Adolescence et prise de risque

C’est le titre de l’ouvrage paru aux éditions Albin Michel sous la direction des psychiatres psychanalystes Annie Birraux et Didier Lauru, et dans lequel sont regroupés de nombreux articles sur ce thème.

Je vous livre aujourd’hui un extrait de leur introduction, tout à fait éclairante pour aborder cette problématique…

« Parce qu’il modifie les constantes infantiles, au-delà de la révélation de la sexualité, le trauma de la puberté fait surgir la question de l’être, du sens de la vie, du doute et de la finitude. Il fait en quelque sorte émerger la nécessité d’une spiritualisation, d’une sublimation du destin de notre corps animal. Vivre ou exister, tel serait le dilemme.

Lorsque des déficiences individuelles empêchent d’éprouver la « conviction de pouvoir être » adulte, des souffrances narcissiques précoces se réveillent, pourrissant l’histoire de nombreux jeunes qui ne trouvent d’issue à leur souffrance que dans la violence de l’acte. La révélation de la puissance du corps est pour certains au crédit d’un nouveau statut imaginaire. A ces insécurités intérieures répondaient autrefois des rituels, (…), la religion ou les codes de la morale (…) lesquels conféraient à la vie son caractère sacré. Beaucoup de ces représentations, de ces repères ont aujourd’hui disparu, au point que c’est souvent dans la solitude que l’adolescent cherche du sens à sa vie, et que la meilleure façon d’en trouver est peut-être d’en tester les limites, d’aller voir au-delà, de l’autre côté du miroir. S’approcher de la mort pour tenter de renaître à soi-même pourrait être le leitmotiv de ces conduites à risques. »

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