LA CHINE, DES RECOMPOSITIONS SPATIALES MULTIPLES

Introduction :
La Chine a connu un développement très rapide à partir de 1979 (début de l’économie socialiste de marché) qui a provoqué de nombreuses recompositions spatiales.

Problématique : Comment la Chine émergente se transforme-t-elle ?

Zhongguó, le « pays du Milieu » – Carte du monde Wanguo Qiantu, réalisée en collaboration avec les Jésuites à Hangzhou vers 1620

–> (1h) Etude de cas : Shanghai, vitrine mondiale de la Chine à télécharger

Skyline de Pudong, nouveau CBD de Shanghai

CORRECTION :

I.1. Shanghai devient une ville commerciale importante il y a 1000 ans, étant donné sa géographie d’interface :

  • Fluviale (Huangpu & Yangzi), qui la connectent à un arrière-pays (hinterland) riche en main d’œuvre et en ressources (textile, poterie)
  • Littorale, au centre de la Chine et entre l’Océan Pacifique et l’Océan indien, sur ce qui deviendra la première route de commerce maritime mondiale

Son histoire compte beaucoup : en 1842, suite à la 1ère Guerre de l’opium, les Occidentaux obtiennent le droit d’y commercer dans des concessions. La ville devient cosmopolite et industrielle et un centre financier important (quartier et port du Bund). Vers 1930, la ville compte déjà plus d’un million d’habitants.
Enfin, elle bénéficie depuis 1984 d’une Zone économique spéciale (ZES) qui a permis une ouverture précoce aux investissements directs étrangers (IDE).

I.2. Shanghai est une ville puissante à l’échelle de la Chine et du monde :

  • Economie : 5% du PIB chinois, 2e économie mondiale, 3ème bourse mondiale, 350 sièges de FTN, IDE faramineux
  • Transports : 1er port mondial, 1er aéroport de Chine
  • Industrie : textile, automobile, microélectronique, construction navale, un réseau mondial de distributeurs
  • Culture : Universités, R&D, musées, place majeure pour le négoce d’art contemporain –> Capitale économique et culturelle de la Chine
  • Tourisme : 50000 étudiants étrangers, 60 millions de touristes

II.1. Une extension urbaine de plus de 100 km, plusieurs ports, des aménagements titanesques : CBD de Pudong très spectaculaire (jeux de lumières), Shanghai Tower (682 m de haut), pont du Donghai (32 km de long) jusqu’au port de Yangshan, Exposition universelle 2010, parc Disney…

III.1. De nombreux problèmes :

  • Étalement et distances excessifs, congestion des transports, pollutions (atmosphérique, marine), affaissement des sols
  • Conflits d’usage entre activités urbaines et rurales en périphérie –> Villes diffuses (desakota), mitage
  • Embourgeoisement, destruction des lilongs, expulsions, ségrégation et fractures socio-spatiales
  • Inégalités sociales (situation des mingongs, citoyens de second rang)

III.2. Pour une meilleure gestion des dimensions de la ville : nouveau CBD de Pudong et villes nouvelles en périphérie –> Polycentrisme, nouveaux modes de transport (métro, Maglev à grande vitesse, aménagements fluviaux), quelques projets de villes vertes, d’énergie renouvelable (photovoltaïque) et de préservation du patrimoine architectural (lilongs)…

I. DEVELOPPEMENT ET INEGALITES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 234 du manuel

CORRECTION :

  • 1,4 milliard de Chinois, 1 humain sur 6, ralentissement démographique, vieillissement, déficit hommes/femmes (loi de l’enfant unique jusqu’en 2015)
  • « Miracle chinois », 1979-2015 : ouverture au monde, IDE, délocalisations depuis les pays développés, croissance économique extraordinaire, développement puis ralentissement actuel
  • –> Inégalités extrêmes :
    • Villes/campagnes
    • Trois Chines :
      • Littoral privilégié : Zones économiques spéciales (ZES), industrialisation
      • Intérieur bénéficiant du Go West
      • Ouest encore à l’écart

–> (1h) Etude de cas : Les Spratleys et le « collier de perles » chinois à télécharger

Photos satellites : exemple de poldérisation par dragage sur un récif des Spratleys

CORRECTION :

1. Outre le fait que la Chine ne reconnait pas l’existence de la République de Chine de Taiwan, considérée comme une province de la République populaire de Chine (RPC), elle fait siens la plupart des archipels, îles et récifs de la mer de Chine méridionale, englobée dans la « ligne à 10 traits ». Cette appropriation relève de la politique du fait accompli, ne respecte pas les conventions internationales (Montego Bay, 1982 par exemple) qui régissent le droit international et maritime, et n’est donc pas reconnue internationalement. Mais la RPC n’est pas la seule à convoiter ces espaces : Taiwan, le Vietnam, La Malaisie, les Philippines et Brunei se les disputent.
2. La Chine y a déjà construit des aménagements spectaculaires : ports, appontages, aérodromes, héliports, radars, phares, bâtiments, habitations, puits… En outre, elle réalise des polders qui permettent d’étendre la surface des îlots et récifs, par dragage par exemple. Sa flotte de guerre y procède également à des intimidations et des agressions de pêcheurs, vietnamiens par exemple. Bref, la Chine s’installe durablement dans cet espace, de façon unilatérale, autoritaire et brutale.
3. Les enjeux sont divers et visent le contrôle des ressources naturelles, halieutiques ou énergétiques (pétrole), mais également le contrôle de la première route commerciale maritime mondiale entre le Japon et le détroit de Malacca, dont la RPC est le principal acteur. Enfin, il s’agit pour elle de se projeter au-delà de ses frontières, de protéger son territoire (idée d' »espace vital ») et à terme, de concurrencer l’hégémonie des États-Unis d’Amérique sur les océans.
4. Il s’agit donc pour la RPC de soutenir sa croissance en assurant son ravitaillement (pétrole du Moyen-Orient) et l’exportation de ses produits en complétant son « collier de perles » (voies navigables et ports qu’elle contrôle vers l’Afrique et l’Europe) et ses « Nouvelles Routes de la soie ». Cela se traduit par une politique du fait accompli en annexant certains territoires en mer de Chine méridionale (Spratleys, Paracels) mais aussi, en entretenant des tensions avec le Japon au sujet des îlots Senkaku/Diaoyu et en contestant divers territoires indiens. Il s’agit d’une politique impérialiste de projection de puissance.

La Chine se cartographie au centre du monde
Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise.
Par François Bougon, Véronique Malécot, Francesca Fattori et Jules Grandin Publié dans lemonde.fr le 20 février 2017 à 10h15 – Mis à jour le 04 juillet 2019 à 15h44

II. DES RESSOURCES ET DES ENVIRONNEMENTS SOUS PRESSION

–> (1h) Fichez la page 242 du manuel

CORRECTION :

  • Grande variété de paysages et de terroirs
  • Ressources naturelles importantes (charbon, gaz, or, uranium, terres rares)
  • Contrôle de l’État sur l’aménagement et l’exploitation des ressources (fleuves, mer de Chine)
  • Problèmes liés à la surexploitation : manque d’eau dans le Nord (–> Barrage des Trois Gorges), déforestation, désertification, atteintes à la biodiversité, pollutions (CO2…)…
  • Solutions :
    • Transition énergétique (énergies renouvelables, voiture électrique…), développement durable ?

III. LES RECOMPOSITIONS SPATIALES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 250 du manuel

CORRECTION :

  • Transition urbaine en cours (55% de citadins, exode rural en cours, surtout vers le Sud) –> Métropolisation (3 métropoles mondiales –> Mégalopoles : Beijing, Shanghai, Hong-Kong –> Saturation –> Villes nouvelles (Ex. : Nanhui), destructions, patrimonialisation
  • Intégration des espaces ruraux à l’Est, les desakota, « villes diffuses » asiatiques (agriculture + industrie, loisirs, tourisme) et étalement –> Expropriations, conflits d’usage
  • Littoralisation mais rééquilibrage vers l’Ouest (Go West) : transports (Yangzi, Ligne à grande vitesse (LGV, premier réseau mondial) + investissements –> Désenclavement progressif qui se traduit aussi par une politique autoritaire et brutale au Tibet et au Xinjiang.
  • Projections à l’étranger : « collier de perles », « Nouvelles Routes de la soie » terrestres (vers l’Asie centrale, la Russie et l’Europe) et maritimes (vers l’océan Indien, l’Afrique et la Méditerranée), corridors de développement, tensions en mer de Chine méridionale disputée par les pays côtiers (pétrole, pêche, géostratégie le long de la 1ère route maritime mondiale), Accaparement de terres et de ressources à l’étranger (Afrique, bois)

–> (1h30) Croquis récapitulatif à partir de la leçon et des cartes à télécharger + Cartes de la Chine dans le manuel

Conclusion :
–> Des recompositions spatiales spectaculaires !
La croissance et le développement seront-ils durables? La Chine sera-t-elle la grande puissance du siècle à venir?…

FIN du chapitre et du programme d’histoire-géographie de première…
Bonnes vacances à tous et fasse que l’année prochaine soit plus apaisée que celle-ci!

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