Que faut-il retenir de la 1ère pour l’épreuve de physique du bac ?

Tout bien sûr !

Mais il y a quelques sujets qui n’ont pas été traités en terminale et qui méritent qu’on y revienne.

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Commençons par la conductimétrie.

Généralement l’assistance est saisie d’effroi rien qu’à l’évocation de ce terme… Pourtant un an plus tard, ça devrait ne pas être si compliqué. Voyons ce qu’il faut retenir :

montage de conductimétrieUne solution ionique transporte du courant, on peut donc mesurer sa conductance G. Celle-ci est égale à l’inverse de la résistance (si la résistance est grande, la conductance est petite) : G=I/U. Cette grandeur s’exprime en Siemens (S, oui comme votre frigo mais c’est plutôt en hommage à Werner von Siemens). Elle dépend d’une part de la solution et d’autre part de l’instrument de mesure (surface S des électrodes et distances l entre les électrodes). C’est pourquoi on utilise généralement des cellules de conductimétrie. Cela permet d’accéder à une grandeur qui ne dépend plus que de la solution : la conductivité ? (en S.m-1).

On passe de ? à G à l’aide de la constante de solution que l’on détermine expérimentalement. Celle-ci est généralement notée k et exprimée en m-1, dans ces conditions, ?=k.G (ici k=l/S)

Si cette relation n’est pas donnée dans l’énoncé, il est demandé de la retrouver à l’aide des unités. Dans la vidéo, j’ai écrit G=k.?, dans ces conditions, k est en mètre(k=S/l).

La conductivité ? est une grandeur qui ne dépend plus que des ions en solutions, ainsi, elle s’exprime en fonction des ions présents en solution :

?=??i.[Xi]

où [Xi] représente la concentration des ions présent en solution (en mol.m-3) et ?i leur conductivité molaire ionique (en S. m².mol-1). Toute la difficulté de cette expression vient des unités de chacun de ces termes. Comme il s’agit d’une formule de physique utilisée en chimie, les concentrations ne sont plus exprimées en mol.L-1 mais en mol.m-3.
Comment fait-on pour convertir des mol/L en mol/m3 ?On multiplie par 1000. Pourquoi ? Il suffit de lire l’unité pour le comprendre : 1 mol/L veut dire « il y a une mole dans 1 L ». L’unité en mol/m3 est le nombre de mole dans 1 m3. Comme 1 m3 est égal à 1000 L, s’il y a 1 mol dans 1L, il y aura 1000 mol dans 1000L donc 1000 mol dans 1 m3. Ainsi, rappelez-vous :

1 mol/L = 1000 mol/m3

Voyons cela sur un exemple :

Dans une solution de chlorure de sodium (rappel : « solution de chlorure de sodium » = nom savant pour dire « eau salée ») de concentration en soluté apporté c=10-2 mol.L-1, [Na+]=10-2 mol.L-1 et [Cl]=10-2 mol.L-1. Pour utiliser ces valeurs en conductimétrie, il va falloir les convertir en mol/m3 : [Na+]=10 mol.m-3 et [Cl]=10 mol.m-3.

Dans une table, on trouve : ?Cl=7,63.10-3 S. m².mol-1 et ?Na+=5,00.10-3 S. m².mol-1.

Ainsi, la conductivité d’une telle solution est : ? = ?Cl [Cl]+ ?Na+[Na+] =7,63.10-3 . 10 + 5,00.10-3 . 10 = 0,0763+0,0500 = 0,126 S.m-1.

Si l’on mesure la conductance de cette solution à l’aide d’une cellule dont la constante est égale à 100, on trouvera G=?/k=1,26.10-3 S = 1,26 mS. Autrement dit si l’on applique une tension de 1 V aux bornes de la cellule de conductimétrie, on mesurera une intensité I=U.G=1,26 mA.

Dans de prochains billets, j’aborderais les autres points évoqués dans la vidéo (équilibrer des équations d’oxydo-réduction et les notions d’énergie).

[Vidéo] L’analyse dimensionnelle

Après les chiffres significatifs, nous continuons les recommandations concernant l’épreuve de science physique du bac S.

L’analyse dimensionnelle est un point extrêmement important de l’élaboration des raisonnement en sciences physique. Le statut d’une équation n’est pas tout à fait le même en mathématique et en physique. Généralement, en mathématique, une égalité relie des grandeurs sans dimension (c’est à dire non mesurée). En physique, les équations relient des grandeurs « dimensionnées », c’est à dire mesurables. Ainsi, la dimension d’un des membres d’une équation doit être égale à la dimension de l’autre membre. Identifier cela est une seconde nature pour les physiciens (et les profs correcteurs du bac), et toute l’attention doit être portée sur ce point lors de la rédaction des copies. On ne peut pas écrire (par exemple) x=a où a est l’accélération. Car x est en m (mètre) et a est en m/s² (mètre par seconde au carré). C’est comme si on écrivait qu’une longueur était égale à une accélération.

L ‘analyse dimensionnelle est véritablement à la base de toute la physique, elle permet de faire des estimations des lois reliant les paramètres de l’expérience. C’est pourquoi, il est bien souvent demandé dans les sujets de bac d’effectuer une analyse dimensionnelle d’une formule donnée. En voici un exemple :

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Mais savoir effectuer une analyse dimensionnelle ne permet pas uniquement de répondre aux questions du sujet. Cela permet également de retrouver une formule ou de vérifier ses réponses, comme on peut le voir sur cette vidéo (il y a une petite erreur : j’écris « c » et je dis « quantité de matière », il faut comprendre « concentration »):

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x260yo_lanalyse-dimensionnelle-au-bac-part_school[/dailymotion]

Pour la petite histoire, lorsqu’en 1945, les physiciens qui travaillaient sur la bombe atomique à Los Alamos, virent la vidéo des premiers tests d’explosion nucléaire, ils purent estimer simplement l’énergie libérée par l’explosion en mesurant le temps de formation du nuage et par une analyse dimensionnelle accessible à n’importe quel étudiant de physique de niveau master alors que cette donnée était classée confidentielle !

Les chiffres significatifs

A l’issue d’un calcul, une grande attention doit être portée au nombre de chiffres significatifs apparaissant dans les résultats numériques. En effet, une grandeur numérique en physique n’a pas tout à fait le même statut qu’en mathématiques.

En physique il s’agit toujours de grandeurs mesurées et toute mesure est effectuée avec une certaine précision. Si je mesure la largeur d’une feuille A4 je trouverais 21,0 cm. Pourquoi préciser le zéro après la virgule ? Car la valeur mesurée est égale à 21 cm et 0 mm. Ainsi 21 cm (2 chiffres significatifs) n’a pas le même statut que 21,0 cm (3 chiffres significatifs). Puisque dans le premier cas, il y a une incertitude sur le nombre de mm qui suit alors que le second, il y a une incertitude sur les dixième de millimètre. Autrement dit, en physique, 21,0 cm = 21,0 cm +/- 0,5 mm.

Comment utiliser cette propriété des calculs numériques dans une copie de physique ? En prenant garde que le résultat d’une multiplication ou d’une division ne contienne pas plus de chiffres significatifs que la donnée qui en a le moins.

Parce qu’une vidéo vaut mieux qu’une longue page web :

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Quelques exemples d’utilisation :

2,0*8,15 = 16 alors que la calculatrice affiche 16,3

1,512e5*2,3 = 3,5e5 alors que la calculatrice affiche 347760 (=3,4776e5)

Bac Blanc : Sumatra 2004 – La correction

Correction du bac blanc « Sumatra 2004 »

I.1.a. Une onde mécanique est la propagation d’une perturbation d’un milieu matériel sans déplacement de matière.
I.1.b. Une onde longitudinale est une onde pour laquelle la perturbation du milieu matériel s’effectue dans la direction de propagation de l’onde.
I.1.c Les ondes sonores sont des ondes de compression, donc longitudinales. Les ondes P, ondes longitudinales, sont donc des ondes sonores.

Remarque : Les ondes matérielles transversales (comme les ondes S) ne se propagent pas dans les fluides (liquides et gaz). Il n’y a donc pas d’équivalent aux ondes S dans l’air. Le fait que les ondes S ne se propagent pas dans le noyau externe de la terre permet d’affirmer que le noyau externe est liquide. Sur le schéma, apparaît clairement les ondes L, ces ondes sont des ondes de surface, qui se sont propagées à la surface de la terre, contrairement aux ondes P et S qui se propagent en volume. Les ondes de surface propagent beaucoup plus d’énergie (l’énergie initiale se répartie sur un cercle alors que dans le cas des ondes de volume, l’énergie se répartie sur la surface d’une sphère) et sont donc à l’origine des dégats occasionnés par les séismes.

I.2.a. la relation entre le retard ? entre deux points situés à une distance d vérifie la relation :

célérité=d/?

ainsi, dans le cas des ondes S, Vs=d/ts ? ts=d/Vs
De la même façon, pour les ondes P, tp=d/Vp
I.2.b en multipliant la relation proposée par d, on obtient :

d/Vs-d/Vp=d/8 d’où ts-tp=d/8

Remarque : cette expression ne semble pas homogène puisque un temps (ts-tp) semble égal à une distance (d) ce qui est impossible. Cependant, il ne faut pas oublier que le 8 de cette expression n’est pas sans dimension. Dans l’expression 1/Vs-1/Vp=1/8, il apparaît que 8 a la dimension d’une vitesse. Ainsi, d/8 a pour dimension m/(m/s) ce qui est bien la dimension d’un temps.

I.2.c sur le sujet, on mesure 6,8 cm entre l’arrivée des onde P et des ondes S. Or, sur l’abscisse, 6,8 cm représente 20 min, on en déduit que le temps qui sépare l’arrivée des ondes P et des ondes S est de 20 min soit 1200 s.
Ainsi, le séisme a eu lieu à 9 600 km de Nice.

II.1.a Dans le sujet, il est dit que la longueur d’onde d’un tsunami est de 200 km. Ce tsunami s’est propagé sur un fond océanique de 3000 m = 3 km. Cette valeur est inférieure à un dixième de la longueur d’onde. On doit donc considérer que le tsunami s’est propagé en eau peu profonde. On ne peut pas considérer que le tsunami s’est propagé en eau profonde.

Remarque : c’est un point important de la physique, un objet n’est pas grand ou petit en soi, un phénomène n’est pas rapide ou lent en soi. Toute qualité d’un phénomène, d’une valeur (sa vitesse, son temps caractéristique, sa longueur) doit être comparé à une valeur de référence. Ici, un fond océanique de 3000 m est profond par rapport aux fonds mesurés sur les marges continentales. Mais cette valeur est faible lorsqu’on étudie un phénomène dont la taille caractéristique est de 200 km.

II.1.b En utilisant l’expression v=?(g.h), on trouve v=?(9,8×3000)=1,71×102 m/s=617 km/h
II.1.c célérité, longeur d’onde et période sont liées par la relation : c=?/T

d’où T=?/c=1,17×103 s = 19,5 min
f=1/T=8,55×10-4 Hz

II.1.d la distance entre l’épicentre et le Sri Lanka est de 1570 km (4,7 cm sur le document or 1500 km correspondent à 4,5 cm) , la célérité est 617 km/h, il a donc fallu 2,5 h au tsunami pour atteindre les côtes du Sri Lanka.
Il était donc possible (sur le papier) de prévoir l’arrivée du Tsunami.

Remarque : Dans la réalité, la communauté scientifique a très vite réalisé qu’un tsunami allait frapper les côtes avoisinantes. Le problème auquel a été confronté cette communauté est la rareté de ce phénomène dans cette région et l’absence de modèles prédictifs permettant de conclure quand à la dangerosité du Tsunami dans cette région. Certains spécialistes en la matière ont tenté de résoudre cette question dans le temps disponible entre la découverte du séisme et l’arrivée probable du tsunami mais c’était un challenge quasiment impossible que de résoudre une telle question (ce tsunami sera-t-il dangereux ?) en si peu de temps.
Ce calcul révèle un vrai dilemme pour les dirigeants d’un pays : doit-on lancer un bulletin d’alerte et créer des phénomènes de panique aux conséquences peut-être pire que le phénomène lui-même ou vaut-il mieux ne rien dire ?

II.2.a En s’approchant des côtes, le produit g.h diminue et la célérité v=?(g.h) diminue.
tsunami-coteII.2.b. L’énergie mécanique transportée par le tsunami existe sous la forme d’énergie potentielle. En s’approchant des côtes, la vitesse du front d’onde diminue et progressivement, le front d’onde « se fait rattraper » par l’arrière de la vague, ce qui diminue l’extension totale de l’onde. Ainsi l’énergie potentielle d’une masse de quelques dizaine de centimètres de haut répartis sur 200 km va se transformer sur une largeur plus petite en front d’onde de plusieurs dizaine de mètre de haut près de la côte.

II.3.a Lorsqu’une onde rencontre un obstacle, on observe le phénomène de diffraction.
II.3.b. Ce phénomène est conséquent lorsque l’obstacle a une taille caractéristique inférieure ou égale à la longueur d’onde.
II.3.c. Le Sri Lanka à une taille caractéristique proche de la longueur d’onde. L’onde a donc été à priori diffracté par l’obstacle et le point C n’est pas à priori protégé par le Sri Lanka.

En savoir plus sur les tsunamis : le dossier de futura-sciences.com sur les tsunami.

Bac Blanc : Le tsunami de Sumatra

Animation du tsunami (source : NOAA)Le 26 décembre 2004 une vague gigantesque de 25 mètres de haut a tragiquement dévasté les côtes de nombreux pays bordant l’océan indien provoquant la mort de plusieurs centaine de milliers de personnes. La cause de ce phénomène est un séisme a l’ampleur exceptionnelle (magnitude 9 sur l’échelle de richter) qui a eu lieu à la frontière entre 2 failles décrochantes le 26 Décembre 2004 à 0h58 (temps universel). De tels séismes sont extrêmements rares. Depuis 1900, les sismologues en ont enregistrés quatre seulement (voir le site de l’usgs).

Ce sujet inédit, compilation de plusieurs sujets et exercices, revient sur cet évenement et propose d’en comprendre quelques éléments clés à la portée d’un élève de Terminale S.

Il ne s’agit pas d’une épreuve de bac complète mais seulement d’un exercice sur 4 ou 5 points. L’épreuve de physique se déroulant en 3h30 et permettant d’obtenir 16 points (les 4 autres ayant été obtenus lors de l’épreuve d’évaluation des capacités expérimentales), un tel exercice devrait se faire en environ 1 heure. Je vous conseille d’essayer de tenir ce temps en travaillant également la rédaction.

Quelques rappels concernant ce dernier point :

  • Les résultats numériques doivent être exprimés en notation scientifique (a.10n où 1?a<10)
  • Le résultat d’un calcul ne doit pas avoir plus de chiffres significatifs que la donnée qui en a le moins (3,14159.2,3=7,2 n’en déplaise aux mathématiciens),
  • Un résultat numérique sans unité n’a aucun sens.

Pour bien jouer le jeu, il est préférable de ne pas regarder son livre ou ses notes de cours en faisant l’exercice. Par contre, il est important de bien noter tout ce qui vous a manqué pour répondre aux questions et tout ce que vous n’avez pas su retrouver. Vous saurez ainsi quels points doivent être travaillé dans vos révisions.

Bonne composition !

Le sujet : Bac Blanc : Sumatra 2004