Les femmes biologiquement moins scientifiques que les hommes : en finir avec ce préjugé sexiste

Que nous rappelle la passionnante conférence Campus Condorcet « Cerveau, sexe et quelques préjugés » donnée le 15 décembre 2014 par Catherine Vidal, neurobiologiste et directrice de recherche à l’Institut Pasteur, et diffusée le 22 avril dernier sur France Culture ?

Tout d’abord, que les théories faussement répandues selon lesquelles les femmes seraient « naturellement » :

  • Multi-tâches (grâce à une prétendue plus grande épaisseur du corps calleux reliant les deux hémisphères)
  • Plus aptes à manier le langage et moins capables de s’orienter dans l’espace (en raison d’une activation supposée plus importante de l’hémisphère gauche que du droit)

que ces théories, donc, seraient des préjugés car scientifiquement invalides.

On appréciera tout particulièrement les premières minutes de la conférence, au cours desquelles Catherine Vidal tapant dans un moteur de recherche les entrées « cerveau, humain, futur » voit apparaître des images très sérieuses d’hommes, aux cerveaux reliés à des électrodes, alors que les mots « cerveau, femme, futur » révèlent des images d’héroïnes de science-fiction sexy, ou des dessins sexistes sur la composition du cerveau des femmes.

Or, en cette période d’orientation, il nous semble tout à fait primordial de lutter contre un préjugé sexiste dévastateur, que le Président de la prestigieuse université Harvard, Lawrence Summers, véhiculait lui-même sans vergogne il y a 10 ans avant que cela ne lui coûte son poste : les femmes seraient de manière génétique, de manière innée, moins bien disposées que les hommes pour réussir en mathématiques et en sciences.

Si rien dans le développement des enfants ni à travers les imageries cérébrales des deux sexes ne témoigne d’une différence, Catherine Vidal rapporte cependant une étude de psychologie qui pourrait expliquer les raisons d’une désaffection plus grande des filles pour les matières scientifiques : un test d’orientation dans l’espace mené sur deux échantillons de lycéennes.

Il est dit au premier échantillon que les filles réussissent mieux que les garçons à ce test, alors qu’il est mentionné le contraire au second. Dans le premier échantillon, seulement 28% des filles échouent au test, tandis que dans le second échantillon, 42% des filles échouent.

L’imagerie cérébrale montre, pour ces dernières, que des aires impliquées dans les émotions s’activent pendant la résolution du problème, empêchant les zones liées à la mémoire et à l’attention de fonctionner aussi bien que pour les jeunes filles du premier échantillon. Lorsqu’on leur pose la question de savoir si la présentation initiale aurait pu les influencer, elles répondent « non », révélant ainsi que le stéréotype négatif joue inconsciemment sur leur performance, la charge émotionnelle interférant à leur insu avec leurs réalisations cognitives.

Après avoir analysé les scores obtenus par des adolescents de 15 ans au test de mathématiques international PISA, des chercheurs américains (Paola Sapienza, Luigi Zingales et Ernesto Reuben) ont ainsi déduit en 2008 que les écarts garçons-filles se réduisaient en fonction du degré de sexisme mesuré dans leur pays : «  Autrement dit, dans les pays classés les moins sexistes —la Suède et la Norvège— l’écart entre garçons et filles aux tests de maths était proche de zéro ». (Science presse)

On voit donc combien les préjugés négatifs souvent inconscients (plaisanteries sexistes, acceptation de l’échec en sciences comme une fatalité) peuvent figer les filles dans l’échec, et conduire in fine à des orientations dans des filières non scientifiques…

Lutter contre nos propres biais est donc fondamental, afin de renforcer la confiance de TOUS nos élèves dans leur capacité de réussir, quel que soit leur sexe et quelle que soit la discipline. 

Nathalie Anton

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