QUESTION PROBLEMATISEE (guidée) – Les sociétés en guerre : des civils victimes et acteurs de la guerre

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : Comment la guerre a-t-elle engendré le génocide des Arméniens ?
Vous répondrez à cette problématique en montrant que la guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement ottoman et que la tentative d’extermination est planifiée et systématique.

CORRECTION :

POINT MÉTHODE : Comprendre et analyser le sujet

  • Identifier les limites chronologiques et spatiales du sujet : si elles ne sont pas explicites, il faut les déterminer en les justifiant. Un sujet peut ne faire référence qu’à une partie de la période ou des espaces travaillés en cours. Ne pas en tenir compte constitue un hors-sujet.
  • Repérer et expliquer les mots clés du sujet. Il faut les définir de manière précise pour ensuite chercher les notions qui leur sont associées dans le cours.

Décryptage :
Le sujet est centré sur l’Empire ottoman, mais il est indispensable d’évoquer le contexte général des alliances pendant la Première Guerre mondiale et le rôle des opérations militaires contre l’Empire russe.

La notion centrale est celle de génocide, définie comme la destruction physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques ou religieuses.

POINT MÉTHODE : Mobiliser ses connaissances pour construire un plan

  • Comprendre le plan suggéré : en Seconde et en Première, le sujet suggère les grandes lignes du plan. Ces grandes idées permettent de répondre à la problématique.
  • Il existe deux grands types de plans :
    • Chronologique, le mieux adapté pour étudier une évolution dans le temps. Le cadre chronologique du sujet est alors découpé en plusieurs périodes (une période = une partie).
    • Thématique, qui permet de distinguer les principales caractéristiques d’un phénomène historique (un thème = une partie).
  • Élaborer le plan détaillé :
    • Écrivez au brouillon toutes les informations qui vous viennent à l’esprit en lien avec chaque partie (idées, notions, événements, acteurs…). Il faut être le plus précis possible.
    • Regroupez et hiérarchisez ces informations pour établir des liens entre elles (opposition, comparaison, évolution, explication…). Vérifier qu’aucune n’est hors-sujet, et qu’elles s’enchaînent de manière logique.

Décryptage :
La mise en relation du génocide et de la guerre se fait ici dans un plan thématique. Il aborde successivement l’explication du déclenchement du génocide et la description de la violence du génocide. Il faut néanmoins penser à introduire, lorsque c’est nécessaire, des éléments de chronologie : par exemple, évoquer les différentes étapes de la mise en œuvre (janvier 1915, avril-août 1915, mars-décembre 1916).

1. La guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement nationaliste de l’Empire ottoman :

  • Montrez d’abord que la dictature affirme l’existence d’une question arménienne avant le déclenchement de la guerre ;
  • Expliquez ensuite comment les difficultés militaires entraînent le basculement dans le processus génocidaire.

2. Le génocide est un crime planifié et systématique :

  • Expliquez les étapes du génocide (désarmement et massacre des soldats arméniens, élimination des élites, déportation, internement puis liquidation des survivants);
  • Montrez les modalités du génocide qui en révèlent les objectifs : catégories d’Arméniens visées, conditions de la déportation et de l’internement, bilan humain…

POINT MÉTHODE : Rédiger la conclusion

La conclusion dresse le bilan du développement pour montrer comment il répond à la problématique.

Décryptage :
Vous pouvez par exemple, après avoir rappelé la problématique et le plan, en ouverture, poser la question de la difficile reconnaissance du génocide des Arméniens après 1916.

 

QUESTION PROBLEMATISEE – Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : 1917-1923 : comment sortir de la guerre?
Vous décrirez les processus de règlement du conflit armé ainsi que son bilan humain et matériel et les modalités pour le surmonter.

CORRECTION :

Sortir de la Grande Guerre ne consiste pas seulement à déposer les armes, L’enjeu est de retrouver la  vie en paix après une guerre longue et traumatisante.
Pourquoi l’expérience de la Grande Guerre rend-elle difficile le retour à la paix ?
De 1917 à 1923, armistices et traités de paix mettent fin aux combats et tentent d’établir une paix durable entre les États (partie 1). Mais l’expérience de la guerre a profondément marqué les individus et les sociétés (partie 2). La reconstruction, tant à l’échelle individuelle que collective, est longue et difficile (partie 3).        

(Idée générale 1 : ) La diplomatie est l’outil traditionnel des sorties de guerre. Elle recompose territorialement l’Europe, impose des sanctions aux vaincus et donne naissance à un nouvel ordre mondial.
(Idée secondaire 1 : ) Les armistices et les traités de paix mettent peu à peu fin au conflit. De 1918 à 1923, différents traités de paix sont signés, inspirés par les Quatorze Points du président Wilson. Ils redessinent l’Europe en tentant de tenir compte des nationalités pour établir une paix durable.
(Exemples : ) Les traités signés à la conférence de la Paix (janvier à juin 1919) démantèlent les empires. Ils laissent place à une Europe des nations et créent la Société des Nations (SDN) pour instituer de nouvelles relations entre les États.
(Idée secondaire 2 : ) Mais les chemins vers la paix sont difficiles et les traités ne font pas l’unanimité. Celui de Versailles (1919) ou celui de Sèvres (1920), par exemple, sont mal acceptés ou contestés par les vaincus qui ont été exclus des négociations, tandis que dans le camp des vainqueurs, certains, comme l’Italie, s’estiment lésés.
(Exemples : ) L’Allemagne vit le traité de Versailles comme un « Diktat»; la Turquie s’engage dans une guerre contre la Grèce qui aboutit, en 1923, à la signature du traité de Lausanne, dernier traité de paix de la Grande Guerre.

(Idée générale 2 : ) Sortir de la guerre, c’est aussi, pour les sociétés et les individus qui ont vécu le conflit, parvenir à se détacher des violences de la guerre et retrouver la vie en paix. Du fait du caractère total du conflit et des empreintes profondes qu’il a inscrites, ce processus est long et difficile. L’abandon de l’uniforme, pour plus de 60 millions de démobilisés, n’est qu’une étape dans le retour à la vie civile.
(Idée secondaire 1: ) Après les longues démobilisations militaires, il s’agit pour les anciens combattants de se réinsérer dans la vie civile. La réinsertion professionnelle, même accompagnée par les pouvoirs publics, est difficile pour nombre d’entre eux.
(Exemple : ) En France, la démobilisation des 6 millions de soldats s’étend jusqu’en 1921. Les gueules cassées témoignent de la violence des combats et de la difficulté à retrouver une place dans la société.
(Idée secondaire 2 : ) Le retour au foyer est troublé par l’expérience de guerre que nombre d’anciens combattants peinent à mettre à distance. Les blessures physiques et psychiques (difficiles à quantifier mais bien réelles) marquent durablement leur existence.
(Exemple : ) Les associations d’anciens combattants se multiplient pour les soutenir. C’est en France que le mouvement est le plus puissant, la moitié des anciens combattants en font partie.

(Idée générale 3 : ) Le caractère total et la durée de la guerre expliquent le très lourd bilan matériel et humain auquel les sociétés et les individus doivent faire face et qui rend la sortie de guerre difficile. Sortir de la guerre nécessite une reconstruction longue et coûteuse. Cela implique aussi de rendre hommage aux millions de morts pour dépasser le deuil de masse auquel la guerre a donné lieu.
(Idée secondaire 1 : ) Les dommages matériels sont considérables dans les zones où se sont déroulés les combats. Les impacts environnementaux touchent les espaces agricoles et forestiers et les rendent impropres à  toute utilisation.
(Exemple : ) Le Nord et l’Est de la France humaine.sont particulièrement touchés. Les autorités définissent une zone rouge interdite  à toute activité humaine.
(Idée secondaire 2 : ) Le bilan humain est sans précédent: 10 millions de morts et de disparus auxquels s’ajoutent 20 millions de blessés. Le poids des morts sur les vivants est considérable. Leur sacrifice s’inscrit dans le paysage et les mémoires.             (Exemples : ) Nécropoles nationales, monuments aux morts, culte du Soldat inconnu participent à la construction d’une mémoire collective de la guerre.

(Réponse à la problématique : ) Sortir de la Grande Guerre est un processus long et complexe qui implique plusieurs étapes : traités de paix, démobilisations et reconstruction des sociétés meurtries par cette guerre totale. Les chemins pour retrouver et établir une paix durable sont difficiles.
(Ouverture : ) L’entrée de l’Allemagne dans la SDN en 1926 laisse espérer une paix durable. Mais à l’échelle des individus et des sociétés, la sortie de guerre semble interminable. Sortir de la guerre est-il alors synonyme de paix retrouvée ?