Une pause s'impose : pour le mindfulness à l'école !

Qu’est-ce que le Mindfulness ?

D’après Jon Kabat-Zinn, médecin américain fondateur du centre pour la pleine conscience en médecine (université du Massachusetts), le mindfulness est le fait de “prêter attention à l’expérience d’un moment, d’une façon particulière, intentionnelle et sans jugement.”

Cette forme de méditation, sans intention spirituelle, consiste à se concentrer quelques minutes sur l’instant présent en se focalisant, par exemple, sur le va-et-vient de sa respiration, sur ce que l’on entend, sur le poids des membres de son corps, ou encore sur la formulation d’une phrase positive.

Comme il est souvent difficile d’éviter que l’esprit ne vagabonde, il peut être plus aisé pour recentrer son attention, au départ, d’avoir quelqu’un qui nous guide dans cette démarche. Cela peut se faire de visu, sur Internet ou via diverses applications à télécharger. Mais rassurez-vous : une pratique régulière du mindfulness permet in fine de s’y adonner de façon autonome, car les capacités d’attention, tel un muscle, se renforcent au fur-et-à-mesure qu’on les travaille.

Quels sont les bienfaits du mindfulness ?

Le mindfulness consiste à créer un espace de calme intérieur, que l’on peut convoquer quand les événements de la vie paraissent chaotiques ou hors de contrôle.

Ainsi, pour reprendre une métaphore utilisée par Gilles Vernet, le réalisateur du documentaire “Tout s’accélère” (2016), plus besoin pour fuir la pression quotidienne d’attendre les vacances pour enfin s’évader sur une île : cette île est désormais en soi, et il est possible de s’y ressourcer à tout moment.

Le fait de déconnecter quotidiennement de cette manière pendant plusieurs minutes apporte en effet de nombreux bénéfices, dont voici les plus courants :

D’abord, cela permet de s’extraire des dizaines de milliers de pensées qui traversent chaque jour notre esprit, de mieux profiter de l’instant présent, et de développer ses capacités de concentration.

Ensuite, les pensées négatives étant souvent les plus envahissantes, pratiquer le mindfulness permet d’éliminer momentanément les ruminations et anticipations improductives, de prendre de la distance, et de faire retomber la pression.

Comme l’explique le psychiatre Christophe André, auteur notamment de l’ouvrage Méditer jour après jour (2011), “la méditation de pleine conscience apprend à poser son attention sur l’instant présent, sur ce que la vie offre d’agréable. Elle nous aide à repérer les moments de rumination où nous quittons le réel pour nous embarquer dans des souffrances liées au virtuel, donc sans limites.” (1)

En outre, pratiquer le mindfulness aide à prendre du recul par rapport à la perception que l’on a d’une situation. En développant la capacité d’insérer une pause au sein du circuit “action-réaction”, il devient plus facile d’agir posément au lieu de réagir de manière impulsive. du mindfulness permet ainsi de diminuer l’intensité des émotions telles que la colère ou le stress.

Enfin, déconnecter du mouvement perpétuel offre une opportunité de (re)connecter avec soi-même, avec ses sensations et ses émotions. On apprend à mieux se connaître, à s’apprivoiser, à être plus à l’écoute de soi… et des autres par ricochet.

Pourquoi le mindfulness devrait-il être (davantage) pratiqué à l’école ?

Pour toutes les raisons évoquées précédemment ! A une époque où les nouvelles technologies incitent les jeunes à agir de manière impulsive et les plongent dans des interactions constantes, avoir la capacité de faire des pauses et de ne pas réagir voire sur-réagir immédiatement se révèle inestimable !

Par ailleurs, combien d’élèves manquent de concentration ? Combien réagissent de manière impulsive pour regretter peu après ce qu’ils ont dit ou fait ? Combien se sentent submergés par la pression de réussite ? Combien se disent stressés par les examens ? Combien ont du mal à s’endormir le soir à cause de pensées anxiogènes ? Combien ont du mal à être en phase avec ce qu’ils éprouvent ?

Comme on pouvait le lire dans un article du Monde du 26 novembre, “selon l’AME (association pour la méditation laïque dans l’enseignement), 52 % des enfants se sentent mieux après leur cycle de méditation, avec un impact positif sur le calme, la concentration, les relations humaines.”

On le voit, les établissements et, avant tout, les élèves auraient en définitive énormément à gagner si le mindfulness s’intégrait, par le biais de personnes volontaires et formées, dans les emplois du temps de façon structurelle. En effet, c‘est à l’issue d’une pratique régulière et installée dans le temps que les bénéfices de la méditation en pleine conscience peuvent s’observer.

Je vous laisse justement méditer sur ces propos et vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année !

Nathalie Anton

(1) Interview donnée au Monde, le 17 janvier 2017.

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Non votre ado n'est pas feignant !

« Manque de travail ! », « Peut mieux faire ! », « Bavarde et s’implique peu…» En lisant les commentaires du bulletin de votre ado, vous le suspectez de passer plus de temps a? s’amuser qu’a? travailler et concluez a? sa faine?antise, me?me lorsqu’il pre?tend avoir fourni des efforts conside?rables. S’il est since?re, pourquoi perd-il pied ?

Le but de mon nouvel ouvrage au titre explicite, « Non votre ado n’est pas feignant« , est précisément de recenser ce que votre adolescent doit gérer de la 6e jusqu’au baccalaure?at, pouvant le bloquer dans sa scolarité : manque de me?thode, difficultés dans la gestion de l’emploi du temps, mauvaises relation avec les enseignants ou avec les pairs… Et en plus des facteurs explicatifs, j’ai tenté de vous donner des cle?s pour que vous puissiez accompagner votre enfant dans la re?solution de ses proble?mes scolaires.

En espérant qu’en plus de ce blog, ce livre puisse vous être utile, vous le trouverez dès aujourd’hui dans toutes les librairies !

Nathalie Anton

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Les quatre piliers de l’apprentissage, selon Stanislas Dehaene

“Neurosciences et Education”, épisode 3. Revenons sur les 4 piliers de l’apprentissage identifiés par le neuroscientifique Stanislas Dehaene, dans ses cours dispensés en 2014-2015 au Collège de France…

1/ L’attention

Stanislas Dehaene l’affirme sans détours : « le plus grand talent d’un enseignant consiste à canaliser et captiver, à chaque instant, l’attention de l’enfant, afin de l’orienter vers le niveau approprié, mais aussi lui apprendre à faire attention. »

L’éducateur aide l’enfant à développer son attention en lui indiquant notamment quand être attentif (par un ton, un regard, une gestuelle adaptée…) et à quoi être attentif (en hiérarchisant les informations, en surlignant les éléments importants, en répétant les concepts clés…).

La double-tâche (écouter et prendre des notes par exemple) est ainsi peu recommandée avec les plus jeunes enfants ou les élèves en difficulté . De même, pour favoriser l’attention, Stanislas Dehaene recommande que l’environnement de travail offre peu de distractions (le lieu peut être “attrayant”, dit-il, mais pas “distrayant”, et l’on peut ici penser à la place des écrans ou de la musique tant prisés par les adolescents…)

Pour favoriser l’attention, donc acquérir la « capacité d’inhiber ses comportements indésirables et de rester concentré en présence d’une distraction », le neuroscientifique évoque quelques moyens permettant d’augmenter le contrôle de soi :

  • La pratique d’un instrument de musique
  • La pratiquer la méditation (capacité de focaliser sur certaines de ses pensées et d’en écarter d’autres)
  • L’entraînement moteur (type écoles Montessori)

2/ L’engagement actif (la curiosité)

Mieux vaut susciter l’engagement actif de l’enfant que lui proposer un enseignement magistral face auquel il sera passif. Ce sont en effet les pédagogies actives qui se révèlent les plus efficaces, et l’enseignement magistral peut bloquer la curiosité de l’enfant qui se limitera à ce qui est enseigné sans chercher à explorer davantage.

« La rétention en mémoire est meilleure lorsque la curiosité est élevée ! », nous dit le neurologue.

Or la curiosité est maximale lorsque la réponse peut être devinée ou repose sur des éléments déjà connus (l’enfant va décrocher si on lui propose des situations d’apprentissage soit trop faciles ou trop difficiles). C’est pourquoi il est recommandé de faire des petits tests pour retenir les leçons, plutôt que de les lire et relire passivement : en formulant des prédictions, l’élève fixe les réponses données plus solidement dans sa mémoire.

Stanislas Dehaene, ajoute enfin que la recherche de compréhension maximise l’apprentissage : on retient mieux si l’on réfléchit sur le sens de ce que l’on apprend.

3/ Le retour d’information (signaux d’erreur, récompense et motivation)

L’apprentissage est également optimisé par le retour immédiat qu’on fait à l’élève sur ses erreurs. Il faut éviter le plus possible de différer les réponses justes, et rebondir sur la curiosité suscitée dans la phase d’exploration, de tâtonnement, de recherche d’hypothèses.

Cependant, sachant que le stress, la peur et le sentiment d’impuissance bloquent les apprentissages, « il faudrait que l’école puisse accepter que c’est normal pour des enfants de se tromper à condition qu’on puisse se corriger sans pour autant être sanctionné. »

Permettre à l’enfant de se tromper sans crainte, lui reconnaître le droit à l’erreur est donc essentiel. On peut ainsi promouvoir l’auto-évaluation, ou encore redonner les mêmes tests après correction pour mesurer les progrès faits après correction. Pour éviter que les notes données soient vécues comme une sanction, Stanislas Dehaene explique en effet que

« Certaines notes ont un caractère profondément injuste lorsqu’elles sanctionnent des exercices dont le niveau ne cesse d’augmenter semaine après semaine à mesure que le cours progresse”, comme si à chaque entraînement d’athlétisme, on augmentait la hauteur des haies !

4/ La consolidation des apprentissages : l’importance du sommeil  

L’hippocampe qui est associée à la mémoire et à la consolidation des apprentissages est activée de façon très forte pendant le sommeil.

Deux hypothèses sur le rôle encore en partie méconnu du sommeil :

–       Les souvenirs épisodiques seraient transformés en règles, en invariants.

–       une sorte de nettoyage cérébral s’opérerait, restaurant la capacité d’apprendre le lendemain.

Stanislas Dehaene insiste ainsi sur le fait qu’il faille laisser les enfants dormir car cela indique qu’ils ont des apprentissages à consolider.

Le thème du sommeil n’est-il pas tout à fait adapté pour vous laisser méditer sur ces quatre piliers pendant les quinze prochains jours ? N’hésitez pas dans l’intervalle à relire un article déjà publié sur ce thème :

Le sommeil, facteur clé de l’apprentissage

Nathalie Anton