La parentalité positive n'est-elle que positive ?

Voici comment le Conseil de l’Europe définit la parentalité positive :

La parentalité positive renvoie à un comportement qui privilégie l’intérêt supérieur des enfants en les éduquant, en développant leur autonomie, en leur donnant une reconnaissance et des orientations, tout en leur posant des limites pour leur permettre de s’épanouir pleinement. La parentalité positive suppose le respect des droits fondamentaux des enfants et donc un environnement non violent où les parents n’usent pas de châtiments corporels ou psychologiquement humiliants pour résoudre les conflits ou enseigner la discipline et le respect.

Alliant fermeté et bienveillance, la parentalité positive repose ainsi sur :

  • l’affection et le soin apportés à l’enfant
  • la considération de  sa personnalité
  • un intérêt porté à ses goûts, ses aspirations, ses expériences
  • son implication dans les choix qui le concernent
  • la confiance en ses capacités
  • l’écoute active
  • la recherche de solutions communes en cas de problèmes

Comment pourrait-on remettre ces beaux principes en question ? C’est précisément la question que pose l’hebdomadaire Télérama n° 3649-3650, dans un dossier au titre paradoxal et provocateur : « Tyrannique, la bienveillance ? »

Face à l’explosion des ouvrages grand-public apportant aux parents des conseils en matière d’éducation positive, le magazine évoque « les effets possiblement pervers d’une bienveillance qui serait érigée en dogme. » Des spécialistes interrogés expliquent en effet que :

  • « L’éducation positive provoque de la culpabilité, car elle donne aux parents l’impression qu’il ne font jamais assez bien. » (Claude Martin, sociologue)
  • « On focalise sur les besoins de l’enfant souvent au détriment du bien-être des mères. » (Romina Rinaldi, psychologue)

Loin de promouvoir une éducation malveillante voire maltraitante, l’article modère ainsi les « fausses promesses » offertes dans les livres de parenting, et nuance ces injonctions à la perfection faite parents : « Les méthodes servies clés en main n’intègrent pas assez les contraintes quotidiennes de chacun : horaires de travail, temps de déplacement, taille du logement…« , ni même les sentiments contraires qui traversent tout individu : « L’éducation positive repose sur une illusion, car elle nie les sentiments négatifs qui peuvent traverser toute relation à l’autre, y compris à ses enfants (…). Faire comme s’il était possible de surmonter le moindre agacement quotidien ne rend pas compte de la psychologie humaine. » (Gérard Neyrand, sociologue)

A travers l’interview de ces spécialistes, Télérama encourage ainsi les parents à ne pas tomber dans la caricature ni dans la culpabilité. Je conclurai en rappelant ces courtes recommandations proposées par le Conseil de l’Europe auxquelles les parents pourront se référer :

Pour aider leurs enfants à adopter des comportements positifs, les parents peuvent : leur apporter une attention positive et régulière à tout âge. Cela implique aussi de s’intéresser à leurs relations avec leurs pairs et à leurs performances scolaires au fil de leur croissance ; les aider à comprendre les conséquences potentielles de leurs choix ; encourager de bons comportements en étant attentifs et élogieux, et ignorer les comportements indésirables mineurs ; se comporter comme ils l’attendent de leurs enfants, communiquer avec eux dans le respect et leur montrer comment résoudre les conflits de manière constructive.

Nathalie Anton

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