La spécificité de la violence scolaire, selon Eric Debarbieux

Que nous apprend Eric Debarbieux, le nouveau « joker » de Luc Chatel, chargé de présider les futurs Etats généraux de la sécurité à l’école, sur la question de la violence scolaire ? Tout simplement qu’elle n’est pas celle que l’on redoute, puisque la médiatisation des faits les plus spectaculaires empêchent précisément d’en saisir la nature même. Explications…

Professeur des universités et président de l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole, Eric Debarbieux étudie depuis vingt ans le phénomène de la violence scolaire. Or, d’après ses recherches menées en France et à l’étranger, si la violence à l’école ne peut se réduire à la violence de l’école, il existe une spécificité de la violence scolaire qui excède la problématique de la délinquance.

En effet, contrairement à ce que l’on peut lire et entendre, la violence scolaire est avant tout constituée de petits faits répétitifs qui peuvent paraître mineurs (bagarres, insultes entre jeunes, ostracisme, etc.), mais qui conduisent à une dégradation du climat scolaire et entraînent des répercussions en terme de décrochage scolaire, de perte d’estime de soi, de dépression et, de fait, d’absentéisme : certains enfants refusent ainsi de se rendre à l’école parce qu’ils ont tout simplement peur de s’y trouver (cf. la phobie scolaire).

C’est donc contre ce harcèlement qui opère à bas bruit et qui fait le fond même de la violence à l’école qu’il faut lutter,  les enquêtes menées par l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole auprès des élèves révélant que 10% d’entre eux en sont victimes, sans qu’aucun établissement ne soit épargné.

Les adultes (les parents comme les personnels des établissements) n’ont pas forcément conscience de ces micro-violences, car les victimes éprouvent des sentiments de peur et de honte, préférant souvent se taire, et  ne sachant parfois pas vers qui se tourner. Comme le rappelle fort justement Eric Debarbieux, la violence est la loi du plus fort, associée à la loi du silence.

Or pour lutter contre, le chercheur explique que l’on pourrait agir sur plusieurs facteurs, notamment :

la stabilité des équipes éducatives, afin de renforcer le travail entre adultes, la connaissance des élèves et la confiance entre les jeunes et leurs éducateurs ;

la mixité au sein des classes, afin d’éviter les phénomènes de ségrégation scolaire et le retour d’une violence sur une institution qui stigmatise ;

l’harmonisation des sanctions et le renforcement de leur valeur éducative, afin de lutter contre les sentiments d’arbitraire et d’injustice que peuvent nourrir les élèves.

Plus modestement, un dialogue régulier avec son enfant autour de son sentiment de sécurité, soit de tranquillité d’esprit et de bien-être au sein de sa classe et de son établissement, ainsi qu’une relation régulière avec le professeur principal autour de cette question demeurent indispensables pour saisir ces violences effectives qui s’avèrent trop souvent imperceptibles.

Nathalie Anton

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Le jeu du foulard

Le colloque organisé à Paris, les 3 et 4 décembre 2009, par l’Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS),  sous le haut parrainage des ministres de la Santé et de l’Education nationale, a permis de mettre en lumière la dangerosité de certaines pratiques méconnues des adultes auxquelles peuvent s’adonner les enfants et les adolescents.

Le « jeu » du foulard (appelé également « rêve indien », « rêve bleu », « la grenouille », « le jeu de la serviette », « le cosmos »…)  constitue un étranglement volontaire pratiqué en groupe ou isolément, dans le but de susciter une syncope, des hallucinations ou la sensation de planer.

Ces différents états sont la conséquence d’un manque d’oxygénation du cerveau, car  l’arrivée du sang oxygéné est bloquée par la compression des deux artères carotides lors de l’étranglement. Or, celui-ci peut entraîner des conséquences dramatiques, telles que des dommages cérébraux irréversibles, voire la mort, notamment par arrêt cardiaque.

Lorsque cette pratique est réalisée en groupe, l’étrangleur relâche les mains au moment où l’étranglé commence à perdre connaissance. Les participants pensent donc totalement maîtriser les limites. Cependant, l’arrêt cardiaque peut survenir à tout moment, et la privation d’oxygène du cerveau peut entraîner des lésions de prime abord invisibles, mais définitives (amnésies, lenteur mentale, crises épileptiques…).

Lorsque cette pratique est réalisée en solitaire, à l’aide d’un lien, le danger est très grand de ne pas pouvoir contrôler l’évanouissement, et donc la mort par strangulation.

Le fait que les enfants appellent « jeu » ce qui constitue un danger de mort véritable, indique clairement qu’ils n’en mesurent pas les conséquences fatales.

D’ailleurs, les jeunes de 4 à 20 ans qui s’adonnent à cette pratique n’ont pas des profils dépressifs ou suicidaires. En fonction de leur âge, ils cherchent à expérimenter des sensations nouvelles, à se sentir exister, à mettre en jeu leur toute puissance, à s’affranchir des adultes…

Les indices permettant d’alerter les adultes ne sont donc pas d’ordre comportemental ; il convient plutôt de repérer :

– les traces suspectes sur le cou ;

– un lien traînant sans raison apparente auprès du jeune ;

– des maux de tête violents et récidivants ;

– une diminution de la concentration ;

– des bruits sourds dans la chambre (liés à la chute dans le cas d’une pratique solitaire) ;

– des questions portant sur les effets et les dangers de la strangulation.

Dès la maternelle, le « jeu de la tomate » constitue le premier pas vers la strangulation : il consiste en effet à retenir le plus longtemps possible sa respiration jusqu’à devenir rouge ou violet.

Or, il semblerait que l’on puisse devenir dépendant de ce genre de pratiques, et tenter par la suite de les répéter en groupe ou isolément pour retrouver les sensations procurées.

C’est pourquoi les parents doivent en être informés, de manière à pouvoir expliquer les dangers ignorés par les plus jeunes et formuler des interdits fondamentaux : ne pas se laisser étrangler, ne pas étrangler autrui, ne pas laisser autrui se faire étrangler.

Les intervenants scolaires devraient être formés pour mener à bien des actions de prévention, tout particulièrement auprès des parents,  qui craignent notamment le risque de susciter chez leurs enfants l’envie d’expérimenter de telles pratiques.  Cependant,  il semblerait, d’après l’association, que ce risque soit infime comparé à la prise de conscience que ces actions permettent d’engendrer.

Nathalie Anton

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