La rigueur de l’hiver 1788-1789 et ses conséquences

L’hiver 1788-1789 a été exceptionnellement rigoureux en France.  Les récoltes ont été médiocres et les céréales manquent dans les greniers.  Dans les campagnes, les conséquences  sont importantes. La destruction quasi-totale des oliviers et l’inactivité qui en résulte provoquent le chômage et la misère des salariés agricoles. Le Conseil de la Châteaurenard tente d’éviter les révoltes en se procurant du grain, à prix négocié pour les plus pauvres,  mais aussi en obtenant de l’Intendant des délais supplémentaires pour payer les impôts.

« Les sieurs maires consuls exposent à la présente assemblée qu’ils ont été à Tarascon […] pour trouver par leurs moyens deux cents saumées de blé pour subvenir aux besoins des habitants. Ces messieurs nous ont juré qu’ils nous feraient trouver ce que nous leur avons demandé. En conséquence, il conviendrait de prendre les moyens pour prévenir toute émeute populaire et faciliter les habitants à avoir de quoi pourvoir à leur subsistances […] .  Le blé sera distribué aux pauvres habitants en le payant à raison de trente neuf livres la saumée, ce qui fait une remise en faveur des pauvres de six livres quinze sol par charge. Cette remise ne sera faite qu’en faveur de ceux que les sieurs consuls reconnaitront véritablement pauvres et ceux qui ne pourront pas le payer. […] ».

Archives communales de Châteaurenard-BB37-Conseils de 1781 à 1789-Extrait d’une lettre  de promesse de grain aux pauvres, le 4 avril 1789.

« Il est nécessaire d’envoyer à monseigneur l’Intendant l’état de toutes les dépenses et il ne faut pas oublier de l’instruire aussi de quatre vingt saumées de blé que la prévoyance du conseil avait fait distribuer aux pauvres habitants pendant cet hiver, à quoi nous sommes peut être redevables de la tranquillité du peuple, qui malheureusement ne s’est porté qu’a trop d’excès dans les autres pays.

Cette dépense excessive de trois cent trente saumées de blé soit du pays, soit de l’ étranger, dont la communauté est obligée de faire les avances et que la plupart des habitants ne pourront pas payer à l’échéance [nous pousse à] supplier [l’Intendant] de permettre, seulement pour cette année, de ne pas imposer au premier mai prochain […] les dix mille livres du remboursement. Et comme les habitants ont eu  une perte considérable due à la mortalité des oliviers , on suppliera encore sa grandeur de vouloir fixer les remboursements annuels à six mille livres au lieu de dix milles […] ; de cette façon, les habitants seront dans le cas de mieux payer les impositions qui seront extrêmement fortes à l’avenir […] ».

Archives communales de Châteaurenard-BB37-Conseils de 1781 à 1789- Extrait d’une lettre demandant une baisse d’impôt à l’Intendant de Provence, le 21 avril 1789.

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