Archive for juin, 2011

Baudelaire, Le Spleen de Paris: riches et pauvres

dimanche, juin 19th, 2011

Baudelaire, Le Spleen de Paris

Riches et pauvres

Travail proposé par Pierre et Samy

Le Spleen de Paris devait être le pendant prosaïque des Fleurs du mal. Malheureusement, Baudelaire ne put l’achever et il ne fut édité que deux ans après sa mort, en1869. Nous allons étudier le thème « Riches et Pauvres » au travers de quatre poèmes : « Les yeux des pauvres », « Assommons les pauvres », « Le gâteau » et « Le joujou du pauvre ».
Nous nous demanderons comment Baudelaire décrit et interprètel leurs relations au sein de la ville. Nous distinguerons d’abord deux mondes parfaitement opposés puis nous aborderons le sujet de la violence et enfin nous traiterons de la question du regard entre riches et pauvres.

Nous allons maintenant prouver que riches et pauvres appartiennent en fait à deux mondes parfaitement antithétiques séparés par une frontière infranchissable. Dans « Le joujou du pauvre », cette frontière prend la forme d’une grille et d’une route que le narrateur appelle même : « barreaux symboliques». Ici, le monde du riche est décrit avec les termes : « vaste jardin », « joli château », alors que l’autre enfant est au milieu de « chardons et d’orties« . On retrouve un peu de cela dans « Assommons les pauvres » où le mendiant se trouve près du cabaret sans y être vraiment. Mais c’est dans « Les yeux des pauvres » qu’on a le meilleur exemple du lieu interdit avec cette phrase : « c’est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous ». On se rend donc compte ici que le simple mélange ne peut se faire à cause d’une opposition quasi-symbolique des lieux.

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Baudelaire, Le Spleen de Paris: rêve et exotisme

jeudi, juin 16th, 2011

Le Spleen de Paris ,Charles Baudelaire: Le rêve et l’exotisme

Travail proposé par Camille et Jérôme

Les Petits poèmes en prose de Charles Baudelaire (1821-1867) parurent après sa mort. Ils rejoignent quelques poèmes de sa célèbre œuvre Les Fleurs du Mal et traitent quelques thèmes majeurs tels la société entre pauvres et riches, la place des femmes mais Baudelaire s ’intéressait surtout à la recherche de l’idéal. Pour ce faire, il aimait s’égarer en dehors de la vie et rêver, il aimait penser à l’exotisme tout en décrivant le spectacle de la capitale française. Nous allons donc voir  comment Baudelaire manie le rêve et l’exotisme pour arriver à défendre ses idées. Dans un premier temps nous nous intéresserons à ce qui attire Baudelaire et à comment il nous emmène dans ses rêves et dans une seconde partie nous verrons les idées qu’apporte Baudelaire sur l’exotisme et comment cet exotisme devient un instrument de critique.

Les poèmes de Baudelaire sont principalement axés sur les éléments caractéristiques de l’ailleurs, de l’autre part. D’abord les forces de la Nature telles le Ciel et la Mer qui par leur grandeur et leur majesté sont depuis toujours les clichés du rêve exotique. Baudelaire les cite dans de nombreux poèmes. Le ciel tout d’abord et tous ses attributs, tels les nuages évoqués dans « l’Etranger » (I), « Jaime les nuages … », les trois points de suspension nous amènent à suivre Baudelaire et prolongent doucement cet effet de départ. Il continue d’ailleurs ce mouvement avec plusieurs autre points de suspension « les nuages qui passent… là- bas… là-bas…les merveilleux nuages » ; la répétition des deux « là-bas » successifs nous emporte lentement comme le déplacement d’un nuage qui traverse le monde.

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Baudelaire, Le Spleen de Paris: le spectacle de Paris

mercredi, juin 15th, 2011

Charles Baudelaire : Le spleen de Paris
Le spectacle de Paris (Travail proposé par Romain et Antoine)

Le spleen de Paris, ou Petits poèmes en prose est un recueil de poèmes écrit par Charles Baudelaire et publié en 1869, deux ans après sa mort.
C’est un ouvrage inspiré, comme Baudelaire l’indique lui-même, par Gaspard de la nuit, d’Aloysius Bertrand. Il constitue une tentative de Baudelaire d’écrire une prose poétique, des textes qui, sans avoir à se soumettre aux règles de la versification, aient une musicalité et une harmonie qui leur permettent de « s’adapter aux mouvements de l’âme ».
Le recueil reprend la plupart des thèmes des Fleurs du mal, c’est-à-dire le spleen, mélancolie angoissante qui oppresse l’homme, et les moyens qu’il utilise pour s’en échapper, pour tenter de se rapprocher de son idéal, ou au moins de s’éloigner du spleen.

Le titre, cependant, marque une différence : cet ouvrage s’axe autour du « spleen de paris », donc de la relation entre le spleen et la ville. Paris occupe donc une place prépondérante dans le recueil. Nous tenterons donc ici de montrer comment Baudelaire s’attache à nous exposer le spectacle de Paris, et les sentiments de l’auteur envers cette ville.

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Baudelaire, Le Spleen de Paris: Spleen et Idéal

mercredi, juin 15th, 2011

LE SPLEEN DE PARIS :
Petits poèmes en prose

Spleen et idéal: travail proposé par Julina et Katia

« Spleen et idéal » est la première partie du recueil Les Fleurs du Mal écrit par Charles Baudelaire en 1857.Le « Spleen », mot anglais qui signifie la rate, la bile noire, représente le désespoir de l’auteur. Il évoque la mélancolie, l’angoisse, ainsi que la tristesse que peut ressentir le poème. Ce terme est apparut à la fin du XVIIème siècle (le début du XIXème siècle) pendant la période du Romantisme. Il a été beaucoup utilisé par Charles Baudelaire (1821-1867), qui lui offrira une très grande popularité dans le monde des poètes. Le « Spleen » fait souvent référence à la réalité de la vie et est souvent utilisé pour dénoncer une vie que l’on n’a pas et que l’on aimerait avoir. L’Idéal, quant à lui, chez Baudelaire caractérise une conception de l’esprit de la perfection (de ce qui n’est pas surmontable). Baudelaire utilise ce terme en opposition au « Spleen » car celui-ci évoque le bonheur, la joie. Il fait référence au ciel, à Dieu, à l’au-delà. Mais malgré le fait que ces deux termes soient contraires, Baudelaire les met en relation dans ses poésies. Comment le poète parvient-il à traiter ces deux sujets et quel est son intérêt de les voirs’assembler ?Tout d’abord nous traiterons le Spleen baudelairien, ensuite l’Idéal baudelairien, et pour finir nous allons traiter l’entrelacement des deux termes.

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Images de Constantinople: textes complémentaires

lundi, juin 13th, 2011

Images de l’Orient : visions de Constantinople


Récits de voyage

Alphonse de Lamartine, « Clair de lune », 1835 ; Voyage en Orient

Ce soir, par un clair de lune splendide qui se réverbérait sur la mer de Marmara et jusque sur les lignes violettes des neiges éternelles du mont Olympe, je me suis assis seul sous les cyprès de l’échelle des morts, ces cyprès qui ombragent les innombrables tombeaux des musulmans, et qui descendent des hauteurs de Péra jusqu’aux bords de la mer ; ils sont entrecoupés de quelques sentiers plus ou moins rapides, qui montent du port de Constantinople à la mosquée des derviches tourneurs.

Personne n’y passait à cette heure, et l’on se serait cru à cent lieues d’une grande ville, si les mille bruits du soir, apportés par le vent, n’étaient venus mourir dans les rameaux frémissants des cyprès. Tous ces bruits, affaiblis déjà par l’heure avancée ; chants de matelots sur les navires, coups de rames des caïques dans les eaux, sons des instruments sauvages des Bulgares, tambours des casernes et des arsenaux ; voix de femmes qui chantent, pour endormir leurs enfants, à leurs fenêtres grillées ; longs murmures des rues populeuses et des bazars de Galata ; de temps en temps le cri des muezzins du haut des minarets, ou un coup de canon, signal de la retraite, qui partait de la flotte mouillée à l’entrée du Bosphore, et venait, répercuté par les mosquées sonores et par les collines, s’engouffrer dans le bassin de la Corne d’Or, et retentir sous les saules paisibles des eaux douces d’Europe ; tous ces bruits, dis-je, se fondaient par instants dans un seul bourdonnement sourd et indécis, et formaient comme une harmonieuse musique où les bruits humains, la respiration étouffée d’une grande ville qui s’endort, se mêlaient, sans qu’on pût les distinguer, avec les bruits de la nature, le retentissement lointain des vagues, et les bouffées du vent qui courbaient les cimes aiguës des cyprès. C’est une de ces impressions les plus infinies et les plus pesantes qu’une âme poétique puisse supporter. Tout s’y mêle, l’homme et Dieu, la nature et la société, l’agitation intérieure et le repos mélancolique de la pensée. On ne sait si on participe davantage de ce grand mouvement d’êtres animés qui jouissent ou qui souffrent dans ce tumulte de voix qui s’élèvent, ou de cette paix nocturne des éléments qui murmurent aussi, et enlèvent l’âme au-dessus des villes et des empires, dans la sympathie de la nature de Dieu.

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Premières: autour d’Orphée. Nerval, « El desdichado »

lundi, juin 13th, 2011


El Desdichado, Les Chimères

Premier poème qui ouvre le recueil des Chimères, « El Desdichado » présente quelques uns des thèmes essentiels de l’oeuvre de Nerval: la mélancolie, liée à la perte de l’être aimé (il faut ici évoquer l’actrice Jenny Colon, que Nerval transpose dans son oeuvre par le personnage d’Aurélia) conduit le poète à une quête de sa propre identité, et ce n’est que par le biais du passé (qu’il s’agisse du passé personnel, ou d’un passé plus mythique, avec l’apparition de figures héroïques, auxquelles le poète s’assimile) qu’il parvient à vaincre la crise mélancolique. Le titre « El Dedichado » est emprunté à Walter Scott: dans Ivanohé, un chevalier inconnu se présente au tournoi, avec sur son écu cette devise, et pour emblème un chêne déraciné, et bien sûr, ce chevalier va triompher et recouvrer ses droits. Par le titre, le poète indique donc le cheminement qui sera le sien: de la perte et du désespoir à l’affirmation triomphante de soi et de sa valeur. De quelle manière cet itinéraire, qui met en avant le rôle salvateur de la poésie peut-il renvoyer au mythe d’Orphée ?

Portrait de Gérard de Nerval par le photographe Nadar

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Premières: le conte oriental au XVIII: D’Holbach

samedi, juin 4th, 2011

Introduction

Le baron d’Holbach, né en Allemagne en 1723, et installé à Paris à partir de 1749, s’est d’abord fait connaître par son salon qui recevait fréquemment Diderot et les principaux collaborateurs de l’Encyclopédie. Lui-même rédigea de nombreux articles, concernant la métallurgie, la géologie, la médecine, la minéralogie ou la chimie. A la fin des années 1750, son engagement devient plus radical, lorsqu’il voit les dangers encourus par les philosophes défendant une liberté de pensée qui remet en cause les normes établies. Son Système de la nature, ou lois du monde physique et du monde moral développe une conception matérialiste du monde, qui exclut l’existence de Dieu. De fait, le baron d’Holbach rédige nombre de pamphlets qui se présentent comme de virulentes attaques contre la religion.

Le baron d’Holbach par Louis Carmontelle (1717-1806). Portrait conservé au château de Chantilly

Le texte proposé ici  « Le bon sens ou les idées naturelles opposées aux idées surnaturelles«  , publié en 1772, se présente comme un conte oriental, mais derrière cette apparence légère, d’Holbach récuse toute croyance en une providence divine, susceptible de justifier l’existence du mal sur terre. Il ne s’agit pas ici de refuser l’islam, mais de refuser toute religion quelle qu’elle soit.

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Premières: Le conte oriental: de l’horrible danger de la lecture

jeudi, juin 2nd, 2011

Introduction : Voltaire choisit ici la forme du pamphlet (Court récit satirique qui attaque avec violence le gouvernement, les institutions, la religion ou un personnage connu). Le texte vise à défendre la lecture, c’est à dire en fait la liberté de penser et d’écrire : Voltaire prend ici le prétexte d’un édit qui aurait été promulgué contre l’imprimerie dans l’empire ottoman.

(L’imprimerie, à l’instigation de Said Effendi, ambassadeur en France, a été autorisée en 1729, par le sultan Ahmet III. L’impression des textes religieux était cependant interdite).

Dans ce passage, la fiction orientale est un masque : non seulement Voltaire connaît mal la situation de l’imprimerie dans l’empire ottoman, mais il est aussi clair que ce qui le préoccupe reste la France, (Rappelons qu’en 1757 après l’attentat de Damiens contre Louis XV, la peine de mort avait été rétablie contre les imprimeurs, libraires ou colporteurs d’ouvrages contraires à la religion et à l’ordre public).

Pour combattre la censure, et défendre la lecture et la liberté d’expression, Voltaire prend des voies détournées : d’abord en situant l’édit dans un contexte oriental, ensuite en feignant d’adopter le point de vue de ses adversaires, ce qui laisse une grand part à l’ironie. En négatif, cependant c’est tout l’idéal des Lumières qui est ici évoqué.

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