Elitisme ou maltraitance ?

J’ai rencontré récemment sur un vol Paris-New York une étudiante en troisième année d’école de commerce parisienne, dont les bons résultats lui avaient permis d’être acceptée pour un échange d’un an dans une université New-yorkaise.

Cette jeune fille manifestement studieuse et bonne élève à laquelle je prêtais un parcours scolaire sans faute m’a cependant pudiquement raconté le «contre-temps» suivant :

Après avoir passé son bac, elle avait été acceptée en classe préparatoire scientifique dans un prestigieux lycée de la région parisienne, preuve s’il en fallait encore que son dossier scolaire était excellent. Or en avril, bien qu’à seulement deux mois de la fin de l’année scolaire, elle s’est trouvée dans l’impossibilité physique, et sans doute morale, de retourner au lycée, incapable de supporter pour quelques semaines encore :

  • ses notes rigoureusement en dessous de la moyenne
  • son classement par rapport à la classe inscrit sur chacune de ses copies
  • l’absence de solidarité entre élèves
  • l’indifférence de ses professeurs
  • leurs remarques perpétuellement négatives, telles que : «vous n’avez pas le niveau», «qu’est-ce qui vous a pris de faire une prépa scientifique ?», «c’est à croire que vous le faites exprès !»
  • l’impossibilité de les rencontrer individuellement pour comprendre et dépasser avec leur aide ses difficultés

Heureusement pour elle, elle vivait alors chez ses parents qui ont su la soutenir dans son choix – mais peut-on parler de choix ? – et l’épauler dans les mois douloureux qui ont précédé et suivi cette décision : il a en effet fallu beaucoup de temps pour que le stress et la culpabilité ne retombent, et qu’elle retrouve confiance en elle.

J’avoue que l’idée que des collègues puissent encore adopter ou cautionner des méthodes aussi sèches et dévalorisantes, qui plus est avec des élèves pourtant studieux et avides de réussir, me paraît insupportable, et je ne comprends pas le sens de cette maltraitance élitiste.

Ce qu’écrivait Hervé Bazin évoquant la dureté de sa mère dans son roman autobiographique Vipère au poing fait écho pour moi à cette anecdote :

«Les enfants ne réfléchissent que comme des miroirs : il leur faut le tain du respect. Tout système d’éducation (…) leur apparaît mal fondé s’il n’embauche pas leur piété filiale.»

Et si la piété s’entend comme «sentiments humains alliant l’affection et le respect» (Larousse), ce constat à valeur de maxime vaut évidemment pour l’école et la relation professeur-élève.

Espérons que l’année 2015 permette à tous de prendre de bonnes résolutions…

Nathalie Anton

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