Etre ou ne pas être un bon professeur

S’il ne s’agit évidemment pas ici de stigmatiser ni de caricaturer les pratiques enseignantes, il nous semble tout de même essentiel de pouvoir saisir quelles sont celles qui peuvent rebuter les élèves. Nous nous appuierons ici sur deux études menées sur ce sujet en Angleterre et en France à 25 ans d’intervalle, et qui se recoupent sur de nombreux points.

La première est celle qui a été menée par Rosser et Harré (1976) et citée par Peter Woods dans son ouvrage Ethnographie de l’école. Les élèves interrogés répondent que le «mauvais enseignant» est celui qui :

« – tape sur les nerfs,

– continue comme si de rien n’était,

– est ennuyeux,

– traite les élèves comme des enfants,

– se conduit comme s’il n’avait jamais été jeune,

– refuse d’expliquer,

– manque de volonté,

– traite anonymement,

– est injuste. »

 

La seconde recherche choisie est celle de B. Charlot, E. Bautier et J.-Y. Rochex conduite en 2000 et rapportée dans leur ouvrage Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs. Voici les réponses qu’ils ont obtenues auprès des élèves interrogés sur le «mauvais enseignant»:

« – Il frappe,

– il explique mal,

– il ne fait jamais de contrôle,

– il conseille mal,

– il n’est pas « cool »,

– il a des manières bizarres,

– on ne peut pas parler avec lui,

– il n’a pas d’autorité,

– il « panique » les élèves,

– il [les] endort. » (p.55-56)

On constate en croisant ces deux énumérations que le fait de mal expliquer, de ne pas être à l’écoute, de ne pas susciter l’intérêt, de manquer d’autorité et d’être injuste constituent des griefs récurrents chez les élèves. Reste que si la critique et facile, l’art d’enseigner est difficile !

Nathalie Anton

Laisser un commentaire