Le jeu du foulard

Le colloque organisé à Paris, les 3 et 4 décembre 2009, par l’Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS),  sous le haut parrainage des ministres de la Santé et de l’Education nationale, a permis de mettre en lumière la dangerosité de certaines pratiques méconnues des adultes auxquelles peuvent s’adonner les enfants et les adolescents.

Le « jeu » du foulard (appelé également « rêve indien », « rêve bleu », « la grenouille », « le jeu de la serviette », « le cosmos »…)  constitue un étranglement volontaire pratiqué en groupe ou isolément, dans le but de susciter une syncope, des hallucinations ou la sensation de planer.

Ces différents états sont la conséquence d’un manque d’oxygénation du cerveau, car  l’arrivée du sang oxygéné est bloquée par la compression des deux artères carotides lors de l’étranglement. Or, celui-ci peut entraîner des conséquences dramatiques, telles que des dommages cérébraux irréversibles, voire la mort, notamment par arrêt cardiaque.

Lorsque cette pratique est réalisée en groupe, l’étrangleur relâche les mains au moment où l’étranglé commence à perdre connaissance. Les participants pensent donc totalement maîtriser les limites. Cependant, l’arrêt cardiaque peut survenir à tout moment, et la privation d’oxygène du cerveau peut entraîner des lésions de prime abord invisibles, mais définitives (amnésies, lenteur mentale, crises épileptiques…).

Lorsque cette pratique est réalisée en solitaire, à l’aide d’un lien, le danger est très grand de ne pas pouvoir contrôler l’évanouissement, et donc la mort par strangulation.

Le fait que les enfants appellent « jeu » ce qui constitue un danger de mort véritable, indique clairement qu’ils n’en mesurent pas les conséquences fatales.

D’ailleurs, les jeunes de 4 à 20 ans qui s’adonnent à cette pratique n’ont pas des profils dépressifs ou suicidaires. En fonction de leur âge, ils cherchent à expérimenter des sensations nouvelles, à se sentir exister, à mettre en jeu leur toute puissance, à s’affranchir des adultes…

Les indices permettant d’alerter les adultes ne sont donc pas d’ordre comportemental ; il convient plutôt de repérer :

– les traces suspectes sur le cou ;

– un lien traînant sans raison apparente auprès du jeune ;

– des maux de tête violents et récidivants ;

– une diminution de la concentration ;

– des bruits sourds dans la chambre (liés à la chute dans le cas d’une pratique solitaire) ;

– des questions portant sur les effets et les dangers de la strangulation.

Dès la maternelle, le « jeu de la tomate » constitue le premier pas vers la strangulation : il consiste en effet à retenir le plus longtemps possible sa respiration jusqu’à devenir rouge ou violet.

Or, il semblerait que l’on puisse devenir dépendant de ce genre de pratiques, et tenter par la suite de les répéter en groupe ou isolément pour retrouver les sensations procurées.

C’est pourquoi les parents doivent en être informés, de manière à pouvoir expliquer les dangers ignorés par les plus jeunes et formuler des interdits fondamentaux : ne pas se laisser étrangler, ne pas étrangler autrui, ne pas laisser autrui se faire étrangler.

Les intervenants scolaires devraient être formés pour mener à bien des actions de prévention, tout particulièrement auprès des parents,  qui craignent notamment le risque de susciter chez leurs enfants l’envie d’expérimenter de telles pratiques.  Cependant,  il semblerait, d’après l’association, que ce risque soit infime comparé à la prise de conscience que ces actions permettent d’engendrer.

Nathalie Anton

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