNELS, ENTRE INITIATIVES LOCALES ET POLITIQUES EUROPEENNES
1. Les mutations des espaces ruraux français
–> A partir des 14 photos de paysages français ci-dessus : En un paragraphe, présentez les mutations des espaces ruraux en France. Pensez à citer les lieux évoqués. + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Vocabulaire à employer :
Urbanisation
Artificialisation
Périurbanisation
Mitage
Remembrements
Embourgeoisement
Fragmentation
Multifonctionnalité
Déforestation
Dégradations
Redynamisation
Economie résidentielle
En complément : pages 208 à 211 du manuel de géographie

CORRECTION du texte à trous : L’exode rural a accéléré l’urbanisation et engendré la périurbanisation, zone hybride peuplée de citadins dans un environnement campagnard qui recule sous l’effet de l’artificialisation (lotissements, infrastructures…) qui conduit au mitage.

La moitié du territoire français est consacrée à l’agriculture mais elle recule depuis 50 ans.  Cette déprise agricole conduit à la formation de friches et à un retour de la végétation « naturelle ». La France est une puissance agricole largement autosuffisante et le 4e exportateur mondial de produits agricoles.

L’agriculture française s’est transformée sous les effets du libre-échange et de la mondialisation qui ont encouragé la constitution de grandes exploitations intensives. Cela a conduit à la faillite et au regroupement de plus petites exploitations et de leurs parcelles (remembrements), ce qui a considérablement modifié les paysages (destruction des bocages au profit de l’openfield). Ce productivisme, la mécanisation, l’emploi massif d’engrais et de produits phytosanitaires entraîne de nombreuses dégradations : pollutions, épuisement des sols, atteintes à la biodiversité. En réaction, on observe le développement encore timide de labels « biologiques » et de circuits de distribution courts.

Autre recomposition majeure est l’apparition de nouvelles formes de multifonctionnalités : si l’extraction et l’industrie rurale ont toujours existé, on observe le développement du tourisme, de la production d’énergies renouvelables ou de nouvelles économies résidentielles liées à l’arrivée de néo-ruraux. Dans les zones les plus isolées au contraire, les massifs montagneux en particulier, on observe un net vieillissement et la paupérisation des populations.

Ces recompositions et une multifonctionnalité croissante entraînent une fragmentation des espaces et de nombreux conflits d’usage.

2. Les acteurs des espaces ruraux en France
–> Etude de cas : Rural!, Etienne Davodeau, 2002 (Extraits de la BD ici ) + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)
Quels sont les acteurs en présence ?
Quelles activités trouve-t-on sur ce territoire ?
Quels sont les conflits d’usage ?
Comment sont-ils gérés ?
En complément : pages 210-211 du manuel de géographie
Des éléments de correction ci-dessous :

CORRECTION du texte à trous : Les acteurs de la vie rurale se déclinent à différentes échelles :

  • L’Union européenne (UE) a favorisé grâce à la Politique agricole commune (PAC) certains grands groupes de l’industrie agroalimentaire (IAA) et les grandes exploitations intensives. Elle cherche encore timidement à corriger le tir avec le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER –> aides à l’agriculture « biologique » par exemple).
  • L’Etat français propose désormais les dispositifs des zones de revitalisation rurale (ZRR –> exemptions fiscales), des pôles d’excellence rurale et diverses certifications visant à la patrimonialisation des espaces ruraux (Réserves naturelles ou Appellation d’origine protégée (AOP) des produits par exemple). Mais dans certaines régions, le sentiment d’abandon (fermeture de services publics) a alimenté le mouvement des Gilets jaunes.
  • Les Régions sont le niveau administratif privilégié pour l’attribution des aides du Fonds européen agricole pour le développement rural.
  • Les intercommunalités (regroupements de communes) sont pensées comme un maillon permettant de prendre en compte les recompositions des espaces ruraux, notamment la désertification.
  • Les populations changent : les non-agriculteurs (télétravail, retraités, étrangers…) sont de plus en plus nombreux ce qui entraîne parfois l’embourgeoisement (gentrification) et des conflits d’usage (autoroute A87 contre agriculture « biologique » par exemple). Afin de les résoudre, ils engagent des actions diverses : associations, rassemblements, manifestations, pressions sur les responsables politiques, actions en justice, actions illégales, « Zones à défendre » (ZAD, comme à Notre-Dame-des-Landes)…
3. Une typologie des espaces ruraux français

–> (Durée : 1h) Croquis à compléter à partir d’un texte :

En France, des espaces ruraux multifonctionnels

Les espaces ruraux français connaissent de fortes mutations. Il n’y a pas une campagne française, mais des campagnes aux fonctions très diverses.

Les campagnes dynamiques proches des grandes villes
La périurbanisation s’est largement diffusée dans les périphéries urbaines, plus ou moins largement selon l’importance de la ville. Elles sont caractérisées par une forte croissance résidentielle et une économie diversifiée : agriculture, centres commerciaux, lotissements s’y côtoient.

Les campagnes résidentielles et touristiques
Bordant les littoraux de la Manche, de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, occupant les espaces montagnards (Pyrénées, Alpes…), ou remontant dans les vallées (vallée du Rhône, couloir alsacien…), mais aussi outre-mer, ces campagnes se sont ouvertes au tourisme. Sports d’hiver, parcs naturels, économie résidentielle… ont revitalisé des espaces ruraux à faibles revenus et éloignés des services courants.

Les campagnes agricoles et industrielles
Ces territoires ruraux (Bassin parisien, Bretagne…), sont à l’origine de la puissance agricole de la France. Outre-mer, cela se traduit par des cultures tropicales spéculatives héritières des plantations coloniales. L’industrie est présente dans les villes moyennes, notamment celle du secteur agroalimentaire.

Les campagnes vieillies à faible densité
Ces campagnes occupent une diagonale qui s’étire des Pyrénées jusqu’au Nord-Est en passant par le Massif central et une partie des régions de l’Ouest. Certaines sont classifiées en espaces hyper-ruraux. L’agriculture y est difficile, les densités de population et d’équipements faibles, au point que l’on parle pour ces territoires, d’une « diagonale du vide ».

Fond de carte ci-dessous à imprimer ou à réaliser directement dans Powerpoint ou Impress par exemple (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).
En complément : pages 206-207 et 225 du manuel de géographie
CORRECTION : (Voir couleurs dans le texte ci-dessus en guise de légende)
FIN du chapitre

ANALYSE DE DOCUMENT – La mise en œuvre du projet républicain

Cf. : Leçon sur LA MISE EN OEUVRE DU PROJET REPUBLICAIN et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION façon plan détaillé :

Introduction :
Le document que nous allons analyser est un tableau peint par Alfred-Henry Bramtot en 1890, intitulé Le suffrage universel. Les dernières décennies du XIXe siècle en France sont marquées par l’affirmation durable de la IIIe République, mais aussi par des mouvements de contestation boulangiste et anarchiste. Ce tableau est une commande devant servir à décorer la Mairie des Lilas à Paris.

Nous allons voir comment il met en évidence les valeurs républicaines ainsi que les moyens de leur diffusion dans une société qui s’unifie progressivement.

1. Les valeurs républicaines
  • La souveraineté de la nation/du peuple :
    • Titre de l’œuvre : Le suffrage universel, expression de la volonté populaire
    • Variété des tenues, professions, classes sociales : bourgeois, boucher, ouvrier/paysan, professeur…
    • MAIS CRITIQUE : exclusion des femmes, mineures politiques (jeune fille et Marianne tronquées)
  • L’égalité : ouvrier, paysan, artisan et bourgeois égaux en droits MAIS CRITIQUE : pas d’isoloir, qui garantit l’indépendance du vote
  • Le parlementarisme, la délégation : le bulletin transmis de l’« instituteur » au « maire » (le scrutateur)
  • Les libertés fondamentales : bonnet phrygien de Marianne

Transition : Le tableau de Bramtot illustre le déroulement, les gestes et les valeurs politiques héritées de la Révolution française (drapeau tricolore présent deux fois sur le tableau) mais qu’il reste à faire adopter par tous les Français.

2. Les moyens de diffusion des valeurs républicaines
  • Le maire, représentant et intermédiaire de proximité du peuple et de l’Etat, élu au suffrage universel masculin et son administration (plusieurs assesseurs)
  • L’école républicaine, souvent associée au bâtiment de la mairie : lois Ferry 1881-1885 –> Ecole gratuite, obligatoire jusqu’à 13 ans et laïque (égalitaire MAIS CRITIQUE garçons et filles séparés avec programmes différents, genrés) –> Instruction et langue française pour tous : importance de l’écriture, très présente dans le tableau
  • Le patriotisme revanchard contre l’Allemagne, le service militaire obligatoire pour tous (1889), les bataillons scolaires, la colonisation
  • Les symboles : Marianne, le drapeau…

Conclusion :
Les valeurs républicaines inspirées de la Révolution française s’enracinent durablement dans les premiers temps de la IIIe République, grâce aux élus locaux, courroies de transmission entre l’Etat et les citoyens, mais aussi grâce à l’école de la République et à l’armée, devenues obligatoires, véritables creuset de la nation française. La tableau de Bramtot, exposé dans une mairie est conçu comme une œuvre de propagande  exaltant les valeurs républicaines. Les adversaires de la République perdent alors rapidement leur influence (monarchistes, anarchistes persécutés) et en 1914, c’est une France pratiquement unanime qui entrera en guerre.

PERMANENCES ET MUTATIONS DE LA SOCIETE FRANCAISE JUSQU’EN 1914

Problématique : Comment la France répond-elle aux défis sociaux générés par l’industrialisation?

I. UN PAYS RURAL EN VOIE D’INDUSTRIALISATION
–> Réalisez une fiche de lecture des pages 178-183 du manuel d’histoire – Fiche METHODE en suivant le plan proposé ci-dessous :
1. Un pays majoritairement rural…
2. … confronté à la 2e industrialisation

 

II. UNE SOCIETE FRAGMENTEE QUI SE TRANSFORME
–> Etude de cas : Fourmies (Nord), 1er mai 1891 : dans le contexte critique de la Grande Dépression, soumis à la peur du licenciement et à des conditions de travail qui se dégradent encore, les ouvriers textiles organisent une grève et des manifestations. Les tensions se mutliplient avec l’armée qui tire sur la foule. Bilan : 9 morts, surtout des jeunes et 35 blessés. Répondre aux questions sur documents ci-joints :

–> Réalisez une fiche de lecture de la page 188 du manuel d’histoire – Fiche METHODE
  1. La question sociale (suite…)

Le développement des grandes concentrations ouvrières, comme à Fourmies (1er centre mondial de la laine peignée) entraîne l’essor de la conscience d’appartenir à une classe particulière. Le « monde ouvrier » se structure :

  • Création en 1895 du 1er syndicat français, la Confédération générale du travail (CGT), anticapitaliste
  • Fondation en 1904 par Jean Jaurès de L’Humanité, quotidien socialiste
  • Création en 1905 du parti politique Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO)
  • Multiplication des mouvements sociaux : grèves, manifestations…

Cette lutte de classe permet aux ouvriers de conquérir de nouveau droits :

  • Débuts d’une protection sociale contre les accidents du travail
  • Limitation de la journée de travail à 10h
  • Repos hebdomadaire
  • Interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans
  1. La France, pays d’immigration

La transition démographique rapide de la France entraîne un vieillissement précoce de la population et le manque de main-d’œuvre se fait sentir dans l’industrie. Pour y pallier, la France fait appel à de nombreux travailleurs immigrés italiens, espagnols, belges, allemands, polonais… Ceux-ci constituent parfois des communautés nombreuses qui se regroupent dans certains bassins ou quartier ouvriers (Ex. : Napolitains à proximité du Vieux Port de Marseille).

Ces jeunes hommes (pour la plupart) bénéficient alors de conditions de naturalisation favorables. L’instauration d’un droit du sol et du service militaire obligatoire contribue à leur intégration, ainsi qu’à fournir les rangs de l’armée…

Cependant, les étrangers restent longtemps isolés, discriminés (« Babis » italiens, « Manja tomata » espagnols dans le Sud), voire persécutés en temps de crise (Massacre impuni de 9 ouvriers italiens à Aigues-Mortes en 1893).

  1. La lente émancipation des femmes

Les femmes restent soumises au Code Napoléon (1804), expression d’une société patriarcale qui en fait des mineures politiques et économiques. Elles représentent pourtant désormais 40% de la population active et leurs conditions de travail sont souvent bien pires que celles des hommes (rémunérations très inférieures).

Néanmoins, l’émancipation professionnelle profite de l’essor de l’éducation (ouvertures de lycées de filles) et de nouveaux métiers dans la santé, l’éducation, l’administration ou le commerce. En 1907, les femmes mariées sont enfin libres de leur salaire, sans contrôle masculin.

Les mentalités évoluent et certaines pratiques pourtant interdites se développent : unions libres, avortements clandestins. Ces évolutions débouchent sur l’essor du féminisme (1882 : Ligue française des droits de la femme).

Conclusion :
La période 1900-1914 est une période où le chômage, la misère et les inégalités sont plutôt en hausse, mais entre la grande Dépression et la Première Guerre mondiale, elle fait figure de « Belle Epoque ».

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