SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES

Introduction:
Il faudra plusieurs années pour sortir de la 1ère Guerre mondiale…

Problématique :  Pourquoi fut-il si difficile de sortir de cette guerre ?

–> (1h) DOSSIER : manuel pages 296-297, parcours A ou B

CORRECTION :

Parcours A :
1. Objectifs : gérer collectivement la paix (SDN) voire démocratiquement (plébiscites), affaiblir l’Allemagne (pertes, occupation, démilitarisation, restrictions militaires) en compensant les effort de la Triple Entente (réparations), pour permettre une reprise de l’activité économique normale, régler la question des nationalités.
2. Les pertes territoriales, l’occupation, la mise sous tutelle de son armée sont insupportables à beaucoup d’Allemands (l’Allemagne n’a pas vraiment perdu la guerre sur le terrain militaire et occupait une partie de la France au moment de l’armistice). De plus, elle refuse d’accepter seule la responsabilité du conflit et l’essentiel de considérables indemnités.
3. Fondements politiques (affichés) du nouvel ordre : une diplomatie transparente, la collégialité des décisions (SDN), la démocratie (plébiscites) et le nationalisme, mais aussi, la loi du plus fort.
4. Mépris des vaincus, arbitraire de certaines décisions, non-respect des traités (Turquie), réfugiés (Russie, Pologne, Allemagne, Empire ottoman, Grèce, Italie, Croatie, Bessarabie…), situation chaotique, tensions et guerres

Parcours B :
Cette carte portant sur la question des minorités nationales après 1920 montre les pertes (vaincus) et les gains (vainqueurs) territoriaux ainsi que l’évolution des frontières et la création de nouveaux Etats résultant des traités de paix. Elle montre que certaines minorités nationales ont accédé à des Etats-nations : pays baltes, Pologne,  Tchécoslovaquie, Yougoslavie.
Mais elle montre aussi que les modifications territoriales produisent de nouvelles minorités et de nouveaux problèmes nationaux (zones de tensions) : germanophones en Italie, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie et Roumanie, hongrois en Tchécoslovquie et Roumanie, russophones en Pologne… Elle montre donc que le principe de l’Etat-nation est limité par la réalité de l’étroite imbrication de nombreux peuples en Europe centrale, et que certaines questions restent non résolues : régions sous administration de la SDN. Un détail : dommage que le cartographe ait oublié les modifications de la frontière franco-allemande…

–> (1h) Fichez les pages 290 et 294 du manuel en suivant le plan suivant (conforme à celui du manuel) :

I. LE TEMPS DU DEUIL

CORRECTION :

  • Bilan record : 19 millions de morts ou disparus dont 8 millions de civils, 20 millions de blessés
  • Désorganisation économique et destructions massives
  • Tensions sociales relatives aux responsabilités et aux inégales implications, retour progressif et difficile des hommes à la vie civile (jusqu’en 1920), et « reflux » des femmes vers les foyers
  • Traumatismes et invalidités durables
  • –> Associations d’anciens combattants, essor du pacifisme
  • Nécessaire deuil collectif : monuments aux morts, commémorations, Soldat inconnu, 11 novembre férié (armistice), cimetières, ossuaires

II. UNE PAIX IMPOSSIBLE ?

CORRECTION :

  • 1919 : conférence de paix de Paris regroupant les 27 Etats alliés, « 14 points » du président Wilson (dont le droit à l’autodétermination) –> Plusieurs autres conférences et traités de paix (dont celui de Versailles, 1919) –>

    • Réparations importantes pour l’Allemagne (qu’elle vit comme un Diktat)
    • Société des Nations pour la paix –> Plébiscites dans les territoires les plus disputés (Sarre, Silésie…)
  • Mais les combats se poursuivent pendant plusieurs années :
    • Nouveaux Etats, nouvelles frontières –> Nombreuses contestations, tensions et crises (minorités nationales (20 millions de personnes) et réfugiés)
    • Brutalisation, ensauvagement général des sociétés
    • Guerre civile et internationale russe jusqu’en 1922 : Bolcheviques contres armées blanches (tsaristes) et Alliés (Pologne, France, R.-U.)
    • Insurrections en Allemagne où l’empire cède la place à la République de Weimar
    • Guerre gréco-turque jusqu’en 1922
    • Guerre civile en Hongrie jusqu’en 1921

En complément, l’après-guerre en cartes :

La Première Guerre mondiale aboutit à la signature d’une série de traités de paix qui redessinent l’Europe. Du traité de Brest-Litovsk (1918) au traité de Lausanne (1923) en passant par celui de Versailles (1919), une quinzaine de traités tracent de nouvelles frontières, créent de nouveaux États et affirment de nouveaux principes. Les États vaincus cèdent des territoires aux vainqueurs?: directement, avec le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, par exemple, ou indirectement avec la création de mandats au Proche-Orient. Le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », affirmé par le président américain Wilson dans son programme en « quatorze points », ne préside qu’en partie à la réorganisation territoriale des empires vaincus. Les Tchèques et les Slovaques accèdent à leurs revendications, mais 3 millions de Hongrois sont exclus de la nouvelle Hongrie. Parmi les vainqueurs, ce principe des nationalités divise. En Italie, par exemple, il nourrit le sentiment d’une victoire « mutilée ». La nouvelle carte de l’Europe est donc source de nombreuses tensions et frustrations. La sortie du premier conflit mondial voit aussi l’affirmation du principe de sécurité collective avec la création de la Société des Nations qui installe son siège à Genève.

Le premier conflit mondial est marqué par d’importants mouvements de population. Entre 1914 et 1918, 3 millions de personnes fuient les zones de combat. La fin du conflit accentue les déplacements?: alors que les civils déplacés par la guerre rentrent chez eux, le démantèlement des empires multinationaux et de nouveaux affrontements entraînent d’importants flux de réfugiés. La guerre gréco-turque conduit au déplacement forcé de 1,3 millions de Grecs, les orthodoxes devant rejoindre la Grèce tandis que les musulmans s’installent en Turquie. Cet échange de population fait même l’objet d’un accord international (convention intégrée dans le traité de Lausanne en 1923). Les Russes (800?000) et les Arméniens (700?000) constituent les deux autres principaux groupes de réfugiés. Alors que la politique migratoire des États-Unis devient plus restrictive dans les années 1920, l’Europe voit affluer des millions de civils sur ses routes. Trois millions d’entre eux sont apatrides. Cette situation représente un défi à la fois juridique et humanitaire. Parmi d’autres acteurs, la Société des Nations, créée en 1919, tente de mettre en place les premiers outils de protection de ces populations.
© L’Histoire-Les Arènes-Légendes Cartographie
Conclusion :
La guerre a conduit à la disparition des grands empires : IInd Reich allemand, Empire d’Autriche-Hongrie, Empire de Russie, Empire ottoman.
Les traités ont apporté peu de satisfaction aux belligérants, y compris aux vainqueurs, au regard de leurs pertes. L’Allemagne et l’Autriche se sentent humiliées, l’Italie mal récompensée. Le tracé de nouvelles frontières a apporté certaines réponses à la question des nationalités, tout en créant de nouveaux problèmes (réfugiés et apatrides par exemple).
Cette nouvelle situation sera le terreau propice à une nouvelle guerre mondiale 20 ans plus tard.

FIN du chapitre et du programme d’histoire de première…

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