Les devoirs à la maison

Les devoirs à la maison semblent aller de soi pour les élèves, les parents et les enseignants. Un collégien qui n’aurait pas de travail à faire pour le lendemain en rentrant de l’école serait soit soupçonné de mentir, soit suspecté d’être encadré par de mauvais professeurs. Pourtant, cette pratique qui semble satisfaire tous les acteurs du système scolaire mérite d’être interrogée, voire repensée, comme le fait Patrick Rayou, professeur en sciences de l’éducation, dans son ouvrage « Faire ses devoirs. Enjeux cognitifs et sociaux d’une pratique ordinaire« .

L’apprentissage d’une notion nécessite la reprise, la répétition, la révision, de même que l’acquisition de compétences implique l’entraînement, l’exercice, l’application des techniques exposées. Or ce travail est souvent demandé en dehors du temps scolaire, de manière à permettre aux élèves de s’approprier le savoir dispensé et de devenir de plus en plus autonomes.

Cependant, comme le rappelle Philippe Mérieu, professeur en sciences de l’éducation, « tout renvoi d’un travail scolaire vers la sphère privée prend le risque  d’une discrimination », puisque si l’école cherche à gommer les inégalités en son sein, le travail qu’elle exige à la maison les remet au premier plan. Ainsi, un élève qui doit aider sa famille en dehors du temps scolaire, qui n’a pas d’espace pour travailler dans le calme, qui n’a pas la possibilité d’être accompagné lorsqu’il est en difficulté a moins de chances de réussir à accomplir la tâche demandée qu’un autre.

Patrick Rayou explique que « les élèves en échec sont aujourd’hui très largement ceux qui n’ont pas appris dans leur famille les manières de réaliser un travail intellectuel », et ajoute qu’ « on voit mal où ils pourraient l’apprendre sinon au sein de la classe et de l’école ».

Si les professeurs partent du principe que le travail à faire constitue l’application de ce qui a été  vu en cours, ils oublient parfois qu’un élève peut avoir mal compris voire pas du tout ce qui lui a été enseigné. Comment pourra-t-il se débrouiller seul dans ce cas ? Le fait de se tourner vers ses parents n’apporte d’ailleurs pas toujours les résultats escomptés, car, même lorsqu’ils sont présents et pleins de bonne volonté, ils sont souvent dépassés par la complexité des exercices à faire, et leurs méthodes ne correspondent plus toujours avec les méthodes actuelles, ce qui peut entraîner des confusions malheureuses chez leurs enfants.

Aider un élève à faire ses devoirs nécessite en effet des compétences de professeur, c’est pourquoi fleurissent de plus en plus les offres de cours particuliers, profondément inégalitaires puisque seules les familles les plus aisées peuvent y avoir recours.

Quelle serait alors la solution ? Interdire, comme en primaire, tout travail à la maison ? Cela semble peu réaliste vu la somme des connaissances à acquérir dans le secondaire… Peut-être au-moins, comme le suggère P. Rayou, demander aux professeurs qu’ils harmonisent leurs exigences et la somme des devoirs imposés, et qu’ils prennent avant tout conscience que « pour être efficace, le travail des élèves doit d’abord se faire sous les yeux ou avec l’aide des enseignants ».

Nathalie Anton

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