Aborder la diversité sexuelle et de genre à l'école

J’ai eu la chance d’assister les 14, 15 et 16 janvier derniers à une conférence organisée par la New York State Association of Independent Schools sur le thème de la diversité sexuelle et de genre, dont je rapporterai sous forme de questions-réponses les grands points abordés.

1. Pourquoi remplacer l’acronyme LGBTQI («Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender, Queer, Questioning, Intersex») par GSD («Gender and Sexual Diversity») ?

L’acronyme LGBTQI ne cessait de s’allonger. Parler de diversité sexuelle et de genre englobe évidemment les différentes identités ou orientations sexuelles formant l’acronyme précédent, mais permet de s’affranchir des étiquettes et de renvoyer au simple fait que nous sommes tous différents.

De plus, lorsque l’on aborde le sujet à l’école, l’acronyme LGBTQI réfère principalement à des identités sexuelles matures, qui ne correspondent pas sur le plan développemental à la jeunesse de nombreux élèves.

2. Pourquoi est-il pertinent d’aborder le thème de la diversité sexuelle et de genre dans le cadre scolaire ?

L’école est non seulement un lieu dans lequel les enfants se développent sur les plans physique, social, émotionnel, intellectuel, mais aussi un lieu perméable aux réalités de l’époque (débats puis adoption du mariage homosexuel en France et aux Etats-Unis, par exemple). Des questionnements, des prises de position, des affinités ou des conflits émergent, et les éducateurs doivent pouvoir y répondre. 

Comme le disait avec humour l’un des intervenants de la conférence : «tous les êtres humains ont un genre et une sexualité, et les écoles sont pleines d’êtres humains !»

3. Qu’entend-on par diversité sexuelle et de genre ?

La diversité sexuelle et de genre devient plus claire si l’on distingue quatre points :

  • le sexe biologique : si l’on est un homme ou une femme
  • l’identité de genre : la manière dont on se perçoit, plus ou moins homme ou femme
  • l’expression du genre : ce que les autres voient de nous, et qui est culturellement associé au féminin ou au masculin (poupée ou petite voiture pour les enfants, couleurs, vêtements, accessoires, coiffures, activités pratiquées…)
  • l’orientation sexuelle : si l’on est attiré sexuellement par les hommes ou par les femmes

Or certains de ces éléments restent encore trop souvent indissociés, conduisant fréquemment dans les écoles à des amalgames infondés.

Par exemple, comme l’a très bien montré la série américaine Glee, un adolescent qui choisit de participer à la chorale plutôt que de jouer au foot (expression du genre) pourra ainsi facilement être perçu par ses camarades comme homosexuel (orientation sexuelle).

Le simple goût de ce jeune pour le chant interfère ainsi :

  • d’une part, avec les constructions culturelles (les femmes chantent plus souvent dans les chorales ; les hommes pratiquent  plus souvent le foot)
  • d’autre part, avec les stéréotypes sexistes (un homme qui n’aime pas le foot  et préfère la chorale doit se sentir femme, et donc doit aimer les hommes).   

On voit dans cet exemple comment trois éléments ont été amalgamés : l’identité de genre, l’expression du genre et l’orientation sexuelle. Rien ne nous permet cependant d’affirmer que ce garçon qui aime le chant se sente femme, ni qu’il se sente attiré par les hommes !

4. Pourquoi aborder ces quatre facteurs non plus sous forme de cases à cocher, mais sous forme de lignes, de spectres, sur lesquels se positionner ?

gsd spectrum

Représenter les 4 éléments distincts que sont le sexe biologique, l’identité de genre, l’expression du genre et l’orientation sexuelle sous forme de lignes sur lesquelles se placer souligne la complexité et, bien sûr, la diversité observée chez tous les individus.

Commençons par le sexe biologique. On pourrait spontanément penser qu’on ne peut être  qu’homme ou femme, et de fait, n’avoir qu’une des deux cases à cocher. Ce serait pourtant ignorer que certains individus naissent avec les deux sexes, ou encore que les hormones rendent certains femmes biologiquement plus masculines, et certains hommes plus féminins que d’autres (ce dont témoigne la morphologie ou de la pilosité par exemple).

En ce qui concerne l’identité de genre, un homme peut se sentir totalement femme ou une femme complètement homme (c’est ce que l’on appelle l’identité transgenre), d’autres se sentir totalement en adéquation avec leur sexe biologique, d’autres encore reconnaître en eux des traits féminins et masculins, d’autres enfin ne se penser ni homme ni femme (gender queer).

L’expression du genre renvoie, on l’a vu, aux constructions culturelles. Si les pantalons se placent par exemple aujourd’hui en France au centre du spectre, ce vêtement étant indifféremment porté par les hommes ou par les femmes, il n’en est toujours pas de même pour les jupes ou pour les robes, associées exclusivement au féminin.

Enfin, l’orientation sexuelle de chacun est très variée, et l’on peut-être attiré par le même sexe, les sexe opposé ou les deux avec plus ou moins d’intensité.

5. Qu’est-ce qui est normal finalement ?

D’accepter la diversité ! Si l’on demande à des adultes de poser des marques sur chacune des quatre lignes tracées précédemment représentant :

  • où ils se seraient placés quand ils avaient 15 ans
  • où ils se placeraient maintenant

La majorité d’entre eux reconnaît avoir fait des marques différentes. 

On associe souvent «norme» à «constance», mais il apparaît que les changements et les différences en terme de genre et de sexualité sont normaux.

Nathalie Anton

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