Sur le site Internet « Project syndicate », l’économiste américain Nouriel Roubini publie un article le 4 février 2016 qu’il propose de titrer : « La nouvelle anormalité de l’économie mondiale ». Roubini montre qu’au début de l’année 2016 l’économie mondiale conduit à une série de dysfonctionnements dans un contexte conjoncturel déjà fort inquiétant (crises géopolitiques notamment au Proche-Orient, instabilité des marchés financiers, faiblesse du prix mondial du pétrole en particulier). Il identifie ainsi 5 principales anomalies qui caractérisent l’économie mondiale actuelle :
- la faiblesse de la croissance économique potentielle des PDEM ainsi que celle, plus récente, des pays émergents ;
- l’atonie de la croissance effective qui reste par ailleurs inférieure à la potentielle ;
- Le développement et l’entrée dans les normes de mesures de moins en moins orthodoxes en matière de conduite de la politique monétaire ;
- Le niveau structurellement faible de l’inflation dans la majorité des pays engagés dans la mondialisation ;
- La faible réaction des marchés financiers à la hausse des risques politiques majeurs (guerres civiles au Proche-Orient) et/ou aux problèmes de gouvernance (crise de la zone euro en particulier).
Cette analyse conduit notamment à montrer que la dynamique qui s’est installée à partir des années 2000 selon laquelle la croissance des pays émergents en rattrapage sert de moteur à la croissance de l’économie mondiale est sans doute révolue. La réduction de la croissance économique potentielle est aujourd’hui à l’œuvre même si c’est à des degrés variables selon les régions du monde.
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