Thérapie de conversion : une destination vacances ?

Des thérapies de conversion ayant pour but de rendre des personnes LGBT, hétéro cisgenre existent encore dans beaucoup de pays européens.

Premièrement, c’est quoi une thérapie de conversion?

Une thérapie de conversion ; parfois appelée thérapie de réorientation sexuelle, ou bien encore, thérapie réparatrice par ses défenseurs, est un ensemble de traitements pseudo-scientifiques d’origines diverses utilisés dans le but controversé de tenter de changer l’orientation sexuelle d’une personne, de l’homosexualité ou de la bisexualité à l’hétérosexualité, ou de changer l’identité de genre d’une personne, de la transidentité à la cisidentité.

Ces pratiques sont nées au début des années 70 aux États-Unis, puis, se sont exportées vers l’Europe. Elles sont souvent menées par des organisations religieuses extrémistes qui considèrent l’acte l’homosexuel comme un péché. (Wikipédia)

Aux États-Unis, selon une enquête du département de droit d’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), en janvier 2018, 698 000 LGBT âgés de 18 à 59 ans ont subi des thérapies de conversions. Ils estiment également que 57 000 jeunes en subiront avant leurs 18 ans.

Une thérapie, mais sous quelle forme ?

Il existe différents instituts proposant des thérapies de conversion, chacun a ses propres méthodes pour procéder.

Aux Etats-Unis, un post de l’utilisateur reedit /U/DISPOSABLEEXPENDABLE (traduit par « Qui ne mérite pas d’exister ») fait part de son expérience.  Ici, on l’appellera Nico pour des soucis de compréhension.

À 15 ans, Nico embrasse un garçon lors d’un cours de sport. L’entraîneur les voit puis prévient leurs parents. L’ambiance devient tendue dans la maison de Nico : pour sa famille, il est en même temps en danger et un danger. Il semble pouvoir contaminer d’autres gens. Ses parents lui demandent donc un jour de faire sa valise et le livrent à une organisation de conversion.

Là bas, le garçon prend part à des temps de paroles dans lesquels il doit expliquer son homosexualité. Cela se passe lors de temps de paroles de plus en plus violents. Au début, on lui affirme que son attirance pour les garçons n’est qu’une maladie dont il pourra être guéri. Au fil du temps, Nico apprend à mentir : il déclare qu’il n’est plus attiré par la gente masculine. Toutefois, à la fin de son séjour, son cas est jugé « irrécupérable ». L’organisation l’enferme donc dans une salle avec trois hommes. Nico est violé, attrapant ainsi le sida. Il ressortira le lendemain, marqué à jamais.

Plus tard, Nico se livre dans un post reedit afin de retrouver l’organisation dont il a été victime. Il a aussi essayé de reprendre contact avec d’autres jeunes qui étaient présents avec lui lors de la » thérapie ».

Pour approfondir ce cas, je vous invite à aller voir la vidéo de Feldup sur le sujet.

Deux Français témoignent aussi de leurs expériences dans une vidéo de la chaîne YouTube « Paint ». L’un est issu d’une famille évangélique, l’autre d’une famille chrétienne.

Le premier a été victime d’exorcisme à plusieurs reprises, de ses sept ans à ses douze ans. Chaque exorcisme se précédait d’un jeûne pour « affaiblir le démon ». Pendant des vacances scolaires, après un jeûne de sept jours, on l’a attaché à une chaise, c’était le premier exorcisme qu’il faisait sans sa mère. Des hommes se sont adressés au démon en lui « Sors de son corps, ce n’est qu’un enfant ». Son dernier exorcisme fut public. Ses parents avaient fait venir un prêtre d’Amérique latine. Celui-ci lui a demandé de se mettre nu et a demandé à l’assemblée de lui jeter du sel. Ce n’était que de la comédie, pourtant, une fois le jeune à terre, pris de fausses convulsions, le prêtre déclara que le démon était sorti, que tout était fini. Ayant menti durant toute son adolescence et enduré de nombreuses crises de boulimie, il traverse encore aujourd’hui des périodes de dépression.

Cette thérapie de conversion est donc plutôt axée sur le plan physique, ce qui n’est pas le cas pour l’autre jeune.

L’autre jeune homme était forcé de parler de sa vie intime à un prêtre, de ses 14 à 18 ans, lors de petits camps. On le forçait à répondre à des questions très privées, et ce, pendant plusieurs jours. Au début, il avait une conscience aveugle en sa mère, qui, bienveillante, lui répétait « on va t’aider ». Ce n’est que plus tard, après de longues périodes de dépression et d’homophobie intérieure qu’il a appris à s’accepter. Ses parents luttent maintenant contre les abus de ce genre au sein de l’Église catholique.

Les thérapies de conversion sont-elles légales ?

Illégales en France depuis le 31 janvier 2022, les thérapies sévissent encore en Europe. Sur cette carte communautaire tirée de Wikipédia, on observe qu’elles sont tout à fait légales en Belgique, en Italie et au Portugal. Pour ce qui est de l’Espagne, elles sont illégales, mais seulement sous certaines formes. Toutefois, bien qu’illégalisées, certaines organisations continuent de proposer ce genre de services.

Par Stinger20 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=66533359

Est-ce que ça marche ?

Dans la très grande majorité des cas, ces thérapies sont totalement inutiles. En effet, les victimes en ressortent traumatisées, souffrent de dépressions pour beaucoup et décèdent du sida dans les cas les plus extrêmes. Rien ne peut aujourd’hui expliquer d’où vient la sexualité, encore moins comment est-elle changeable. A contrario, des organisations médicales et internationales, comme l’Association pour la prévention de la torture, signalent que des thérapies sont potentiellement dangereuses.

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