LES SOCIETES EN GUERRE : DES CIVILS ACTEURS ET VICTIMES DE LA GUERRE

Introduction :
40 % des victimes furent des civils : plus de 8 millions de civils périrent.

Problématique : Comment les civils furent-ils touchés par cette guerre totale ?

–> (30 mn) Les Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 : qu’est-ce qu’un génocide ?
Au XIXe siècle, l’Empire ottoman, fragilisé, voit son territoire (Balkans, Afrique) et sa puissance faiblir. Dans ce contexte, l’essor des nationalismes conduit aux revendications d’indépendance de certaines communautés minoritaires (les nationalités), dont les Arméniens (2 millions essentiellement dans l’Est de l’Anatolie) considérés par le pouvoir comme un ennemi intérieur, allié de l’ennemi russe. Ces tensions nourrissent une vision raciste de la société ottomane. Plusieurs massacres de masse d’Arméniens sont commis en 1895-1896 et 1909. En 1915, un nouveau cap dans l’horreur contre les civils est franchi. Le mot « génocide » ne sera inventé qu’en 1944, mais on peut l’utiliser pour parler du cas arménien de 1915. Retrouvez la définition d’un génocide (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres) :
–> (10 mn) Complétez la définition façon texte à trous sur Pronote (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres)

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel en suivant le plan suivant (qui ne correspond pas forcément à celui du manuel…) :

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

I. LES CIVILS VICTIMES DE LA GUERRE

CORRECTION :
Des massacres de civils sont commis dès les premières semaines de combats en Belgique et en France. A ces massacres, il faut ajouter les bombardements de villes et le manque de nourriture et de médicaments.
Des ennemis intérieurs sont désignés : Allemands incarcérés en France, Juifs persécutés en Russie et près d’1,5 million d’Arméniens persécutés dans l’Empire ottoman depuis la fin du XIXe siècle, sont victimes d’un génocide.
12 millions de civils sont déplacés.
La guerre sous-marine fait aussi de nombreuses victimes parmi les marins et les passagers.
L’aide internationale (Croix-Rouge, Herbert Hoover, riche philanthrope américain) s’organise difficilement.

II. UNE GUERRE TOTALE QUI ÉBRANLE LES SOCIETES (économie, travail, sciences, idées, mentalités…)

CORRECTION :
Toute l’économie est redirigée vers une production massive (taylorisme –> Organisation scientifique du travail (OST)) pour l’effort de guerre : armes (Renault), vêtements, vivres, matières premières, prix fixés, croissance des dépenses publiques, emprunts publics massifs, nouveaux impôts, bénéfices records pour certaines grandes entreprises et inflation durable pour tout le monde.

Les sciences aussi sont mobilisées : gaz de combat, blindés, anesthésie, chirurgie, radiologie (travaux de Marie Curie).
Toute la population est réquisitionnée :

  • Les femmes, piliers de la famille, correspondantes de guerre, ouvrières, médecins, infirmières, dans les nouveaux métiers du secteur tertiaire mais toujours en position subalterne par rapport aux hommes
  • Les étrangers et les prisonniers de guerre réquisitionnés au travail

La journée de travail repasse à 11h. Les conditions se dégradent, les accidents se multiplient.
L’opinion publique est contrôlée par la propagande et la censure (« bourrage de crâne ») qui permet de limiter le pacifisme et de préserver l’Union sacrée des sociétés contre les ennemis, ce qui débouche sur de véritables cultures de guerre, une héroïsation des combattants et la critique des embusqués et des profiteurs.
Mais en 1917, la lassitude finit par l’emporter : multiplication des grèves, mutineries, insurrections, révolutions (Allemagne, Russie), chute des empires centraux (Autriche-Hongrie, Empire ottoman) confrontés à la question de leurs nombreuses nationalités.

Conclusion :
Bouleversées comme jamais par la guerre, les sociétés connaissent des adaptations parfois surprenantes ou paradoxales (relative émancipation des femmes/subordination, premiers contacts avec les troupes coloniales/racisme, culture de guerre/pacifisme…).
Surtout, la guerre devenue totale sur tous les aspects de la vie en société, affirme un  mépris absolu pour les civils qui se traduit par la multiplication des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
On l’a surnommée la « Der des ders », ce qui, hélas, ne se vérifia pas.

–> (1h) Question problématisée (guidée)

FIN du chapitre

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