METROPOLE ET COLONIES

Introduction :
Une métropole désigne ici un territoire dominant un empire constitué de colonies. Si celles-ci ne sont plus forcément des colonies de peuplement (au sens antique), elles sont néanmoins toujours des territoires dominés politiquement, militairement et culturellement et exploitées économiquement.
Nous nous intéressons à l’Empire français entre 1870 et 1914.

Problématique : Pourquoi la République s’est-elle dotée d’un empire colonial ?

I. L’EXPANSION COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la leçon page 208 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

Quelques cartes complémentaires :

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La politique coloniale française durant la IIIe République s’inscrit dans la continuité du IInd Empire. Comme la plupart des puissances mondiales qui se réunissent à Berlin en 1895 pour se partager l’Afrique, la France y cherche :

  • Des avantages géopolitiques, mais qui peuvent conduire à des tensions et des crises :
    • Fachoda, 1898 : France-Royaume-Uni
    • Maroc 1905-1911 : France-Allemagne
  • Des matières premières
  • Des débouchés commerciaux
  • Une réserve démographique dans l’optique d’éventuelles guerres
  • Des possibles zones de relégation pour les « indésirables » (colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie) ou pour des colons (colonies de peuplement comme en Algérie) qui peuvent aussi constituer des clientèles politiques

L’empire français est constitué de statuts divers :

  • Départements d’Algérie (1848) : administration directe du Ministère de l’Intérieur
  • Colonies, regroupements : AOF (1895) et AEF (1910), Union indochinoise (1897), Madagascar (1895) à administration directe du Ministère des Colonies (1894)
  • Protectorats de Tunisie (1881) et du Maroc (1912) : autonomie relative sous tutelle d’un résident général

Mais cet empire considérable, comparable à l’empire britannique, intéresse encore peu les Français mis à part quelques élites (Jules Ferry, parti colonial, scientifiques…).

–> (1h) Questions sur documents :

II. LES CONTRADICTIONS DE LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la page 212 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La colonisation est présentée comme une « mission civilisatrice » au nom de l’« universalisme républicain » (héritage de la Révolution française, droits de l’homme). Concrètement, cela donne lieu à quelques réalisations : mission chrétiennes, humanitaires, création d’Instituts Pasteur (recherche épidémiologique) ou d’Alliances françaises (action culturelle, apprentissage du français). Mais ces « bienfaits » restent réservés à quelques élites peu nombreuses, dans un faible nombre de grandes villes (Alger et Saigon principalement).

Dans la plupart des cas, la violence est la règle. La conquête fût militaire, brutale. Les civils ont été très exposés. Les négociations, quand elles eurent lieu, furent très déséquilibrées. Les administrateurs coloniaux, européens, souvent en très petit nombre, vont imposer aux sociétés colonisées des règles sur le modèle du Code de l’indigénat algérien (1887), qui prévoit :

  • Un statut personnel de l’indigène en fonction de sa religion –> Discriminations, ségrégation
  • Des sanctions administratives (donc extra-judiciaires, souvent arbitraires) : internements, déportations, expropriations, violences
  • L’exploitation économique des ressources par le travail forcé (conduisant à la construction d’Infrastructures) souvent gérée par des compagnies privées concessionnaires
  • Dans tous les cas, l’exclusion des indigènes de la vie politique

Ce système raciste sera soutenu par une propagande grandissante lors des expositions coloniales (zoos humains), dans la presse ou la peinture (courant orientaliste).

Si certaines élites locales collaboreront activement dans un sens assimilationniste ((se) rendre identique aux colonisateurs), comme Blaise Diagne, député en 1914, cette situation provoque de nombreuses résistances :

  • Insurrection d’al-Mokrani en Algérie (1871)
  • Insurrection des Kanaks la même année
  • Nombreuses révoltes en Indochine
  • Résistance populaire à Madagascar
  • Revendications nationalistes tunisiennes dès 1910

Conclusion :
Comme la plupart des puissances mondiales, la France met en place un empire colonial fondé sur la domination politique, militaire et culturelle, ainsi que l’exploitation économique de la main-d’œuvre et des ressources.
Impérialisme culturel –> Acculturation –> Destruction des cadres sociaux traditionnels
Son « œuvre civilisatrice » (santé, éducation) relayée par une importante propagande reste limitée à quelques élites dans les grandes villes (Alger, Saigon).

FIN du chapitre

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