Quand on lit un livre intelligent, on a envie de le faire partager au plus grand nombre. C’est le cas du Que-sais-je ? d’Eirick Prairat, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Nancy II, consacré à La Sanction en éducation.

Voici un florilège de citations, qui, je l’espère, stimulera votre réflexion…

« Tant que l’enfant est perçu comme un petit être tordu, marqué par le péché originel ou encore enraciné dans l’ordre de la nature, il semble légitime d’employer des moyens coercitifs pour le redresser ou l’inscrire dans l’ordre de la culture (…). Dès lors que le jeune enfant est perçu comme une promesse, riche d’une humanité à venir, ce ne sont pas seulement les modalités mais le sens même de l’acte éducatif qui se trouvent modifiés. Il ne s’agit plus de dresser, mais d’aider, d’accompagner ; en un mot, de faciliter l’actualisation de ses potentialités. »

« L’acte d’apprendre requiert la reconnaissance d’un droit à l’erreur (…). La transgression, dans et sous certaines conditions, participe donc à la construction du sujet sociomoral, tout comme l’erreur dans des conditions didactiques précises participe à l’évolution intellectuelle du sujet cognitif. »

« La sanction n’est pas une fin, mais un nouveau départ. »

« Penser la sanction en termes de réparation offre des perspectives nouvelles, dans la mesure où elle permet d’échapper au face-à-face punisseur-puni en introduisant un troisième terme : la victime ou la collectivité. »

« La sanction vise à rappeler la primauté de la loi et non la prééminence des adultes. »

« Contraindre pour réaffirmer le primat de la loi, pour empêcher la régression d’un sujet ou arrêter un délire de toute puissance est une action éminemment positive. »

« La peur de punir (…) se cache peut-être dans cette crainte de compromettre une relation. »

Et une dernière pour relativiser :

« Le meilleur éducateur est parfois pris en flagrant délit de violation de ses propres principes… »

Vous avez 15 jours pour méditer !

Nathalie Anton